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A propos de "crescendo" de Pat
Maître Pat de Velours
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Tout d’abord merci à tous les commentateurs (et ils sont nombreux) pour s’être penchés sur ce texte . J’attendais un peu que les commentaires se tarissent pour en livrer quelques clefs, histoire de ne pas déflorer le sujet (ce qui peut en modifier la lecture).

Je vais essayer de répondre aux interrogations, aux remarques qui m’ont été faites et donner quelques éclaircissements.

Avant cela, je constate, une fois de plus, que mes textes font rarement l’unanimité et qu’ils ne sont pas forcément saisissables d’emblée pour certains. Devrais-je m’en réjouir ou m’en désoler ? Je ne sais pas… Mais je pense que c’est normal, pour diverses raisons : la différence entre mes écrits (où certains ne vont pas reconnaître ce qu’ils ont éventuellement apprécié ailleurs), les thèmes qui ne plaisent pas ou ne sont pas forcément compréhensibles, mais surtout, je pense, le traitement du thème : la structure (notamment ici, mais ailleurs aussi) et évidemment, le style qui accroche ou pas. J’avoue que les remarques qui me sont faites à ce niveau-là, me touchent davantage. Je suis capable d’écrire un français correct. Là-dessus, je n’ai guère de doute (compte tenu de mon expérience à la fois universitaire et professionnelle qui demande de savoir rédiger). Par contre, je fais clairement la différence entre un écrit professionnel et un texte plus littéraire. Pour moi, ça n’a rien à voir. Ou du moins, j’essaye d’y introduire une différence. Je ne suis pas sûre d’avoir un style, ou d’avoir trouvé celui qui traduise vraiment ce que je veux dire (comme une sorte de résonance avec le thème). Il est extrêmement difficile pour moi d’appréhender l’effet produit par mes textes. Et peut-être même, simplement, de traduire vraiment ce que je veux dire. Comme je travaille (parfois beaucoup) mes textes, au bout d’un moment, je n’ai plus aucune vision.

Celui-ci est vieux, mais travaillé et retravaillé à de multiples reprises. Ce qui est sans doute un tort (il date quand même de plusieurs années).
Il s’agissait d’un exercice donné en atelier d’écriture sur la base d’un procédé qui m’avait vivement intéressé : le crescendo. À partir d’une nouvelle de Dino Buzzatti (titre éponyme). Je ne voyais pas comment l’appeler autrement, parce que ce qui m’intéressait était davantage le procédé, la structuration et que ça traduisait aussi quelque chose du contenu (mais indirectement) : la montée en puissance vers quelque chose de l’ordre de l’angoisse… Angoisse complètement imaginaire avec le décrescendo de la fin. Cette fin, je l’ai rajoutée bien après. En cela, la composition est assez proche de celle de Buzzatti. Bien sûr, je n’ai pas la prétention d’écrire aussi bien que lui… Et je n’ai pas été aussi loin que lui dans le fantastique. Bien que l’envie n’aie pas manqué.
La remarque de Léo est tout à fait pertinente. J’avais effectivement conscience de la disproportion du dernier chapitre par rapport aux autres. Et j’ai pensé qu’il aurait fallu bien plus de textes (Buzzati en propose davantage et ça fait plus équilibré) et peut-être aller plus loin. Mais l’ancienneté du texte ne m’y a guère incitée. Je ne suis pas sûre d’avoir envie de réécrire, du moins dans l’immédiat (à un moment donné, on sature. Si tu me lis, Léo, tu te rappelleras le fameux passage de « la belle… » qui m’a donné du fil à retordre.).

J’ai posté ce texte en apprentissage, ce n’est pas par fausse modestie ou par hasard. J’avais bien conscience de sa perfectibilité. Mais justement, besoin aussi de regards extérieurs.
Tous, même ceux qui n’ont pas vraiment compris, sont utiles.

