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Sur mon poème "Triste"
Maître Onirien
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Ce poème n'est pas récent ; je l'ai écrit en 1992, alors que j'étais en poste à Calais depuis sept ans, moi montpelliérain d'origine (et je n'étais pas le seul) et alors que j'avais lu, quelques mois auparavant, les "Tristes" d'Ovide, ce poète du Ier siècle, coqueluche du Tout-Rome, exilé par Auguste au Pont-Euxin pour des raisons obscures (complot, rivalité amoureuse ...) Une fort belle oeuvre, qui cependant n'émut pas l'empereur : Ovide mourut en exil ; quant à moi j'ai retrouvé la terre paternelle dès 1993.
Mais dans ce Pas-de-Calais contre lequel j'ai exercé ma mauvaise humeur, je retourne à présent chaque année pour y retrouver les amis chtis que j'y ai laissés. Et en été, quand la canicule brûle mes rivages, je suis bien aise d'être accueilli sur des rivages frais.
Avec ce film au succès populaire, "Bienvenue chez les Chtis", au delà de quelques caricatures et de quelques effets qui sentent le navet, j'ai ressenti de vraies émotions. Il est vrai, comme le chantait dans mon enfance Enrico Macias, que "Les gens du nord ont dans le coeur/ Le soleil qu'ils n'ont pas dehors."

Je remercie les commentateurs qui se sont montrés plutôt généreux.
On me fait plaisir quand on loue la forme de mes poèmes ; pour le reste, je ne sais que trop que j'ai tendance à aller puiser dans mon bric-à-brac d'images convenues et de rhétorique ; mais dites-le moi quand même, ça m'incite à l'effort.
Je reviens sur trois remarques de l'ami merseger : le vers 14 qui présente un déterminant à la sixième syllabe : c'est qu'il s'agit d'un alexandrin ternaire, rythmé 4/4/4, comme le fameux vers que Corneille fait dire à la pauvre Camille, si ma mémoire est bonne : "Toujours pleurer, toujours souffrir, toujours mourir !"
La rupture de construction : "Ce bonheur d'autrefois ... son souvenir ne quitte pas mon coeur" : j'y ai vu une manière d'insistance sur l'idée du bonheur perdu.
Quant à la forme "...pour me mieux retenir" je partage l'avis de merseger selon lequel il vaut mieux privilégier a priori la construction courante, je me souviens de m'être interrogé, et d'avoir pensé que l'inversion du pronom donnait ici un meilleur effet de rythme.
Je vous livre ici, pour rire, trois autres poèmes que j'écrivis dans cet "exil" ; il y beaucoup de parti-pris, et j'implore les Chtis de ne pas en prendre ombrage : je ne le pensais pas vraiment, c'était surtout une manière de râler un peu (avec des incohérences : il n'y a pas de brume quand il a du vent), en y mettant bien sûr ce que chacun attendait de moi. Et ce qui prouve que je ne les prenais pas vraiment au sérieux, c'est que je m'y permets des rimes non classiques.

[Modération. Merci d'éviter la publication "sauvage".]

Contribution du : 18/08/2012 11:36

Edité par Pascal31 le 19/8/2012 12:06:24
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Re : Sur mon poème "Triste"
Visiteur 
Dites donc, venez donc goûter dans mon Nord les trente-cinq degrés qui y assècheraient votre plume !
Bon, je rigole, mais pour les trente-cinq degrés, c'est vrai.

J'aime beaucoup le troisième poème.
J'aime moins le deuxième, mais il me rappelle votre précédent texte, ayant paru en juillet je crois. Je me rappelle qu'il m'avait inspiré l'envie d'écrire un texte, paradoxal car ayant pour buts à la fois de le combattre et de lui donner une crédibilité, voire même lui reconnaître une nécessité. Vous me rappelez ici au bon souvenir de cette idée pas encore mise en mots.
Le premier ne me touche pas, à part ce joli "Ce midi, jumeau de minuit", emprunt d'une charmante mauvaise foi. Décidément, chez vous, tout ramène à la foi, la bonne comme la mauvaise.

Contribution du : 18/08/2012 12:26
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Re : Sur mon poème "Triste"
Maître Onirien
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De Al Andalus
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Citation :

Miguel a écrit :
Ceux passés à Calais n'ont pas été vécus.



