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A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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Maître Onirien
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15/04/2007 13:17 De Paris
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Merci à tous d'avoir pris le temps de lire le texte et, accessoirement, de le commenter. C'est toujours un grand intérêt pour moi de décortiquer vos avis et encore une fois vous m'avez donné matière à de sérieuses réflexions.
Merci, donc, le temps passé à vos commentaires n'aura pas été perdu :) La genèse du texte, rapidement : J'ai toujours été un grand fan de zombies et autres dérivés plus modernes du genre, et il y a longtemps que l'envie me démangeait d'écrire un texte sur ces intrigantes créatures. Pour autant, les films de zombies (car pour le coup, à part World War Z de Max Brooks et son fameux "Guide de survie en territoire Zombie", je ne me souviens pas d'avoir lu d'autres bouquins du genre), me désespèrent souvent par leurs nombreuses incohérences, et surtout la bêtise sans nom des survivants. Si on met de côté les versions récentes de zombies survoltés à l'adrénaline (lancés par Danny Boyle avec 28 jours plus tard, il me semble), qui courent et sautent, et qui sont en soi de redoutables prédateurs, le zombie n'est pas une grosse menace. Lent, bête, ce sont souvent les survivants eux-mêmes qui causent leur propre perte, par le fait de leur bêtise ou de leur inconscience. Etant assez méticuleux et perfectionniste (dans le récit, tout du moins), je voulais donc mettre en place une histoire qui surferait sur les canons du genre, tout en évitant si possible les invraisemblances et les erreurs qui me font habituellement grincer des dents. Le titre, à la base, était un truc du genre "Quelle distance peut on parcourir en X heures ?" Ce qui était d'ailleurs à peu de choses près la phrase que devait initialement dire Ben à sa femme, avant de raccrocher dans leur première conversation. L'idée (et l'envie) d'écrire ce texte m'est venue lors de vacances en Provence, et j'ai donc tout naturellement envisagé d'y situer une bonne partie de l'histoire. Pour faire un peu original, je voulais éviter la trame vue et revue du groupe de survivants qui survit tant bien que mal au milieu des zombies, avant de se faire éliminer les uns après les autres. Du coup, proposer une histoire où tout était joué d'avance me semblait intéressant : comment intéresser le lecteur alors qu'on sait dès le début que notre héros n'a plus que quelques heures à vivre ? Ben s'est donc retrouvé condamné avant même d'avoir un nom. L'idée du "road movie" comme l'a décrit Margone, je ne sais plus trop d'où elle vient, mais je me soupçonne fortement d'avoir eu une résurgence de Barjavel dans Ravage. Plus consciemment, il me semblait incompatible de clouer mon héros condamné au même endroit : je n'avais pas l'envie de virer à l'introspection profonde, et il me fallait donc des péripéties. D'où le voyage. Habitant près de Paris, j'ai situé le point de départ dans ce coin là, l'arrivée en Provence, et calculé grosso merdo un temps plausible pour rendre le voyage (dans ces conditions post apocalyptiques) possible, mais ardu, à mon héros condamné. Les 18 heures sont venues comme ça. Mon titre n'étant pas assez glamour à mon goût, je l'ai un peu retravaillé et, en réfléchissant à la fin qui est venue assez vite dans les grandes lignes, est apparu le "18 heures avant l'éternité". (probablement inspiré lui-même dans la forme par "Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ") L'histoire d'amour, elle, est venue assez naturellement, quand je réfléchissais aux différentes raisons qui pourraient pousser mon personnage à se lancer dans ce périple, sachant qu'il était condamné. Voilà pour la petite histoire, je préciserai certains points par rapport aux questions. Réponse aux commentaires : @ Socque : Citation : Bon, les personnages sont un peu archétypaux à mon goût, héroïques ou ignobles Tu as tout à fait raison. Je mentirais si je disais que je n'en avais pas conscience. Même si je ne trouve pas mon Ben particulièrement héroïque, il est vrai que la nuance "gentils / méchants" est tout sauf subtile. Disons que ça ne m'a pas semblé si gênant que ça, dans la mesure où à part Ben, aucun personnage n'est présent très longtemps. Difficile de leur donner de l'épaisseur, dans ces conditions... au final, faire des personnages aussi extrêmes était peut être une solution de facilité (c'est vrai que dans les films de zombies, on a souvent des personnages plus nuancés, lâches, arrivistes, etc.) Citation : C'est la beauté de ce texte, pour moi : paradoxalement, il affirme que l'amour est plus fort, transcende l'enfer, sans pour autant que quiconque soit sauvé. J'aime beaucoup cette vision des choses. C'est assez proche de ce que je voulais évoquer, même si la notion de "non-salvation" ou même de la force de l'amour sont à prendre avec des pincettes, c'est une façon poétique de l'évoquer qui me convient :) Merci en tout cas ! @ Perle : Citation : La fin est un peu fleur bleue pour moi, mais c'est tout personnel. Ça n'est clairement pas ma spécialité, et même si Widjet ne tarit pas d'éloges sur "Papa nous écrit du ciel", ce n'est pas sur cet aspect que je suis le plus à l'aise. Moi je l'aime bien, ma fin. Mais il est probable qu'elle manque de nuances. J'essaierai de revoir le dosage pour une prochaine ;) Je plussoie tout à fait aux deux suggestions de correction que tu m'as fait, merci ! L'histoire de la lettre : Citation : Enfin, un truc plus génant: la lettre me parait bien trop littéraire pour être écrite par un type en phase finale de décomposition... là, pour moi, ce n'est pas crédible ;) Alors, dans le principe je suis d'accord avec toi. J'ai beaucoup hésité à la foutre, cette lettre. D'une parce que je ne voulais pas reproduire le schéma de "Papa nous écrit du ciel", même si dans ce cas précis il s'agissait d'une contrainte du concours, qui structurait tout le récit, et également parce que je ne voulais pas non plus virer dans l'incohérence romantique telle que tu la suggères. Néanmoins, ça n'était pas complètement incohérent de mon point de vue. Déjà, Ben n'est pas "en phase finale de décomposition". Certes, sa peau se couvre de plaques, il a des abcès pleins de pus sous la chair, et son sang s'épaissit en une bouillasse opaque et pâteuse. Mais il n'est pas en train de perdre ses doigts, sa chair est encore ferme et la plupart de ses muscles fonctionnels. J'ai également essayé d'évoquer le fait que le corps faisait tout pour préserver le cerveau au maximum. En gros (de mon point de vue) il sacrifie progressivement toutes les fonctions corporelles pour essayer de sauver la tête, et quand il n'y a plus rien à sauver, son âme (ou sa conscience, appelons-la comme on veut) disparaît. Mais concrètement, ça lui permet de garder une certaine lucidité jusqu'aux tous derniers instants. Autre point, il vient de se farcir une quinzaine d'heures de bagnole, seul. Il a eu le temps de gamberger, et étant donné qu'il a très vite eu de gros doutes sur sa capacité à parvenir au bout, il a probablement commencé à l'écrire dans sa tête pendant le voyage, la lettre, au point de savoir exactement ce qu'il allait dire au moment de la rédiger. (Espérant que s'il échouait pas trop loin du but, Anne le trouverait) Je me suis amusé à faire l'exercice (pour la photo d'illustration) : j'ai recopié la dite lettre sans mes lunettes (je suis myope comme une taupe) et avec une protège-poignets de roller pour simuler la rigidité de Ben. Ça m'a prit cinq petites minutes. Même si on passe ce délai à 15, ça rentrait globalement encore dans les clous. J'ai hésité à parler de la lettre avant (enfin de sa réflexion), mais je me suis dit que ça allait déflorer la surprise, et l'émotion qu'on pouvait y trouver (qu'elle soit bien dosée ou pas est un autre sujet). Mais je conçois aisément qu'elle fasse un peu "sortie du chapeau" cette foutue lettre, en effet. Elle ne l'était pas à mes yeux, mais c'est l'éternelle difficulté de voir la scène avec les yeux d'un autre... Merci en tout cas, Perle : toute non avertie que tu sois, tu as vu juste dans tes remarques ! @ Margone : Citation : Un peu trop linéaire dans la trame.