Je remercie les commentateurs de ma "Complainte du veuf", qui m'ont comblé : ils disent que "ce n'est pas mal fait", que "la prosodie est bien maîtrisée", etc : je n'en attendais pas plus, car moi ce que j'aime, ce que j'aime lire et ce que j'aime écrire (dans la mesure de mes possibilités bien sûr), c'est de la belle et bonne poésie bien classique ; ces goûts dépassent largement le domaine de la poésie pour s'étendre à tous les arts : les autres genres littéraires, la musique (vive Lulli, vive Rameau), la peinture, la sculpture, l'architecture ; je regrette qu'il n'y ait pas un cinéma du XVIIe siècle. Et je revendique en tant que classique le fait même de n'être pas très inventif : c'est la marque même du classicisme, d'être héritier plutôt que pionnier. Je me souviens d'avoir, dans mes jeunes ans, traduit non sans mal un texte de Virgile qui ne disait pas autre chose. Et La Fontaine lui-même n'écrit-il pas : "Je chante les héros dont Esope est le père" ? Alors oui, je puise mon inspiration dans des thèmes éculés.
Quant à faire à un poème le reproche d'être trop classique : il m'arrive d'aller explorer un peu les autres sections, et je n'ai jamais vu en section "moderne" qu'on reproche à un texte d'être trop moderne, ou en section "contemporain" qu'on reproche à un texte d'être trop contemporain : on voit bien que cela n'aurait guère de sens.
Ensuite, le jour où j'ai présenté un texte chantant les mérites de ma Citroën (texte plusieurs fois primé, ce qui m'a donné la faiblesse de croire qu'il était susceptible de plaire), j'ai essuyé quelques réactions indignées par mon outrecuidance de proposer un tel sujet en classique, et qui m'ont guéri pour longtemps de mes velléités d'innovation.
Pour finir dans la veine de l'humour de Socque, je dois lui dire qu'il était dommage de s'arrêter en si bon chemin après Aznavour et Tino Rossi : car il y a aussi Chantal Goya qui chante : "Voulez-vous danser grand-mère / Voulez- vous danser grand-père / Sur un air qui vous rappelle / Combien la vie était belle ... Mais il est vrai que cette suite de rimes féminines ne fait pas assez classique.
Cordialement à tous,
Michel

Le sujet était dans le forum "Salon des auteurs", qui n'est visible que pour les personnes ayant un texte publié sur Oniris, je l'ai mis dans "Discussions sur les récits" pour que tous les lecteurs du poème puissent le voir.