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1 Utilisateur(s) anonymes
À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Bonsoir à tous, et merci au Comité de Lecture qui a décidé de publier ce texte, aux correcteurs qui se sont penchés dessus, aux commentateurs enfin qui ont bien voulu me dire ce qu'ils en pensaient. Je trouve toujours très important d'avoir des retours.
Il apparaît que ce texte, pour plusieurs commentateurs, présente deux défauts importants : la lourdeur et un manque de proximité avec les personnages, une froideur. Pour la lourdeur, je ne puis le nier : quand Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur est apparu avant publication dans mon espace auteur, j'ai fait la grimace à certaines formules. J'avais relu pourtant, croix de bois croix de fer, mais j'ai toujours du mal à exprimer l'idée de manière élégante, voire simplement claire. J'essaie de me soigner, et tous ceux qui me font l'honneur de me commenter m'y aident. Encore une fois, si vous n'avez pas aimé, n'hésitez pas à le dire et à me signaler pourquoi, je vous en serai reconnaissante. Pour la froideur, eh bien c'est sans doute vrai aussi, et la preuve que j'ai raté mon coup ; dans mon esprit, Maurice était plutôt attachant avec son inaptitude émotionnelle, je regrette d'avoir donné l'impression que je me moquais de lui. Pardon Maumau. caillouq, je tiens à répondre à votre objection qui me touche, moi qui ai horreur des clichés : oui, la mécanique quantique fait figure ici de tarte à la crème, mais honnêtement je n'ai pas eu le sentiment de pouvoir choisir. Après la révolution galiléenne, quel domaine de la physique a autant bouleversé notre conception des choses ? La mécanique quantique met l'arbitraire au cœur du monde, et représente quelque chose de dur à avaler. Franchement, je pense que cela n'aurait pas correspondu à grand-chose si j'avais signalé que la magnétorésistance géante (qui d'ailleurs, lis-je dans Wikipedia, correspond à un effet quantique) mettait Maurice mal à l'aise... J'aurais pu parler de quelques expériences perturbantes, du genre les interférences observées face à deux fentes quand on fait passer un seul photon à la fois par elles (chaque photon, particule, passe en principe par une seule des deux fentes, mais la figure finale observée après avoir fait passer les photons au compte-gouttes correspond bien à des interférences d'ondes), mais c'est de la mécanique quantique ça aussi, et j'aurais dû me livrer à une sacrée digression... Ce n'est pas parce que Maurice est scientifique, donc compliqué et fait penser à la mécanique quantique que je parle d'elle, mais au contraire parce qu'il se veut entier et univoque au point de refuser de reconnaître la complexité du monde, complexité mise en évidence par la mécanique quantique. Désolée de m'être montrée aussi longue. Merci encore à mes commentateurs !
Contribution du : 18/10/2011 18:28
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Expert Onirien
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12/01/2010 00:51 Groupe :
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Bonjour Socque,
Je vois ce que vous voulez dire par rapport à la mécanique quantique. Mais je ne suis pas sûr que ça corresponde à la façon de penser d'un scientifique de la fin du XXe siècle. Bon, ce que je vais dire va probablement sembler extrêmement prétentieux, parce que ça va donner l'impression que, parce que je suis scientifique moi-même (bon ben voilà, c'est dit), je prétends savoir comment réagissent tous les scientifiques actuels de la planète ... Prenez-le plutôt comme un témoignage de l'intérieur. Certes, la mécanique quantique a été une étape majeure dans la description du monde. Elle a été dure à avaler, au début, pour beaucoup de scientifiques. Mais pour le physicien d'aujourd'hui (ou d'il y a vingt-cinq ans), elle n'a plus ce côté apocalyptique (au sens étymologique) qu'elle a pu avoir lors de son élaboration, il y a une centaine d'années. Même si elle ne s'enseigne pas tout de suite après le bac, les étudiants en physique y sont en quelque sorte préparés quand ils y arrivent enfin (en L3 généralement), parce les enseignements précédents leurs sont dispensés par une génération qui a déjà intégré la physique quantique dans leur imaginaire de physicien, et ce n'est pas la première, loin de là ! Les étudiants en ont entendu parler avant que le cours commence, et en général ils ont déjà acquis un certain recul (enfin, on peut l'espérer). Ils sont conscients que la physique n'a pour d'autre ambition que de décrire le monde le moins mal possible, et qu'un modèle (une théorie) n'est pas "vrai" ou "faux", c'est juste qu'il permet ou non de reproduire des résultats expérimentaux dans la marge d'erreur qu'on s'est donnée ... Je dirais que la particularité de la physique quantique, c'est que plus que les autres approches, elle a poussé les physiciens à une certaine modestie avec son côté probabiliste (attention, je parle de "physiciens", pas de gravitons du genre du dégraisseur de mamouths capable d'écrire sans ciller qu'il a la vérité vraie). Mais bon, ça me semble assez rentré dans les moeurs, maintenant, tout ça. C'est pour ça que j'ai du mal à croire au Maurice qui fait une fixette existentialiste sur la méca Q. Surtout s'il est astronome. Parce que ce n'est pas son thème de recherches (donc pas d'obsession affectivo-professionnelle), mais tout de même, sa formation a dû le familiariser suffisamment avec ses concepts (à la méca Q) pour lui dédramatiser cette branche de la physique. Pour faire simple: quand on est physicien, la mécanique quantique perd pas mal du caractère magique qu'il a parfois (pour les gens qui s'y intéressent) à l'extérieur. C'est en ça que j'ai du mal à croire à la réelle "perplexité" de Maurice vis-à-vis de "Dieu qui joue aux dés" (une boutade, de toutes façons). Bon, après, vous trouverez sûrement des gens dans des labos de physique qui pourront vous expliquer de manière convaincante en quoi je dis n'importe quoi right now. La pluralité d'opinion, ça existe chez nous aussi. Quel long développement pour une demi-phrase de votre texte ... Promis, j'arrête de polluer votre fil. Caillouq
Contribution du : 18/10/2011 22:26
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'intervention de Caillouq. Il y a toujours quelque chose à apprendre ou à connaître.
