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1 Utilisateur(s) anonymes
À propos de "Salut romain" |
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Par pitié, cessez de m'envoyez des plis recommandés pour m'enjoindre d'ouvrir un forum sur mon texte !
Je ne pensais pas en ouvrir sur celui-ci, mais à la demande générale j'obéis. Ceci sera donc bien malgré moi encore un forum de contrition (j'ai déjà consulté, à ce sujet, l'abbé de ma paroisse, qui a dit que je pouvais). Donc, voilà, je suis vraiment confus, car j'ai l'impression d'avoir mendié les coms post-publi (dans un forum, quelque part par là). Même Selenim m'a fait un com tout gentil... et il n'a même pas osé noté. J'en conçois presque de la pitié pour sa pitié. Vous dire si j'ai vraiment atteint le fond ! Widjet, quant à lui, a fait surchauffer sa méningerie, dans un incroyable effort de compréhension dont il est ressorti très fatigué. Vraiment, vos efforts me touchent. Et en plus, je suis extrêmement frustré, car malgré les dix coms je n'ai aucun commentateur à insulter (c'était bien la peine de proposer un texte !). Bref, entrons enfin dans le vif du sujet. Ce texte, pour l'auteur que je suis, est en réalité un texte "sorbet". Je m'en vais vous expliquer tout de suite ce concept de "texte sorbet". J'aime bien les images, alors je prends une image. Imaginez que tante Jeanine vous a invité avec la moitié de la famille au dîner de Noël. Souhaitant vous prouver combien elle vous aime, et espérant probablement secrètement que vous lui restituiez un peu de cet amour en retour, elle a prévu pour vous un repas gargantuesque. Après les nombreux apéros, petits fours, mises en bouche, l'entrée, la seconde entrée, le plat consistant, vous êtes depuis cinq heures à table, vous avez desserré votre ceinture, fait péter la moitié des boutons de votre chemise, et vous vous dites que le massacre est enfin terminé, que vous allez peut-être enfin voir l'oncle Amédée, complètement torché, se foutre à poil et danser la gigue sur la table, histoire de souffler un peu et de se mettre tout de même quelque chose de marrant sous la dent, si je puis dire. C'est sans compter avec la fourberie de cette vicieuse de Jeanine, et surtout avec la dinde qui sue au four. Mais ça, vous ne le savez pas encore. Mais lorsque vous voyez Jeanine sortir de sa cuisine avec les sorbets, vous saisissez d'un coup d'un seul toute l'horreur de la situation. Un dessert ? Que nenni ! Ce sorbet, c'est juste pour vous remettre un petit coup de lubrifiant, histoire que vous soyez encore capable, espère-t-elle, de vous enfourner la dinde au bide. Et ça repart de plus belle ! Tant pis pour l'oncle Amédée, qui si ça se trouve, sera déjà complètement débourré au moment du pousse-café. Mais où va-t-il l'Incognito, là, vous dites-vous ! Et bien, imaginez que vous êtes en train d'écrire une nouvelle depuis des mois. Elle vous plait plutôt bien, vous seriez pas contre de la finir, parce que vous savez bien que lorsqu'elle sera publiée, vos collègues oniriens viendront pleurer à genoux au seuil de votre domicile pour quémander une dédicace. Mais ça fait quand même beaucoup de temps pour un seul texte. Les lieux décrits, vous les avez déjà parcourus dix mille fois dans votre tête. Les personnages, vous les avez déjà tellement vus que vous voudriez les dénoncer à la police pour les foutre en taule et ne plus les voir. Nous sommes entre nous, disons carrément les choses sans aucun détour : cette nouvelle, elle vous sort par les oreilles ! Arrive donc le texte "sorbet", qui va vous remettre un petit coup de lubrifiant sur la plume, vous extraire pour un moment de cet emprisonnement. C'est un petit truc, comme ça, qui vous vient par accident, en somme dans un moment d'inattention, qu'on qualifie souvent, par facilité, ou lâcheté, de texte "sans prétention". Voilà donc ce qu'est "Salut romain" : un texte sorbet. Bon, avec tout ça, vous allez me dire que j'ai toujours pas causé du texte. Vous avez raison, certes, mais je suis déjà fatigué d'avoir écrit ce début de post, alors je crois que vais aller me servir un petit sorbet et je compléterai tout à l'heure.