Ceux qui ont trouvé ça confus, difficile à comprendre peuvent donner des indications. Et pour moi, c’est plutôt positif. Je trouvais ce texte trop clair, par moment. Les clefs me semblaient assez évidentes. Or, ce n’est pas le cas pour tous les lecteurs. À quoi cela peut-il être lié ? Je ne vais pas donner toutes les explications qui me viennent, juste quelques unes.

On peut être décontenancé par le thème (à ce propos, je suis surprise du nombre de lecteurs masculins : il n’y a que Pattie (qui connaissait le texte avant puisqu’elle l’avait corrigé), comme femme qui est intervenue. Étonnant, compte-tenu du thème…). Et ce thème n’est pas innocent. Rien n’est innocent dans tout ce que j’écris. Il y a toujours du sens (même en calligraphie, je ne peux pas m’extraire du sens. Les calligraphes comprendront ce que je veux dire, je ne vais pas m’étendre là-dessus). Ce thème peut avoir quelque chose d’assez dérangeant. La maternité, la relation mère-fille, l’inceste, la violence… pas vraiment joyeux comme trucs (j’ai fait plus léger, quoique… avec moi, il faut se méfier des apparences).

On peut aussi être surpris par la structure. Là, c’est un parti pris, comme je l’ai dit plus haut. Et ce qui me plaît beaucoup dans ce choix, c’est justement la montée en puissance vers l’imaginaire qui va se nourrir, comme l’ont bien vu certains, de tout un tas de trucs qui se trimballent dans le fin fond de notre inconscient (et même pas tant que ça, parfois). Bref, la maternité (pour celles qui l’ont vécue) fait remonter certaines choses et notamment, la relation à la mère et tout ce qui a pu venir faire obstacle à cette relation primordiale avec son lot d’angoisses indicibles. Là, l’héroïne anticipe, en quelque sorte. En cela, ce n’est pas complètement réaliste (c’est quand on y est confronté qu’on se rend compte).

Pour en revenir à la structuration, elle ne suit pas un fil linéaire. Ce n’est pas une histoire simple que j’ai souhaité écrire. Et bien que j’aie pompé cette structuration à Buzzati, ça peut être assez surprenant pour qui n’a pas l’habitude. Je me souviens des premiers textes contemporains que j’ai lus et qui m’ont déroutée, moi qui m’étais arrêtée au XIXe siècle (au lycée). Les styles, la diversité d’abord des récits peuvent surprendre. Je pensais sincèrement que quelqu’un aurait lu Buzzati et aurait reconnu le procédé (le thème est différent, bien sûr, il ne s’agit pas d’un plagiat).

Ce qui peut encore rendre le texte difficilement abordable, c’est évidemment aussi quelque chose auquel je tiens et qui est peut-être ma marque de fabrique (je ne suis pas la seule, bien sûr) : il y a toujours plusieurs niveaux de lecture, je préfère la suggestion à la précision des détails (bien qu’ici, il y en ait). Je laisse la part au lecteur qui y trouvera ses propres chemins. Mais ça, vraiment, j’y tiens. De l’implicite, toujours il y a ! Je n’aime pas qu’on me restreigne à une seule vision. Pourquoi l’imposerais-je aux lecteurs ? Évidemment, quand personne ne comprend, ça peut être ennuyeux. Même si on écrit pour soi, on s’adresse aussi à d’autres, sinon, on ne l’offrirait pas à une lecture plurielle, comme sur Oniris.

Si j’ai posté ce texte en apprentissage, c’est aussi parce que c’est une expérimentation. L’intérêt d’écrire pour moi, c’est justement d’essayer des choses différentes. Peut-être parce que je n’ai pas trouvé un style qui me convienne ou parce que je n’ai pas envie de me restreindre (je penche pour la deuxième hypothèse).

