Afin de fêter dignement ma nomination en tant qu’Animodérateur de la rubrique « Atelier d’écriture », je me propose de vous faire part de quelques uns de mes exercices d’écriture ; Exercices que j’ai inventés (ou réinventé sans le savoir) ; et qui au fil du temps m’ont permis de progresser en m’amusant (ben oui hein…).

Attention, je ne vous propose pas une Bible du savoir, juste quelques ficelles qui, ici et là m’ont paru fonctionner.

Libre à vous de me signaler le ridicule ou l’inutilité de tel ou tel exercice, voire, rêvons un peu, de m’aider à l’affûter afin qu’il devienne une véritable arme aux mains du guérilleros de la plume que vous ne manquerez pas de devenir.

Ces exercices ne vous serviront à rien si vous ne respectez pas quelques règles indissociables de l’acte d’écriture, à savoir :

1) Lire (beaucoup, souvent et n’importe quoi).
2) Ecrire (afin de vous améliorer, il faut vous ménager un espace de temps de travail allant d’une heure à 3 heures, durant lesquelles vous vous engagerez vis-à-vis de vous-même à ne faire qu’écrire.).
3) Sortir (la vraie vie n’est pas dans les livres, même si elle y apparaît en filigrane. Vous couper du reste du monde ne fera que vous couper de la réalité qui est indispensable à tout bon récit- même Fantastique ! –qui se respecte.).
4) Observer et noter (beaucoup, souvent et n’importe quoi ou qui).

Ces règles qui peuvent paraître des plus évidentes à certains d’entre vous ne sont pas négociables.

Exercice N°1 : Travaillez sous contrainte.

L’exercice suivant sert à forcer l’imagination (qui est fort baladeuse) à plier dans le sens que VOUS lui imposez (même si en l’occurrence, c’est moi qui impose.).

Dans une pièce fermée de l’extérieur : il y a deux êtres vivants (vous pouvez choisir leurs sexes), l’un deux est blessé et chacun est dans cette pièce de son plein gré.

Dans cette pièce, il y a :

- Une lampe halogène.
- Un échiquier avec toutes ses pièces.
- Une télévision qui ne fonctionne pas.
- Un tournevis.
- Un journal datant d’il y a une semaine.

Vous devez raconter ce qu’il s’est passé en 2 pages Word minimum, en utilisant TOUS les éléments qui vous sont fournis, et n’en rajoutant AUCUN, le tout avec une intrigue et une chute.

Vous pouvez garder ce travail pour vous ou le poster ici même sur ce topic (ce qui permettra aux uns et aux autres de faire le compte des faiblesses et points forts de chacun).

Au mieux : cela vous est utile, au pire : vous vous serez bien amusé

Au boulot ?

Merci pour tous ces bons conseils Cyberalx.
J'ai une question...

Que conseilles-tu ?
La plume ou le clavier ?

Peux-tu énumérer les bons et mauvais côtés de chaque option ?

Citation :

C'est très bien de nous faire bosser... Les contraintes sont à la base des exercices d'ateliers d'écriture. Toutefois, y'a déjà plein de trucs à faire et notamment le concours (je ne sais même pas si je pourrais finir à temps). Comment vous faites pour être si productifs ? Moi je me sens comme un escargot au ralenti (c'en serait presque décourageant !)

Plume ou clavier ?
Je ne suis pas certain de te suivre, en ce qui me concerne, je suis plutôt clavier, mais ce n'est qu'une question de préférence personnelle.

Certains pensent que la plume sur le papier a quelque chose d'intime, de charnel. Mais l'ambidextre que je suis -et qui a été forcé manu militari à écrire de la main droite- préfère écrire des deux mains, ce qui, avec une plume (ou un stylo) à part si on s'apelle Leonardo da Vinci n'est pas des plus aisé.

Moi, je choisis le clavier car il me permet d'aller à la vitesse de l'idée (à mi chemin entre la vitesse du son et celle de la lumière).

Citation :

J'écris au moins 4 heures par jour, mais je ne dort que 3 heures par nuit .

Sinon, on a tout le temps du monde, je n'ai pas fixé de limite de temps, et je n'oublie pas que ton temps est infiniment plus utilisé que le mien de par tes nombreuses corrections.

Soit dans les 540 000 000 km/h.

Argh ! Piégé par le mathémagicien de service...

