Quelqu'un vous a fait chier récemment, vous imaginez bien sûr qu'il vous était impossible de lui dire en face ses quatre vérités , c'est le moment de le faire par écrit.
seulement, puisque c'est un execice de style, il ya des contraintes :
-Commencer par une formule d'adresse originale suivie de deux phrases longues comportant chacune quatre qualificatifs de la personne.
-terminer par une phrase où on exprime un sentiment vis à vis de la personne.

J'espère que vous serez interessé.

...J'adore la couleur de tes yeux, sincèrement. Certes, ils exprimèrent cet après midi une certitude, une sorte de non-doute insultant pour l'intelligence d'autrui - en l’occurrence moi - qui, c'est le moins que l'on puisse écrire, ne porte pas à les aimer, tes yeux jaunes jaspés d'un vert bizarre qui n'appartiennent qu'à toi et à ta manie fiévreuse de tout compliquer par une rhétorique de merde que non, jamais je ne pourrai écouter sans rentrer dans une colère irrépressible : ni tes manières élégantes, ni ton phrasé distingué, ni ton charme réel n'y changeront rien.
Tu as choisi, petite garce, de me provoquer sur un terrain cruel (ma culture générale) en affirmant des trucs que j'étais sensé connaître mais dont tu savais pertinemment, perfide, que mes références sont chancelantes ; tu t'y es vautrée avec vulgarité et grossièreté et je t'en veux de cette blessure scélérate. Tu sais pourtant que me blesser n'entamera pas mon amour pour toi, hélas : trouve mieux pour amorcer une rupture, nous méritons mieux que ça.

Bourreau des coeurs, mon adoré!

Aujourd'hui encore, j'ai dû subir ton hostilité,ton air hautain, ton regard froid qui me glace l'âme, ta façon ridicule de jauger mon amour et mon dévouement puis rassuré, tu tournes les talons après m'avoir balancé quelques mots creux en guise d'aumône.

Mufle, goujat, malappris, tu récompenses cet amour pur par l'indifférence,pauvre idiot, sache que ma patience s'use et que le jour où je tournerai la page n'est pas loin.

Ah! comme je t'aime et te hais!

Ma très chère meilleure amie,

Comme je sais que tu es patiente, discrète, douée d'empathie et la bonté même, c'est sans pudeur que je vais te narrer ma soirée d'hier au cours de laquelle Pierre s'est jeté à mes pieds pour me demander pardon d'une infidélité dont il s'accusait.
Tu sais que je ne suis pas jalouse et qu'il était d'avance pardonné
mais il a tenu à battre sa coulpe, confessant qu'il avait été bien puni parce qu'il s'était rendu compte que la femme qui l'avait mis en émoi était finalement la plus sotte qui soit, que, dans l'intimité, il l'avait trouvée fort quelconque, pour ne pas dire vulgaire, sans éducation, et complètement gourde en amour à tel point que le moment passé avec elle fut, pour lui, un vrai cauchemar et qu'il n'avait qu'une idée en tête : se débarrasser le plus vite possible de cette bécasse laquelle, en plus, m'a-t-il précisé, avait de faux seins, ce qu'il déteste le plus au monde.
Mais là où j'ai ri - et j'espère que tu ne m'en voudras pas - c'est lorsque, par inadvertance, il a cité son prénom qui est le même que le tien !
Rassure-toi, je n'ai pas songé une seconde que tu puisses être de ces salopes, disons le mot, qui s'offrent sans vergogne à l'époux de leur meilleure amie.
Je t'envoie mes pensées affectueuses.

P-S - Détail sordide : elle a une haleine de chien, paraît-il.

Difficile d'enchaîner (et pourtant, c'est pas les occasions de se "délasser" qui manquent) !!!

Ma belle puce, ma grande,
Je connais ta grande générosité qui me fait souvent chaud au coeur mais hier vraiment tes mots m'ont fait l'effet d'un direct en plein coeur. Parfois tu me fais l'impression d'un petit oiseau sur une branche ou comme la girouette tournant à tous les vents sur le clocher de l'église. Tourner ta langue sept fois avant de parler n'est décidément pas ton fort. Tu es d'une inconscience qui étonne parfois.
Je t'aime cependant énormément car je sais que tu as regretté ( comme toujours) ta maladresse aussitôt prononcée. J'espère demeurer encore longtemps auprès de toi pour te voir grandir intérieurement.

A vous, grand Gourou charismatique expert es troc des cœurs,

Vous me l’avez toujours affirmé l’enseignement de l’araignée n’est pas pour la mouche, mais je dois aujourd’hui le reconnaître, j’ai retenu quelques leçons de
vos prêches enflammés sortis tout droit de votre bouche lippue, mantras aussi fallacieux, perfides et illusoires que votre regard sur le monde.
Votre suprême excellence, minuscule fragment humain à barbe de faux prophète chafouin, ne m’atteindra plus.
Ainsi, une dernière fois, j’applique votre devise, et laisse libre cours à mes élans intimes et ose enfin affirmer : vous n’êtes qu’un phallus doctrinaire, une plaie sociale, un fléau sanitaire, un chieur pitoyable.

Plus à vous
Votre ex disciple affranchi.