Merci à tous pour vos commentaires. Et oui, la question de l'humour un peu lourd, je me la suis posée. Certains trouvent drôle ce que d'autres trouvent déjà " de l'autre côté de la blague". Il n'y a donc pas de vérité.

Par contre, ce qui me fait réagir ce sont des mots comme: "la bêtise de ces filles", "sexiste"...

Pour moi, quelqu'un qui est capable de s'adapter à un environnement à priori hostile, de se mettre à niveau de son interlocuteur, de flatter adroitement celui qui veut être flatté, est intelligent. Intelligente en l'occurrence.
Celui qui regarde le monde de son seul point de vue, qui assène un jugement de valeur comme "c'est bien que vous aimiez les mathématiques" (sous entendu " ce serait mal de ne pas les aimer") n'est pas forcément le plus malin des deux. Ecrire "sexiste" ou "la bêtise de ces filles ", c'est interpréter que la seule intelligence valorisable est l'intelligence logico-mathématique. Depuis 1983 et les travaux d'Howard Gardner, 7 à 9 formes d'intelligence sont reconnues. Vous aurez noté que Debardum, Evariste et ses collègues semblent manquer d'intelligence spatio-temporelle (trouver l'amphi B12). Evariste quant à lui, ne manquerait-il pas un peu d'intelligence interpersonnelle pour ne pas chercher à savoir qui est son inconnue, au lieu de la tester sur ses passions à lui?

Juger que manquer d'intelligence mathématique, c'est être bête, juger que ce récit n'est pas "glorieux pour la gente féminine", c'est adhérer à la croyance que seul les résultats en maths doivent permettre de sélectionner les élites de demain. Et en tant que femme (curieuse des maths, entre autres choses), je n'ai bien entendu pas voulu écrire un texte sexiste.

Maintenant, imaginons un peu que ce congrès soit un congrès de chasseurs. Notre héroïne use du même stratagème de récitation pour séduire Pan, qui vient de parler à la tribune de "Cors et Cornes". Malheureusement, le beau Pan lui fixe un rendez vous sous forme d'énigme "sur le territoire où le brocard boit" (le bar du Chevreuil, donc, face à l'étang où s'abreuve l'animal) . Diriez vous qu'il s'agit d'une histoire sexiste si cette jeune femme échoue à identifier le bon bar?

Pourtant, fut un temps, savoir chasser était une intelligence bien plus utile que maitriser la résolution d'une équation.

Désolé, mais je ne crois pas que l'exemple de la chasse soit vraiment très probant, difficile de trouver un univers plus machiste que celui-là ! (et ceux qui viendront me parler d'idée reçue auront toute mon affection, si, si...)

Ce qui donne à penser que la fille est prise pour une gourde, c'est que non seulement le matheux se fout complètement d'elle et de son statagème pour paraître intelligente, mais qu'en plus elle ne s'en rend même pas compte.

Certes, lui n'en sort pas grandi, mais il n'en demeure pas moins que vous avez joué sur des archétypes largement développés par les blagues sur les blondes et, si ce n'était pas votre intention, alors, le texte est particulièrement maladroit, en tout cas tel que je l'ai lu et ressenti. Mais après tout, ce n'est que ma lecture, imparfaite et subjective, naturellement.

Toc-art
Je ne vois pas bien pourquoi avoir pris en autre exemple un monde machiste renforcerait le caractère sexiste initial. Un problème de logique, je dois être blonde...
Non, c'est taquin, cette dernière réplique juste pour dire que je suis d'accord avec un seul de vos points. J'aurai du éviter de la faire blonde. Le seul moment où il est dit qu'elle est blonde, c'est elle qui attaque sur le sujet. "Je lui demande si c'est parce que je suis blonde que ça l'étonne, désolée, j'ai pas pu m'empêcher". Il s'agissait d'envoyer une petite pique à Evariste qui, lui aussi, est influencé par les clichés environnants. J'aurai pu m'en passer.

Citation :

Dans ma lecture, Evariste ne cherche pas à la tester. Il l'allume, et puis quand elle est ferrée, il la met face à ses contradictions de dragouilleuse en lui démontrant qu'elle n'a pas été sincère, et que ça s'est vu. Il la prend de haut, comme une femme pourrait prendre de haut un dragouilleur de bar.
Il faudra que je relise mieux, pour voir si ma lecture est contredite par le texte.

