Je viens ici proposer un fil dissident au "quatrain de vous libre", où sévissent d’excellents poètes de vers libres ou réguliers (et un plus dissipé : moi).

J’aimerais lancer un fil un peu plus ludique qui comprendrait une légère contrainte. Rien de bien important : les quatrains resteraient libres, à une seule exception.

Je vous présente ma première idée :
Donc, sans contrainte de métrique, seulement d’alternance, je propose une règle de rimes :
Les féminines seront vocaliques et plurielles : ies (ex : jolies), ues (ex : avenues), oues (joues), oies, ouies, uées, uies (j’en oublie peut-être). Conjugaisons admises (tu loues, tu essuies). Si emploi de ées, pas de participe passé ou adjectif (c’est trop facile). Par exemple OK pour les bien-aimées ; mais pas que j’ai aimées, OK pour les armées, mais pas troupes armées, ainsi de suite, les allées, yes / elles sont allées, no…
Même consonne d’appui bienvenue, mais pas obligatoire évidemment, car tout le reste reste libre.

Je vous promets que je n’ai rien en boîte. Je pars de zéro comme vous (voir ci-dessous).

La règle est évolutive, on verra au fur et à mesure. Pour l’instant, c’est juste l’occasion de faire briller la vocalique féminine plurielle que je trouve magnifique et qui se marie joliment, aussi bien à l’oreille qu’à la vue, à certaines masculines. Ex : eur/ouies, ées/ant…
Dites-z-y moi ce quoi vous-y en pensez-t-y donc, ou lancez-y-vous !

Exemple à l’arrache :

Premier de toutes les cordées,
Moi le poète de quatrains
Redoublant de bonnes idées,
J’invente ici les mi-huitains.

Je concède qu’il doit y avoir plus poétique, mais c’était pour l’exemple…

Juste pour savoir si j'ai bien compris, celui-ci convient-il ?

Fantôme rêveur en mon blanc paraître
j’enjambai le jour d’un ample jeté.
Lors, mon cœur briguant la pâle clarté,
l’aube m’a cueilli de sa gangue traître.

Il est déjà dans les quatrains libres, mais c'est dans un vertueux souci de recyclage des ressources fossiles

Non, non. Vocalique féminine plurielle. Vos féminines sont consonantiques "aitre' . Il aurait fallu les terminer par une voyelle é, i, ou, u, etc au féminin pluriel : ées, ies, oues, ouie...

années, inouies, déçues, courroies...

Ne vous pressez pas non plus. Vous avez jusqu'à demain !

Les jours viennent comme les années ;
Au cœur des nuits dans le ciel creux.
Lorsque les heures sont fanées ;
De la veille naît l'enfant ténébreux.

Elle en a éclairé, des venues, des allées
En a remis, des quatrains sur les bonnes voies
En a conté, des bois perdus et des vallées
La poésie, ses mille jeux, ses mille joies

Voilà ! (à part "fanées", mais bon) A moi :

J’ai peur d’un avenir où mes Muses, perdues
Ne me soufflent plus rien, sinon l’ordre d’errer ;
Quêtant mon Saint-Graal, en courses éperdues,
Et priant Apollon d’à nouveau m’inspirer.

Chapelets de souvenirs en vie
sur les terrasses de nos passés,
nos habitus et nos manies
revus et perpetués ...

Magiquement tombées des nues
Deux fées dessinèrent à la craie
Le long des avenues
Des passages secrets

Vos rimes Tom Astral, non seulement jolies,
Font honneur à ce fil à peine débutant.
Nos vers nous mèneront à des Tours abolies,
À des demain dès l’aube, ou d’ailes de géant !