Ce qui m’intéressait dans cet exercice, aussi, c’était de décrire. La description me semblait un point faible chez moi. J’ai essayé d’introduire des choses qui relevaient de plusieurs sens : la vue, l’odorat, le toucher, le mouvement, etc. Et qui permettaient d’agrandir l’espace de plus en plus, tout en exagérant les sensations. J’avais l’impression d’avoir un peu exagéré, d’ailleurs. Mais personne n’a relevé ce qui me semblait « trop ». Je crois, avec le recul, que je n’ai pas, en fait, été suffisamment loin dans cette direction. J’aurais bien aimé aller vers quelque chose de complètement angoissé, déstructuré, irréel (c’est ce qu’a fait Buzzati). En cela, je ne suis pas très satisfaite. Je suis restée très accrochée au réel. Je pense que c’est mon extrême souci, d’être plausible, crédible. Sans doute, trop dans la maîtrise.

Il y a un lien, bien évidemment, entre les textes qui racontent la même chose, mais de plus en plus précisément, sur un ton qui évolue vers des choses assez effrayantes et violentes, avec des « explications » qui semblent expliquer… mais dont on se rend compte, avec la fin, qu’elles ne sont que le fruit de l’imaginaire qui s’est emballé et nourri au passage d’éléments plus ou moins vrais. Il y a un peu de déformation entre chaque texte (le nom qui évolue de l’impersonnel vers du plus personnel), mais aussi des liens (avec les répétitions qui sont voulues : on retrouve certains éléments identiques, comme les murs lépreux, par exemple).

Ce qui s’est passé là pour cette jeune fille est-il lié à son passé ? Sans doute… Quel passé ? Où est la vérité ? En fait, c’est sa vérité à elle au moment où elle l’énonce. Mais tout rappel du passé est une reconstruction (puisque c’est passé). La reconstruction peut se faire à partir d’éléments objectifs mais forcément réinterprétés… d’autant plus que les angoisses qui peuvent surgir dans cet état de grossesse sont liées à une époque où la vision du monde est particulière, sans les mots et la logique qu’on peut avoir en étant adulte. En général, on essaye d’en donner des contours, des explications plausibles, cohérentes. Ce que j’ai voulu faire passer là, c’est quelque chose de violent dans la relation mère-fille avec aussi l’idée d’un inceste (père ou beau-père, on ne sait… en tout cas, pas forcément réel) qui va se traduire par ce fantasme où la mère frappe violemment sa fille (scène qui débute le dernier texte, à peine esquissé dans le texte précédent). Ça se termine par la mort (douce, mais libératrice, sans doute)… Seule issue pour cette jeune femme et aussi le bébé.

La conscience de cet impossible dans l’immédiat d’enfanter, va se traduire par ce « justement »… qui peut être perçu de différentes façons, comme le montrent les commentateurs. Pour moi, c’était davantage une clef de lecture. Mais on peut le prendre à différents niveaux. Ça, c’est vraiment la part du lecteur (qui va être interpellé différemment). Je n’ai pas cherché à faire de l’humour. Mais on peut très bien le prendre comme tel, si l’on trouve que cette jeune femme exagère quand même avec ses angoisses de maternité. Ça peut aussi faire un autre effet, moins joyeux, quand on a été plus sensible à cette violence de la relation mère-fille.

C’est exactement ça que j’entends par différents niveaux de lecture et la part du lecteur. Quand on lit, décidément, on n’est pas passif. On y met quelque chose de soi. Et je trouve ça vraiment intéressant.

Ceci dit, je suis d’accord avec le fait que l’écriture pourrait s’améliorer, tant du point de vue de la construction (rajout de textes intermédiaires, complément d’un texte plus trash) que du style (descriptions plus précises encore, je pense).
Mais c’est un texte en apprentissage. Et je suis ma première critique (plus encore que certains d’entre vous et souvent dans un sens négatif). Mais cette critique ne peut que gagner avec celles que des lecteurs, comme vous qui pouvez voir ce que je ne vois plus. En tout cas, j’aime essayer des choses différentes. Et je ne me gênerai pas, grâce à Oniris et cette catégorie « apprentissage » bien intéressante de ce point de vue.

