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La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
Maître Onirien
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En travaillant ce texte, j'ai voulu rester au croisement entre nouvelle, pièce de théâtre et poésie. Le texte est construit de différents dialogues, mais des dialogues de sourds. Ils ne se répondent jamais vraiment.
La question était pour moi d'aborder l'incommunicabilité en essayant de voir si la communication pouvait s'établir sur un autre terrain que celui du sens strict (entre autre la communication entre les formes d'écriture).

Seules les instructions au metteur en scène (didascalies) rattachent cet écrit au théâtre. Les personnages qui parlent sont ici désignés par la mise en page et non par son nom suivi de deux points (parfois mis en gras), ceci pour renforcer les effets poétiques et dans le même temps, se rapprocher de l'écriture d'une nouvelle et quitter la forme fixe du théâtre, son découpage habituel. Le reste du texte est construit comme une nouvelle linéaire et narrative, tout en utilisant un rythme et une structure qui se rapprochent plus du vers libre ou de la poésie en prose (de même l'utilisation de phrases nominales renforce cet aspect poétique).

C'est un texte assez ancien, qui a été retravaillé. Dans un premier temps, il ne comptait que deux personnages, il n'y avait que les dialogues, aucune indication de jeux de scène ou de mouvement, seul un désert inerte. J'ai voulu y intégrer un décor, le rendre vivant, ajouter des lumières et donner un rôle au décor, le rendre acteur du texte, afin d'en renforcer l'aspect visuel.

En fait, j'imagine assez bien ce texte intégrer une chorégraphie dont les tableaux seraient séparés par les scènes théâtrales, en faire un spectacle complet, mariant le son, le jeu de scène, les dialogues, la musique, la danse et l'image.

Je me suis limité au texte, n'étant pas musicien, encore moins chorégraphe, mais c'est un peu comme ça que je vois vivre ce texte, avant qu'il ne s'oublie…

Un seul personnage porte un nom (trois, si l'on compte la falaise et la faille). C'est un choix volontaire, afin de favoriser la place du lecteur dans le texte, les personnages sans nom étant universels. Chacun peut s'y identifier, les imaginer comme il l'entend.

Je répondrai d'ici quelques jours aux différents commentateurs de ce texte, mais déjà je tiens à les remercier vivement.

(A suivre)

Contribution du : 29/03/2011 20:02
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Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
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(... suite et remerciements)

@ placebo :

Citation :
J'ai eu un problème de visualisation (savoir qui parlait, notamment, le saut de paragraphe n'entrainant pas le changement de narrateur comme je le pensais). Une partie du discours m'a échappée (j'ai juste compris que ça parlait d'amour, de blessure et de mort :p). Faudra que j'y revienne.


Les retraits correspondent au changement de personne. L'homme est le plus à gauche, la femme est décalée et Guaco/falaise est en gras encore plus décalé. C'est de cette façon que se marquent les changements de personnages.

Citation :
théâtre symbolique ?


En partie, mais pas que. Une amie de plume m'a écrit ceci à propos du texte, et ça exprime au plus près ce que j'ai essayé de faire passer :

Citation :
Donc déjà beaucoup de symboles Un texte sur la solitude : Les persos sont à la fois séparés du public (par la faille) séparés entre eux parce qu'ils se tournent le dos, parce qu'entre eux il y a ce bâton (symbole puissant). Parce qu'ils ne se parlent pas en fait...
Il y a dans le texte la peur de la mort, la souffrance, mais aussi une espèce d'attirance comme si c'était le moyen de révéler l'humain (enfin j'ai du mal à exprimer ma pensée mais l'idée c'est la souffrance comme révélateur de l'essence humaine). C'est un texte où le lecteur s'approprie les personnages (voulu universels je pense) Perso je ne sais pas pourquoi, c'est l'homme avec lequel je suis entré en résonance. Peut être par que j'ai perçu chez la femme (mais c'est une interprétation fausse ?) trop de soumission par rapport au destin (représenté par Guaco ?), par rapport à la mort. En tout cas elle se fait le vecteur de la violence faite à l'humanité.
Une autre chose marquante : la femme peut agir sur le bâton : s'en saisir pour frapper, tant qu'elle est présente l'homme ne peut pas y toucher. Ce n'est qu'une fois que la femme a disparu qu'il peut le saisir et s'en aller (vers son destin ? symbole de la falaise ?)

Bref c'est un texte qui a plusieurs niveaux de lecture, qui est extrêmement complexe à appréhender et peut être que j'ai mis des choses dedans que tu n'y avais pas mises parce qu'il semble tellement universel que le lecteur se l'approprie (et peut être aussi que si je relis dans un an j'y mettrais des choses différentes)


Citation :
Le bourreau tirera toujours tous les fils, marionnette fragile de ta vie. Pas trop compris, je m'étais attendu à ''marionnettiste'' :/ à moins que le deuxième vers s'adresse à l'homme, ce qui est possible


Comme je te l'ai dit par MP le femme s'adresse à l'homme, effectivement. Le bourreau est bien une marionnette. Il tire les fils mais il est lui même manipulé. Il y a toujours quelqu'un pour tirer les fils, c'est ça l'idée.

