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1 Utilisateur(s) anonymes
À propos de "Sens et conscience", remerciements |
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Visiteur
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Je remercie le Comité Éditorial d'avoir bien voulu inscrire ce texte dans le catalogue d'Oniris, les correcteurs de s'être penchés dessus avec leur attention et leur bienveillance coutumières, les commentateurs enfin d'avoir donné leur avis de manière aussi fouillée et perspicace ! Moi qui aime que les commentaires m'apprennent quelque chose sur mes textes, je dois dire que j'ai été servie.
Les commentateurs, dans leur ensemble, ont trouvé que Odorat faisait pièce rapportée. Bien vu. En effet, puisque beaucoup s'intéressent à la genèse du texte : - j'ai d'abord écrit un "Trois sens en conscience" où le vaisseau patrouilleur projection organo-robotique machin, d'une part était encore moins développé que dans cette version, d'autre part portait l'odorat et non le goût ; les autres sens considérés étaient l'ouïe et la vue ; - j'ai voulu compléter ; j'ai repris et développé l'idée à la base de Toucher, le gars qui touche à distance, idée qui m'avait déjà inspiré un texticule ; - me manquait le goût, et je n'avais pas d'idée pour lui ; c'est là que je me suis rappelé la "joute de flatulences" médiévale que j'avais déjà écrite de manière tout à fait indépendante ; j'ai transformé le vaisseau olfactif en vaisseau gustatif, ce qui n'était pas difficile puisque les deux sens sont très proches, et hop voilà. MonsieurF, Lunar-K, Jano, placebo, Jedediah, je comprends donc tout à fait que vous ayez pu trouver Odorat pas à sa place dans l'histoire, soit par son écriture soit par l'histoire : cette partie a effectivement été greffée. J'avoue un faible pour cette histoire. Je la trouve marrante (ouais, je sais, caca-prout) et, pour moi, elle dénonce comme dérisoire non seulement, comme tu l'as vu Lunar-K, le sport et la compétition, mais aussi, d'une manière plus générale, ce qui fonde les décisions humaines. L'enjeu final paraît démesuré par rapport à ce qui en décide l'attribution... Encore que, cet enjeu lui-même n'est-il pas perclus de la futilité de tout ce qui touche à nos vies ? Lunar-K, je trouve fascinante ta manière de faire ressortir le thème de la divinité parcourant l'ensemble du texte (sauf le vilain petit canard Odorat). Comme d'habitude, je n'ai rien vu quand j'ai écrit le truc et à présent ça me crève les yeux. MonsieurF, vous trouvez regrettable mon insistance sur la banalité, voire la stupidité de Benoît dans Vue, et cette remarque m'a fort interpellée. C'est vrai, que je me suis dit, pourquoi en faire des tonnes ? C'est louche... Et, à la réflexion, je trouve la chose logique : l'histoire est racontée du point de vue du narrateur qui, en pointant constamment l'infériorité de Benoît par rapport à lui, cherche tout simplement à se rassurer là-dessus. Car enfin, Benoît, très littéralement, y voit mieux que son ami. C'est lui qui a conscience du monde dans l'immédiateté, sans se poser de questions, tout naturellement. Le narrateur se croit plus intelligent, mais finalement il comprend les choses d'une manière tout intellectuelle, et côté intelligence sociale il est tout simplement nul. Benoît, lui, est heureux non parce qu'il est "simple", mais parce que, en dernière analyse (je pense), comprend mieux le monde. Plus généralement, c'est dans Vue, me semble-t-il, qu'est le plus nettement posée l'équivalence conscience = malheur, celle qu'évoque le vaisseau au début. Car c'est quand le narrateur prend conscience de la fin prochaine de la Terre qu'il n'en dort plus. Sinon, l'évocation de la boîte de Pétri vous a fait penser à des cellules. Ce n'était pas mon idée de base, mais je comprends l'association, et pourquoi pas ? Jano, la suspension d'incrédulité n'a pas marché à plein pour vous, vous présentez plusieurs objections. Citation : Comment des entités informatiques basées sur des programmes identiques peuvent-elles avoir une appréciation différente d'un phénomène ? Comment, ça je n'en sais foutrement rien ; dans une histoire où on crée tout un univers dans l'équivalent d'une boîte de Pétri, cela ne me gêne pas de supposer que des programmes similaires mais au "câblage" en quelque sorte différent puissent, à partir des mêmes perceptions, choisir de stimuler telle ou telle zone "équivalent cortical" créée à partir des schémas cérébraux du Concepteur... Citation : Une vision romantique de l'espace, vide et glacial, qui ne peut transporter de molécules aromatiques en l'absence d'oxygène. J'en suis d'accord, mais des choses circulent tout de même dans l'espace : particules, ondes cosmiques... Ce sont ces éléments qui stimulent les "organes" du vaisseau, lequel les perçoit en stimuli gustatifs parce qu'il est conçu ainsi. Citation : "de la merde longuement mixée, injectée d’ozone !" Pas faux (alvinabec, vous