Cependant, avec un peu de recul, je me demande comment et pourquoi, à partir d'une nouvelle "Sentimental/Romanesque", on en est arrivé à ce débat sur la mécanique quantique ! C'est assez étrange, cette digression, ne trouvez-vous pas ?
Contribution du : 18/10/2011 23:23
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Je vois votre objection, caillouq, et je pense que vous avez raison : la réaction de Maurice telle que je l'exprime est celle d'un profane plus que d'un scientifique. Bon, cela dit il n'est pas physicien, d'une part, et puis il est un peu malade, d'autre part ; il présente une inaptitude au monde, cela me paraît clair, donc un désir de contrôler ce monde incompréhensible. D'où le rejet. Mais sa réaction est caricaturale, vous m'ouvrez les yeux là-dessus.
Pol-Henri, la mécanique quantique touche à notre façon d'être au monde, pour ma part je ne suis pas étonnée qu'on puisse la retrouver en toute occasion !
Contribution du : 19/10/2011 06:26
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Expert Onirien
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12/01/2010 00:51 Groupe :
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Citation :
Bon, cela dit il n'est pas physicien Hem hem ... Je sais bien que je devrais savoir la fermer, au risque de passer pour désagréable, mais un "astronome" qui vient à la Réunion en mission pour observer la comète de Halley, ce n'est pas un astronome amateur. Et de nos jours, un astronome pas amateur, qui fait des missions d'observation (j'insiste), il me semble bien que ça ne peut pas être autre chose qu'un "astrophysicien". Bon, celà dit, tout ceci n'est pas du tout ma spécialité, et je me trompe peut-être, il y a peut-être quelques personnes dont le métier est "astronome" sans être "astrophysicien", mais j'ai un gros doute (que je serais ravi de pouvoir lever - c'est toujours intéressant d'apprendre quelque chose): quel serait son boulot ? Etablir des catalogues ? Bon, de toutes façons, Socque, il est dit dans l'introduction qu'il a une formation de physicien. Allez, j'arrête. Après tout, on est tous ici pour la littérature ...
Contribution du : 19/10/2011 07:42
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Eh bien justement (mode mauvaise foi), si Maurice a choisi l'astrophysique c'est parce que cette spécialité est celle où la mécanique quantique intervient le moins. Il était attiré par les sciences qui rendent compréhensible le monde, rebuté par la mécanique quantique qui le rendent arbitraire, soumis au hasard, il a donc choisi de devenir astrophysicien parce que, pour l'instant, il s'agit du domaine scientifique (me semble-t-il, je dis peut-être une grosse connerie) où règne encore la relativité. La grosse affaire, en ce moment, n'est-elle pas d'accorder les équations de la mécanique quantique aux phénomènes astrophysique ? Et n'y a-t-il pas quelque chose de rassurant (d'ailleurs j'y reviens assez lourdement dans le texte) aux trajectoires presque purement newtoniennes des corps célestes ?
Le trait est caricatural, je vous l'accorde, aussi caricatural que le fait pour Maurice de trouver au vol des avions quelque chose d'illégitime, mais il me paraît cohérent avec le personnage.
Contribution du : 19/10/2011 09:30
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Meleagre, merci de vous être donné la peine de commenter un texte que vous n'avez guère apprécié. Je suis sensible à l'effort.
Contribution du : 19/10/2011 09:55
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Maître Onirien
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05/06/2009 23:42 De La Thébaïde
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J'aime la mécanique quantique et le vol des avions sur l'océan, votre débat est passionnant...
:)
Contribution du : 19/10/2011 09:57
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"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête." Blaise Pascal |
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Visiteur
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Moi aussi, j'aime les disciplines scientifiques et j'ai trouvé ce débat très enrichissant. Car, en effet, on peut considérer que la mécanique quantique touche à notre façon d'être au monde, comme vous dites, Socque.
Mais j'aimerais aussi, si vous le voulez bien, parler de littérature et, en particulier, des choses que je n'ai pas comprises dans votre texte. Par exemple, cette phrase : -« Isnelle était l’île était Isnelle, et l’agrammaticalité de la phrase ne le choquait même pas. » C'est peut-être une recherche d'originalité de style, mais ce n'est pas français. Je l'ai dit : Chomsky (auquel renvoie le terme d'agrammaticalité) l'aurait probablement classée "inacceptable". Vous auriez pu écrire plus simplement : " Isnelle était l'île et l'île était Isnelle" non ?
Contribution du : 19/10/2011 10:31
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Re : À propos de "Mon enfant, ma sœur, songe à la douceur", remerciements |
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Maître Onirien
Inscrit:
05/06/2009 23:42 De La Thébaïde
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Hé ! Hé ! La mécanique quantique appliquée à la création littéraire... Jubilatoire, Pol-Henri !
Il est bien question de protons fous, non !... Cette phrase serait-elle une mutante ? :)
Contribution du : 19/10/2011 11:11
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