De là le nom de la région, "pas de Calais", non ?

J'aime bien ce 3ème texte...

Contribution du : 18/08/2012 13:48
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Re : Sur mon poème "Triste"
Visiteur 
Miguel,

J'avais oublié...
Il va sans dire que tout ceci m'a rappelé ce morceau d'anthologie, que bien entendu tout le monde connait, mais pourquoi ne pas s'en remettre une tranche ?

Messieurs, votre accueil me bouleverse, mais ne saurait égarer mon jugement. J'ai tout de même pas mal voyagé, ce qui me permet de vous dire, en connaissance de cause, que votre patelin est tarte comme il est pas permis et qu'il y fait un temps de merde.

Danserez-vous sur les tables pour nous mimer votre soleil languedocien ?
Non, bien sûr, vous le ferez briller en vers.
A moins que ça ne soit déjà fait ?

Je lève mon verre à Tigreville, la Californie normande !

Contribution du : 18/08/2012 14:34
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Re : Sur mon poème "Triste"
Maître Onirien
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Merci stony pour cette scène impayable et qui rappelle aussi la chanson de notre Georges, "Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part".
Pour le second poème, il est tellement au second degré qu'un athée, un "bolchevique" ou un "franc-maçon", aurait pu l'écrire ; plus d'un en a ri. Et quant à la mauvaise foi dont vous m'accusez, elle est tellement vraie que j'avais inventé, pour agacer mes chtis, cet adage : "Pluie à Montpellier vaut mieux que soleil à Calais." "Mais,ajoutais-je, on ignore l'un comme l'autre." Je me demande parfois comment ils continuaient à m'inviter.
Cependant, il y a quelques semaines, passant devant le collège où j'avais enseigné (collège Jean-Jaurès), je n'ai pas hésité à faire arrêter la voiture pour aller toucher la poignée de la grille d'entrée. Nostalgie, quand tu nous tiens ! Et puis, j'étais alors trentenaire, et ce n'était pas si mal.
Et si l'on me disait que pour retrouver cette jeunesse, il me faut retourner y vivre, on aurait beau m'opposer les rigueurs de juillet, ce Tartare, l'hiver de douze mois, etc, etc, "J'y voudrais courir tout de même !"

Contribution du : 18/08/2012 15:46
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Re : Sur mon poème "Triste"
Visiteur 
Que de paradoxes, en effet. On pourrait dire, tout à tour, que :
- l'herbe parait toujours plus verte ailleurs
- la pluie parait toujours plus chaude chez soi
Et de constater (si j'ai bien compris, ce Collège Jean-Jaurès est situé à Calais) que la pluie d'alors était la jeunesse qu'on ignorait et qu'on ne peut plus toucher que par la poignée d'une porte de collège. Malgré tout, un homme de vingt ans n'a jamais connu ses soixante, alors qu'un soixantenaire (ou davantage, peu importe) a toujours ses vingt ans en lui, et les mots pour les faire revivre.
L'ici, l'ailleurs, l'hier et l'aujourd'hui : ces thèmes sont éternels. Je gage que, dans un millénaire, on en fera encore de beaux poèmes comme le vôtre.
S'agissant du second texte présenté sur ce fil, je vous propose de nous en entretenir en privé.

Contribution du : 18/08/2012 16:10
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Re : Sur mon poème "Triste"
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Bonjour Miguel,

Même "pour rire" comme vous le dites, la mise en ligne de poésies, en dehors du circuit de publication ou de jeux dont les règles sont préalablement fixées, est impossible.

Merci de votre compréhension.

Contribution du : 19/08/2012 11:41
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Re : Sur mon poème "Triste"
Maître Onirien
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Bonjour,
je suis désolé, je ne connaissais pas ce point du règlement, sans doute m'a-t-il échappé dans ma lecture de la charte. J'ai publié ces poèmes parce que j'en avais lu d'autres dans l'espace réservé aux commentaires, notamment un sonnet évoquant le Cid. Mais sans doute ces "publications sauvages" ont-elles été modérées le lendemain et leurs auteurs informés de ce point.
Je comprends en effet qu'il serait trop facile d'imposer par ce biais des poèmes refusés, par exemple, et que tout le fonctionnement d'Oniris en serait faussé.
Cordialement,
Michel

Contribution du : 19/08/2012 12:52
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