Sorte de labyrinthe où sont aspirés, lorgnés, boudés, conspués, idolâtrés, controversés, décortiqués, chicanés, blablatés, revendiqués, récusés, épilés, démajusculés, dévirgulés, digérés ou régurgités les textes que les auteurs introduisent dans le goulot d'étranglement de la célèbre boîte de pandore onirienne.

Plusieurs espèces de minotauniriens sévissent dans ces profondeurs insondables, classés selon des attributs plus ou moins emplumés.

On y trouve ainsi des espèces courantes dont on ne saurait définir les contours, celles-ci étant représentatives de tout ce qu'on peut voir circuler aux abords champêtres ou marécageux d'Oniris, et formant ce qu'on appelle communément le Groupe de Lecteurs. Groupe aux tentacules hétéroclites, parfois indiscipliné, en raison de la confrontation inopinée avec certaines pages désordonnées, voire indigestes ou carrément estropiées.

Mais on y trouve aussi des espèces plus rares, parfois au bord de l'extinction, séparées en trois genres distincts : le Comité Éditorial, les Correcteurs et les Publicateurs, sous la houlette de deux nonnes accompagnées d'animaux exotiques, servant d'armes dissuasives, afin de mener à bien une politique de Ressources Humaines digne de ce nom. Il n'est pas rare, en effet, que certains membres à tendance « électron libre » s'appliquent à dévoyer de jeunes et pures novices pour les rallier à une foi de mauvais goût, contraire à celle qui est défendue bec crochu et ongles vernis par les deux grandes prêtresses de ce haut lieu de cul-ture onirien : l'arrière-cour de la centrale et ses multiples et fécondes fonctionnalités.