Dans une pièce fermée de l’extérieur : il y a deux êtres vivants (vous pouvez choisir leurs sexes), l’un deux est blessé et chacun est dans cette pièce de son plein gré.

Dans cette pièce, il y a :

- Une lampe halogène.
- Un échiquier avec toutes ses pièces.
- Une télévision qui ne fonctionne pas.
- Un tournevis.
- Un journal datant d’il y a une semaine.


Descente dans les abysses, au plus profond de la mer. La capsule tourne sur elle-même comme folle.
Mais nous avons encore assez d’air. Ne pas parler pour l’économiser, et surtout essayer de ne pas paniquer devant la blessure qui s’envenime à la main de Jules Depardieu..
Impossible de communiquer avec la surface, nous avions accepté la mission..
Une lampe halogène réglée à la plus basse intensité, répand une lumière froide sur l’échiquier… Jules pousse ses pions mais je m’aperçois bien qu’il a du mal à réunir ses pensées.. la fièvre brûle son corps et il grelotte souvent, le corps envahit de plus en plus par les microbes.. Je vois arriver avec terreur le spectre de la septicémie et rien pour parer à cela…
Un tournevis ! Juste un tournevis dans cette foutu boite étanche !! et c’est avec ce tournevis qu’il s’est blessé Jules, lui qui est le plus calme et le plus habile de notre promo ! Mais il n’avait pas prévu que les nouvelles que la télévision nous a dispensées il y a trois jours le perturberaient à ce point !
Voilà une semaine que le bateau qui nous a conduit en plein cœur de la méditerranée a descendu, accrochée à un filin d’acier, notre capsule pressurisée, pour essayer de récupérer les débris radioactifs d’une fusée perdue au milieu de la mer et qui menaçait d’exploser à tout moment, mettant en péril tous les pays autour.. Fusée expérimentale d’une portée terrible !… bombe qui détruirait toute vie sur un rayon de 2000 Kms tout en laissant intacts les sites. Ceux-ci pollués pendant 25 ans encore.. Arme d’une épouvantable portée et qui pourra conséquemment donner la suprématie à la nation qui la détient !
Et cette nation née depuis une vingtaine d’année sous le nom de Liberye, conquiert en fomentant des massacres ethniques toutes les nations africaines afin d’étendre son hégémonie plus loin encore sur les autres continents.
Il n’y a que cinq ans que son « empereur », ancien mercenaire régit tout sur ce grand continent africain et a même dans sa mégalomanie inventé une religion où seul Dieu est Noir et l’a envoyé sur terre pour apporter à tous les peuples de sa race, la paix, la richesse, et la liberté sexuelle dès 15 ans pour les hommes.
Cette bombe qu’on recherche dans un coin supposé de la méditerranée n’émet aucun signal. Et l’on est obligé de racler presque le fond des mers pour la trouver.. Mais rien encore jusqu’à présent.. ! Notre mission faisait chou blanc.
C’est il y a deux jours que notre télévision s’éteignit brutalement après des informations en boucle informant que le liberye menaçait de lancer une « deuxième bombe » dans l’Atlantique, comme il venait de le faire dans la méditerranée ;
Notre mission n’était plus secrète, c’était le chaos sur terre. On attendait simplement que le dictateur appuie sur le bouton et fasse exploser les deux bombes dès qu’il le voudrait.. et le plus difficile à comprendre c’est qu’il n’y avait de sa part aucune revendication..
Il est vrai que de cette façon-là, il pouvait dans vingt cinq ans prendre possession de toutes les terres avec toutes les infrastructures debout et en bon état de marche sans parler des richesses contenues au cœur même des banques… il ne lui suffisait que d’attendre que se dépollue toutes les terres mais en étendant dans une autre région du globe ses prétentions despotiques.
Jules se recroqueville et continue de plus belle à grelotter.. je ne sais que faire pour le soulager. Sa main dont la blessure commence à prendre une vilaine couleur, est de plus en plus tuméfiée, et surtout une odeur douceâtre commence à se répandre.. cette odeur je la connais bien car elle faisait partie des hôpitaux de campagne lorsqu’on amenait des blessés atteint de gangrène
..Son processus vital était maintenant fortement compromis
Mais voilà, sur la terre, on ne se préoccupait sans doute plus de nous, ce devait être le sauve qui peut pour se lancer sur les routes en longues files dans un exode fou vers les terres les plus lointaines.. les pompes à essence manqueraient de plus en plus de carburant sans doute et nous imaginions maintenant tout ce qui pouvait se passer en surface.. les marchés noirs, les bagarres, les sentiments barbares qui reprendraient le dessus.
Et notre famille ?? Que devenait elle ??
Notre gouvernement leur aurait il procuré les moyens de se mettre à l’abri ?
Aucune nouvelle de la surface, rien n’était prévu pour ça et l’air peu à peu se raréfiait Nous économisions l’eau et je trempais juste un mouchoir pour humecter les lèvres gercées de fièvre de Jules.
Son état empirait, il délirait de plus en plus et je supportais mal cette odeur de mort qui envahissait la capsule.
La lampe peut à peu diminuait d’intensité, et à travers les trois hublots des poissons lumineux venaient curieux voir ce qui se passait à l’intérieur de cette grosse boule..
C’est alors que notre engin buta sur un objet oblong, intact….de couleur rouge sang à bandes noires marqué de l’écusson « lyberie »
Je tentais le tout pour le tout, et dans la nacelle pressurisée j’entrais dans le sas pour tenter une sortie et récupérer comme il était prévu initialement la bombe que nous venions miraculeusement de trouver.

