Quelques petites explications à propos de puisqu’on y peut sans tendre.

Tout d’abord à propos de la forme, puisqu’elle guide le fond :

Le Limerick est une forme de poésie dite populaire qui remonte au 17° siècle et qui serait apparue en Irlande.
C’est une poésie qui doit être irrévérencieuse, absurde ou libidineuse, en octosyllabe et qui ne compte que 5 vers, présentés sous la structure AABBA.

« Le limerick est un genre poétique populaire aux dimensions multiples.
C’est un genre baladeur ou vadrouilleur, impertinent et paillard, de basse extraction, de haute (en)volée lyrique, c’est selon. Il reste un genre populaire.
… il ne faut pas cantonner le limerick dans ce qui pour certains pourrait s’apparenter à un « mauvais genre » … qui reste un jeu avec des mots plus ou moins fin(s). » Ernst Dautel, université de Nantes.

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(un lien vers la source… et des explications plus précises, notamment concernant les règles d’accentuation tonique, quasi inapplicables en français)

Il y a quelques mois d’ici, un soir où nous parlions de poésie classique et des formes codifiées, mon amour me dit : connais-tu le limerick ? Tu devrais en écrire un.
Je ne connaissais pas le limerick, et donc j’ai cherché à connaître, j’avais trouvé l’idée intéressante, une forme de poésie classique moins rigide que le sonnet, plus libertaire et surtout très vivante…

Lorsque le gouvernement belge est tombé, je me suis pris l’envie d’écrire un pamphlet, tant je trouvais la situation ridicule. Je pris donc ma plume, et me penchai sur le thème, tellement si fort que j’en suis tombé sur le nez. Je n’ai pas vu d’étoiles, mais le croch’ pat qui avait précipité ma chute, je l’ai rapidement identifié : c’était mon souvenir du limerick qui venait frapper à la porte.

Je voulais ensuite expliquer pourquoi j’avais fait le choix d’une écriture volontaire en néo classique, marquée par des rimes à l’oreille (parfois juste suffisantes) et un rythme élisant le plus souvent le e (que j’ai choisi de marquer graphiquement - je voudrais remercier lhirondelle au passage de m’avoir fait remarquer que j’en avais oublié un) et expliquer également les choix de mots qui posent question (le tritre, virtuel, ectoplasme, la devise tronquée, à moitié, les pléonasmes (un homme y règne c'est le roi, repris plus tard par le mot pléonasme, bref, je voulais expliquer le fil de pensée que j’avais suivi pour écrire le texte).

Mais voilà…

Lors d’un échange privé avec un membre d’Oniris, je lui expliquai l’utilisation du mot virtuel accolé au wallon, ainsi que la dune pour Bruxelles-Hal-Vilvoorde.
Sa réponse a fusé : c’est bien, ça explique. Mais ça ne justifie pas.

JUSTIFIE…

Voilà une réflexion qui me met extrêmement mal à l’aise. J’ai aussitôt l’impression que je n’envoie pas mes textes dans une salle de lecture, mais dans une sorte de tribunal.
Excusez-moi, mais on passe une bonne partie de sa vie à se justifier, et, à titre personnel, c’est quelque-chose qui me fatigue énormément, je déteste cette impression de devoir me « défendre », je déteste cette impression d’être jugé, je déteste cette idée de devoir justifier des choix d’écriture.

Alors voilà, je n’expliquerai pas mon texte, pas plus que je ne me justifierai…