Contribution du : 22/06/2011 12:06
Edité par David le 3/7/2011 10:00:03
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Ouais ouais et Placebo, il t'a commenté il se souvient même plus de ce qu'il a écrit, il a lu l'autre forum, il a commenté pouf, comme ça, il a rien entravé à ton texte, mais il t'a pondu un vache de commentaire
Et puis y a moi, j'ai même pas utilisé une fois le mot Redondance, pas une fois le terme Namého ou Méheu... pas de Non mais c'est pas crédible... pas de décorticage de texte... une bonne note... à toi !!!!! Ouais ouais, je pense qu'outre le sorbet, tu viens de ressusciter une technique marketing assez ancestrale... Bon, tu te l'afonnes ce sorbet, qu'on puisse en apprendre un peu plus sur Romain Gary oui?
Contribution du : 22/06/2011 12:28
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Maître Onirien
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Heureusement que je ne suis pas susceptible (mais inco non plus d’ailleurs ^^)
C'est quoi cette façon d'attaquer les commentaires des autres de façon éhontée ? :D Il est parfait mon comm... il relève bien les points positifs et tout... il se concentre sur le texte et pas sur l'auteur... il ne parle pas du tout du commentateur lui-même... en un mot comme en cent, il est utile ;) et puis bon, c'est bien joli de venir la bouche en coeur demander des comms si après c'est pour venir démonter ceux que je fais ^^ sinon, j'attends avec impatience la suite de ce forum et suis prêt à tout pour l'avoir :)
Contribution du : 22/06/2011 12:43
Edité par placebo le 22/6/2011 19:02:55
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Mon blog, mis à jour toutes les semaines. |
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Citation :
non, non, j'ai rien dit hein, mais Inco la bouche en coeur ça me Sinon on se moque pas Cebo, l'est très bien ton commentaire, moi je serai toi, je renverrai un recommandé, avec accusé de réception ce coup-ci, pour demander l'expli sur le texte, pasque comme il est parti, il a agrémenté le sorbet d'une sieste (si, ça se fait aussi à Bruxelles)... *Estelle en mode taquine ON*
Contribution du : 22/06/2011 12:48
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Citation :
Ça y est, je crois qu'elle commence à être ferrée. D'ailleurs, Estelle, si tu pouvais éviter, en chat, de parler de ton chéri toutes les deux lignes... c'est extrêmement désagréable. Mais bon, nous entrons là dans la sphère privée, et ce ne pourrait qu'alimenter d'immondes ragots. Citation :
Non, mais quoi ? Je glande pas, moi, sale chômeuse ! Je suis allé dans mon petit bistrot habituel pour compléter cette nouvelle que j'écris depuis des mois. Parce que c'est pas le tout de s'occuper du sorbet, faut aussi que je me tape la dinde. Bon, laissez-moi encore un petit moment et je suis à vous pour massacrer vos coms....
Contribution du : 22/06/2011 14:43
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Re : A propos de "Salut romain" |
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il a osé...
chômeuse, môa! même pas vrai d'abord, je suis employée en préavis presté gentiment dans son salon... ensuite, je suis en train de m'auto-gérer alors ça va hein les tentatives de détruisage de mon avancement professionnel en devenir Bon, ça vient cette expli? Didju d'didju on peut dire que tu sais tenir ton suspense hein toi... rhooo ça me rappelle mon chéri, lui aussi is the master of suspense (quoi... t'as dit en tchat, t'as pas dit en forum d'abord)... allez, viens, on mange une praline, on fait un câlin et tu verras, ça ira mieux, tu devrais pas passer autant de temps au bistro habituel, déjà rien que de dire qu'il est habituel c'est dire... des fois je te jure, ces écrivains... ragots? quels ragots?
Contribution du : 22/06/2011 16:56
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Chose promise, chose due...
