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1 Utilisateur(s) anonymes
Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Merci à tous les lecteurs de cette facétie.
Mes textes ont peu souvent l’occasion d’être acceptés ici (soit pour insuffisance, soit pour outrage à la pudeur) et donc pour moi c’est devenu une surprise. Je fais donc une brève apparition grâce au vieil alexandrin consensuel et rassurant. J’ai dû fouiller dans mon passé pour retrouver au fond d’une boîte quelques poèmes au format 12 pieds. Après en avoir déclamé des tonnes dans ma vie, ce n’est plus vraiment la forme que j’ai envie de travailler aujourd’hui, mais c’est à peu près la seule avec laquelle je me dis que j’ai une chance de passer les contrôles de ce site. Déjà que j’ai essayé de faire un peu d’humour, je ne voulais pas non plus cumuler les handicaps et prendre tous les risques le même jour. Je ne figurerai jamais en « classique » (faut pas pousser mon sacrifice) pour une raison déjà rédhibitoire, qui est l’absence systématique de ponctuation dans mes poèmes. Même si au fond de moi je vénère la poésie classique, mon éducation n’a pas vraiment été celle-là, comme pourrait le penser Merseger en forme de compliment : mes parents n’avaient pas les moyens de me payer des alexandrins. Mais rien ne peut empêcher un gamin dégourdi de lire Villon, Ronsard, et toute la bande qui a suivi, ou de jouer Corneille et Racine sur des scènes clandestines. Stellamaris, vous dites : — « Peut-être ne suis-je pas ce matin dans l'état d'esprit requis pour apprécier ce poème ? », et plus loin : « Des vers agréables à lire... mais qui m'ont laissé froid ». Attention Stellamaris, vous nous couvez quelque chose ! J’espère qu’il ne s’agit que d’une banale « poétite », probablement due à une surconsommation, une surcharge pondérale de poésie, laquelle peut provoquer une « émotionite », affection momentanée et sélective, qui débarrasse le cœur de son vernis émotionnel dès que l’auteur plaisante un peu. Une chose qu’on ne peut pas vous contester, c’est votre lucidité. Vous n’étiez pas dans votre état normal, c’est sûr. Aviez-vous passé une bonne nuit ? Aviez-vous, comme il est indispensable de le faire avant de lire mes poèmes, couru un footing de dix kilomètres, à l’aube, baigné par des embruns maritimes ? Aviez-vous pris juste après, un bon petit déjeuner roboratif, genre deux œufs au plat, saucisses, bacon, viennoiseries, confitures ? Si vous avez lu mon poème au lit, avec une fièvre de cheval et une biscotte dans le ventre, ne cherchez pas ! Je vous souhaite quand même un prompt rétablissement. Et pour reprendre votre signature : « Avec toute mon amitié ». Miguel, vous dites : — « Un petit ton espiègle à l'égard de la religion qui ne saurait choquer un esprit aux idées larges ». Je sais que vous en faites partie, et donc je ne m’attendais pas à une note inférieure de votre part. — « Il n'y a pas de quoi fouetter un chat». Bien sûr, vous ne pouviez pas savoir qu’on m’appelle « Le Chat ». Je suis déjà suffisamment mortifié par mon poème, alors merci à vous de m’avoir épargné le cilice. — Vous avez raison concernant le titre : « Stances pour une femme infidèle » plutôt que « à une femme infidèle ». D’autant qu’elle les a reçues, et qu’elle n’a même pas daigné répondre, probablement trop occupée. Bien fait pour elle, elle aura tout perdu. Labrisse, vous dites : — « Pour apporter une critique de sensation, je vous trouve, moi, plus moralisateur et plus « pontife » que ce que vous dites… ». Mon personnage est bien « moralisateur et pontife » mais je ne vois pas vraiment de contradiction avec ce que j’en dis. L’ironie du sort veut qu’il se retrouve penaud lorsqu’il est privé totalement de « frotti-frotta ». Petit cachottier ! Concernant l’absence de ponctuation, et si mon avis vous intéresse, vous trouverez ma modeste contribution à un forum qui traitait ce sujet : http://www.oniris.be/forum/la-ponctuation-compte-pour-du-beurre-t15288s10.html#forumpost201988 Merci à Pimpette, Leni, Brabant, qui ont souvent un sourire aux lèvres, et qui ont accepté de le partager avec moi. Merci à BriseMarine que j’ai eu l’occasion de découvrir grâce à ses textes sur « La Liberté retrouvée », et qui a bien voulu se joindre à ce petit instant « d’humour et de légèreté ». Merci encore à tous. Je vous dis « A bientôt », disons dans deux ou trois mois. Ludi
