... voilà deux siècles aujourd'hui.
Mort en 1857, à l'âge de 47 ans, voici le dernier poème qu'il écrivit cette même année.

Derniers vers

L'heure de ma mort, depuis dix-huit mois,
De tous les côtés sonne à mes oreilles,
Depuis dix-huit mois d'ennuis et de veilles,
Partout je la sens, partout je la vois.

Plus je me débats contre ma misère,
Plus s'éveille en moi l'instinct du malheur ;
Et, dès que je veux faire un pas sur terre,
Je sens tout à coup s'arrêter mon coeur.

Ma force à lutter s'use et se prodigue.
Jusqu'à mon repos, tout est un combat ;
Et, comme un coursier brisé de fatigue,
Mon courage éteint chancelle et s'abat.

1857.

Très jolis vers, merci de les avoir posé là en cette occasion.

Merci de le partager, Alexandre.

Merci Siebby ! Les vers que tu nous proposes sont sans doute les plus beaux qu'ait jamais écrits de Musset... Par contre, on sent dans ses "Derniers vers" percer l'angoisse du départ ; ce n'est plus le même homme et ce n'est certes pas son meilleur poème mais peut-on lui en vouloir ?

D'Alfred de Musset je n'ai pas lu grand chose au point que je ne sais pas ce que j'ai bien pu en lire ( je parle ici de la poésie, et sauf si je me goure, ça doit se restreindre à la Mort du Loup ; si c'est d'un autre, tant pis pour cet autre).

Mais j'ai lu les Confessions d'un enfant du siècle, et j'invite toutes les personnes de sexe féminin ( je n'entre pas dans les détails, je pense que le tri se fait de lui-même) à lire ce bouquin, puis à taguer des injures sur la tombe d'Alfred...
Si un récit peut montrer le manque d'intelligence ( non réduite à la capacité intellectuelle) et de compassion d'un individu c'est bien celui-là. J'ajoute - et je veux bien qu'on tente de me détromper - que je ne vois aucun deuxième degré dans ce récit dont le sens moral me semble nettement au-dessous du Voleur de Georges Darien qui en rajoute pourtant, mais au point que l'on finit par s'en amuser.

Bonjour LEVENARD ! Pour cette fois tu n'as pas de chance mais il est vrai qu'un Alfred peut en cacher un autre... La mort du loup a été écrit par Alfred de Vigny mais tu as droit aux circonstances atténuantes, ces deux belles plumes étant contemporaines !
Amicalement. Alex

Il faut lire Musset, lire les littéraires éclairés de cette époque, dont Sand depuis son centre (presque le mien), le Berry, pays des sorcières, et des révolutionnaires. On a des leçons à prendre de ce côté-là.

Merci pour le rappel.

Non, mais je m'en fous que le Loup ne soit pas de l'agneau de l'année. Mon intervention c'était surtout pour égratigner cette belle face de dandy. S'agit pas de ne pas avoir eu de chance, suffisait de saisir n'importe quel dictionnaire pour dénicher le loup...

Je réitère donc, lisez Les confessions d'un enfant du siècle.
C'est tout de même assez incroyable qu'on encense ce type qui apparaît comme le pire des cyniques et des salauds. Il me semble que cette opinion était assez celle de George Sand...