Je sais que beaucoup de membres de ce site ont le désir de tenter un jour de s'auto-éditer, c'est à dire de faire imprimer un livre et d'essayer ensuite de le vendre. Je le sais d'autant mieux que je viens, moi-même, de vivre cette expérience, et, si j'ai pu la mener à bien, c'est grâce à une association, qui, non seulement m'a conseillé pour l'édition de mon livre, mais ensuite m'a donné la possibilité de le faire connaître. Car il vaut mieux, lorsque l'on entreprend ce genre de démarcher, être bien conseillé, étant donné qu'il existe un certains nombres de requins prêts à exploiter l'écrivain amateur… et un peu trop naïf.

Cette association a ouvert, depuis quelques semaines, à Paris, une librairie associative entièrement gérée par des bénévoles. Il n'est pas dans l'esprit de ce forum de promouvoir une quelconque entreprise commerciale, mais il s'agit ici d'une association à but entièrement non-lucratif, et dont la mission est de vendre exclusivement - et sans prendre aucune commission - des livres publiés à compte d'auteur, donc hors du circuit traditionnel des éditeurs. La librairie ne vit que grâce aux cotisations annuelles de ses membres (les auteurs publiés). De plus, les bénévoles de la librairie peuvent donner des conseils à tout auteur amateur, qui désirerait tenter l'expérience d'un première "auto-édition". Cette librairie s'appelle ACALA, et est située au 69 bis rue Brançion (Paris XV°), donc tout près du Parc Georges Brassens, où, tous les week-ends, a lieu le grand marché permanent des livres d'occasion. Elle est ouverte du mardi au dimanche de 11 heures à 17 heures, et même plus tard le week-end, selon, bien entendu, la disponibilité des bénévoles. Téléphone : 01 48 42 50 02.

J'ai donc moi-même auto-édité un petit ouvrage, qui est en dépôt-vente dans cette librairie, dont je suis l'un des bénévoles. Dans ce livre, j'ai rassemblé deux nouvelles, dont j'avais autrefois publié les ébauches sur un autre site, mais que j'ai entièrement ré-écrites. Je les ai surtout considérablement amplifiées. On ne lit pas "sur papier" comme on lit sur un écran, et on n'a donc pas les mêmes obligations de concision. J'ai pu ainsi étoffer l'action, et mieux développer les personnages principaux, et même secondaires. Pour le travail de relecture, j'ai demandé l'aide de "spécialistes", un professeur de lettres à la retraite, et une jeune femme titulaire d'un DESS de littérature moderne.

Ce livre, que j'ai publié sous mon pseudo de Gabi, s'appelle "Cendrillon et le Châtiment d'Eglantine."

Amitiés à tous

Gabi

Une petite précision, qui m'a été suggérée par le président de l'association ALCALA, et qui concerne la différence entre un livre édité à compte d'auteur, et un livre auto-édité. Souvent, les gens ne font pas la différence entre les deux termes, et pourtant elle est importante.

- Le livre édité à compte d'auteur est… une arnaque !! Un éditeur connu, ayant pignon sur rue, et qui, lors d'un premier contact, n'avait pas montré une envie débordante de vous publier, accepte de le faire, à condition que ce soit vous qui assumiez tous les frais, ou, tout du moins, une grande partie des frais. Et ces frais comprennent, non seulement le façonnage et l'impression de votre bouquin, mais aussi la distribution, et pour cette dernière rubrique, les frais peuvent être très importants. Surtout que… surtout que, dans la mesure où, dans un premier temps, l'éditeur ne croyait pas outrageusement à votre bouquin, il ne va pas se fatiguer beaucoup pour le diffuser et le faire connaître. Lorsque, après maintes relances, vous vous apercevez qu'il n'est vendu pour ainsi dire nulle part, vous pouvez aller jusqu'à engager des procédures juridiques contre l'éditeur indélicat… encore des frais… et du temps.

