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Boualem Sansal
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L’auteur algéro-français Boualem Sansal a été arrêté en Algérie.
Édité essentiellement chez Gallimard, les distinctions littéraires qui lui sont décernées sont nombreuses, notamment par l’Académie française.
Je n’ai pas lu son œuvre, j’en suis resté à Mouloud Ferraoun, Rachid Mimouni, Yasmina Khadra, Fadela M’Rabet… et, bien sûr à Albert Camus. Je me suis promis de lire Hourris de Kamel Daoud, prix Goncourt 2024.

Voilà. Je voulais juste partager mon désarroi avec les écrivains Oniriens.

Contribution du : 27/11 18:11:58
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Re : Boualem Sansal
Maître Onirien
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De banlieue tranquille & terrifiante
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On vit une époque formidable ! Il ne fait pas très bon manier la plume et ou le crayon.
Désolant.

Contribution du : 28/11 11:07:29
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" Je résous maintes questions en ne me les posant pas."
Scutenaire
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Re : Boualem Sansal
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Oui Raoul, tailler son crayon bien pointu devient un délit.
Par contre, tailler mou...

Contribution du : 28/11 13:51:16
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Personne n'est Étranger sur Terre.
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Re : Boualem Sansal
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Boualem Sansal est âgée de 75 ans. Il sera jugé pour "atteinte à la souveraineté de l'Etat". Tout cela pour avoir écrit, à travers ses romans, son engagement contre l'extrémisme, l'autoritarisme, l'obscurantisme, etc. Il risque la perpétuité, voire la peine de mort.
L'acte décrire n'est jamais neutre.

Cette arrestation s'est produite dans le contexte hypersensible des relations entre l'Algérie et la France.

Contribution du : 28/11 16:26:13
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Re : Boualem Sansal
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Pour ma part, je n'ai pour l'instant lu que "Le village de l'Allemand" et c'est un livre qu'on oublie pas.

Contribution du : 18/12 19:15:33
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Re : Boualem Sansal
Maître Onirien
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"Sansal est en prison pour une opinion. Si nous cédons sur la liberté d'un écrivain, nous céderons sur notre liberté à imaginer, et un jour la prison de Sansal sera la nôtre, alors libérons-le ! " Kamel Daoud, prix Goncourt de la littérature 2024 pour Houris..

Contribution du : 19/12 12:01:30
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Re : Boualem Sansal
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"Houris" ?
Je suis en plein dedans, arrivé à la moitié.
Un roman hautement recommendable, qui décoiffe. Kamel Daoud - qui, ne l'oublions pas, fait l'objet d'une fatwa - ne leur fait pas de cadeaux aux barbus, islamistes, intégristes (les "égorgeurs de Dieu") politiques, caciques du FLN... et aux algériens. A la "société" algérienne.

L'action se passe de nos jours et débute à la veille de la fête de l'Aid. Son héroïne qui "en a" et fait preuve en toute circonstance d'un courage phénoménal, vit à Oran, est enceinte, n'est pas mariée, fume la cigarette et tient un salon de coiffure et de soins face à la mosquée de quartier. Comme une provocation, le salon est toujours ouvert à l'heure de la prière. A travers elle, et par un long dialogue intérieur que l'héroïne entretient avec l'enfant qu'elle porte, l'auteur interroge le passé trouble de l'Algérie, son rapport à la langue, à l'histoire (surtout la "décennie noire" 1990 - 2000, l'héroïne, privée de cordes vocales, en est une rescapée) le rapport du pays à la religion, des hommes au corps des femmes. C'est véritablement passionnant, on apprend une foule de choses sur les us et coutumes, sur la religion aussi, sur le mode de fonctionnement de la société algérienne, sur son histoire enfin : la guerre civile des années 90 apparaît comme le miroir inversé de celle, "historique" contre la France, la guerre d'indépendance. Sujet tabou, elle est tue, passée aux oubliettes quand l'autre est constamment glorifiée, fêtée, commémorée.

En plus, je trouve la langue très belle, intense, très souvent poétique d'ailleurs. L'auteur, de son passé de journaliste et de chroniqueur pendant une partie des "années noires" a gardé la plume acérée, le sentiment de l'urgence, le sens de la formule âpre et féroce qui vous happe, vous prend par la gorge, vous met face à vous même, dans un questionnement insondable. Un court exemple du style :

"Je t'évite de naître pour t'éviter de mourir à chaque instant. Car dans ce pays, on nous aime muettes et nues pour le plaisir des hommes en rut."

Et pour la poésie :

"En hiver, ce monde se fige lentement et se recroqueville tel un coquillage collé à la terre, il attend le soleil pour recommencer à bouger. La nuit, les habitants font tiédir leur sang avec les souvenirs de l'été d'avant."

Ce livre ne fait d'ailleurs que ça : poser des questions. Ou demander des comptes, ce qui est une autre façon de poser des questions, celles qui dérangent. Et c'est ce que j'aime dans la littérature, les questions. Je n'attends pas de réponse. En entamant cette lecture, j'ai eu cette "illumination" un peu naîve : les politiques sont l'égal des religieux parce que, comme eux, ils ont réponse à tout. Et pas seulement parce que les promesses d'un "horizon meilleur", équivalent terrestre du paradis, n'engagent que ceux qui les croient.

La littérature ne sauvera pas le monde de son Humanité funeste et guerroyante. Mais elle permet à l'homme de sauver la petite part d'humanité qu'il porte en lui et ce n'est déjà pas si mal. Je n'ai rien lu de Boualem Sansal mais je me promets de le faire dès que je peux.
C'est le meilleur soutien qu'on peut lui apporter.

Contribution du : 19/12 15:25:37
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Re : Boualem Sansal
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Edit et suite :

En complément, deux numéros d'un hebdomadaire ("Le Un" - Eric Fottorino) qui me tient particulièrement à coeur, pour plusieurs raisons : une seule question chaque semaine, mais plusieurs points de vue, une indépendance financière totale (zéro pub), un format enfin qui favorise la diversité et la nuance des points de vue, une lecture lente et approfondie, la réflexion et le plaisir de la découverte. Bref, tout ce qu'il faut pour se "forger" une opinion (j'aime bien l'idée de travail que sous-entend ce terme) et rester les idées claires et droites.
- N 524 du 04/12 dernier : "Qui veut faire taire les écrivains ?" - Consacré à Boualem Sansal ("Les sept plaies de l'Algérie") mais pas seulement.
- Hors série du 08/11 dernier : "Kamel Daoud - Les mots du courage" - C'est d'ailleurs après avoir lu ce numéro que j'ai eu envie de lire son dernier roman, "Houris".

Contribution du : 19/12 16:15:00
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Re : Boualem Sansal
Maître Onirien
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Merci beaucoup, Ornicar, pour la profondeur de votre solidarité et pour vos références littéraires.
Durant la guerre civile en Algérie, dans les années 1990/2000, on ne savait plus qui, du GIA ou de l'armée, tuait qui. J'ai toujours dans ma mémoire la décapitation des moines de Tibhirine.

J'avais écrit en 2011 ce poème que je vous dédicace.

Que faisais-tu à Benthala, Nedjma ?

Aujourd'hui, un homme, qui plus est est un écrivain (mais toutes les vies se valent), met en danger 45 millions d'algériens, car il porte atteinte à la souveraineté de leur Etat !
Profitons, tant que faire se peut, de notre liberté d'expression.

Contribution du : 19/12 18:05:55
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Re : Boualem Sansal
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[Modéré : Hors charte.]

Contribution du : 20/12 10:38:40

Edité par Vincente le 20/12/2024 20:28:47
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