Hersen, je n’ai trouvé que cette fin violente, qui ne me satisfait pas non plus complètement, pour finir au plus vite l’histoire. C’est vrai que la transformation de Marion est trop rapide, qu’une autre issue était possible, mais alors ce sont des pages et des pages à écrire ! En général sur Oniris j’envoie une première mouture, je prends note des remarques pour reformuler, raccourcir ou rallonger des passages. Tout ça dans le but de créer un recueil de nouvelles fantastiques. Mais bon, je ne sais pas s’il verra le jour au rythme où j’avance. Merci beaucoup pour ta lecture.

Je vais vous expliquer Quieto comment je vois exactement l’histoire. L’incipit est très important, il y a bel et bien eu en 1610 des gens brûlés par l’inquisition car accusés de sorcellerie. Le village, Zugarramurdi, est donc lourd d’un passé sanglant. Les foudres de l’inquisition se sont abattues sur la région car s’y déroulaient effectivement des rites païens. Rites dont Sorgina et ses sœurs (dans le sens d’une confrérie féminine type sorcière) sont les héritières des siècles plus tard. Elles entretiennent avec dévotion le souvenir des morts sur le bûcher, et ce qu’entend Marion à la fenêtre ce sont leurs cris d’agonie en provenance du passé. Marion a la capacité de les percevoir car elle est encore pure d’un point de vue charnel. Des forces obscures sont ainsi en mesure de l’envahir, dans cette forêt propice aux puissances maléfiques (il faut s’être déjà promené dans la forêt d’Iraty pour comprendre l'ambiance). Sorgina voit donc en elle un relais pour perpétuer le souvenir des disparus, ainsi qu’une recrue providentielle pour leur secte.
Sinister je l’ai déjà vu, mais impossible de me rappeler la fin !
Un film qui colle bien au récit, comme le souligne fort à propos Charivari, c’est Les sorcières de Zugarramurdi d’Alex de la Iglesia. Baroque, délirant, gore, je vous le conseille vivement mais gaffe, sans les enfants ! Oui Chari, je l’avais bien sûr en tête quand j’ai écrit ma nouvelle.

Sinister je l’ai déjà vu, mais impossible de me rappeler la fin !

Un fille tue son père, sa mère, son frère et se présente à Bagul comme sa nouvelle élue. Celui-ci l'emmène ensuite dans son royaume avec les autres enfants fantômes.

Ça vous rappelle quelque chose ? :)

Ah la la, vous évoquez les uns et les autres un film que je n'ai pas vu et dont je me passerais bien... Je préfère les nouvelles ou romans, peut-être, de cette veine.

Grande émotion à lire comment l'idée de cette nouvelle t'es venue à l'esprit, Malitorne. Ça me donne une idée de la façon dont peut mûrir un projet d'écriture, ou de la manière dont on peut être inspiré(e)s. Sans doute le point de départ jaillit-il en soi comme on peut aller vers l'écriture d'un poème ? Avec le développement de l'imaginaire en plus pour les nouvelles...

Tu évoques la quasi nécessité d'avoir dû insuffler de la violence dans les personnages de tes sorcières. Mais tu oublies '' Ma sorcière bien aimée ''... Je plaisante... 😊 J'ai vraiment adoré ce texte d'une belle qualité.

Personnellement, je n'ai pas trouvé la fin trop rapide. Elle laisse la place, comme tout au long du récit à l'imaginaire du lecteur qui se demande à tout bout de champ ce que la narration va lui révéler en plus de ses propres représentations.

Une nouvelle écrite pour la jeunesse ? Cela avait été suggéré dans un commentaire. Ce n'était pas mon sentiment, mais une chose est sûre, c'est que nombre d'ouvrages pour la jeunesse sont d'une qualité exemplaire et leurs auteurs peuvent s'en féliciter.

Si le travail de recherche est souvent indispensable lorsque l'on plonge son encre dans la fiction, j'avoue qu'elle est celle qui me donne généralement le plus de satisfaction. Oui, Malitorne, je suis bien d'accord, qu'est-ce qu'on peut apprendre et découvrir, et dans de nombreux domaines. Il n'y a pas de limite.

De mon côté, j'ai cherché la traduction du basque tout en suivant le texte. Ce n'était pas pénalisant. J'ai ensuite cherché des renseignement sur ce village et cette histoire de sorcières, fort intéressant.

Petite blague, au passage, sur la dualité basco/béarnaise ( et qui me fait toujours rire, même si on peut l'inverser ) : pourquoi les basques ont-ils des maisons plus grandes que les béarnais ? Les derniers savent arrêter la bétonnière...

Au plaisir.

Eh eh, elle est bonne cette blague cherbiacuespe !

Rigolez pas avec ça Cherbiacuespe, vous savez que les Basques demandent la scission des Pyrénées Atlantiques ? D'un côté le Béarn (où j'habite), de l'autre Euskadi. Pff, j'te jure !

Il va falloir relancer la bétonnière, alors.

Et moi qui me creuse la tête à chaque fois que je passe en pays basque au sujet de ces maisons énormes !
Je faisais des suppositions, du genre, l'hiver est rude et il faut de la place pour les moutons et tout ça, pour stocker des stères de bois, aussi.
Eh ben non, j'avais tout faux !
Moi, les pays froids, j'y comprends rien.

Je sais, c'est une demande récurente. Ils ne s'aiment pas beaucoup. Je conseille d'ailleurs aux touristes de bien savoir où se posent leurs pieds dans cette contrée. Ne jamais dire au fromager béarnais, en lui achetant ses produits, "J'adooooore le fromage basque, c'est le meilleur" : vous risquez gros. Je vois d'ailleurs souvent les touristes un peu désemparés devant nos petites ( et grosses ) querelles intestines d'Aquitains.

Ce qui n'empêche pas d'apprécier votre récit qui fleure bon, en Euskadi, les petites routes goudronnée ( ou pas ) où on ne sais jamais dans quel piège ou sur quelle merveille on va tomber. Quand à la météo, ben, c'est très vert là-bas, donc... Et pour tout dire, j'adore les Pyrénées Atlantiques, c'est un pays magique.

Ah ? Biarnès Cap et Tot ? Malitorne ?