Bonjour à vous tous, quelques précisions sur le texte me sont demandées par les commentateurs de cette courte histoire...

Le cadre général, tout d'abord. Le texte est construit sur deux temps. Le présent et le passé. Le passé est le meurtre, le présent tout ce qui suit le meurtre.

Le texte se penche en fait sur le très court moment qui suit l'après meurtre. Il est abordé sous l'angle de vue du narrateur qui ne sait rien des personnages et qui se contente donc de décrire ce qu'il en voit, sans pouvoir "sentimentaliser" à leur place. Cela donne donc un texte très froid, chose que j'ai voulu pour créer un climat de malaise.

L'auteur du crime est une personne obsédée par sa notion de l'ordre et qui fait tout pour remettre son environnement en accord avec cette notion. Quelques éléments indiquent d'ailleurs cette motivation tout au long du texte.

Le meurtre n'est pas le centre du récit, ni sa finalité. Il est volontairement accessoire, le centre étant l'ordre, la pureté (symbolisée par le blanc).

S'il ne se passe rien (ou quasi rien), c'est parce que tout s'est déjà passé.

Le quartier résidentiel est abondement décrit, pour montrer l'importance de l'ordre, que tout soit à sa place. Pour montrer aussi que si tout est ouvert dans ce quartier, que si tout y est bien "propret", cela n'empêche pas la folie dans un univers "normalisé"...

Le choix d'un narrateur qui ne sait rien des personnages est un choix risqué dans la mesure où la plupart des lecteurs ont envie qu'on leur raconte une histoire dans laquelle tout est dit, développé, explicité. Ce n'est pas mon envie d'écriture, donc je nage à contre courant.

Widjet est sans doute (jusqu'ici) le lecteur qui a le mieux cerné les choix narratifs, même s'il est loin d'avoir saisi la progression du récit (puisqu'il découle du meurtre, ce dernier n'est en rien une conclusion). La conclusion est bien plus simple : quand l'ordre est revenu, alors et alors seulement on peut commencer à sourire. Jusqu'à la prochaine imperfection ? (ici, l'imperfection était la porte du garage laissée entr'ouverte).

Grand merci à chacun des commentateurs. Si je n'ai pas répondu à toutes vos questions, n'hésitez pas à venir m'interpeler.

PS : pour créer un sentiment de malaise, j'ai utilisé une technique particulière : la privation sensorielle. Dans ce texte, il n'y a aucun élément qui implique le goût ou l'odorat. En principe, un texte "équilibré" devrait évoquer les cinq sens, ce qui n'est (volontairement) pas le cas ici.

OK. Merci de ces élements, je vais relire à la lumière de ceux-ci !

W

Une petite précision concernant le passé : le passé concerne tout ce qui s'est passé avant le meurtre jusqu'au meurtre... donc pas uniquement le meurtre, mais aussi le moment où l'assassin, sur une impulsion, sort de chez lui (notez au passage qu'il vérifie si tout est bien en ordre au moment de fermer sa maison)...

Citation :

ben... si votre envie d'écriture à contre-courant vous oblige ensuite à venir expliquer comment on doit lire votre texte, je me dis qu'il aurait mieux valu choisir un mode de narration qui vous dispense de faire dans un deuxième temps ce que vous ne vouliez pas faire dans un premier... si vous choisissez d'emblée le risque de n'être pas compris ou pas lu avec suffisamment de subtilité, eh bien autant l'assumer jusqu'au bout, sinon je vois pas l'intérêt.

mais ce n'est qu'une réflexion personnelle hein. après, je ne sais pas quel est votre principal but, explorer des techniques ou être compris.

désolé, mais le côté : mais enfin, lisez attentivement, là, je vous explique pourtant... pour moi, c'est que ça ne fonctionne pas.

En fait, toc-art, la question n'est pas de savoir si ça marche ou pas, la question est plus de l'ordre du fonctionnement du site, basé sur l'échange. Dans les commentaire, je lis des questions... Je répond aux question. ça ne va pas plus loin que ça. Si je n'assumais pas le fait d'être compris, croyez-moi, il y a longtemps que je n'enverrais plus rien sur le site.

Par contre, votre façon de critiquer la démarche d'expliquer suite à de multiples demandes me semble relever du procès d'intention et du jugement de personne. Je n'apprécie pas vraiment expliquer mes textes, mais je pense que ça fait en partie l'intérêt du site.

Si cela vous donne à penser que l'auteur n'assume pas sa démarche, c'est votre problème, en aucun cas le mien.

Ce fil est ouvert pour parler du texte et de l'écriture, pas pour parler de l'auteur, merci de vous en souvenir.

on se calme, je ne mets pas du tout en cause l'auteur, je souligne juste ce qui me semble être une contradiction. mais vous êtes bien libre de l'ignorer et je peux tout aussi bien avoir tort... ou pas.

Le texte vit sa vie, mais dire qu'un auteur qui s'explique n'assume pas ses choix me semble paradoxal aussi. Va pour le clin d'oeil, je le prends.

Je ne cherchais pas à dire "vous avez mal lu" je ne le pense même pas... J'essayais juste de répondre aux questions et d'expliquer pourquoi le texte était construit comme il l'est.

Je souhaitais vous poser une question par rapport à votre commentaire. A propos des substantifs mis en exergue. Pourriez-vous développer un peu ce que vous voulez dire ? Je ne sais pas si vous parlez des titres de paragraphes ou des phrases nominales ou encore d'autre chose.

Merci en tout cas et rassurez-vous, je suis super calme (mais chatouilleux)

je parlais des noms que vous avez mis en avant de chaque micro-chapitre. je n'aime pas, mais je répète que c'est personnel, qu'on induise d'un mot ce que je vais lire ensuite, qu'on me prenne par la main pour me dire "attends, là, c'est ça l'important, retiens bien". Bien sûr, chaque auteur tente de le faire d'une manière ou d'une autre, mais je préfère une approche moins frontale car celle-ci me semble, là encore, contradictoire avec votre désir assumé de laisser le lecteur se débrouiller.

sinon, ce que je voulais dire, j'ai peut-être été maladroit, c'est que vous semblez avoir une démarche d'écriture exigeante - et vous le confirmez encore en revendiquant de nager à contre courant. c'est un choix aussi respectable qu'un autre mais du coup, j'ai été surpris que vous donniez des clés de lecture aussi rapidement, je me dis que vous vous coupez de toute satisfaction éventuelle de voir d'autres lecteurs vous suivre sans aide et que vous sabordez vous-même votre ambition première (ou ce qui m'avait semblé telle, à savoir, offrir une autre approche, moins facile d'accès peut-être, et être cependant "reçu").

mais ce n'est pas une attaque, juste une interrogation.

Je comprends mieux...

En fait, la durée de vie d'un texte sur Oniris est extrêmement brève. Je préfère (pour les rares textes qui méritent une explication d'écriture) la donner pendant ce temps de vie du texte. Un texte vit trois à quatre jours (au niveau des commentaires du moins, même si parfois il surgit du passé à de rares moments).

Je préfère battre le fer à chaud, c'est pas plus compliqué que ça.

Si j'écris un jour un roman, je penserai à vous : je ne ferai que numéroter mes chapitres, sans les titrer.