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A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Eh bien, les avis sont partagés, c'est le moins qu'on puisse dire ! Entre ceux qui admirent le style et d'autres qui le trouvent d'un anachronisme insupportable... (Ludi, vous êtes toujours aussi percutant dans la critique, mais je sais que c'est la contrepartie de votre estime.) Je crois qu'on touche ici à une question difficile : quels critères distinguent le classicisme (auquel je tends) de l'académisme (à fuir) ? La réponse varie avec les lecteurs apparemment. Un mot aussi sur l'émotion : Socque et Alexandre y ont été très sensibles, et je les en remercie, alors qu'Alvinabec et Ludi ne l'ont pas perçue. Faut-il avoir vécu la même expérience que la narratrice pour la ressentir? Si c'est le cas, le texte est un échec, car la vertu de la littérature est justement de faire éprouver au lecteur ce qu'il n'a pas vécu. Et pour conclure : je dois avouer que cette nouvelle n'en est pas une, c'est une rhapsodie de souvenirs. Comme vous l'avez deviné, Alexandre, je n'ai rien inventé.

Contribution du : 11/09/2013 17:36
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Citation :
Faut-il avoir vécu la même expérience que la narratrice pour la ressentir?

Pour vous répondre : je ne crois pas, je n'ai jamais eu de chien. C'est plutôt une question, me semble-t-il, d'être touché ou non par le style.

Contribution du : 11/09/2013 18:27
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Bonsoir Sylvaine,

Il me semble avoir déjà dit que vous êtes dans mon Top 3 des auteurs oniriens. Je n’ai donc aucun scrupule à vous dire la vérité lorsqu’il me semble que vous faites fausse route. J’ai la chance de ne pas vous connaître et de ne pas avoir à reculer devant vos gros yeux s'ils me tuent du regard.

Je fais une différence essentielle entre classicisme et académisme.
Une définition courante de l’académisme serait : « Conforme au normes et usages reçus ». Je dirais qu’un député a prononcé un discours académique à l’assemblée (mais pas « classique »).

Le « Classique » définit plutôt une certaine école du style, qui sans remonter forcément à l’Antiquité (contentons-nous du 17e siècle et des suivants), perpétue la tradition d’une pureté de la langue et le respect de certaines règles établies. Beaucoup d’auteurs sont les deux à la fois, et finissent par tous se ressembler. Par contre, « Proust » est un auteur classique, mais certainement pas académique.
Il subsiste aujourd’hui beaucoup d’auteurs académiques, par manque de talent, mais je n’en connais pas qui se revendiquent encore du classicisme.

La littérature moderne a tout balayé depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Qui a envie aujourd’hui d’écrire comme Flaubert ou Georges Sand ? Vous ? Mais quels seraient vos lecteurs ? Car il y a une grosse différence entre lire trois pages sur Oniris et supporter tout un roman, ou même une quarantaine de pages.

Et ce que je regrette, c’est que vous vouliez tendre vers le classicisme. Quand je découvre un style superbe comme dans « Lettre à Voltaire », qui se réfère encore à un certain classicisme, mais tellement épuré, tellement débarrassé de tous les qualificatifs négatifs dont j’ai abreuvé votre dernier texte, ou celui beaucoup plus moderne, de « Absent », alors je me dis que vous faites fausse route. Choisissez la modernité, travaillez-la au corps, et jetez au feu toutes les vieilleries.
Qui aime bien châtie bien.

Très cordialement
Ludi

Contribution du : 11/09/2013 19:08
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Dites-moi, Ludi, où situeriez-vous, par exemple, Marguerite Yourcenar? Rangez-vous Les Mémoires d'Hadrien, L'Œuvre au noir, ou encore Le Labyrinthe du monde, au nombre des "vieilleries" balayées par la seconde moitié du vingtième siècle ? Chez elle, à mon avis, le classicisme n'est pas anachronique, il est ce qu'il doit être, c'est-à-dire intemporel. Cela dit, n'allez pas croire que j'aie assez d'outrecuidance pour me comparer à elle! Mais vous aurez compris que je la place très haut, ce qui ne m'empêche pas d'apprécier aussi des écrivains résolument modernes.
Cordialement,

Sylvaine


P.S. Soyez sûr que je ne vous en veux pas du tout, et que je vous sais gré de votre sincérité.

Contribution du : 11/09/2013 19:40
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Sylvaine,

C’est très étonnant que vous évoquiez Marguerite Yourcenar, immense écrivaine, car dans sa fiche Wikipédia je lis : « l'œuvre de Yourcenar se caractérise d'abord par sa langue, au style épuré et classique, et aussi par son esthétisme», c’est-à-dire très exactement les termes que j’ai employés dans mon message précédent à propose de « Lettre à Voltaire ». Et pour moi, ce classicisme épuré n’a rien à voir avec celui très chargé de Animula Vagula Blandula.