(...) Ca a le mérite d’être clair au moins. Et dans le genre où il ne se passe pas grand-chose (...), dans tes nouvelles plus contemplatives je dirais (où le scénario nous est déjà presque livré d’avance), j’ai plus été happée par Le Diable a perdu un œil. Je ne saurais pas dire pourquoi. Merde. J'aurai été intéressé par le pourquoi, parce que je ne vois pas trop le rapport avec "le Diable a perdu un œil". Dans ce dernier il s'agit d'un combat de boxe, rythmé par les gnons dans la gueule et l'adrénaline, et dont rien ne laisse présager l'issue. C'est assez intense, comme texte. Ici, je te l'accorde, il ne se passe pas grand chose (ce qui était globalement voulu). Du coup, autant je visualise bien le côté potentiellement chiant et longuet de certains passages, autant le parallèle avec "le Diable" m'interpelle. Citation : Dans les « surprises », j’ai beaucoup aimé la fin : que Ben n’arrive pas à temps (...) et j’ai été surprise que Anne ne puisse pas tirer et fasse ce choix là, fin qui donne une autre lumière sur le titre du coup. (...) j’ai vraiment cru que j’arrivais à la fin quand elle pointe l’arme sur lui. Pour le coup je ne voulais pas particulièrement faire une fin à tiroir. Au tout début, je pensais que Ben lui laisserait son flingue et qu'elle le tuerait, avant de se tirer une balle dans la tête. Puis, je me suis dit que Ben la connaissait, et ne lui laisserait qu'une balle pour l'en empêcher. (Argument un peu bancal : elle pouvait avoir une arme sur elle, ou se balancer des remparts en rentrant... même si dans cette dernière option, on évitait la réaction impulsive). Et de là, je me suis demandé si Anne en serait capable. C'est une scène qui n'a rien de très originale, dans le genre. Sans chercher trop loin, je l'ai vue dans plusieurs films : Dans "Zombie" de Romero (Dawn of the dead) [spoiler] le film commence alors que, au plus fort de la contagion, l'armée / police investit un immeuble dont les habitants se sont barricadés et refusent de rendre leurs morts (sous entendu pour destruction). Ils pénètrent à l'intérieur et, dans un des appartements, ils tombent sur une nana qui se jette dans les bras de son mari infecté qui -évidemment- la croque. Dans "Dellamorte Dellamore", (excellent ovni zombiesque et parodique de Michele Soavi), [spoiler] une jeune fille se laisse dévorer par son jeune amant devenu zombie, et proteste quand le héros vient pour la sauver "Mais on ne fait rien de mal ! Il me mange !" Enfin, dans le non moins drôle "Shaun of the dead" de Edgar Wright, [spoiler] le héros se retrouve à la fin obligé de tuer sa mère, qui a été contaminée. Du coup, je me suis demandé comment moi, je réagirais dans cette situation. Bien évidemment, je pense que j'aurais tiré. Mais après un peu d'introspection, ça ne m'a pas paru si évident que ça. Ce qui était intéressant, était de se demander ce qu'elle ferait si, du coup, elle ne tirait pas. J'y reviendrait après car Pépito et Renaud ont également tiqué là-dessus. Citation : Après, la réplique de Ben est bien de toi (comme quoi les infectés n’ont pas choisi de se comporter comme des monstres) : toujours un petit truc de moral ^^ Personnellement, je ne trouve pas la remarque utile mais c’est ton choix. C'était pas vraiment de la morale (vous voyez de la morale partout dans mes textes ^^) mais la phrase est totalement inutile, et hors de propos, en effet. Couillon que je suis. Citation : Par contre, justement, au sujet de Ben, je trouve que tu n’as pas assez exploité le filon transformation. En tout cas, ça m’a manqué à moi : on passe les 18h avec lui et je n’ai pas trouvé que les changements étaient diffus. Tu y vas par paliers un peu : dès qu’il faut parler du corps. Alors que j’aurais aimé avoir un truc plus détaillé sur ce qu’il ressent dans son corps et par touches, plus ou moins subtiles. Mais ce n’était peut être pas ton objectif. C'est pas tellement que c'était pas mon objectif, mais plutôt que je n'ai pas tellement trouvé de moyen plus subtil de le faire. Je suis tout à fait d'accord : ça manque un peu de finesse. Après, le texte étant basé (comme souvent avec moi) sur un système d’ellipses, ça n'était pas évident de diffuser tellement plus ce genre de détails. D'autant que, pour Ben, la plupart des effets de sa transformation ne sont pas visibles : la plupart des traces visibles sont cachées