Outre que ce texte était un petit entracte interrompant l'écriture d'une nouvelle plus conséquente et plus ambitieuse (toujours en cours, mais plus trop loin d'être finie, je crois), il est aussi un petit essai, pas voulu prétentieux du tout, sur l'intertextualité. Rien de révolutionnaire. Je l'ai écrit rapidement (un jour ou deux) et pas beaucoup retravaillé, contrairement à mes habitudes. C'était une récréation, quoi ! Le plus simple, je crois, serait d'expliquer les conditions de sa naissance. J'ai commencé à lire (fin 2007) en même temps que je me mettais à écrire. J'ai entamé les œuvres de quelques morts (toujours des morts !), essentiellement John Fante et Charles Bukowski. J'ai enfin trouvé là un plaisir de lecture que je n'avais jamais trouvé auparavant. Ensuite, je suis tombé sur Louis Ferdinand Céline, guidé par Bukowski qui l'admirait. Là, ce fut l'extase ! Dès les premières pages. Je n'imaginais pas qu'on puisse écrire d'une manière aussi puissante. Je l'ai beaucoup lu et relu, presque toute son oeuvre (à l'exclusion partielle de "Féérie pour une autre fois" et de "Gignol's Band" dont je n'ai jamais pu terminer la lecture, pourtant considérés par les spécialistes comme la quintessence du style célinien, mais c'en est trop pour moi, trop dense, trop son style poussé à son paroxysme... et à l'exclusion quasi totale, hormis quelques paragraphes, des célèbres pamphlets qui l'auront propulsé à jamais dans la catégorie des écrivains maudits, et pour beaucoup dans la catégorie des plus grands salauds parmi les hommes, ou, plus humblement, un mystère incompréhensible pour les autres). J'ai trouvé chez lui une inspiration dont je ne pouvais me départir, tant pour le fond que pour le style, tant ils convenaient, lorsqu'ils ne se confondaient pas, à ce que j'avais alors à écrire. J'ai lu pas mal de bouquins, autres que romans, qui lui étaient consacrés. Ma manière d'écrire était très influencée par celle de Céline, pas par plagiat ni même par mimétisme, mais par imprégnation, involontaire au début et volontaire ensuite. J'ai bien lu quelques autres auteurs, mais sans m'intéresser particulièrement au personnage ni à l'oeuvre dans son ensemble. Un des seuls romans d'auteur vivant que j'ai lu était "L'attrape-coeur". Salinger est mort une semaine après que j'en ai terminé la lecture (d'où l'explication, Widjet, pour : "Lorsque je lis un vivant, ça ne se passe pas bien. J'ai lu Salinger; il en est mort"). Lorsque je n'ai plus rien eu à lire de (ou sur) Céline, je me suis trouvé bien dépourvu, d'où les phrases : "J'ai bien cru que je ne lirais plus. J'ai bien cru que j'étais mort." Cette dernière phrase est sans doute bien trop grandiloquante : elle ne signifie pas ma mort, mais la mort du lecteur, en tant que lecteur. Lorsqu'on a cotoyé de manière aussi intensive et prolongée un auteur, et le personnage derrière l'auteur, on vit une sorte de deuil, puisqu'on est confronté à la mort de celui-ci, qui était inéluctable, forcément. Je n'ai jamais vécu la situation d'un lecteur qui attendrait impatiemment la sortie du dernier opus de son auteur favori. "[...] le dernier pont [...] la dernière arche [...] Qu'on n'en parle plus", ce sont les dernières phrases du "Voyage au bout de la nuit". Ce deuil correspondait peut-être à la fin d'un autre deuil, plus personnel, celui qui m'avait poussé à prendre la plume quelques années plus tôt, la fin du voyage au bout de ma nuit. Etais-je également mort en tant qu'écriveur ? Même si ce n'en était pas la cause première, peut-être était-ce aussi une des raisons qui m'avaient poussé à supprimer mes précédents textes sur Oniris. Je tenais néanmoins à terminer une nouvelle que j'avais entamée depuis plusieurs mois (la prochaine que je proposerai sur Oniris, probablement). Elle contient notamment un passage dans lequel je fais des digressions sur le passage de la nuit au jour (l'aube), sur le retour à l'innocence de l'enfance, à la promesse d'une (nouvelle) vie devant soi, notions que j'ai regroupées dans la phrase : "Le matin, c'est l'enfance du jour". Un commentateur a signalé la banalité de cette phrase (puisque je l'ai reprise dans "Salut romain"). Il a sans doute raison, mais moi j'étais très satisfait de cette phrase car elle représente quelque chose dans l'état actuel de ma vie, même si cette nouvelle n'a rien d'autobiographique. J'ai même songé à en faire le titre d'une poésie que j'écrirais, envie assez curieuse car, à de très rares exceptions, je n'aime pas lire les poésies. Il y a quelques semaines à peine, j'ai vu un film ("La tête en friche", Jean Becker) dans lequel était lu un extrait d'un roman que je ne connaissais pas, sans en connaître l'auteur. Après une rapide recherche sur le net, j'ai trouvé le nom du roman et de son auteur : "La promesse de l'aube", Romain Gary. J'ai remarqué qu'il était aussi l'auteur de "La vie devant soi", sous son autre pseudonyme de Emile Ajar. J'ai été frappé par la proximité de ces titres avec ce que j'avais moi-même écrit. Je me suis souvenu de ce qu'un commentateur (Caillouq) avait écrit dans son commentaire sur l'un de mes textes (je crois que c'était sur le premier de mes textes