Pour Absolue : oui, ce poème a la forme d'un champignon (atomique) et c'est quelque chose de voulu.

(suite du message modérée ainsi que les commentaires concernés)

Parfois, on s'en fout d'être manichéen. Surtout dans un poème, n'est-ce pas l'expression d'un sentiment, d'un ressenti sur quelque chose ? Alors oui, le sujet peut être polémique, on peut penser que c'était nécessaire pour arrêter la guerre. Ce n'est pas mon avis et je voulais simplement le dire. (Vous voulez un poème sur Pearl Harbor pour réequilibrer la balance ? Ah ben non, il y a déjà un film très manichéen dessus, mais dans l'autre sens.)

Pour le "quelle connerie la guerre", je faisais bien sûr référence au poème de Prévert "Barbara".

Mais Oniris n'est peut-être pas le genre de site pour dire des choses "engagées", je vous l'accorde. ( même si là c'est plutôt une position "flower power" qui ne peut pas faire de mal...)

A vrai dire, ce poème a été comme une pulsion, habitant Brest, non loin d'une base de sous-marins nucléaires, je me suis mis à penser à tout ce pouvoir de destruction à deux pas de chez moi, et ça m'a rendu malade... Voilà pour la petite histoire.

Dans un tout autre genre, mon nouveau poème "Fugue de lune" peut être lu sans crainte de trouver une quelconque opinion sur quoi que ce soit, étant donné son hermétisme, même pour moi...

Ne te méprends pas Gollum, j'ai adoré ton poème en l'état, et le rendre plus nuancé lui aurait indubitablement ôté une partie de sa beauté et de sa force.

Une des forces de l'écriture, c'est justement son engagement.

Je n'ai pas non plus voulu sous entendre que la fin de la guerre justifiait Hiroshima.

C'est juste qu'à un moment donné, des hommes se sont trouvés devant le dilemme suivant : mener une guerre de plusieurs mois (années ?) contre un peuple que le sens de l'honneur aurait rendu totalement impitoyable et irréductible, à mener "à l'ancienne" > A savoir des centaines de milliers de morts (y a qu'à voir ce qu'on fait les bombardements "old school" sur Berlin), militaires (dans les deux camps) et civils (Japonais), sans compter les milliers de destructions en tous genres (architecturales, culturelles, historiques...)
ET l'alternative d'un truc nouveau, pas très moral, mais qui statistiquement ferait vachement moins de morts des deux côtés et risquait de régler le conflit en deux jours.

Statistiquement, c'est vrai.

Je ne défends pas la chose, je la trouve tout comme toi innacceptable, mais je pense qu'il est plus facile de s'en indigner après (surtout avec toutes les dérives qu'il y a eu ensuite), que de l'envisager sur le coup.

Bon, je ne tiens pas à lancer le débat, ce n'était pas le propos de mon commentaire, je voulais juste dire que ton poème ne traduisait pas du tout cette idée.

Mais je n'ai jamais dit qu'il aurait dû le faire, c'est au lecteur de se faire ce genre de réflexions, s'il en éprouve le besoin, la curiosité ou quoique ce soit d'autre. Ou à la rigueur un sujet à aborder sur le forum...

Ninj'

La statue de Sadako reçoit chaque année des milliers de guirlandes de grues en papier, c'est magnifique. Il suffit de rassembler milles grues et de les envoyer... Je l'ai fais une fois avec une survivante d'Hiroshima, qui ne parlant pas un mot de français montrait à tous comment faire des grues...

Voici comment faire: http://www.sadako.org/foldingcranes.htm

C'eût été plus couillu de faire un poème sur les vertus pacificatrices de la bombe atomique... un truc du genre :

Little boy tel un ange est descendu
Sur un Japon trop arrogant
Oh, pacificateur d'argent
Merci pour le service-rendu

( si ça c'est pas de la pure provoc...)

Bon j'arrête ici mes conneries, il ne sert à rien de polémiquer, n'empêche que... Il ne sert à rien de polémiquer, point final !

Je suis quelqu'un de très calme, je ne sais pas pourquoi, mais mon écriture devient de plus en plus excessive, baroque. Je vais préparer un truc bien militant sur l'euthanasie... ah ah ah, je suis un vrai rebelle !

Tout ceci est bien entendu à prendre au quatrième degré.

Quitte à relancer le débat et à me faire incendier tant pis, j'y vais de mon post vu que j'ai commenté ce poème. Je ne crois pas que quelqu'un t'ait reproché ton engagement. Pas moi en tout cas, étant moi même très engagé, cela serait très mal venu. Mais seulement voilà, pour moi l'engagement n'a rien à faire dans la poésie... C'est mon point de vue et il vaut ce qu'il vaut mais pour cela il y a le pamphlet, on n'a pas trouvé mieu encore. La poésie engagée me dérenge, elle a toujours un côté terriblement moralisateur que je ne supporte pas.

Vu qu'on est dans les exemples. Si je lie "Si c'est un homme", la poésie ouvrant le livre éponyme de Lévi, au delà de la splendeur de ce texte, cela me met plus que mal-à-l'aise, et dans le mauvais sens du terme. J'ai l'impression d'être complice. La poésie est quelque chose de beaucoup trop personnel pour en faire un brûlot politique. Je trouve que c'est gâcher sa forme et son histoire.

La poésie doit avoir quelque chose d'universel, or qu'est-ce qui divise plus que ce genre de sujets? Cela n'a rien de personnel ce que je suis en train de te dire. Je répète, ce qui m'a vraiment plus c'est ce besoin d'urgence que l'on ressent à la lecture de ton poème.

Le but n'était pas de te dire : "surtout écrit des choses bien comme il faut, que tout le monde aimera et avec quoi tout le monde sera d'accords". Bien sûr que non, mais il ne faut pas perdre de vue que l'écriture (en général) et surtout la poésie doit creuser l'appétit et pas donner l'envie de mordre.

Une fois de plus, ceci est une conception de la poésie et un avis purement personnel, et cela n'engage que moi...