Intacte, elle était intacte ! et je me signais en pleurant comme un enfant.

Remettant en marche le moteur, qui nous permettait de remonter en surface par paliers notre nacelle, je vis peu à peu s’éloigner le fond rayé par les vagues sous-marines du fond de la mer..
de bleu très sombre, les eaux devenaient de plus en plus claires au fur et à mesure que la nacelle remontait lentement vers la surface…Le moteur de secours marchait encore et nous entamâmes sans encombre cette remontée.

Et bientôt nous apparûmes comme un bouchon crevant la surface. Un soleil intense nous éblouit et Jules, sourit, ou du moins je voulais que ce fut un sourire cette grimace qu’il fit lorsqu’il vit, à travers le hublot la ligne de flottaison de la capsule, danser avec un pan de ciel bleu par-dessus
De toutes parts, des bateaux de guerre patrouillaient et dans un ballet incessant des avions de combats atterrissaient ou décollaient des pontons des porte-avions qui se trouvaient dans les parages.
Un destroyer d’escorte, nous aperçut en premier et ce furent eux les premiers qui donnèrent l’alerte et surtout l’ordre de nous repêcher.
Avec mille précautions, notre bathyscaphe fut arrimé au bateau et l’on nous entoura de plaques de céramiques qui étaient censées amortir tous les chocs, car notre précieuse et dangereuse cargaison était visible dans sa cage de fer collée à la paroi de notre coquille…
Des démineurs et des spécialistes dépêchés sur place vinrent rejoindre, avec célérité, notre appareillage et après bien des précautions le verdict tomba : surprenant, inouï !

La bombe était une bombe factice.

Point de matière fissile dans ses flancs, point de mort annoncée pour le monde…rien qu’un joujou inoffensif qui gisait là, rouge comme le sont les insectes qui se déguisent de cette couleur pour faire peur aux prédateurs
La nouvelle se répandit très vite.. En quelques heures, les forces appareillèrent dans la même direction… la lybérie
Sans coup férir, en moins d’une journée, le monarque despote était destitué, sans un bain de sang
Et nous fûmes les héros malgré nous d’une farce donné au monde par un fantoche.
Jules, eut hélas la main coupée pour enrayer la gangrène, mais sa vie était sauve et il a depuis son portrait en bonne place dans la galerie des héros de la nation…

Bigre ! excellente entrée en matière :)

Qu'as tu retiré de cet exercice ?
Que pense tu qu'il faille y rajouter ou y enlever ?

pardonnez mon esprit rabat-joie mais ne manque-t-il pas un des éléments obligatoires: le journal datant d'une semaine? A moins que l'on considère le récit à la 1ère personne comme un journal de bord étant donné que le narrateur dit: " Voilà une semaine que le bateau qui nous a conduit..."

Salut à toi Ô jeune rabat-joie de Vesoul ;)

J'avais moi même plutôt pensé à un journal comme "Le Monde" mais l'évocation du journal de bord m'a paru intelligente au vu de mes précisions.