publiés sur Oniris) : "C'est presque aussi réjouissant que du Gary version Ajar". Ce commentaire semblait flatteur, mais Gary et Ajar n'étaient pour moi que des noms vaguement connus. Depuis, j'ai entamé la lecture de "La vie devant soi" et je comprends à présent ce commentaire. L'amie avec laquelle j'avais vu le film a entamé peu avant moi la lecture de "La promesse de l'aube". Elle m'a dit qu'elle m'y retrouvait de manière frappante. J'étais très excité à l'idée d'en entamer la lecture, à tel point qu'un jour j'ai quitté mon lieu de travail pour filer à ma librairie préférée et y acheter le précieux ouvrage. Je me suis installé à une terrasse à proximité de la Grand Place (de Bruxelles) et j'ai commencé à lire. Dès le tout début, j'ai été scié par la proximité entre ce que ce type avait à dire et ce que j'avais moi-même à dire. J'avais vraiment l'impression de lire un semblable, un ami, qui aurait écrit rien que pour moi parce qu'il me connaissait (d'où les phrases : "Aujourd'hui, je suis en veine. Je viens de trouver un ami. Je n'en ai lu que quelques phrases, mais je connais déjà tout de sa vie. L'âme est contenue toute entière dans chaque virgule comme le corps l'est tout entier dans chaque brin d'ADN. Il n'est pas besoin de plus de trois phrases pour s'y retrouver. Cette vie, c'est la mienne, c'est la nôtre et j'ai peur de la perdre."). Des phrases à écrire venaient en même temps que celles qui m'étaient données à lire. J'ai été rapidement interrompu par un homme, à la terrasse voisine, complètement ivre, qui haranguait les passants. Cet endroit est très fréquenté par les touristes et par des musiciens de rue. L'homme s'est mis à haranguer un accordéoniste, l'enjoignant de venir jouer pour lui, mais l'accordéoniste ne lui obéissait pas, bien enendu. J'ai été frappé par le contraste entre l'état de cet homme, complètement ivre et que j'imaginais dans un état certain de déchéance morale et affective, et d'autre part par son vocabulaire et sa parfaite diction, malgré son état avancé d'ébriété ("Cette insubordination est insupportable" est très exactement l'une des phrases qu'il a prononcées). Je continuais, par alternance, à lire Romain Gary et à observer et écouter cet homme. En même temps, me venaient en tête des phrases qui mêlaient tout : cet homme, Romain Gary et moi-même. A un moment, j'ai du quitter l'endroit pour retourner au boulot, mais sur le chemin du retour me venaient quantité de phrases à écrire. J'avais l'impression que j'en avais sur l'instant assez pour écrire dix romans et cinquantes nouvelles. Mais je n'avais pas de matériel pour écrire et j'assistais impuissant à la naissance et la mort de ces phrases, de ces paragraphes, de ces chapitres entiers. Parvenu au boulot, il ne m'en restait quasiment plus rien, à part quelques insignifiantes bribes que j'ai écrites alors. Les deux premières parties de "Salut romain" sont donc entièrement autobiographiques : d'une part, ce que j'ai vécu immédiatement après l'achat de "La promesse de l'aube", et d'autre part quelques insignifiantes phrases que j'ai écrites, qui seules me restaient de ce déluge de phrases que j'ai été incapable de canaliser. La troisième partie est de la fiction pure, même si l'idée m'en était réellement venue sur le moment, et même s'il m'est déjà arrivé d'offrir des romans à des inconnus. Pour ce qui est du titre (et de la minuscule à "romain"), il s'agit bien sûr d'un jeu de mots (pourri ?). Voici un extrait de Wikipedia qui permet de l'éclairer: "Aux jeux du cirque, les gladiateurs prononçaient la célèbre phrase : « Ave César, ceux qui vont mourir te saluent » (« Ave Caesar morituri te salutant! » en latin) La phrase ne fut prononcée en fait qu'une seule fois en présence de l'empereur Claude. Elle ne fut plus ensuite usitée mais la littérature reprit cette maxime en la déclinant à loisir. En revanche, tous les gladiateurs se devaient de saluer la loge impériale et le public par le salut romain." A mettre en relation avec les phrases suivantes du texte : "Je n'aurais pas le cœur d'assister à une mise à mort et pourtant…" "J'ai bien cru que je ne lirais plus. J'ai bien cru que j'étais mort." "Je vais redescendre avec un autre dans l'arène." "Lire les trépassés, c'est connaître par avance l'épilogue de sa quête." C'est un titre qui peut être appréhendé de deux points de vues, à des destinataires différents selon le cas : - celui du lecteur : je salue ce Romain dont j'entame l'oeuvre. - celui de l'auteur : Gary me fait un salut romain et déclare "J'ai vécu et je suis mort pour t'écrire." C'est tout à la fois un début et une fin annoncée (d'où les phrases, aussi, Widjet : "Si je ne craignais le ridicule, je lui dirais "Je t'aime". Quel autre sentiment pourrait pousser à faire un ami d'un condamné qu'on va perdre ?"). Ces phrases sont précédées de celles-ci : "Il est mort. C'était sa décision, il y a trente ans déjà, mais je ne lui en veux pas car je sais que nous allons nous revoir souvent" (puisque Romain Gary s'est suicidé en 1980). Voilà voilà, il se fait tard et je répondrai plus précisément aux commentaires demain, mais déjà un grand merci à tous les commentateurs.