Pour finir, je conseille la lecture du crescendo de Buzzati (dans « les nuits difficiles »), nettement plus littéraire et abouti.

Contribution du : 25/10/2008 16:06
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
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Citation :
Si tu me lis, Léo, tu te rappelleras le fameux passage de « la belle… » qui m’a donné du fil à retordre.


Sur des souvenirs... bref, passons, un voile pudique jetons.

Citation :
De l’implicite, toujours il y a !


V'là qu'ça la reprend !




Bon, sérieux.

Il y a quelque chose de très intéressant dans cette histoire, c'est le nombre de lectures différentes qui ont été faites. Je trouve intéressant d'ouvrir un fil là-dessus.

Qu'as-tu voulu y mettre ? Tu essaies de donner quelques pistes, quelques clés. Les tiennes. Après que plusieurs lecteurs ont tenté de trouver les leurs. Quelle importance, en fait ? Pourquoi vouloir des clés ? Il y a une serrure, mais est-elle fermée ?

Je m'explique, ça n'a rien de péjoratif, bien au contraire. Je ne crois pas que l'écriture, le texte écrit, soit une énigme à la Cluedo dont la résolution dépend de plusieurs paramètres qui conduisent tous à l'unique assemblage constituant la solution. On ne va pas refaire non plus cette antienne des sujets de philo, "l'auteur écrit-il pour lui-même ou pour les autres ?" ou toute variante approchée.

Il y a nécessairement pluralité de lecture, parce qu'il y a pluralité de regards qui précèdent une pluralité de vécus, d'expériences, d'images, de croyances, etc. Il y aura autant de lectures qu'il y aura de ces regards. Ce qui fait la force et la qualité de ton texte, c'est de pouvoir susciter autant de regards et de lectures différentes. Tu mets une part de drame, et personnellement je n'y ai vu qu'une jeune femme allongée avec son homme, mari ou amant, et qui, à partir d'une simple phrase, d'un seul mot, va "imaginer" la suite, par touches successives, en se mettant en scène. Tu y vois l'angoisse de la maternité, l'inceste ? Oui, peut-être... Moi, j'y vois une jeune femme, peut-être un peu masochiste comme nous le sommes tous au fond de nous-même (en ce sens que le romantisme est une forme de masochisme – prière d'ouvrir un autre débat !), qui se met en scène dans une situation d'abord simple, et qui la laisse évoluer au gré de son imagination, l'habillant par couches successives de plus en plus de détails, de faits, laissant une histoire se construire toute seule, un peu folle et pas toujours réelle, comme le sont les rêves.

Un peu comme il arrive, surtout lorsqu'on est jeune (d'esprit), de se mettre en scène dans un "cinéma" intérieur à partir d'un simple petit fait : qui ne s'est jamais projeté dans les aventures de D'Artagnan, de Rouletabille, de Sissi, voire de Martine ? (Les jeunots, ce sera Goldorak, Capitaine Flam et Candy...). Qui ne s'est pas rêvé Luke Skywalker sauvant l'univers en y laissant les deux bras, les deux jambes et les cheveux ? Ou infirmière sauvant le brave soldat à travers feu, mitraille, canons et obus (évidemment...) ?

En ce sens, le décrescendo final est essentiel. Il ramène à la réalité, et le dernier mot introduit juste (c'est le cas de le dire...) ce qu'il faut d'ambiguïté pour laisser voir d'autres portes, d'autres serrures... et d'autres clés à chercher.

Il y a autant d'imaginaires qu'il y a d'individus. Je n'ai pas fait la bonne lecture ? Tant pis ! J'ai perdu au Cluedo, d'accord, mais j'ai gagné à la lecture. J'ai gagné à avoir passé un bon moment, à avoir laissé mon imagination, ma mienne à moi, batifoler sur les chemins que tu m'as juste indiqués. Et ça a été une belle balade, donc je suis content d'avoir perdu.

