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« Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
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Pour répondre aux commentaires de Marite, Pieralun, Troupi et The Dreamer, le but recherché par l’absence de ponctuation ou de passage à la ligne est dans « Ailleurs » celui de créer un sentiment de continuité ; construire une phrase, un bloc, qui « va », qui emporte dans son élan. Il s’agit donc de relier les idées sans transitions visibles ; je ne pense pas pouvoir obtenir le même effet sans cette contrainte.
Dans sa forme accomplie, j’imagine d’ailleurs un « bloc » bien plus complexe, avec de plus nombreuses ramifications ; une phrase pieuvre.
Pour Socques, Leni, Brabant, Rosebud la forme semble passer ; ils reçoivent le poème comme je l’ai ressenti.
J’ai sans doute eu tort de vouloir justifier ma démarche dans le poème lui-même « ... je préfère les raccords invisibles », comme Socques me le reproche. Ce passage parasite s’adresse en fait indirectement au lecteur. Je n’en suis pas à mon premier essai de poème sous cette forme ; les précédents n’avaient pas été retenus par Oniris, ce qui a provoqué je crois mon besoin de justification.
J’ignore si ce procédé du « bloc » est usité (Oui Brabant, le terme « bloc » n’est pas bien joli !), en tous cas il m’est venu spontanément. Je suis curieux de savoir si quelqu’un connait des textes similaires.
Merci pour vos lectures et commentaires.

Contribution du : 11/05/2013 21:53
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Re : « Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
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Le plus connu est évidemment le monologue de Molly Bloom qui conclut le "monstrueux" Ulysse de James Joyce et qui consiste en (je crois 8 phrases sans ponctuation qui s'étalent sur une vingtaine de pages (plus?).
De plus, ce monologue tourne aussi autour de l'amour de Molly pour Léopold - ce n'est d'ailleurs pas à proprement parler un monologue, plutôt une rêverie éveillée dans son lit.
Si vous n'avez pas lu Ulysse, attention! Armez-vous d'un piolet et de provisions de bouche: c'est un Himalaya qui ne se laisse pas vaincre sans entraînement. Je m'y suis personnellement repris à trois fois. Mais quelle merveille! Et le monologue, le couronnement!

Contribution du : 12/05/2013 07:19
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Re : « Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
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Oh oui Rosebud, j’ai souvenance de ce monologue dans Ulysses, un livre qui m’a marqué. J’ai lu plus récemment un roman, « Zone » de Matthias Enard, dont une centaine de pages, tout à fait remarquables, sont écrites d’un bloc. Mais ce n’est pas de la poésie ; et ces textes n’ont pas je crois le souci de « raccords invisibles » qui veulent donner l’impression d’un seul tenant.

Contribution du : 12/05/2013 21:06
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Re : « Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
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Pas pu finir "Zone". Je me suis arrêté au bout d'une cinquantaine de pages. J'ai trouvé ça illisible - et pourtant, Ulysse (je l'écrit à la française)... Mais pas tout à fait d'accord pour dire que le monologue n'est pas de la poésie. Pour moi, c'en est dans la mesure où il s'agit d'une tentative de transcription du flot des pensées ininterrompues et dont on ne peut pas prévoir où elles vont aboutir. Il me semble que cette tentative ne peut aboutir que un biais poétique. Les raccords sont comme les synapses qui s'allumeraient au fur et à mesure de la rêverie.

Contribution du : 13/05/2013 07:36
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Re : « Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
Maître des vers sereins
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Salut,

Je me suis demandé s'il n'y avait pas une "ponctuation écrite", j'ai passé en noir ce qui me semblait sortir de ma lecture. Il y a des mots qui impliquent une ponctuation comme avec les onomatopées, les conjonctions... ça découpe le texte comme les structures du dialogue qui le sous-tend. Il y a comme un vertige à prendre le recul nécessaire à saisir ce qui se dit, et la seule échappatoire est un autre "vertige", celui de le lire comme une glossolalie, "un peu absent".