rejoignez Jano là-dessus), mais en l'occurrence ce n'est pas complètement gratuit, je crois. La conscience, c'est de la matière qui se prend pour autre chose, coincée entre la bête (la merde) et l'ange (l'ozone, élément qu'on trouve surtout au plus haut de l'atmosphère, dans les cieux). Citation : Ce garçon téléporte juste des sensations, pas ses membres réels. Ce ne sont pas ses mains qui palpent mais l'impression de ses mains. Dans ces conditions, comment a t-il pu inséminer Edwige puisqu'il n'y a pas eu propagation concrète de semence ? Jedediah, vous manifestez le même étonnement. Mais notez que rien ne dit qu'Arthur ne téléporte que des sensations. Au début de l'histoire, Arthur petit garçon, après avoir touché la jambe de sa mère depuis son bain, croit apercevoir une goutte d'eau couler sur cette peau qu'il vient d'atteindre, eau venant de son doigt mouillé. Et puis, si ses victimes ressentent son contact, c'est bien que quelque chose de matériel les touche... Si je voulais raconter un peu plus n'importe quoi, je dirais qu'Arthur déplace sans support la fonction d'onde générale correspondant à ses mains pour la reconstituer à l'identique à distance. Sinon, je ferai remarquer que dans Toucher la prise de conscience par Arthur de son don le rend malheureux, lui gâche finalement la vie ; on retrouve la problématique générale. Jedediah, vous vous demandez si le vaisseau gustatif voyage dans différentes époques, la réponse est oui. On peut même se demander si le fameux univers-boîte-de-Pétri est le nôtre, parce que les concours de pets n'ont jamais constitué, dans le nôtre, des joutes de flatulences. Je ne pense pas que le sursaut gamma annoncé corresponde à l'ordre de destruction reçu par le vaisseau, parce que cet ordre entraîne l'éradication de tout l'univers, pas seulement de l'humanité et d'une bonne partie de la vie sur Terre ; ni que le Concepteur puisse être assimilé au Dieu de la Bible. Jedediah, matcauth, alvinabec, vous pointez du doigt le manque de solidité du "fil rouge" liant les différentes histoires, le manque de cohésion de l'ensemble, et je ne puis que vous donner raison ; la genèse du texte me paraît parlante de ce point de vue. Et sinon : t'as vu, caillouq, j'ai point parlé mécanique quantique ce coup-là ! Tous mes remerciements encore aux commentateurs. Vous m'avez appris des choses sur mon texte, et ça me passionne.
Contribution du : 19/03/2012 07:38
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Re : À propos de "Sens et conscience", remerciements |
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Visiteur
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Merci Socque pour ces longues explications, c'est très plaisant à lire.
Pour Odorat ce qui me gêne ce n'est pas tant l'aspect Caca-Prout qui est finalement drôle, mais le contexte de production: votre texte dans sa globalité se veut non pas sérieux, mais du moins avec une conscience et une culture scientifique importante, du moins pour moi. Et arrive ce texte beaucoup plus surréaliste et beaucoup moins "rigoureux". J'ai bien compris qu'il dénonce et je l'avais pris dans ce sens, mais il ne colle pas avec le reste, du moins je trouve. Vos sportifs se seraient dopés aux prouts avec une belle explication scientifique là j'aurai été client. Cependant Odorat est sympa, mais en dehors de ce contexte. ". Car enfin, Benoît, très littéralement, y voit mieux que son ami. " Oui justement c'est explicite, du moins pour moi, donc je reste convaincu de l'inutilité d'exagérer le "rabaissement" dont l'accable son ami. J'ai bien entendu vos arguments et je comprends bien ce que vous vouliez faire, et à vrai dire je le conçois, comme une émanation du côté "outré" de votre texte.
Contribution du : 19/03/2012 08:52
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Re : À propos de "Sens et conscience", remerciements |
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Organiris
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Merci pour ces explications intéressantes. Finalement, j'avais tout bien lu, sauf le titre! comme quoi, un titre, ça apporte bien plus que ce qu'on pourrait imaginer. Si j'avais commencé ma lecture en me disant, bon alors là vieux, les sens ne sont pas juste des organes ici.
ça m'aurait aidé. je ne peux toutefois pas m'empêcher de songer qu'un lien "direct" entre les quatre sens aurait été bien aussi : c'est fou comme je suis conventionnel.
Contribution du : 19/03/2012 20:21
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Re : À propos de "Sens et conscience", remerciements |
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Visiteur
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Oui, je ne l'ai pas souligné dans mon commentaire mais je regrette aussi l'absence d'un fil conducteur bien visible. C'est ce qui manque pour donner corps à cette mosaïque.
Contribution du : 19/03/2012 21:43
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