Sur l'aspect du déséquilibre, après réflexion, je pondèrerai ma remarque, mais cela ne serait vrai que dans le cadre de ma lecture, et donc ne jouerai que pour mon approche de ton texte.

Contribution du : 25/10/2008 17:01
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
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Dans ce qui peut rendre le texte difficilement abordable, il y a la montée dans l'angoisse (pas nécessairement liée à la maternité).
Ces vraies crises d'angoisse qui justement vont crescendo en allant vers l'irrationnel absolu...
C'est quelque chose que tu as bien rendu et pour moi ça a été la clef pour entrer dans le texte. Mais pour que la compréhension soit complète, la fin que tu dis avoir ajoutée plus tard, est nécessaire.

Désolée de pas faire plus détaillé comme commentaire mais je suis rentrée dedans et la prise de distance n'est pas évidente.

Contribution du : 25/10/2008 17:39
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
Visiteur 
Exactement, si on entre "dedans", c'est un texte qui bouscule.
J'ai vraiment apprécié

Contribution du : 25/10/2008 18:17
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
Visiteur 
Moi je reste plutôt mitigé par rapport à ce texte.
Je n'ai pas vraiment ressenti l'émotion de la jeune femme, trop de détails et pas assez de délire à mon goût.
On ne la sent pas angoissée, on ne se sent pas en elle.
Sinon l'idée est excellente, et la chute aussi.

Contribution du : 25/10/2008 18:19
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
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Merci encore Léo pour cette intervention qui n'est pas contradictoire avec la mienne, bien au contraire, {euphémiquement} parlant (ça existe ce mot ?)

Merci aux autres, aussi, bien entendu.

Toutefois, ce qui m'intéresserait bien, ce serait de comprendre pourquoi, précisément, mon style n'est pas bon (pas de style, apparemment, pour certains). Moi, je ne sais pas évaluer ça en ce qui me concerne. Mais je veux bien qu'on m'explique, qu'on me dise quoi exactement cloche à ce niveau-là, parce que c'est ce qui est le plus important pour moi.

La plupart des commentaires portent sur le fond. Mais la forme, c'est ça que je veux travailler.

Contribution du : 26/10/2008 02:49
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
Visiteur 
Personnellement je ne toucherait pas à la forme générale. Le style est fluide, les non-dits bien dosés le rythme narratif me plaît, le ton est juste, le dialogue final vient rompre brusquement le crescendo (stylistique et émotionnel) comme pour nous permettre une respiration avant de quitter l'histoire... C'est parfait (en tenant compte de ce "justement")
Sans lui on peut garder quelques questions sur le texte, avec la fin est un peu moins ouverte (et une fin ouverte ou fermée, c'est du style aussi je crois, pas que du fond)

Point de vue style, le décrescendo Mademoiselle Malter, Lucie Malter, Lucie, La jeune Lucie, c'est très bon

Bon le crescendo tient la route au point de vue de la longueur des paragraphe mais seulement pour les quatre premiers.

Ensuite la cinquième section est effectivement plus longue, mais constituée de paragraphes plus court. Peut-être les regrouper différemment, en deux sections qui maintiendraient l'effet graphique du crescendo. Il est possible de grouper les 3 premiers paragraphes ( les coups et le chemine vers l'hôpital) et les derniers ( la fausse couche) jusqu'au dialogue final. On arrive ainsi à 6 sections de plus en plus longues, de plus en plus fortes. Un joli crescendo... Juste avant la fin qui permet de souffler enfin !



Presque aucun de travail de réécriture, juste un petit travail de découpage en somme, pour un texte qui ne donne pas envie du tout de dormir, mais qui interpelle à juste titre et qui a cette force rare de ne pas prendre de position et de ne pas être dans l'outrance.



Essaye, je crois que ça donne...

Contribution du : 26/10/2008 06:35

Edité par isfranco le 26/10/2008 10:55:20
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
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C'est marrant parce que j'avais regroupé comme ça initialement et j'ai modifié pour faciliter la lecture sur Oniris (comme quoi, des fois, les retouches n'arrangent pas vraiment).

