Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche



Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes



(1) 2 »


Une graine d'août
Maître Onirien
Inscrit:
28/04/2010 15:29
Groupe :
Comité Editorial
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Évaluateurs
Post(s): 11151
Hors Ligne
Pas de lien vers le texte, ce post n'est pas une pub !

Bon, je déteste faire ça : expliquer, dire pourquoi ci ou ça et pas ceci ou celà... mais je vais essayer, et tant pis pour vous, na !

D'abord : ce ne sont pas des haïku : faire des haïku en Français, c'est tout simplement impossible ! 17 syllabes ne remplaceront jamais 17 signes qui peuvent représenter des sons, des mots voire des images !

Il me semble également improbable de comprendre (même de manière schématique) une philosophie d'écriture qui s'apprend sur une demi vie et de la "transvaser" dans une autre langue. Cet exercice là me semble vraiment présomptueux, comme de croire qu'une transposition syllabique et de fond suffise à créer un Haïku. (Benway, non, ne t'énerve pas, c'est mon opinion, lol)

Ensuite : ce ne sont pas des haïkus, les saisons ne sont pas leur moteur. à la rigueur, ce sont des mokis, mais la démarche, le but n'est pas là.

J'ai utilisé la forme du haïku uniquement pour deux raisons : localiser le texte (japon) afin de distiller une clé, ensuite rendre un hommage, d'une certaine façon... non pas un hommage en disant "je peux faire comme vos poètes" mais un hommage disant : j'aime ce rythme imper, ce 5/7/5 qui m'est peu naturel...

Alors quitte à "contrefaire" - puisque faire n'est possible qu'en japonnais - des haïku, alors, autant rendre la démarche cohérente dans mon cadre de pensée : construire un texte qui soit plus que la somme de ce qu'il est : donner une possibilité de lire chaque haïku de manière indépendante mais aussi permettre que la somme de chacun puisse apporter un plus (merde, je me déteste quand j'explique ce qui me paraît évident)...

Donc voilou, ces haïku sont tellement libres que je ne voulais pas les voir en catégorie classique ou néoclassique, d'autant plus que (et c'est un crédo) écrire des haïku en français est en fait un acte impossible !!!

Concernant le texte proprement dit, je propose à ceux qui se demandent de quoi il parle de faire une recherche sur le net en encodant ces dates : lundi 6 aout 1945, jeudi 9 aout 1945.

Le texte leur paraîtra sans doute un rien plus explicite après (notez que tout est dit dans la présentation)...

On peut le lire comme on veut, mais il y a une intention narrative : chaque strophe décrit un instant de ce "juste après l'explosion"...

L'onde de choc, qui fait remonter la rivière, l'onde de chaud qui fait fondre les peaux, les retombées et la mort...

Ensuite chacun voit si ce texte raconte ou pas une histoire : ce n'était pas mon propos... Mon propos était de me souvenir : cela fut et cela risque d'être encore. Nous avons le devoir de mémoire, même de la mémoire que l'on n'a pas vécue. Aloïs, s'il pouvait s'en rappeler, je crois bien qu'il serait d'accord. La mémoire, c'est précieux.



Bref, du libre, pas des haïku, pas si nébuleux non plus, si on ouvre les yeux !

Contribution du : 15/09/2010 22:31

Edité par daphlanote le 16/9/2010 18:11:42
_________________
Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
Jean Ray - Les derniers contes...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'aout
Visiteur 
Bonjour ou bonsoir Framato,

Au moins, tu as éveillé ma curiosité.
Le japonais ( au moins celui des poèmes puisque c'était un "art" bien féminin avant son immense succès ) n'est jamais qu'un dérivé du chinois le plus basique et je vois mal ce qui peut empêcher... :-)
bon, ok, je vais voir... :-)
à pluche !

Contribution du : 15/09/2010 22:51
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'aout
Organiris
Inscrit:
18/07/2009 20:05
Groupe :
Évaluateurs
Primé concours
Comité Editorial
Groupe de Lecture
Responsables Edition
Onirateurs
Onimodérateurs
Correcteurs
Auteurs
Membres Oniris
Équipe de publication
Organiris
Post(s): 17908
Hors Ligne
Encore merci pour ce poème, Framato. Merci pour cette mémoire en marche. Le "plus jamais" fonctionne à plein avec ce thème.
Un détail pour ceux qui suivraient l'Histoire d'un peu loin: on a longtemps dit que les Américains n'avaient pas le choix, qu'il fallait finir la guerre rapidement, qu'on économisait des vies.
Non, les historiens sont tous d'accord: la seule vraie raison c'est que les Etats-Unis voulaient montrer à l'U.R.S.S., mais aussi à leurs propres alliés, qu'ils étaient les maîtres du monde.
Démonstration coûteuse en vie. Dans "démonstration" il y a parfois le mot "monstre".
Excellente idée, Framato d'utiliser les images-mots du Japon.

