Salut à vous,


Alors aujourd'hui, en préambule, je tombe d'abord là-dessus :

http://www.jokabox.com/outils/syllaber

je passe "le dormeur du val" dans la zone du texte pour vérifier et ça marche (en sachant que ce poème fait une synérèse à "rivière" alors que le tableau de Sorgel (c'est le tableau de Martin repris par Hermine et primé par l'acad. fr.) classe le mot - trop rapidement - en diérèse.

Ensuite, je découvre Christophe Tarkos, un poète en vidéo, avec deux textes hallucinants :

https://www.youtube.com/watch?v=fHV_qt_VsFA

https://www.youtube.com/watch?v=r-O7aZGDgiE


Ce qui m'amène au clou du spectacle, la nouvelle de l'année pitêtre :

https://www.actualitte.com/usages/un-algorithme-francais-pour-predire-la-qualite-litteraire-d-un-livre-51524.htm

Shortedition travaille avec diverses collaborations à la mise au point d'un logarythme de préselection littéraire !!!



Alors, un bûcher ? Un banquet ?

Bonjour,
J'avoue avoir un peu lu en diagonale l'article mais je pense en avoir une assez bonne idée parce que ça rejoins ce qu'on appelle l'ergonomie cognitive. Pour décider de la compréhensibilité, de la fluidité et de l'accessibilité d'un texte (souvent des manuels explicatifs de tâches) on se sert déjà de procédures (moins complexes que celles qui semblent être nécessaires pour ce programme-ci) telles que compter le nombre de mots par phrase, le nombre de propositions par phrases puis le nombre de phrases. Avec ces jolis petits nombres, on applique des formules mathématiques qui permettent d'aboutir à un nombre qui sera un indicateur. Mais là où je ne comprend pas trop pourquoi ils se permettent d'appliquer des procédures similaires, c'est que l'ergonomie cognitive se base sur une foule d'études qui ne s'intéressent qu'à rendre des explications de tâches de travail plus simples à comprendre pour le plus grand nombre alors que là, c'est la qualité littéraire qu'ils recherchent et je ne suis pas certain qu'un robot puisse saisir le sens d'une anaphore X, même après l'avoir repérée car le langage tel que nous le connaissons donne lieu à une infinité de combinaisons de mots donnant une infinité de sens possible et il faudrait qu'il puisse mémoriser cette infinité.

Non, je pense q'ils vont surtout lui demander de repérer les figures de styles, les contre-sens et autres mais pas le sens. C'est là qu'il pourrait servir d'outil pour la maison d'édition pour aider les comités dans leur travail mais ça s'arrête là. Du reste, j'aimerais beaucoup voir les études sur lesquelles ils se basent pour savoir si un texte est susceptible de plaire et d'avoir une valeur artistique ou pas.

Rien de bien nouveau sous le soleil.
J'ai cru comprendre que c'était un algorithme qui classait les textes d'Oniris par ordre de qualité.

En fait, l'algorithme aiderait à sélectionner non pas les meilleurs mais les moins bons, qui passeraient alors par une sélection alternative mais toujours "humaine".

Ce qui pourrait être très intéressant c'est que ça va produire des critères de refus objectifs, alors qu'en général, un texte jugé mauvais par un Comité Éditorial n'en bénéficie pas vraiment, surtout parce qu'il y a énormément de propositions de textes, et un peu aussi parce que c'est particulièrement délicat à ressentir et à communiquer.

Quand on aime un texte ou quand un texte qu'on a écrit est aimé, la question des critères est presque une impudeur parfois, pour le lecteur comme pour l'auteur, alors que dans le cas contraire, il y a assez souvent de violentes émotions pour savoir pourquoi.

Cet algorithme pourrait peut-être produire une suite d'info à ce sujet, le désamour en gros, aussi divers que le nombre de critères choisis.

Mais bon, l'article à un an et les refus sont toujours tout nus pour ce que j'ai pu en voir, c'est peut-être encore en test...


Il y a aussi la perspective science-fictionnesque : une offre de flirt ou d'emploi à laquelle répondrait, en cas d'éconduite, un rapport détaillé sur les divers critères sélectionnés, captés par électrodes, suomètre et analyses d'urine !

Il pourrait alors en finir de ce genre de poésie :

"Quand nous aurons passé l'Infernale rivière,
Vous et moy pour nos maux damnez aux plus bas lieux,
Moy pour avoir sans cesse idolâtré vos yeux
Vous pour être à grand tort de mon coeur la meurtrière.

Si je puis toujours voir votre belle lumière,
Les éternelles nuits, les regrets furieux
N'étonneront mon âme, et l'Enfer odieux
N'aura point de douleur qui me puisse être fière.

Vous pourrez bien aussi vos tourments modérer,
Avec le doux plaisir de me voir endurer,
Si lors vous vous plaisez encor en mes traverses.

Mais puis que nous avons failli diversement,
Vous par inimitié, moy par trop vous aimant,
J'ay peur qu'on nous sépare en deux chambres diverses."

Philippe DESPORTES (1546-1606)