Contribution du : 23/06/2011 02:01
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Avant de répondre aux commentaires, je voulais aborder encore une chose concernant le titre et le jeu de mots qui le soutient.
Ce dont j'ai parlé ci-dessus convient parfaitement à mon texte, mais il y a une chose qui m'embarrassait fortement lorsque j'ai choisi ce jeux de mots pour titre. Le salut romain antique est aussi l'ancêtre, dans sa gestuelle du moins, d'autres saluts : les différents saluts fascistes, notamment nazi. J'aurais évidemment préféré qu'il n'y ait pas cette connotation, mais je l'évoque ici pour ne pas qu'on s'imagine que c'était volontaire de ma part et qu'il y aurait quelque sous-entendu malsain. Il n'y en a aucun ! Mais puisque cette connotation existe, qu'elle peut être connue par certains lecteurs, il vaut mieux lui trouver, aussi, une signification. Dans ce cas, puisque Louis Ferdinand Céline est évoqué dans le texte, je laisse à la discrétion du lecteur de faire un rapprochement ou non.
Contribution du : 23/06/2011 11:34
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Voici venu le temps... des rires et des chants.
Hey ! Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? ... je reprends... Voici venu le temps... des remerciements. Merci, donc, à socque, costic, Pascal31, Jagger, placebo, Selenim, littlej, Estelle, Widjet, toc-art, alpy, pour leurs lectures et leurs commentaires, ainsi qu'à manchaballe auquel je souhaite en même temps la bienvenue. Dans un forum consacré à l'un de ses textes, toc-art avait utilisé un découpage par thèmes plutôt que par commentateur. J'avais trouvé ça beaucoup plus rationnel et clair. Je vais donc en faire de même. La motivation Comme je l'ai déjà expliqué dans ce forum, j'écris une nouvelle depuis plusieurs mois et j'avais besoin de faire un break dans cette écriture. Ce break est venu naturellement en lisant les premières lignes de Romain Gary, dont je pressentais une très grande proximité avec moi-même. Je pressentais aussi que je n'entamais pas seulement la lecture d'un roman, mais d'une œuvre entière. Un peu de temps a passé depuis et ça ne se démentit pas. Estelle signale qu'elle aime les choses touffues, pleines d'explications. En fait, moi aussi, mais comme j'ai tendance a être extrêmement bavard à l'écrit, je voulais profiter de ce break pour faire quelque chose de très court et concis, contrairement à mes habitudes. D'ailleurs, au départ, ce texte n'était constitué que de la première partie (zut, j'aurais dû arrêter là, puisque littlej la trouvait excellente). J'ai ajouté les deux autres parties ensuite car j'en ressentais le besoin. Chacune de ces trois parties a une signification distincte des autres, bien qu'elles soient liées : PARTIE 1 : La lecture Lecture des premières pages d'un roman de Romain Gary : "La promesse de l'aube". Évocation de la lecture passée de l'œuvre de Louis Ferdinand Céline. Mais aussi, lecture de l'environnement, lorsque le narrateur devient spectateur neutre de ce qui se passe autour de lui, en lisant la vie qui l'entoure comme il la lirait dans un roman. Évocation de l'interaction entre lecture et écriture. PARTIE 2 : L'écriture Cette partie est en fait, intégralement, le bout de texte que le narrateur a écrit durant le moment décrit à la première partie. L'écriture en est d'ailleurs clairement annoncée par une phrase présente dans cette première partie : « Les poivrots m'ont toujours fasciné » : voilà la première phrase qui me vient pour répondre à ce que je viens de voir, entendre et lire. ... puisque cette deuxième partie commence par : Les poivrots m'ont toujours fasciné. PARTIE 3 : La vie Ici, même s'il est toujours question de livres, il n'est plus question de lecture ou d'écriture, mais de vie. Le narrateur n'est plus lecteur ou spectateur. Il devient acteur, même s'il hésite un moment à le devenir. Widjet se demandait si ce texte n'était pas très personnel, à la limite de l'introspection. Placebo, au contraire, se demandait si ce texte n'avait pas été écrit spécifiquement pour Oniris et ses lecteurs. Ils ont sans doute raison tous les deux. C'est effectivement très intime dans mon rapport à la lecture et l'écriture et je n'ai pas écrit ce texte pour Oniris. D'ailleurs, je ne pensais pas forcément le proposer. Sur la forme, par contre... mais j'y reviendrai dans la section suivante. Enfin, je suis conscient que le fond est sans doute très classique, voire rebattu dans