Bonjour à tous,

Je viens vous soumettre un petit exercice d'écrire afin de maintenir votre créativité en forme durant les vacances.

Aussi je vous propose de tirer une courte histoire d'une vingtaine de lignes maximum à partir des 3 mots suivants :

FIRMAMENT
VALLÉE
AMERTUME

Le texte peut se présenter sous toutes les formes (poème, etc). Je vous laisse réfléchir et suis impatiente de lire vos récits...

Bonne journée,

Siebby.

Le barman plongea sous son bar.

Les cinq cowboy accoudés semblèrent danser soudain sous la pluie de balles qui tatouait leur poitrine d'auréoles rougeâtres, si leurs machoires se crispèrent, aucun n'eut le temps de crier.

Les doigts du pianiste ne s'arrêtèrent pas aussitôt de jouer, les touches comptaient désormais trois couleurs. il restait cambré, la tête largement en arrière, son dos se criblait de balles, lui aussi.

Pour les autres clients et les danseuses du saloon, ce fut du même acabit, quand celui qui se tenait à l'entrée se retourna en bousculant les deux petites portes à battant, il laissa une bonne vingtaine de cadavres et d'agonisant derrière lui.

Sous le firmament, le cowboy solitaire repartit vers la vallée en machouillant son amertume...

Lucky Luke avait de petite crise, comme ça, depuis qu'il avait arrêté de fumer.

Au firmament de sa gloire, Jerry était l'heureux possesseur d'un beau paquet de dollars malhonnêtement gagnés, d'un château, de quatre villas dont une à Acapulco, de trois maîtresses et d'une épouse légitime.

La chance ne l'avait pas quitté depuis qu'il avait pour la première fois fourré son pistolet sous le nez d'un épicier italien pour lui piquer sa caisse. Il avait gravi tous les échelons en faisant le vide chez la concurrence par accidents interposés. Ca marchait d'enfer !

Et puis sa femme s'était amourachée de ce play-boy imbécile à gueule d'acteur. Il avait cru à une passade et décidé de fermer les yeux, pour une fois, au lieu de la remettre dans le droit chemin à coup de beignes.

Première faiblesse, première erreur... et aussi la dernière. Ce n'est qu'après avoir vidé d'un trait sa tasse qu'il remarqua l'étrange amertume de son café. Lui qui ne buvait que de l'Arabica...

"L'amour, c'est vraiment de la connerie" pensa-t-il tandis que le poison le paralysait peu à peu.

C'est sur cette pensée discutable qu'il quitta cette vallée de larmes.

Un homme est mort

Que le monde porte le deuil
Que l’eau des rivières soit salée
Que les arbres déchirent leurs feuilles :
Un homme est mort dans la vallée.

Une femme lève un poing serré
Vers le firmament sans étoiles,
Tous les hommes ont les yeux baissés
Et leurs épouses se voilent.

Son visage n’est plus qu’un cri,
Un hurlement qui la consume,
Elle se fout bien du paradis
Ce soir, elle n’est plus qu’amertume.

Son homme est mort dans la vallée
Qui riait encore ce matin
Ce soir, la terre l’a avalé
Ce soir, elle ne croit plus en rien.

Pfiou...
Quelle créativité!
Je salue bien bas, avant d'aller réfléchir.
Vais-je y aller moi aussi de mon petit texte?
À +
Florilange.

Cloby est contrarié. Pensez donc !
Son frère s'est encore une fois moqué de lui.

- T'es même pas cap de manger ça, Cloby, tes ailes ne s'ouvriront jamais. T'es trop nul.
- Beuh, pfff ; et je le trouve où moi, ce truc ? demande Cloby, la trompe pincée.

Squizz pointe alors son fin tentacule vers l'écran multicolore.

- Sur celle là, la bleue, tu vois ? Regarde, je rentre les coordonnées. T'as plus qu'à y aller.
- Mais toi, Squizz, tu l'a déjà fait ?
- T'es vraiment naze, j'te jure !
- C'est bon, j'y vais.