Contribution du : 15/09/2010 23:25
_________________
"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême"
F. Herbert
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'aout
Maître Onirien
Inscrit:
28/04/2010 15:29
Groupe :
Comité Editorial
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Évaluateurs
Post(s): 11151
Hors Ligne
Un dernier "détail" : c'est Mozart qu'on assassine... On aurait bien pu assassiner Adolph, mais d'une part il n'a pas grand chose à voir dans cette partie de la guerre, mais d'autre part il représente beaucoup moins bien une certaine notion de la pureté et de la spontanéité que j'associe à l'enfance... Et puis Cesbron, c'est un souvenir (pas nécessairement le meilleur, mais pas si mal non plus) de ma période ado : celle où j'avais des boutons et où je croyais encore maman quand elle me disait : tu devrais lire ce bouquin, il est assez bon ! (ben ce qui est chouette, c'est qu'en fait avec ce genre de conseils, on n'a pas envie de rester trop ado, et que du coup on perd assez vite ce qu'il faut pour en sortir !)

(les cheveux, non mais !!!)

Contribution du : 16/09/2010 00:36
_________________
Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
Jean Ray - Les derniers contes...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'aout
Visiteur 
Merci pour ces éclaircissements Framato.

Oui donc en fait, je n'avais pas du tout compris ta démarche. Et puis sans doute le thème évoqué finalement.
Je me suis trop focalisé sur la forme haïku
et de ce fait n'ai pas cherché à approfondir ton thème.

Je suis maintenant d'accord (et c'est très récent) sur le fait que l'on ne devrait pas écrire de haïku à l'occidentale. (un peu pour les mêmes raisons évoquées dans ton post) Même si cette forme d'écriture à quelque chose de fascinant et de séduisant.

Mauvaise lecture de ma part donc.

Contribution du : 16/09/2010 10:51
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'aout
Maître Onirien
Inscrit:
28/04/2010 15:29
Groupe :
Comité Editorial
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Évaluateurs
Post(s): 11151
Hors Ligne
Mais non, ne te frappe pas !

D'une part c'est plus facile avec les clés que sans et d'autre part ta lecture me montre que mes intentions n'étaient sans doute pas assez claires.

Les lectures appartiennent aux lecteurs, pas à l'auteur, et tant mieux quelque part si plusieurs interprétations sont faites : c'est alors que l'auteur a réussi à laisser une place au lecteur, sans le prendre par la main...

J'en profite pour remercier tous les commentateurs, de ce texte et de tous les autres textes : sans vous, il n'y aurait pas de progrès possible.

Contribution du : 16/09/2010 13:01
_________________
Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
Jean Ray - Les derniers contes...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'aout
Maître Onirien
Inscrit:
28/04/2010 15:29
Groupe :
Comité Editorial
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Évaluateurs
Post(s): 11151
Hors Ligne
Reprenons les explications du texte...

Sept strophes pour symboliser une semaine. La première et la dernière sont mises à part : elles parlent de la graine. Le soleil a tout donné puis a tout repris... Le soleil c'est une métaphore de la bombe atomique. La graine c'est une métaphore de la vie, du futur aussi quelque part.

Les cinq strophes mises au centre représentent cette partie de la semaine comprise entre le lundi 6 août 1945 (jour de l'explosion d'Hiroshima) et le vendredi 10 août 1945 (lendemain de l'explosion de Nagasaki)

Lundi et jeudi, le soleil a tout donné, la graine a éclos... comme une graine d'espoir que l’utilisation de la bombe A mettrait fin aux guerres ? Oui sauf qu'on ne savait pas encore quel prix il faudrait payer pour ça...

Un souffle de vent, douze cerisiers en flammes, une ligne avance...
Souffle : celui de l'explosion bien sûr, la chaleur, le feu qui ravage tout. Une ligne avance, l'onde de choc, de feu et de lumière qui se déplace...