Pour la fin, la piste donnée plus haut me semble appropriée, mais c'est en fait à chaque lecteur de se construire son interprétation.

Un grand merci pour ta lecture et n'hésite pas à venir poser tes questions ici : c'est bien le lieu...

@ jamesbebeart :

Que dire ? En une phrase tu résume l'essentiel de mes intentions d'écriture. Merci à toi.

@ shanne :

Excellente image que celle de l'utérus et du phallus... Merci pour ta lecture. J'ai effectivement travaillé ce texte. J'y suis revenu très régulièrement sur une période de quasi deux années. Il a pas mal évolué, pour "aboutir" à ce résultat. Je suis conscient que c'est un texte difficile à appréhender, car il n'est ni tout à fait du théâtre, ni tout à fait de la poésie, ni tout à fait une nouvelle.

@ so-phie :

Citation :
somme toute classique. Pas expérimental, pas novateur. On retrouve ici une très forte influence poétique, l'ombre de Julien Gracq (et si l'auteur ne le connaît pas c'est encore mieux), l'influence de Sartre (Et si l'auteur n'a pas lu Huis Clos ou Les Mouches et ne sait rien de l'existentialisme c'est vraiment très bien). Un lyrisme à la Pessoa, une construction qui introduit le théâtre, mais Baricco le fait déjà (aussi).


Effectivement un ressort dramatique assez classique. Je ne connais pas Julien Gracq, je n'ai pas lu Les Mouches (mais bien Huis Clos, il y a plus de 30 ans). Je n'ai jamais aimé Sartre, mais j'en sais tout de même un peu à propos de l'Existentialisme (je voue une admiration sincère à l'Etranger de Camus).
Par contre je suis résolument fan de Baricco.

Citation :
… tout ici est histoire et tout ici est poésie. Bâton magique (et toute la symbolique autour), vieil indien (et toute la sagesse du monde), conflits, haine, amour...


Merci vraiment pour cette remarque, c'était en effet mon intention d'écriture, comme tu auras pu le lire plus haut.

Un grand merci encore aux lecteurs silencieux de ce texte.

Contribution du : 31/03/2011 08:28
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
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Les retraits correspondent au changement de personne. L'homme est le plus à gauche, la femme est décalée et Guaco/falaise est en gras encore plus décalé. C'est de cette façon que se marquent les changements de personnages.


Ah oui, j'aurais du mieux m'exprimer… disons que j'ai mis quelques temps à m'apercevoir du système de dialogue avec les décalages mais que j'avais compris quand même :) Certaines poésies fonctionnant un peu sur cette mise en page.
Encore que ce ne soit pas vraiment un dialogue comme le souligne ton amie :)

J'avais des questions sur guaco et le bâton. Le bâton lui appartient d'abord et puis finalement la femme dit ''mon bâton'' et peut s'en servir… L'hypothèse de guaco comme représentation du destin est intéressante mais après je comprends encore moins… ^^
La faille serait à la fois l'incompréhension entre eux et le passé noir de la femme ou du moins un certain état d'esprit destructeur ? 

Citation :
Le bourreau est bien une marionnette. Il tire les fils mais il est lui même manipulé. Il y a toujours quelqu'un pour tirer les fils, c'est ça l'idée.


Merci pour l'explication, c'est très clair :)

Contribution du : 31/03/2011 15:31
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
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J'avais des questions sur guaco et le bâton. Le bâton lui appartient d'abord et puis finalement la femme dit ''mon bâton'' et peut s'en servir…


Le bâton est planté entre les deux, il est là tout simplement. Je crois qu'il appartient au lecteur en quelque sorte. Il est un peu comme le monolithe de 2001 Odyssée de l'espace.

C'est un bâton qui a appartenu à Guaco, quand il a initié la femme... Avant qu'il ne devienne la falaise. Il se peut qu'il appartienne à la femme ou à l'homme, il se peut aussi qu'il n'appartienne à aucun des deux. Il se peut qu'il faille du courage pour s'en emparrer et que le prix à payer soit très lourd...

Guaco, je le vois comme un passeur... Mais il n'est pas plus défini, de façon à ce que chacun puisse le voir comme il le souhaite.

Citation :
La faille serait à la fois l'incompréhension entre eux et le passé noir de la femme ou du moins un certain état d'esprit destructeur ?


La faille c'est aussi la terre, l'avenir, le passé. C'est tout à la fois. Le destin est d'être faille ou falaise, mais la question est : a-t-on le choix ?