Résigné et penaud, Cloby pénètre dans le petit module qui ronronne patiemment.
Quelques sproutchs et bling plus tard, il atterrit dans la petite VALLEE endormie. L'ordinateur de bord lui indique l'emplacement de la chose convoitée.
Elle est là, longue, fine, avec un gros soleil au sommet. Cloby s'approche précautionneusement, en fait le tour avant de la couper avec sa pince gauche.
Le groin soucieux, il repense alors aux propos moqueurs de son frère et, sans plus attendre, ingurgite l'étrange machin... avant de le recracher aussitôt, la trompe envahie d'une insoutenable AMERTUME.

- Salaud Squizz, t'es qu'un salaud ! Je t'aurai !

Les yeux embués de larmes, Cloby remonte dans le module et s'élève dans le FIRMAMENT pendant que sur l'ordinateur de bord clignote le nom de l'importun : Pissenlit.

Je m'étais envolée, au FIRMAMENT, trop haut certainement pour mes ailes, trop proche du paradis pour ne pas retomber lourdement...

Une VALLÉE de promesses, un océan de larmes et la lucidité solaire qui aveugle mon ressenti de l'AMERTUME qu'on s'était pourtant promise d'éviter...

Une vie, à deux, à Dieu, adieux... je t'aime... et toi tu me regardes de loin, le sourire aux lèvres, le sourire divin, et de mes yeux coulent les perles d'un amour trop...

Mort.

(bon une impro-prose quoi...)

La nuit était claire. Au firmament brillaient des étoiles que la Lune, absente, n’éclipsait pas.
La vallée était silencieuse, entourée de montagnes séculaires.

L’homme se tenait sur le seuil de sa maison. Il regardait devant lui. Debout, immobile, droit et digne. Son regard fixé sur l’horizon.
Sa main crispée sur le chambranle de la porte était blême. A le regarder plus longuement on perdait l’impression de droiture donnée au départ. On remarquait le dos légèrement voûté par le poids des ans ; ainsi que les jambes fléchies qui semblaient sur le point de céder.
Dans ses yeux brillait une amertume de ne pas l’avoir retenue plus longtemps. De ne pas avoir posé une main sur son épaule. De ne pas avoir prononcé les mots qui l’aurait fait rester.
Des regrets.
Mais il est trop tard à présent et il continue à fixer le bout du chemin qui disparaît au loin, ce chemin qu’elle a emprunté pour s’enfuir d’ici. De cette vie qu’elle avait voulu mais qu’elle ne voulait plus. S’enfuir. S’éloigner. De lui. Qu’elle avait aimé. Autrefois.
Mais la poussière amenée par le vent qui vient de se lever aura bientôt effacé la moindre trace de son passage. Cinq ans qui s’envolent dans les bourrasques nocturnes.
L’homme lâche prise. Il rentre chez lui, repousse doucement le battant. Va s’asseoir sur le vieux rocking-chair en rotin qui trône près de la cheminée. Remets du bois sur le feu. Les craquements qui sortent de l’âtre le bercent. Les yeux clos, il ferme son cœur pour la dernière fois, et se promet de ne plus l’ouvrir. A personne.

Fort de cette résolution, il croise les bras sur la poitrine et laisse retomber sa tête sur son épaule alors qu’il s’en va visiter le pays de Morphée.

Dormir. Et oublier.



PS : je ne suis pas sûre de l'emploi du mot amertume... Définition : tristesse, mélancolie mêlée de ressentiment... Mais dans la phrase "Dans ses yeux brillait une amertume de ne pas l’avoir retenue plus longtemps" ça me paraît étrange... "l'amertume" peut-être?

Je ne sais pas...

Bonsoir,

Je vois qu'il y a des courageux ce soir. Chapeau bas ! C'est fou ce que l'on peut tirer de trois mots. La créativité est au rendez-vous. Je me prêterai probablement à mon petit jeu prochainement. En attendant, je vous lis avec délectation.

Siebby.



Merci pour votre généreuse contribution onirienne !!!

Salut Bucolic,

L'emploi du mot "amertume" dans ton texte est à mon sens correct. Tu sais bien. Pas de soucis.

Merci pour ta contribution à mon petit jeu.

Siebby.