Contribution du : 03/11/2012 11:24
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Doug-pluenn, Je ne me revendique de personne, mais m’inviter à côté de Brassens, même sur un tabouret de nain, ne me déplait pas. Il y a parrain moins fréquentable. Merci à vous. Fortesque, Rien ne vous a échappé : « J'ose espérer que l'ami dont on nous parle au milieu du poème privilégie les sciences naturelles aux Ave Maria ». Je pense même que notre brave curé est bien le rayon de soleil. Jano, Votre bref commentaire me donne l’occasion de solder cette affaire de ponctuation (je vous précise que toutes mes remarques ne vous sont pas adressées à titre personnel, mais répondent à des questions plus générales). Je comprends votre sentiment, je sais que certains lecteurs sont gênés par l’absence de ponctuation. Mais plutôt que de dire ON, vous devriez dire VOUS. VOUS pensez « qu’une poésie aussi longue a besoin de temps de pauses, d'une respiration réfléchie qui porte le sujet ». VOUS n’avez pas su « reprendre VOTRE souffle à la lecture », VOUS n’avez pas su « comment s'articulent exactement les vers ni où se situe le choix des intonations ». Je pense malgré tout que la majorité n’en pas souffert, puisque vous n’êtes que 2 sur 11 à faire cette remarque. Vous aimez la ponctuation, je ne l’aime pas. Vous la jugez indispensable, je la juge inutile. Vous êtes le lecteur, je suis l’auteur. Sincèrement, je ne pense pas avoir jamais écrit un poème plus prosodiquement simple : — On comprend sans explication qu’il y a un point à la fin de chaque strophe. — Les deux enjambements sont tellement évidents et scolaires, que je ne vous ferai pas l’affront d’imaginer que vous avez buté dessus (« t’en fais pas envoie-la / Au presbytère » …« tout droit s’en est allée / Au pied du lit »). — Tous les autres vers sont autonomes et sont grammaticalement du niveau CP. (et donc je pense qu’en réalité vous ne croyez pas à ce que vous dites : « on ne sait pas comment s'articulent exactement les vers »). J’ai devant les yeux « l’Anthologie de la poésie française du XXe siècle » Tome 2 chez Poésie/Gallimard, qui va des années 40 à nos jours. Et bien je peux vous dire qu’il y a moins de ponctuation dans ces 700 pages que dans un seul des poèmes de Baudelaire. Pour vous torturer je vais vous citer au hasard les premiers vers d’un poème de Bernard Delvaille qui fait 3 pages : « J’ai laissé tant d’amour dans les villes d’Europe que je ne sais plus bien si j’ai aimé un jour un visage un regard un sourire une épaule ou vos rues villes vos rues à l’heure froide où je suis seul » Je suppose que vous suffoquez. Aragon a écrit toute sa poésie sans aucun signe de ponctuation, a composé des poèmes de plus de dix pages, tout en alexandrins, avec des enjambements, des rejets, des contre-rejets, enfin tout ce qu’il faut pour perdre un lecteur comme vous. Heureusement pour lui, il en a eu beaucoup d’autres, qui ont marché dans ses pas et ont créé la poésie contemporaine. — Vous dites : « Se passer de toute ponctuation c'est prendre un risque ». Je ne prends jamais de risque quand le client ne sort pas un sou de sa poche. Je suis sur Oniris, pas dans la salle d’attente de Gallimard. Et c’est justement cette gratuité qui m’autorise une liberté sans risque. Risque de quoi ? Qu’un lecteur comme vous réclame de la ponctuation ? Qu’il se soit ennuyé ? Qu’il ne lise pas le suivant ? Et alors ? Votre avis est respectable, comme tous les autres, mais il ne met pas en danger mon bénévolat, pas plus que les bonnes appréciations n’enrichissent mon compte en banque. L’idéal pour moi, auteur libre, égoïste et ludique, c’est de diviser, d’avoir un curseur élastique, d’être noté de TB+ à TF-. Ça me permet de mieux comprendre le monde dans lequel je vis.