Mais un chapitre entre les deux derniers textes serait peut-être intéressant, comme le dit Léo (mais là, c'est une écriture complète, et j'avoue qu'en ce moment...)

En tout cas, merci isfranco. Je suivrai ta suggestion.

Je voulais rajouter quelque chose par rapport au commentaire de Pissavy : le cliché d'environnement aseptisé. Oui, on l'entend par rapport au sens général (univers de science-fiction, par exemple). Mais ici, dans un hôpital, l'asepsie a un sens bien particulier. Et c'est dans ce sens que je l'entends, même s'il a aussi des échos en ce qui concerne la dimension de vide (j'avais écrit : désert, à un moment donné... c'est vraiment l'impression que je voulais donner. Un univers, comme dans les rêves. Parce que dans un hôpital, il n'y a rien de désertique (toujours plein de monde). Mais ici, les descriptions ne sont pas réalistes, comme dans les rêves.

Contribution du : 26/10/2008 12:10
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
Visiteur 
Pour mieux comprendre ce texte, la façon dont il est articulé, ce qu’a voulu faire l’auteur il faut se reporter à la très courte nouvelle de Buzzati : Crescendo. Un exercice littéraire amusant correspondant parfaitement à l’image que je me fais de ce grand auteur. Il part d’une situation tout à fait ordinaire pour amener progressivement son lecteur vers quelque chose de fantastique, de burlesque. Très distrayant.

Dans cette nouvelle, une dizaine de paragraphes très courts, le paragraphe suivant reprenant le texte du précédent à quelques mots près. Des petits changements ajoutés les uns aux autres transforment complètement le texte initial et conduisent à l’absurde. Une variation sur un thème littéraire très simple comme il existe des variations sur un thème musical. Une dame rencontre son vieil ami. On pense très vite à un célèbre roman de Kafka. Tout l’art de Buzzati est de faire adhérer son lecteur à ce récit ubuesque. Il y réussit à la perfection.

Prenons le récit Crescendo de Pat. Elle nous dit que son texte s’inspire de la technique du crescendo de Buzzati.

On voit cette jeune fille un peu hésitante arriver à la maternité de l’hôpital. Ce thème est repris dans le deuxième paragraphe un peu à la Buzzati, avec une formulation quelque peu différente. Mais la technique n’est pas au rendez-vous, le lecteur ne détecte pas ce jeu que l’auteur voudrait instituer avec lui et (le lecteur) s’interroge sur le pourquoi cette répétition, à première vue inutile au déroulement et la progression de l’histoire.

Une troisième fois le thème est repris avec l’arrivée de nouveaux personnages : la mère et la sage femme là encore avec des formulations assez proche. Mais il manque ce quelque chose qui fait que le lecteur devenu perplexe ne rentre pas plus dans le jeu de l’auteur.

On remet cela au 4ème paragraphe avec une formulation très différente des précédentes L’auteur n’arrive toujours pas à dévoiler son cheminement. Pourquoi ? Peut-être que le thème qu’il a choisi ne se prête pas à cette technique buzzatienne. Trop noir, trop sombre. Cet exercice, – il me semble- un amusement, requiert des choses plus légères, de l’humour, du fantastique. Et surtout un thème unique. Là, on en à trois en un. Ce qui ajoute à la confusion
- l’angoisse de la maternité.
- La relation mère fille
- Le rapport soignant soigné
L’auteur veut nous faire part de ces choses qui lui tiennent à cœur. On ne lui reprochera pas de le faire. Au contraire. C’est bien exprimé. C’est seulement hors du contexte de la forme littéraire qu’il a choisie
.Dans sa nouvelle quitte à pratiquer la redite,Buzzati ne travaille que sur un seul thème. Très simple. La visite d’Alberto Fassi à Annie Motleri. Rien de plus.
:
L’auteur à mon humble avis, a voulu faire passer trop de choses par le chas de aiguille trop fine qu’il a choisie.