le "cercle des gens qui écrivent". A cet égard, il s'adresse peut-être plus à des "confrères" qu'à des lecteurs au sens large, voire même il ne s'adresse à personne d'autre que moi-même. Le style Ceux qui me connaissent un peu savent que ma manière d'écrire est caractérisée par un mélange de soutenu, de familier et d'argot, en faisant en plus appel à de nombreuses élisions de négation. J'entends toujours écrire ainsi, mais l'équilibre n'est pas forcément simple à trouver. Le style de ce texte est tout simplement une composante unique de mon style, épuré de toutes les autres, un curseur poussé à fond dans un seul sens (peut-être est-ce pour cela que socque l'a trouvé pédant et imbu de son savoir-écrire). Un exercice pour moi-même, donc. A ce titre, placebo a cette fois raison lorsqu'il dit de ce texte est écrit pour Oniris, car j'étais curieux d'avoir un retour sur cette composante unique du style. Placebo regrette certains choix de ponctuation. Dans l'exemple suivant : ''Cet air, c'est celui de partout, et de nulle part lorsqu'on en a perdu la partition'' Il n'aime pas la virgule suivant "partout" (ou plus exactement, je suppose, précédent le "et"). Il est vrai qu'on m'a appris à l'école qu'on ne mettait jamais de virgule devant un "et". Déjà, c'était une excellente raison pour faire exactement le contraire (petit côté subversif que j'assume). Surtout, je crois que ce n'est pas vrai. Et puis, le sens de la phrase serait complètement modifié si je supprimais cette virgule. Cela signifierait que l'air est de partout et de nulle part à la fois. Or ce n'est pas ce que je veux exprimer. Ce que je veux exprimer, c'est que cet air est de partout, sauf pour ceux qui en ont perdu la partition, auquel cas ils ne le trouvent plus nulle part. En fait, cet air et l'accordéoniste qui le joue sont une allégorie pour représenter le concept du bonheur (même si la scène décrite est réellement une scène à laquelle j'ai assisté). En réalité, c'est une manie que j'ai contractée récemment, de mettre souvent des virgules devant des "et". Elles ont, en outre, une fonction musicale. Par le découpage de la phrase, elles en modifient le rythme. Je trouve intéressante la remarque de littlej sur la présence des "et" juste avant la fin des phrases. Il me semble que la présence d'une virgule précédent ce "et" en accentue encore l'effet. Peut-être que j'aurais pu remplacer cette virgule par un point ? Ou un point-virgule ? Au passage, la remarque de littlej sur la musicalité me fait très plaisir. Je ne dis pas que je m'en sors toujours aussi heureusement, mais le rythme, et (vous avez remarqué la virgule ?) plus généralement la musique, sont pour moi un souci presque permanent. D'autres commentateurs ont relevé une phrase dont ils soulignent la lourdeur. "Ils viennent dans leurs bistrots buter sur des frontières imaginaires, mais il y a cependant dans leur manière de suicide lâche quelque chose de précisément volontaire qui les pousse à chercher au cœur de la nuit le secret du demi-tour..." Ce peut-être à cause de sa structure même, mais sans doute aussi à cause de la ponctuation. Je l'ai bien relue et modifié vingt fois, cette phrase. J'aurais pu écrire : "Ils viennent dans leurs bistrots buter sur des frontières imaginaires, mais il y a cependant, dans leur manière de suicide lâche, quelque chose de précisément volontaire qui les pousse à chercher, au cœur de la nuit, le secret du demi-tour..." Cela aurait-il été mieux ? Personnellement, je ne trouve pas, au contraire. Et, c'est curieux, mais je ne trouve pas cette phrase lourde. En la prononçant, je la trouve même légère et musicale. Les références Là, j'avoue avoir été très étonné par vos commentaires. Costic, Selenim, Estelle et Toc-art soulignent qu'il sont dérangés par le fait que le texte contiendrait des références qui échapperaient au non-spécialistes de Romain Gary. Il me semble que ces lecteurs ont cherché des choses là où il n'y avait pourtant rien à chercher. Ce texte est effectivement un hommage a Romain Gary, mais il se trouve que lorsque je l'ai écrit, je n'avais lu que quelques lignes seulement de Gary et que je ne savais quasiment rien de lui à part quelques lignes lues en diagonale sur Wikipedia. C'est ce que j'ai voulu transmettre par la phrase de résumé : "Hommage à un écrivain que je n'ai pas lu" (et par quelques autres phrases, pourtant très explicites, dans le texte). C'est d'ailleurs la seule chose que je trouvais originale dans l'idée, et même culottée (mais Selenim l'a souligné). Costic, par exemple, qui est sans doute le commentateur qui regrette le plus de ne pouvoir apprécier les références, fait mention d'un essai qu'il a lu sur l'écrivain et semble en connaitre cent fois plus que moi sur Gary. En fait, de références à Gary, il n'y en a quasiment pas. Il n'y en a que deux. 1. Le titre en forme de jeux de mots qui, associé à l'expression explicite du nom de Romain Gary en fin de texte, ne peut pas, selon moi, laisser de doute. 