Contribution du : 04/11/2012 17:40
Edité par Pascal31 le 4/11/2012 19:15:12
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Pardon à Arno s'il existe.
C'est à Jano que s'adressait mon commentaire (si quelqu'un a les outils, merci de rectifier) [C'est corrigé. P31]
Contribution du : 04/11/2012 18:13
Edité par Pascal31 le 4/11/2012 19:15:50
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Quelle mouche vous pique Ludi ? Votre ton quelque peu agressif ne me donne aucunement envie de débattre avec vous.
Étonnante tout de même cette excitation suite à des remarques banales de forme. D'autant plus que le lecteur suivant, il me semble, partage aussi mon opinion. Allez-vous lui rentrer dedans aussi ?
Contribution du : 04/11/2012 19:09
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Bonsoir Ludi. Je me permets d'intervenir suite à votre réponse à Jano. Vous prenez pour exemple de "non ponctuation" Aragon et vous avez raison. Toutefois Aragon, s'il faisait fi des rimes et autres carcans du classique, a toujours respecté la métrique que ça soit en alexandrins (Les yeux d'Elsa, Il n'y a pas d'amour heureux, etc.) ou en heptasyllabiques comme dans La rose et le réséda. Le respect de la métrique, même sans ponctuation, facilite grandement la lecture. Ne voyez en mes propos aucun prosélytisme. Vous avez votre style, je le respecte mais je pense que votre poésie y gagnerait en appliquant, faute de ponctuation, tout au moins un mètre plus régulier.
Et que vive la poésie contemporaine... avec ou sans ponctuation ! Cordialement, Alexandre
Contribution du : 04/11/2012 19:21
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Alexandre,
Tout d’abord merci d’avoir laissé un commentaire sur mon texte, et de poursuivre en forum, avec des précisions toujours utiles et bien argumentées. Vous avez tout à fait raison, Aragon , contrairement à moi, a toujours respecté la métrique. Dans mon poème qui comporte 48 vers, seuls 3 vers comportent 13 syllabes au lieu de 12, du point de vue « métrique », à cause de la non élision du e muet à l’hémistiche : *Dérisoire gageure monarque en mal de trône *Ne rien faire est parjure j’ai fessé la pécore *Et fait parfois office de garde-bénitier J’ai placé mon poème en catégorie « Poésie contemporaine » pour être tranquille, et j’ai ajouté un incipit, insistant sur mon choix de l’absence de ponctuation, pour justement éviter les éternels commentaires à ce sujet. J’ai fait ce choix d’écrire tous mes poèmes sans ponctuation et c’est un peu dommage d’avoir à chaque fois à se justifier, surtout quand l’absence de ponctuation est aujourd’hui plus fréquente que l’inverse. D'ailleurs, dans mes commentaires de poèmes, je demande souvent à l'auteur à quoi servent les quelques signes de ponctuation qu'il a laissés dans son poème (hors "classique " bien sûr). Et bien à ce jour, je n'ai jamais obtenu aucune réponse, comme si cette question les gênait aux entournures. D'autre part, la plupart du temps, cette ponctuation comporte des erreurs du point de vue des règles typographiques, notamment les virgules, utilisées à tort et à travers. Dans l’incipit, je précise aussi que dans ce poème, quelques alexandrins (3) demanderaient probablement un effort minime au récitant, pour transmettre une métrique parfaitement rigoureuse : — « Dérisoire gageur’ » est correct phonétiquement, alors que la version classique « gageurE » ne l’est pas. Idem pour « parjur’ » et « offic’ » J’aurais d’ailleurs pu les écrire comme ça dans mon poème, mais je n’aime pas ce genre