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Genèse d’un récit en italique… Post Partum... animal triste!
Visiteur 
Bonjour et une fois n’est pas coutume, je ne répondrai pas aux commentaires.
Merci cependant aux personnes qui gentiment m’ont lue et commentée.
Je vous dépose mon petit explicatif…

Ah, d'abord je voulais remercier (ils se reconnaitront) les oniriens qui m'ont aidé à relire et corriger le texte il y a près d'un an...

J’ai écrit Post Partum… dans une période assez spéciale de ma vie (voilà presque 1 an) où j’ai été amenée à côtoyer des personnes soignées pour des troubles psychologiques assez graves de manière régulière.

Mais je vais trop vite.

La nouvelle est issue de deux faits divers :

Le premier a eu lieu il y a plus de quinze ans à quelques kilomètres de chez moi et impliquait la mutilation pénienne d’un enfant de quatre ans par sa sœur de cinq ans – qui entendait sa mère menacer le petit de lui couper le zizi s’il faisait encore pipi au lit. Dans le fait divers la petite fille était cachée derrière la voiture familiale. Maman découvrant son fils mutilé et en sang s’était précipitée pour le conduire à l’hôpital et avait écrasé a petite au passage. Doublé gagnant, la maman venait de perdre ses deux enfants en bas âge. À l’époque tout mon village et ses environs avait été choqué par l’histoire, on en avait énormément parlé dans les journaux, surtout que la maman – jeune femme – avait fini à l’asile, catatonique.

Le second est une histoire qui m’a été contée il y a un an, par l’une des infirmières d’un centre psycho-médical.
Je mangeais le midi face à une femme qui ne pouvait s’alimenter seule. Elle portait sur les bras des cicatrices monstrueuses, témoins muets de veines sectionnées. Personne ne lui parlait, elle ne semblait s’intéresser à rien.
Margaux (l’infirmière) m’a raconté qu’un jour, peu après être sortie de la maternité avec son nourrisson, elle l’avait juste oublié dans la voiture en pleine canicule. Le nourrisson était mort de déshydratation et elle ne s’en était rendu compte que le lendemain matin, en ne l’entendant pas réclamer son repas.
Dès qu’elle s’est aperçu de ce qu’elle avait fait, la dame s’était tailladé les veines. Elle s’en était sortie de justesse, parce que son mari (en voyage d’affaires depuis quelques jours) était rentré plus tôt.

C’est comme ça que j’ai entendu parler la première fois de psychose puerpérale, sujet qui m’a éminemment intéressée. Il faut savoir que je fais partie de cette catégorie de gens qui ne croient pas en l’instinct maternel (de nombreux pans de la psychologie moderne sont du même avis d’ailleurs) et le fait de perdre l’esprit et d’assassiner son enfant me perturbait grandement.

J’ai donc fait des recherches, parlé à des femmes qui avaient eu des phases de psychose puerpérales. J’ai constaté que souvent, ces femmes avaient vécu des choses assez dures dans leur enfance, et que l’accouchement les renvoyait systématiquement à leur propre enfance. La jeune femme que j’avais rencontrée en centre PM avait été violée et molestée par son père qui avait finalement été assassiné par sa propre femme alors qu’il tentait d’étouffer son cadet.

Comme je suis un peu glauque, j’ai interrogé des médecins, demandé comment se présentait la psychose puerpérale, quels étaient les symptômes et surtout si on pouvait passer à côté. Je suis ressortie de mes entretiens avec un carnet rempli de notes et l’esprit dérangé. En rentrant chez moi, j’ai commencé à écrire.

Le récit m’est venu pratiquement en un seul jet.
J’étais partie sur une petite intro (actuelle : caractères normaux, on parle au présent) suivie d’un flashback qui représente le ¾ de la nouvelle (l’italique), puis un retour au présent.
Ceci pour exprimer clairement la rupture.
Psychologique mais également dans le champ lexical et dans l’approche visuelle pour le lecteur.
Je voulais induire le malaise mais sans tomber dans le pathos, tenter de faire comprendre sans victimiser mon héroïne ce par quoi elle passait. Ou avait du passer.

Effectivement, il est compliqué de coller à la réalité psychologique parce que l’être humain bien que formaté sur beaucoup de plans, garde cette spontanéité et cette humanité qui fait qu’une histoire n’est pas l’autre, un baby blues n’est pas l’autre, une psychose n’est pas l’autre…

Pour moi, auteur, l’important n’était pas de tenter d’excuser, d’expliquer, de faire peur ou de juger. C’était juste : raconter. De la manière la plus neutre possible (ce qui est compliqué en narration à la première personne), sans tomber dans le glauque mais en gardant néanmoins cette perte de repères, ce brusque revirement dans le comportement de la jeune mère.

Pour terminer je dirai que j’ai ajouté un PS. Enfin, une petite postface pour expliquer la psychose puerpérale. Pourquoi ?
Parce que peu de gens connaissent cette psychose, peu savent qu’elle commence quelques jours après la naissance de l’enfant et ne dure pas plus de quelques jours. L’évolution de la psychose est tellement rapide et subtile que lorsqu’on s’en rend compte il est déjà trop tard.

Comme c’est moi, j’ai pris le cas extrême : le suicide et l’assassinat. Il va de soi que ce n’est pas à chaque fois comme ça et que ce n’est qu’un faible pourcentage des baby-blueseuses qui vont jusqu’à tuer ou se mutiler.
Cependant pour moi, c’était aussi le cas le plus intéressant à traiter en nouvelle.

Voilà voilà.
Encore merci pour vos lectures, commentaires, encouragements etc…

Contribution du : 17/05/2011 13:47
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Re : Genèse d’un récit en italique… Post Partum... animal triste!
Expert Onirien
Inscrit:
23/03/2011 21:54
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D'accord. J'ai bien compris votre démarche. Sans doute c'est là un déséquilibre porté à son extrème, mais pas moins inquiétant.

Je viens d'apprendre à l'instant la naissance de ma 3ème petite-fille. Je vais bien recommander de surveiller la maman dans les jours qui vont suivre, vous avez crée le doute dans mon esprit et, après tout, cela n'arrive pas qu'aux autres...

Merci pour vos précisions.

Contribution du : 18/05/2011 10:50
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Re : Genèse d’un récit en italique… Post Partum... animal triste!
Visiteur 
Un ptit UP, il semble qu'on me lise encore...


Remerciements etc.


Contribution du : 19/06/2011 14:20
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