Voici la première phrase des Mémoires d’Hadrien (que vous m’avez donné envie de relire) :

« Mon cher marc,
Je suis descendu ce matin chez mon médecin Hermogène, qui vient de rentrer à la Villa après un assez long voyage en Asie. L’examen devait se faire à jeun : nous avions pris rendez-vous pour les premières heures de la matinée. Je me suis couché sur un lit après m’être dépouillé de mon manteau et de ma tunique. Je t’épargne des détails qui te seraient aussi désagréables qu’à moi-même…
»

Comparez cette introduction à certaines de vos phrases :
- « Ce matin-là, je me suis réveillée dans l’ombre de ta mort, qui avait plané sur mon sommeil. »
- « Signe de l’agonie proche, témoignage de la débâcle immobile qui décomposait ton corps. Ici s’achevaient tes années de vieillesse, au cours desquelles j’avais vu décliner ta grâce et se ternir ta beauté autrefois somptueuse… »


N’oublions pas que la narrateur est Hadrien, empereur du début de l’ère chrétienne, et que Yourcenar parvient à lui donner ce ton moderne de l’époque (1951) où n’apparaît jamais l’emphase de votre texte cité plus haut. D’un côté on est dans un échange volontairement prosaïque, une proximité palpable ; de l’autre vous jetez un regard un peu froid, pompeux et désincarné sur votre chien ; c’est ce classicisme que je n’aime pas.
J’en profite pour dire que le style de Yourcenar dans ces Mémoires d’Hadrien est absolument sublime. Mais qui écrit encore comme elle aujourd’hui ? Et surtout, y a-t-il aujourd’hui assez de lecteurs pour apprécier ce style ? J’espère, mais je ne le crois pas.

Ludi

Contribution du : 12/09/2013 00:30
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Je vois que nous sommes d'accord sur Marguerite Yourcenar. La découverte des Mémoires d'Hadrien, quand j'avais une vingtaine d'années, a été pour moi un choc esthétique majeur. C'est ce classicisme-là que je considère comme un idéal dont j'aimerais me rapprocher, même si je ne crois pas l'atteindre jamais.

Contribution du : 12/09/2013 08:51
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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je vous lis tous les deux avec un plaisir énorme!

Zénon:
"Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ?"

Contribution du : 12/09/2013 09:17
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"""Soyez réglé dans votre vie ordinaire
comme un bourgeois, afi n d’être violent et original
dans vos oeuvres. »

Gustave Flaubert
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Sylvaine,


Vous dites 
C'est ce classicisme-là que je considère comme un idéal dont j'aimerais me rapprochermême si je ne crois pas latteindre jamais.


J’ai déjà connu des objectifs moins stimulants que le votre. Mais vous n’êtes certainement pas la dernière à pouvoir l’atteindre.

La référence au classicisme me ramène toujours à Cervantès, car je ne connais pas de langue classique (du 17e siècle) plus belle que la sienne.
Incomparable, jamais égalée. Roulez tous les matins une phrase de Cervantès dans votre bouche, et le monde autour de vous sera plus grand, votre patron vous paraîtra un cuistre, et votre dulcinée la plus belle femme du monde.
La nouvelle version d'Aline Schulman est extraordinaire. Elle rend cette œuvre majeure abordable et "lisible", avec la même modernité que les contemporains de Cervantès ont découvert en leur temps.
Pour finir voici juste une phrase du récit, dans laquelle Don Quichotte est approché par une servante qu'il prend pour la fille du châtelain, dans le grenier d'une auberge miteuse que son délire confond avec un château :

- " Belle et noble dame, j'aimerais pouvoir payer de retour l'insigne faveur que vous me faites en dévoilant à mes yeux votre beauté sans égale. Mais la Fortune, qui jamais ne se lasse de persécuter les gens de bien, m'a jeté dans ce lit, moulu et brisé, de sorte qu'il me sera impossible, malgré tout le désir que j'en ai, de satisfaire le vôtre. A cette impossibilité s'en ajoute une autre plus grande encore: c'est la fidélité que j'ai promise et jurée à l'incomparable Dulcinée du Toboso, unique dame de mes plus secrètes pensées. Sans cet obstacle majeur, je ne serais pas assez sot pour laisser passer cette heureuse occasion, que dans votre immense bonté vous avez daigné m'offrir".

Ça a quand même une autre gueule que : « Oh la meuf, comme je te kiffe ! Comme t’es bonne ! »

Merci à vous pour cet échange.
Ludi

Contribution du : 12/09/2013 11:35
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Merci pour cette très belle citation.

Contribution du : 12/09/2013 14:08
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Re : A propos d'Anima vagula blandula, remerciements
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Acratopege, merci pour votre commentaire tardif et chaleureux.

Contribution du : 12/09/2013 20:17
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