Je crois qu'à chaque lecture on peut avoir une interprétation différente du texte, en fonction de son propre état d'esprit.

Contribution du : 31/03/2011 15:57
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
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D'accord, il y avait ces deux aspects qui m'avaient complètement échappés :

Citation :
C'est un bâton qui a appartenu à Guaco, quand il a initié la femme... Avant qu'il ne devienne la falaise


Merci pour toutes les autres explications, je relirai ce soir avec ces éléments en tête :)

Contribution du : 31/03/2011 16:00
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
Visiteur 
Je suis carrément jalouse du commentaire de Lunar-K et si j'avais pu m'exprimer convenablement, j'aurais commenté presque comme ça, je pense qu'il a bien compris les mécanismes d'écriture... et puis voilà quoi, zut, t'as eu des commentaires, faut que tu nous réponde, zut, alors je UP...

Contribution du : 05/04/2011 19:09
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
Maître Onirien
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Raf, oui...

Seulement, je pars en vacances vendredi soir, entre maintenant et alors, j'ai toute une série de chose à régler pour le boulot (vraiment beaucoup, je suis seul pour une équipe de trois).

Par contre, dès mon retour (dans une semaine et demi), je reviendrai sur ce fil, réagir à ton commentaire - c'est pas bien la jalousie !!!) et à celui de Lunar-K.

Je souhaite prendre le temps pour essayer de bien faire les choses, et vos commentaires méritent mieux qu'une réaction à la va vite.

Contribution du : 05/04/2011 20:02
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
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(hum non mais peu importe mon commentaire - tiens, j'avais occulté ton départ en vacances bouh... - je suis super intriguée de ta réaction au commentaire de Lunar-K - je m'en remets pas il est vache de bien pondu et nullement rébarbatif)

Oh... gnagnagna (ça f'zait longtemps que tu l'avais plus eue par écrit celle là tu l'as bien méritée! Na) :)))

(oh et je te colle un faux smiley - parce que quitte à flooder autant y aller à fond - qui mime une valise kilométrique avec une auréole scintillante au dessus de la tête...)

Contribution du : 05/04/2011 22:08
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Re : La faille - Laboniris - à propos de la démarche d'écriture.
Maître Onirien
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@ Estelle : un énorme merci pour ta lecture. Je suis particulièrement fier d'avoir réussi à tes yeux à rendre le personnage féminin réellement féminin. Ce n'est pas simple de s'empathiser avec l'autre sexe...

En ce qui concerne la mise en page, je tenais particulièrement à ce découpage façon vers libres (le texte s'en approche fort aussi) et je ne voyais pas bien comment marquer la différence sonore autrement que par l'augmentation de la taille des caractères (tout ce qui est dit de la falaise est amplifié).

J'aimais bien aussi l'idée de marquer le qui dit quoi par une différence d'alignement. J'adore le théâtre, mais j'ai toujours eu du mal à le lire avec ce rappel constant du nom de celui qui parle. En lecture ça m'a toujours fait perdre le fil du rythme des mots... Je voulais éviter cet écueil, mais je suis bien conscient que ce genre de mise en page puisse faire se plisser les yeux de certains lecteurs et puisse faire se frotter les mains de certains ophtalmologues, s'pas Widj ?

@ Lunar-k : quel bonheur pour un auteur de recevoir un retour sur une lecture d'une telle profondeur... Que dire ? Tout est juste, rien n'est faux dans cette lecture. Tous les symboles sont présents dans le texte et leur interprétation ne m'appartient plus. Il est vrai qu'il y a un jeu entre les mouvements de la faille du bâton et de la falaise... Ensuite, je suis doublement ravi par cette lecture. J'ai voulu laisser beaucoup de place au lecteur dans ce texte... Je crois que chacun peut se l'approprier et qu'il ne nous appartient plus dès lors qu'il est lu par quelqu'un d'autre que nous.
Ce texte est un texte, ni tout à fait nouvelle, ni tout à fait poésie, ni tout à fait théâtre... alors, j'ai poté amstragampiképikékolégram et c'est tombé sur nouvelle...

Pour revenir au fond, l'évolution, la transformation ne se fait pas sans perte, effectivement, c'est aussi une des façons de lire ce texte. J'aime bien en tout cas qu'on puisse y voir plus que la désespérance née à ne pas pouvoir communiquer sainement.

@ kamel : je suis assez content que vous ayez vu ce texte comme un film, je me suis en effet attaché à le rendre très visuel (alors qu'il n'y a quasi aucune description en dehors des didascalies). Hé oui, la faille conduit au gouffre qui conduit à la fin... Merci de votre passage sur ce texte et bien heureux qu'il vous ait plu

Contribution du : 04/05/2011 16:59
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