"Sur un rocking-chair devant notre vie la main en visière comme un capitaine qui aurait égaré sa casquette tu apercevras par-delà les mornes parois du réel l’ailleurs où nous étions et tu me diras le voilà en éclatant de rire à en montrer un rang entier de tes dents baroques et presque rien de tes yeux écureuils et quand je le verrai à mon tour en pensant c’est bizarre cet ailleurs clignote car je n’aurai pas eu la présence d’esprit de hocher la tête à contresens du rocking-chair tu me diras tu ne comptes pas bientôt passer à la ligne mais non écoute je préfère les raccords invisibles écoute le concerto de Scriabine le surplus d’âme de ses vingt-quatre ans oh ma farceuse ma rêveuse mon loup des steppes Hermann Hesse se prélassait sur ta table de chevet l’Évangile selon saint Matthieu de Pasolini passait au Roxy et tu revenais du festival d’Avignon où tout le monde dansait nu quand j’ai suivi le dos de tes jambes brunes sous ta courte jupe bleue au sage plissage rue de l’École des lettres le matin du jour des temps où nous sommes sortis par la brèche du rêve vers cet ailleurs qui tout là-bas clignote maintenant va savoir pourquoi et duquel le réel nous a ramenés par la peau du cou mais écoute c’est de bonne guerre le réel a horreur des ailleurs et des rêveurs nul n’aime sa propre négation oh ma sphinge au profil immémorial fille de la mer soyeuse droite sur ton rocking-chair la main en visière devant notre vie un perroquet à l’épaule multicolore comme des parapluies de touristes japonais écoute la fanfare de Water Music et Händel tomber à l’eau plouf avec son épuisette en voulant repêcher de la Tamise la casquette du capitaine partons tant que tout le monde a le dos tourné"

Je n'ai pas cherché à reponctuer, je voulais montrer les repères qui articulaient la lecture, celle que j'ai eue, mais ils me semblent assez communs, logiques.

Contribution du : 13/05/2013 17:22
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Un Fleuve
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Re : « Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
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Merci David pour votre effort de regarder de plus près les rouages du « bloc » et pour votre travail de reconstruction.
Encore que franchement je ne vois pas les choses tout à fait de la même manière. Une ponctuation écrite ? Pour moi, il s’agissait de construire une phrase qui ne demande pas de claire rupture. Oui, des articulations, mais je les voulais molles, rien de plus du poids d’une virgule. Les points d’exclamation et les onomatopées ne pèsent rien en termes de souffle. Les conjonctions sont la principale difficulté : il ne faudrait pas qu’elles cassent le flot et donnent l’impression de remplacer une ponctuation. Le seul écart volontaire est dans la dernière ligne.

Contribution du : 13/05/2013 23:58
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Re : « Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
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Merci à Fugace, Ludi, Fortesque et Buldo pour leurs lectures et leurs commentaires.
Ludi dit : « Je milite pour la suppression de la ponctuation ». J’aimerais broder sur ce sujet.
Personnellement, en arrivant sur oniris, j’étais sous l’impression que la ponctuation, comme les vers rimés et en somme toute sorte de contrainte, avaient disparu de la poésie depuis un siècle. Alors, en y trouvant, non seulement des poèmes ponctués, mais encore des sonnets et des alexandrins, j’ai été bien surpris.
Dans un sens je n’ai rien contre. A chacun de trouver le mode d’expression qui lui convient. Est-ce que l’Art évolue ? Evolue dans le sens où il est meilleur aujourd’hui qu’autrefois ? Je ne sais pas. Ce n’est pas comme le saut en hauteur par exemple qui lui évolue en s’élevant, du ciseau au ventral au Fosbury flop.
Mais remarquez, l’art évoluait bien à une époque, dans le sens d’une plus grande adéquation au réel, plus d’harmonie, de symétrie. Et puis tout a explosé. Et c’est tant mieux. Car l’art doit refléter l’esprit, le sentiment de l’absurde, de l’inadéquation au réel.
Ma théorie à ce sujet est la suivante : En voulant exprimer son refus, l’esprit ne trouve devant lui que le modèle du réel, qu’il copie. Et puis, quand il arrive aux portes de la perfection, l’esprit s’aperçoit qu’il a fini par reproduire le réel, s’y insérer. Et il envoie balancer tout ça, les rimes, les pieds, les points et les virgules, pour retrouver sa folie originelle.
Maintenant, après l’ouragan, maintenant qu’il est établi que l’art n’évolue pas, si on veut reprendre les vieilles formes, pourquoi pas.

Contribution du : 15/05/2013 23:45
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Re : « Ailleurs » : tentative de “bloc” poétique.
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Je suis toujours étonné de ces débats qui vont et viennent autour de la ponctuation. Ludi milite pour la suppression de la ponctuation, comme si c'était un brevet de qualité. Ce serait aussi ridicule que de militer pour. Il me semble qu'il y a des textes qui imposent une ponctuation scrupuleuse et d'autres qui imposent son absence - le vôtre en est un bon exemple et malgré les commentaires qui la regrettent, votre texte aurait été probablement bien banal s'il avait été ponctué, paragraphé et bien propre à la consommation ordinaire.
Pendant des années, je n'ai composé que sans ponctuation, jusqu'à ce que je me suis rendu compte que ça devenait un tic et que je finissais par composer afin de pouvoir éviter de ponctuer. A ce stade, il est temps de se remettre en question.
Bref, la ponctuation est un outil, pas l'oeuvre en soi. Il ne viendrait à l'idée de personne de sabler le champagne avec un tire-bouchon.

Contribution du : 16/05/2013 07:12
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