2. Le titre de l'un de ses romans : "La promesse de l'aube". Il est utilisé trois fois. D'abord en fin de première partie. Ensuite, en fin de seconde partie, pour insister sur l'interaction entre la lecture et l'écriture. Il est encore utilisé en fin de troisième partie, mais cette fois, il est clairement cité comme titre d'un roman écrit par Gary. A nouveau, il ne peut pas avoir de doute. J'ai même volontairement répété trois fois "La promesse de l'aube", dans la fin de chacune des trois parties, pour éviter l'hermétisme (ce que regrettent Pascal31 et Estelle). Il n'y a donc que deux références a Gary et celles-ci sont très clairement explicitées. De référence obscure ou cachée, laissée à la seule vue des spécialistes, il n'y en a donc absolument aucune. J'en aurais été bien incapable, étant donné que je ne savais quasiment rien de Gary. Je propose une explication au fait que des lecteurs aient reproché la profusion de références difficiles à appréhender, alors qu'il n'y en a aucune. Etant donné que le texte se déclare d'emblée comme un hommage à Gary, il est très naturel que les lecteurs aient cherché des références. Par ailleurs, il ont pu être frustrés par un certain hermétisme, mais sur un sujet qui n'a rien à voir. En effet, on ne sait presque rien du narrateur. Le texte insiste sur ses tourments, mais sans en expliquer la nature ni l'origine. Je ne serais pas étonné que les lecteurs aient transposé cette frustration en l'attribuant à une méconnaissance de Gary. La chute Là encore, les goûts et les couleurs s'affrontent. Personnellement, je n'ai pas peur de la banalité, ni des fins qui n'en sont pas réellement. Je n'ai pas besoin d'une fin marquante pour apprécier une lecture. Mais sur le fond, je rejoins Jagger pour le côté "happy end forcé". C'est même ce qui me plaisait le moins dans ce texte. Mais comme ce texte est pour moi une sorte d'exercice, je n'ai pas cherché plus loin. La flemme, quoi ! Des réponses aux commentateurs Jagger : On est un peu perdu également sur le personnage. Les allusions qu'il fait quant à son "émergence des ténèbres", ça sème le trouble. Était-il un poivrot lui aussi ou ses ténèbres sont-elles tout autres ? ... ainsi que Widjet : Comment aider cet homme, cet ivrogne, cet « ancien lui » sans replonger ? Voilà toute la dualité intérieure d’Incognito…euh, enfin, de cet homme. C’est ça, j’ai bon ? Oui, Widj, tu as beaucoup de bon. Je ne fais pas mystère que le personnage/narrateur, c'est moi. Mais je dois hélas (mais heureusement pour moi) briser le mythe de l'écrivain torturé, noyant sa peine et trouvant le génie dans la boisson. Voici donc mon coming-out : non, je ne suis ni n'ai jamais été un poivrot, même si je ne refuse pas systématiquement les bitures festives. Widjet : « J'ai lu Salinger ; il en est mort ». Ah, comment ça ? J'ai répondu dans un post précédent, je crois. J'ai lu "L'attrape-cœurs". Une semaine après, Salinger mourrait. Widjet encore : Ah, j’oubliais, je ne sais pas si elle est de toi ou de Gary, mais « Le matin, c'est l'enfance du jour », bah, c’est très joli. Bah, oui, c'est de moi. Merci, donc. Mais socque n'est pas du tout du même avis. Les goûts et les couleurs, toujours. toujours Widjet, pas avare de questions : pourquoi pas de Majuscule au "R" de Romain ? Encore un double sens ? Oui. J'ai répondu dans un post précédent. Décidément, Widj, t'exagère ! : Cette longue phrase aussi : « Ils viennent dans leurs bistrots buter sur des frontières imaginaires, mais il y a cependant dans leur manière de suicide lâche quelque chose de précisément volontaire qui les pousse à chercher au cœur de la nuit le secret du demi-tour, du retour aux premières années de curiosité naïve et gourmande, dans leur vieillesse ainsi maintenue en suspens ». Que voulais-tu dire, Incognito (t’as intérêt à ouvrir un forum, mon salaud, je veux comprendre moaaaaaaaa !) Ah ! Je ne sais plus qui disait : "Je suis tellement intelligent que