Citation :

Dans ma lecture, elle s'en rendait parfaitement compte, à la fin. Rien n'est dit ni contre ni pour cette idée. C'est ce que j'ai ressenti, en lectrice gourmande de "chick litt" (littérature de/pour poulettes", si si, ça existe ! ).

J'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup ri, j'en lirais bien encore dans le style (même si à mon avis, le personnage de la réceptionniste intérimaire gagnerait à être travaillé encore).
J'ai aimé l'inversion des rôles (parce que oui, pour moi, il y a utilisation de rôles, donc sexisme, mais pas dans le sens négatif, ni misandre ni misogyne, plutôt dans le sens Vénusiennes et Martiens), j'ai aimé le personnage de la fille, qui se dessine, le ton de blog amélioré. Ca me plaît comme me plaît la page BD "Eva" dans Voici, comme m'ont plu les Bridget Jones, et quelques autres textes de chick litt.

* édit : "ton de blog amélioré", c'est pas une insulte, hein. Ce n'est pas un texte de blog. C'est une parodie bien écrite de ce que pourrait être un texte de blog. Et je trouve ça très bien.

** édit : Ca me rappelle ce genre d'esprit (si mes souvenirs sont bons : ça fait longtemps que je n'ai pas visité ce blog : http://www.penelope-jolicoeur.com/)

Pattie, franchement, merci de ce commentaire.

D'abord merci de l'utilisation de ce terme "sexisme" moins jugeant que sexiste. Oui c'est bien ça, c'est un texte entre autres sur les genres, sans avoir a priori de jugement sur un genre plus intelligent (donc mieux) que l'autre. La taxation de sexiste d'autres commentaires m'a carrément surprise avant de me faire bondir.
Enfin, bon au départ, c'était juste un texte, voulu drôle, sur comment on pouvait interpréter les termes matheux (surement tout terme technique) en propositions sexuelles. C'est le genre de choses décalées qui moi me fait rire.

Et Pénélope Bagieu... merci aussi car je n'avais jamais visité son blog, bien qu'ayant toutes ses BD.

Je prédis que bientôt, certains oniriens arriveront à analyser une blague carambar et la trouveront populiste ou démagogique.

Sans rire, c'est un texte léger et rafraichissant. Pourquoi y voir autre chose ?

Merci encore Simili-me.

Citation :

je vais rectifier : c'est un texte que vous trouvez léger et rafraichissant.

et quant à y voir autre chose, je suis très surpris que quelqu'un dont les commentaires vont si souvent à l'encontre de ce que pense la majorité puisse s'étonner que parfois, d'autres que lui en fassent autant...

c'est ce qu'on appelle la diversité d'opinions, non ?

Ce n'est pas moins "jugeant". Pour moi, ça recouvre la même chose. Je veux dire : oui, je trouve que le texte est sexiste. Mais ça ne me dérange absolument pas, parce qu'il n'est ni misandre, ni misogyne. Il ne propulse pas un des deux genres au sommet en minimisant l'autre. Il se moque des deux, à part égale.
Pareil pour les mathophiles et les mathofree (ceux qui vivent en passant allègrement à côté des concepts mathématiques, sans les détester, les sans-maths - comme moi) : le texte n'en valorise aucun des deux, il se moque des deux à part égale.

Citation :

Parce que c'est intéressant, de chercher la petite bête. En général, c'est aussi à ça que servent les forums post-publication.

Toutes mes excuses à celles et ceux dont j'ai pu froisser les sensibilités. Je sous estimais la violence extrême de mes propos.

Je voulais exprimer le fait que l'auteur ayant catalogué son texte en humour/détente, il ne fallait peut-être pas aller dans l'analyse abyssale.

Quant au sexisme évoqué, à ma porte je vois plutôt une opposition scientifique / profane.

Quelqu'un veut un carambar ?

C'est vrai ? Vous n'y voyez pas une différence homme/femme ? (Finalement, c'est peut-être juste moi, qui suis sexiste !)