Une lecture brûlante, douloureuse, et pourtant on ne s'arrête pas, ça se dit, ça se lit d'un souffle et on se dit qu'on est un jean-foutre, et on se dit que tous ceux qui pérorent et remuent des bons sentiments sont des Jean-foutre. J'ai eu la chance de voir "Tout le ciel au-dessus de la terre" il y a deux ans en Avignon, de me brûler ce qu'il me rester d'ailes au soleil noir de cette Angelica. Je viens de lire d'un trait: "Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme": un projet d'alphabétisation et l'enfant que je suis reste prostré et pleure même s'il vous le dit. Il n'y a pas de Schubert, nulle part, pour l'apaiser.

Aux "Solitaires intempestifs"

Tout le ciel au-dessus de la terre (Le Syndrome de Wendy) de Angélica Liddell

Le plus terrible, dans la solitude, c'est qu'on ne peut pas éradiquer le désir d'être aimé. On veut être seul mais on a besoin d'être aimé. On déteste l'humanité mais on a besoin d'être aimé.

Oui, bien sûr, cette aporie nous constitue. Les oeuvres d'A. Liddell sont un peu répétitives, elles honnit les bons sentiments, mais je ne m'en lasse pas. On peut ne lire qu'une seule de ses œuvres à mon sens, mais il ne faut pas passer à côté, ce serait dommage de ne pas boire de ce jus noir de désespoir. Comme du vin, il enivre et fait tourner la tête. Une mélancolique comme elle est crie à la face de tous qu'elle nous hait, qu'elle hait les (bons) sentiments, mais si elle le dit si fort c'est sûrement (peut-être) pour être mieux aimée.