d’ellipse à l’écriture. Et puis, parler normalement dans un registre contemporain (sur 3 vers) ne devrait pas être si difficile que ça, ni se remarquer tant que ça. Je ne conteste pas la règle métrique dont je me sers dans les 45 autres vers, et vous avez raison, Alexandre, de me la rappeler. Je suis moi-même draconien sur la prosodie lorsque je commente un texte classique. Je dis juste que dans une approche contemporaine en 2012, pour un texte humoristique qui ressemble un peu à un texte de chansonnier, cette critique me paraît exagérée. J’ai l’habitude d’interpeller mes commentateurs (dans le cas présent je ne parle pas de vous, Alexandre). Le lecteur a le droit de commenter, l’auteur a le droit de commenter le commentateur. Et le commentateur a le droit de faire la gueule. Et rien ne m’empêchera jamais de fonctionner autrement. En tout cas merci pour vos conseils. Ils vont toujours dans le bon sens. Cordialement Ludi
Contribution du : 04/11/2012 22:47
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Mon cher Ludi, c'est un plaisir de débattre avec vous et je le dis sans flagornerie aucune. J'ai lu avec soin votre argumentation ; elle est juste.Très peu de vers sont "hors norme" mais parfois suffisants pour briser le rythme. Pour ce qui est de la ponctuation, ne pas l'employer évite certainement bien des faux pas dont je suis moi-même bien souvent la victime. J'apprécie particulièrement Aragon et sa "méthode" ne m'a jamais posé problème, ne revenons donc pas là-dessus.
Pour vous rassurer, le commentateur que je suis n'a nullement fait la gueule en lisant ce qui précède, bien au contraire... Un p'tit effort sur la métrique,( non, non, je n'insiste pas) et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Merci et bonne soirée, Ludi. Amicalement, Alex
Contribution du : 04/11/2012 23:09
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Plaisir partagé, Alexandre.
J'aime bien discuter sur des choses concrètes. Encore merci à vous Cordialement Ludi
Contribution du : 04/11/2012 23:21
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Ludi a écrit : Citation :
Et le commentateur a le droit de faire la gueule Au vu de la longueur et de la virulence de votre réponse, c'est plutôt vous qui me faisiez la gueule comme vous dites. Ne retournez pas vos défauts sur les autres je vous prie. Je m'étonnais juste de votre réaction épidermique, disproportionnée, mais chacun à son caractère. En tout cas à l'avenir j'y réfléchirai à deux fois avant de vous commenter. Maintenant n'en parlons plus, je ne reviendrai pas sur ce sujet.
Contribution du : 05/11/2012 09:05
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Re : Stances à une femme infidèle.(à cause de vous ma femme est revenue) |
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Jano,
La longueur de ma réponse prouve au moins que je suis plus respectueux que vous de l’argumentation. D’autre part, à aucun moment je ne vous ai reproché de faire la gueule. Je trouve même ça normal. « Faire la gueule » n’est pas dans mon dictionnaire des défauts. J’ai le droit de faire la gueule, vous avez le droit de faire la gueule. Vous avez le droit de trouver un texte mauvais, j’ai le droit de trouver un commentaire nul. Vous dites : « En tout cas à l'avenir j'y réfléchirai à deux fois avant de vous commenter ». Non mais franchement je rêve, je ne sais pas comment je vais m’en consoler. La séance va aussi s’arrêter là pour moi.
Contribution du : 05/11/2012 10:12
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