91 ans.
Et cela m'affecte, car c'est pour moi, réellement, un des plus grands auteurs. Et pas seulement dans la Science-Fiction.
Je ne suis pas fan de ses livres, mais fou amoureux de ses nouvelles. Jetez-vous sur les recueils qui sont parus en langue française.
Une utilisation unique de la langue: simplicité et détournement poétique. Une pure merveille.
Pour moi il fait partie des Grands qui ont jalonné mon parcours de formation personnel (autant universitaire, comme Dumézil ou Vernant, que dans l'immense domaine de la littérature de loisir, de celle qui m'a bouleversé).

Merci Brad!

lisez et relisez:

L'Homme illustré,
Les Pommes d'or du soleil,
Le Pays d'octobre,
Un remède à la mélancolie,
Les Machines à bonheur,
Je chante le corps électrique,
Bien après minuit,
Un dimanche tant bien que mal,
À l'ouest d'octobre
etc.

Et lisible par des enfants (9-10 ans, pas moins), j'ai un petit recueil : L'heure H et autres nouvelles.

Je lui suis reconnaissant de m'avoir permis de passionner avec ses "Chroniques martiennes" des élèves qu'à peu près rien n'intéressait.

Ah oui, je garde un souvenir formidable des "Chroniques Martiennes", au collège...

Un grand monsieur s'est éteint.

J'ai lu et relu les "Chroniques martiennes", dont certaines m'avaient bouleversée. Comme tu l'écris, Jaimme, ces nouvelles happent le lecteur par leur écriture discrètement poétique et ciselée. C'est bien dans ce recueil que se trouve l'histoire d'un petit garçon qui assiste à la destruction d'un tableau, sur la Terre, digne des pires heures de la révolution culturelle. Il en arrache un morceau et s'enfuit... il s'agit d'un merveilleux sourire. Je crois que c'est le souvenir de cette nouvelle qui me fait admirer follement l'expression de Mona Lisa, et qui me remplit d'émotion quand je me penche sur le spumato du coin de ses lèvres. Mes hommes se fichent de moi (ayant déclaré que le seul truc qui en jette, dans la Joconde, c'est le cadre).
J'ai aussi beaucoup aimé Farenheit 451, et un OVNI, "La baleine de Dublin", qui est le récit de l'élaboration du scénario de Moby Dick, en Irlande, aux côtés de John Huston. C'est donc, d'un bout à l'autre, une histoire de monstres ! Je vous le conseille.

Misumena

Un de mes auteurs fétiches, un de ceux qui trônent dans ma bibliothèque et dans ma mémoire depuis l'adolescence.

Une vraie tristesse de voir cet écrivain nous quitter.
De vrais beaux textes qui demeurent.

Une source d'inspiration inépuisable, un univers surréaliste tout en demi teinte, un peu comme Paul Delvaux en peinture. Il était sans conteste une des grandes et principales sources d'inspiration d'auteurs comme Steven King. Ces nouvelles sont de fait un must absolu.

Surtout l'écrivain qui m'a fait réaliser que la Science-Fiction (et par extension, tout forme de littérature) pouvait être extrêmement poétique.

Des récits, inventifs et prenants, menés de main de maître par une écriture simple et onirique, agréable à lire et relire.