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1 Utilisateur(s) anonymes
éclairage sur ces "versants" et ses circonstances d'écriture |
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Expert Onirien
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28/05/2009 14:02 De auray 56
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Merci de ces louanges sur un texte né de circonstances, un intérêt pour l’archéologie industrielle. Et en particulier la trace humaine du travail des hommes et la « logistique » des actes et des destins qui se croisent dans un contexte restreint (c’est peut être un peu pompeux que cette phrase )
Eclairons donc : Ce matin de Juillet, je prends ma voiture tôt et roule sans but sur la route de Saint jean de Valériscle (rien que le nom de ce village est un poème) à Molière sur Cèze(Gard), c’est une habitude de touriste un peu particulier ; de ceux qui visitent les lieux et les gens qui vont avec… A l’entré de Molières, restent les bâtiments de casernes de mineur (corons c’est pour le Nord), le soleil éclaire déjà les flancs des coteaux où se trouvaient les puits, les voies ferrées, les montagnes de déblais (les stériles), tout à disparu mangé par les arbres qui sur l’horizon font comme des micro brisures ( ce sont des pins d’Autriche qu’on plantait pour fabriquer les poteaux soutenant les galeries et qui ont colonisé tout ce décor de récent moyen âge industriel) Je m’arrête devant un café, « le café des colonies » sans doute une séquelle de lieu de rendez vous de ces maures, espagnols et tchèques auquel Chabrol rend hommage dans un passage de la gueuse (http://loic-le-meur.over-blog.com/article-capharnaum-68661480.html) Il y là trois ou quatre vieux types parlant de leur jardin, de la fête prévue Samedi, de l’été qui tarde à venir : Tu te rends compte (prononcer kaunttte) ce matin dans le jardin il ne faisait que 13, les tomates c’est une misère…Et puis on s’est mis à parler de ce passé industrieux, de la villa des directeurs (Celle de la route de portes ) un peu de la Bretagne où ils n’étaient jamais allés (sauf un, une fois à Saint Malo, mais il ne se souvenait plus pourquoi) ; beaucoup du charbon qu’ils allaient encore ramasser sur les flancs d’anciennes découvertes (c’est le nom des exploitation à ciel ouvert, à ciel ouvert… tiens voilà encore un terme bien poétique : « Sous des ciels ouverts, et mon âme en colère…etc..etc. » ), il m’ont indiqué l’endroit où l’hiver avec des seaux ils vont gratter ces veines de charbons étroites de quelque centimètres qui persillent littéralement les flancs de la colline « mais il faut faire attention aux cheminées car ca chauffe tellemangue dur que ça fait fôndre les grilles » On parle des filles, des amours fragiles, des étreintes fugaces, de passés qui ne reviendront pas et qu’on revoit assis sur l’escalier du jardin en terrasse au soir d’une journée où l’on se demande si on à pas envie (un peu) de pleurer Je rentre au camping, je prend un carnet moleskine, je rature, je recommence et je me fabrique cette sorte de carte postale que vous avez manifestement appréciée Merci donc Loic Le Meur
Contribution du : 16/09/2011 06:14
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Re : éclairage sur ces "versants" et ses circonstances d'écriture |
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Expert Onirien
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28/05/2009 14:02 De auray 56
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nb ce n'est pas Molières sur Ceze mais le martinet ( si vous cherchez le café des colonies c'est là...)
Contribution du : 16/09/2011 06:46
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