La rivière coule danse du bas vers le haut et le ciel s'y noie. Ici la rivière, soufflée par l'onde remonte son court à contre sens, entre en ébullition, devient vapeur et noie le ciel, avant qu'il ne retombe...

Nuage fongique : enfants fondus - rire éteint sur peaux en lambeaux. Nuage en forme de champignon, les humains, dont les enfants fondent sous l'effet de la chaleur, leur peau part en lambeaux, se détache par plaque. J'avais pour écrire ce haïku le souvenir très net d'une photographie montrant une petite fille nue et brûlée courir à l'aveuglette...

Regards calcinés : cet été la neige est noire, et Mozart est mort.
Pour ce haïku, l'idée était de montrer les regards morts, à cause du flash, les rétines brûlées. La neige est noire, ce sont évidemment les cendres radioactives qui retombent tout en continuant de répandre la mort. Mozart est mort, comme est morte la beauté, l'innocence...

Une fleur d'espoir meurt aux pieds des parias : le parc est en pleurs. Plus d'espoir n'est permis, tout est mort, les survivant (notre monde) ne sont plus que parias, bannis à jamais de l'espoir. Il ne nous reste que les larmes... Tout, même le parc (la nature, la vie), n'est plus que larme...

Vendredi matin, il n'y a plus rien à faire, le soleil a tout repris, il n'y a plus de graine...

Ce ne sont pas seulement deux villes qui ont été rayées de la carte, ces 6 et 9 août 1945. C'est toute une humanité, c'est la notion même qu'un autre monde est possible qui a été rayée...

Voilà, je vous ai donné quasi toutes mes clés d'écriture pour ce poème que j'ai volontairement voulu respectueux et digne. J'ai voulu aussi laisser le lecteur totalement libre de sa lecture, et en ce sens j'ai beaucoup aimé les lectures très différentes de pieralun, benway, iris, wancyrs, leopold, jaimme et tendre jeudi. Soyez en remerciés.

Un dernier remerciement à M que j'M et qui me lit toujours sans complaisance.


Contribution du : 16/09/2010 17:31
_________________
Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
Jean Ray - Les derniers contes...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'août
Onirien Confirmé
Inscrit:
10/09/2010 19:39
De Franche-Comté
Groupe :
Évaluateurs
Membres Oniris
Post(s): 312
Hors Ligne
J'aime lire des haïku, en français malheureusement.
La contrainte 5-7-5 a un grand mérite : elle oblige à concentrer, ramasser l'expression, ce qu'a réalisé Framato dont les poèmes sont beaux et forts.
Un seul mot me gêne : souffle pour désigner la tornade brûlante provoquée par la bombe. (Remarque toute subjective)
Mais cela ne diminue pas mon admiration.

PS- Dans mon souvenir, la photo de la fillette a été prise au Viet-Nam, ce qui n'enlève rien au tragique et à la force de l'expression "enfants fondus"

Contribution du : 16/09/2010 19:14
_________________
J'aime bien les fêlés parce qu'ils laissent passer la lumière. (Judith Médina)
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'août
Maître Onirien
Inscrit:
28/04/2010 15:29
Groupe :
Comité Editorial
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Évaluateurs
Post(s): 11151
Hors Ligne
Tout à fait... je l'avais en poster dans ma chambre, avec en vis-à-vis celle d'un soldat américain transpercé par une balle, il y avait juste WHY ? écrit en légende.

Mais cette image s'est imposée lors de l'écriture et elle me semblait correspondre...

Contribution du : 16/09/2010 19:21
_________________
Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
Jean Ray - Les derniers contes...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Une graine d'août
Expert Onirien
Inscrit:
14/09/2009 21:04
De Québec
Groupe :
Évaluateurs
Membres Oniris
Auteurs
Groupe de Lecture
Post(s): 3324
Hors Ligne
Salut François,

Tes explications me rendent le contenu beaucoup plus clair. J'avais mal interprété, désolée ! Dans ce contexte, ton poème relate les événements avec juste ce qu'il faut d'émotions, d'images sans tomber dans le sensationalisme !

Il n'est jamais aisé d'écrire sur de tels sujets.

Merci pour tes explications et surtout de m'avoir ramenée dans le temps....


Iris

Contribution du : 17/09/2010 22:53
_________________
J'écris pour ne pas disparaître.
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant
(1) 2 »





Oniris Copyright © 2007-2023