- L'auto-édition, cela veut dire que c'est vous-même, l'auteur du bouquin, qui êtes votre propre éditeur. Vous pouvez choisir votre imprimeur, donc comparer les prix, alors que l'éditeur, lui, vous impose son imprimeur. Bien entendu, après, c'est vous qui vous chargez de votre distribution, et de votre diffusion. Mais, si c'est plus long et plus fastidieux, au moins, vous n'aurez pas de mauvaises surprises. Lorsque vous aurez trouvé un libraire sympathique, un centre commercial - ou une foire-expo - qui vous alloue un petit espace, et si vous vendez mal, vous pourrez vous en prendre qu'à vous-même, et à votre pouvoir de séduction !!

Amitiés à tous

la question va être triviale, voire même stupide à la plupart d'entre vous, mais je la pose quand même histoire qu'on parle la même langue: quelle est la vraie différence entre un éditeur et un imprimeur. est ce juste une question de rôle ou biens les gens sont ils différents?

Je vais introduire un début de réponse .. mais c'est en fait pour voir si j'ai compris.

J'ai imprimé récemment deux livres : un recueil de nouvelles érotiques et un témoignage d'un soldat de 14.
Le premier à 15 exemplaires, pour les amis la famille, (donc pas de question de diffusion complexe !), le deuxième à 600 exemplaires (diffusion démarrée ce mois-ci par une association).

J'ai bien dit 'imprimé', pas édité.
C'est à dire que ça m'a permis de m'occuper de tout : Je passe rapidement sur le côté 'création personnelle', différent dans les deux cas (tu crois ?). Mais j'ai tout fait : toutes les corrections orthographiques, la mise en page, les photos, leurs modifs sous photoshop, l'insertion d'images dans le texte, la couverture, la quatrième de couv, la mise en PDF, les affiches A3 pour promouvoir le 2ème livre, la recherche d'un imprimeur qui accepte que je fasse tout, qui soit d'un bon rapport qualité-prix ... Ouf, j'en oublie certainement.

Le premier recueil, vu la quantité limitée, m'est revenu à 8 euros environ, et le deuxième 6 euros, port compris, ce qui m'a paru correct et a donc orienté mon choix final. J'avoue qu'à force, j'ai fait l'impasse sur quelques questions techniques (types d'impression, par exemple) mais à ce jour, je suis très satisfait du résultat.

Que me manquait-il pour être 'édité' ?

Le référencement.
La diffusion et la promo.
( je crois que c'est tout. Oui ? )

Pour aller dans le sens de Gabi, je n'ai pas voulu faire appel à un éditeur pour faire la diffusion et la promo : ils sont tellement sollicités qu'ils se contentent des valeurs sûres. Quel intérêt, me suis-je dit, d'être chez un éditeur, si au bout d'un an, j'ai vendu 20 ou 30 bouquins ?
(je généralise, bien sûr. Sur 4000 éditeurs en France , c'est un chiffre que j'ai lu, il doit bien y en avoir quelques-uns qui sortent du lot).
Quant au référencement, Je le résumerai, pour faire simple a l'inscription officielle (sous un numéro ISBN) qui permet d'être identifié (et acheté) partout : fnacs, librairies du coin ...) Les coûts du référencement que j'ai vus variaient de 149 à 4000 Euros, un prix généralement indépendant du nombre d'exemplaires, mais qui incluaient souvent une partie de ce que j'ai fait comme travail perso. Ce grand écart dans les coûts méritait de faire une étude ... que je n'ai pas menée au bout.
Et du coup, je suis intéressé, Gabi (ou d'autres) sur ces aspects coûts.

Voilà mon expérience. Est-ce qu'elle est proche de ceux qui ont 'édité' ?
Je m'arrête là, j'ai occulté la question 'plaisir perso' qui relativise la question du coût, mais je crois que la question de Philippe demandait une réponse pragmatique, et j'espère que la mienne y contribue ... en attendant mieux