Contribution du : 26/10/2008 17:29
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Re : A propos de "crescendo" de Pat
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Au-delà de l’exercice de Buzzati, que je ne connais pas, je profite de « Crescendo » pour revenir sur un point qui est la base même de l’écriture d’une scène. Il s’agit de la différence entre « rapporter » et « restituer ».
J’y reviens, parce que je vois souvent en correction des auteurs se contenter de rapporter des scènes, c'est-à-dire mettre bout à bout des faits, des descriptions, comme s’ils les écrivaient en les voyant défiler sur un écran de cinéma. On a alors, la plupart du temps, un texte plat, linéaire, sans grand intérêt.
Pour que le récit soit vivant, agréable à lire, il faut bien y mettre un peu de notre âme. C'est-à-dire restituer dans nos personnages et nos décors ce que nous avons en nous.

Probablement pour les raisons de ton exercice de style, tu as rapporté dans les trois premiers paragraphes, commencé à restituer timidement dans le quatrième, et tu t’es lâchée dans le cinquième.

C’est extrêmement intéressant pour les auteurs débutant qui peuvent, grâce à ta nouvelle, faire la comparaison.

Je sais que tu es attachée à ne pas trop décrire les décors pour laisser l’imagination du lecteur aller. Mais, en ce qui concerne les personnages, s’il n’est pas obligatoire de les décrire, on est bien obligé de les faire vivre, d’exprimer leurs sentiments.
Voici comment j’aurais écrit ton quatrième paragraphe :

« Les larmes perlèrent, gonflèrent ses paupières, accentuant un peu plus encore l’image de détresse qu’elle espérait jusqu’alors dissimuler… mais à quoi bon lutter ? Sa mère avait tout prévu : la valise, ses vêtements de rechange, le trousseau du bébé, la chambre à l’hôpital. Elle se laissa docilement guider jusqu’au taxi, qui déjà attendait… la main maternelle la poussa sans ménagement sur le siège arrière. « Et faites vite, je vous prie ! », la voie suraiguë de la mère hurlait encore en elle quand elle aperçut l’enseigne lumineuse de la maternité. Une sage-femme l’attendait au bureau des entrées. « C’est bon, je m’en occupe ! » dit-elle au chauffeur d’un ton sec. Lucie, tremblante, les yeux rougis par les larmes qu’elle ne cherchait plus à contenir, se baissa péniblement pour prendre sa valise. La matrone, lui adressa un bref regard méprisant, la saisit par le bras et l’entraîna énergiquement vers le fond d’un couloir aux murs gris. La femme marchait vite, mais le couloir paru interminable à Lucie qui n’en pouvait plus. La matrone s’arrêta enfin devant une porte en fer, extirpa du fond de sa poche un lourd trousseau de clés. La serrure grinça. La femme la poussa à l’intérieur brutalement. Elle sursauta quand la lourde porte claqua derrière elle… les deux tours de clé la terrorisèrent. Affolée, elle frappa des deux poings sur la porte en sanglotant… comprenant l’inutilité de son geste, elle se retourna, s’adossa à la porte, jeta un regard circulaire dans la chambre plongée dans la pénombre… Des barreaux rayaient l’unique fenêtre aux carreaux sales. Un lit spartiate dans un angle; une petite table de fer au centre, étaient les seuls éléments de confort de ce décor austère. La peinture des murs lépreux s’écaillait par endroits. Elle eut un haut-le-cœur, la tête lui tourna, elle se coucha dans le petit lit aux draps rêches et froid. Le conflit qui l’avait opposé à sa mère… cette femme… cette clinique… elle était épuisée. Elle ferma les yeux pour échapper à ce cauchemar… mais maintenant, elle redoutait les douleurs. Qui allait bien finir par arriver… »

Contribution du : 26/10/2008 18:27
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"Si tous ceux qui croient avoir raison n'avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin."
(Pierre Dac)
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