parfois je ne comprends pas moi-même ce que je dis" Cette phrase fait partie de celles que je peux parfois écrire, en étant pourtant certain que c'était bien celle-là que je voulais écrire, mais que je suis obligé de décortiquer ensuite pour bien comprendre ce que je voulais dire. Je peux tenter une explication, mais je ne suis pas maître de mon inconscient. On verra ce que ça donne. Je crois qu'il y a en fait trois idées qui se télescopent dans cette phrase : 1. Je suppose que nous avons tous connu des moments difficiles, avec des intensités et pour des raisons variables. Nous avons en nous, à ce moment là, des sentiments d'injustice, de colère, qui sont peut-être nécessaires, mais qui ne sont pas propices à aller de l'avant. Vient ensuite une période plus calme, je que je serais presque tenté de qualifier de résignation, bien qu'elle ne soit que temporaire, qui permet de ranger les mauvaises choses dans le domaine du passé, pour passer ensuite à autre chose. Je vois dans les gens qui boivent cette sorte de résignation. Ne dit-on pas d'eux qu'ils boivent pour oublier ? Mais il faut en sortir et ça n'est sans doute pas simple. 2. En avançant en âge, nous perdons souvent beaucoup de notre ancien regard d'enfant, naïf, curieux, gourmand, enthousiaste, pressé. Nous avons perdu beaucoup de nos rêves. Disons plutôt qu'on les a égarés et qu'on ne sait plus très bien où les retrouver. Nous avons probablement de nombreuses ambitions déçues, même si elles ne sont pas forcément toutes conscientes et qu'elles nous sont pour la plupart imposées par la Société plus que par choix personnel. Je vois donc cette phase de résignation comme la perte des ambitions avant de retrouver la curiosité, les rêves, dans une sorte de retour à l'enfance. 3. J'ai souvent constaté, y compris chez moi-même, que lorsqu'on est pas bien, on a tendance à s'imposer un "décalage horaire", à prolonger nos périodes d'éveil plus tard dans la nuit et à les entamer plus tard dans la journée. Et un jour, même si ça parait très cul-cul de le dire ainsi, on retrouve la plaisir de se lever tôt pour assister à la naissance du jour. On a l'impression de vivre à l'aube un commencement, un moment plein de promesses (comment aurais-je pu ne pas être marqué par le titre "La promesse de l'aube" ?). Je fais un parallèle très net entre la période de l'enfance et celle de l'aube, ce qui me faisait résumer l'idée par cette phrase, très banale, certes : "Le matin, c'est l'enfance du jour". Les poivrots promènent leur ivresse loin dans la nuit, mais ce faisant, ils n'ont peut-être jamais été, et plus que d'autres, proche de la naissance du jour. En fait, ce thème est une "excroissance" d'un passage de la nouvelle que je suis toujours en train d'écrire (certaines phrases s'y retrouvent intégralement). Voilà ! Mince c'était long ! Widjet (fournisseur officiel de questions) : « Le vocabulaire trahit autant que la boisson, et lorsqu'ils se mettent de concert pour jouer le délire, il n'est plus d'hésitation pour comprendre que l'amour des mots n'est qu'une supplique à la vie ». Qui sont ces « ils » ? S’agit-il de personnages réels et ceux du livre parcouru par l’homme ? Ben, là, la réponse va être simple et courte, puisque ce "ils" est un pronom pour rappeler le(s) sujet(s) qui entame(nt) la phrase : vocabulaire et boisson. Widjet, Widjet, et encore Wigjet : « Quel autre sentiment pourrait pousser à faire un ami d'un condamné qu'on va perdre ? » Quelque soit le sens, la façon dont je la lis, cette phrase reste obscure pour moi. J'ai déjà répondu dans un post précédent. Pfiou, je suis crevé ! J'espère que je n'ai oublié aucune question. Sinon, n'hésitez pas à me la rappeler ! Quant à moi, une petite question ... pour littlej : Que veux-tu dire exactement par : "je peux te dire que tu tiens le bon bout avec cette nouvelle" ? (pour moi, c'est un bout, mais ce n'est pas le seul) Et puis, alpy, ça fait un drôle d'effet de savoir que des gens se souviennent encore de textes qui ne sont pourtant plus disponibles nulle part. Merci.
Contribution du : 29/06/2011 19:36
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Re : A propos de "Salut romain" |
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Maître W
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Merci Inco de ces éclaircissements et de l’énergie dépensée dans ce long commentaire !
W
Contribution du : 29/06/2011 22:10
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