par ses vêtements, et la transformation en soi n'est pas douloureuse... plutôt une sorte d'anesthésie locale qui se diffuse. Pas évident :/ Citation : Le début est génial (...) Merci ! A la base j'avais même l'idée un peu idiote de faire une nouvelle de zombies sans en montrer un seul. Dans la station à Beaune, Ben ne devait qu'entendre les zombies, et s'enfuir avant qu'ils n'arrivent jusqu'à lui. Mais j'ai quand même poussé la confrontation, pour dynamiser un peu le passage (pas assez à priori, j'y reviendrai en répondant à Widjet). Mais l'idée du texte de zombies sans en montrer un seul, ouais, j'aimais bien. Un peu comme dans le premier Alien : le monstre est là, omniprésent dans les esprits, mais pour autant tu ne le vois (presque) pas. Citation : Par contre(...) , il y a un truc qui me gène au niveau du dialogue. Je ne dirais pas que tu tombes dans le mièvre comme tu essayais d’éviter mais je me suis sentie complètement extérieure au dialogue entre les deux. Ca m’a fait faire un pas en arrière par rapport à juste avant, j’étais moins dedans. J’ai réfléchis un peu à ça et je crois c’est parce que je n’étais pas encore assez intime avec le personnage masculin et le voir pleurer m’a dérangée. Même si tu traces vite fait leur passé avec leur fille décédée, c’est trop léger je trouve et même si sur le papier je comprends ce qui se passe (sens : c’est pas ahurissant que le type se mette à pleurer), en vrai j’ai du mal à le voir faire et surtout, pas envie d’essayer de le voir faire. C’est moche ce que je vais dire (et oui, c’est moi qui dit ça) mais ça aurait été dans l’autre sens, j’aurais eu beaucoup moins de difficulté à voir craquer la fille, c’est plus naturel. Je trouve qu’il manque encore un lien entre le lecteur et le personnage pour vraiment apprécier cette intimité que tu affiches dès le début (...) Ça c'est intéressant. Tu es la seule à évoquer ça pour l'instant, (Pépito a eu plus l'air de le trouver chiant qu'autre chose, ce dialogue). Moi il me paraissait plutôt pas mal, au sens naturel et logique. Je vais creuser, merci ;) Citation : Non, franchement, j’ignore si t’as mis longtemps à l’écrire, à la fignoler et tout, mais je la trouve vraiment vraiment très réussie. Pour la lettre : non, c'est un premier jet à peine retouché. Pour l'illustration, merci, elle ma prit plus de temps que la lettre ^^ Le laïus de Ben sur "comment flinguer les zombies" : Citation : Une dernière chose maintenant : le passage sur la tactique d’abattage de Ben. On sent le type cultivé qui fait de l’air soft ;) Sûrement qu’en tant qu’auteur tu trouvais ça important. Tu avais sans doute envie que le lecteur sache de quoi on parle, qu’il visualise les scènes, etc. C’est ton choix mais en tant que fille, je n’ai pas trouvé ce passage des plus passionnants. Je dis pas que c’était chiant, je l’ai lu facilement, mais bon… pas trop mon truc. (...) compréhensible (même des néophytes, j’en suis la preuve), on était à la limite du catalogue et c’était assez dense. Bon, comme j’ai dit, je pense que ça t’a plu de l’écrire et que tu l’es fait plaisir. Alors, à priori, je dirai que mon but est plutôt atteint, mais que mes intentions sont complètement passées à côté de leur cible. Ok, certes, je te l'accorde, il y a un petit côté "private" qui m'amusait de l'écrire. Plus qu'un rapport à l'airsoft, j'avais envie de clouer leur bec aux couillons qui considèrent que parce que Max Brooks a écrit dans le fabuleux World War Z que la meilleur arme pour dézinguer des zombies était le .22 (faible recul, munitions facile à trouver / produire), je me l'entends rabâcher régulièrement sorti de son contexte. (Oui, il m'arrive assez régulièrement d'avoir des discussions sur les zombies). Sauf que dans World War Z, on est dans un contexte de bataille rangée bien particulier qui n'a rien à voir avec des situations telles que celles qu'on trouve dans la plupart des autres trucs de zombie (lieux exigus, etc.) Mais ce détail mis de côté, ça n'est pas totalement gratuit non plus. La scène intervient à un moment où la voiture est en train de lâcher. Ben vient de manquer de se faire bouffer, et en tuant le zombie dans le couloir, il a eu la très désagréable impression de se voir dans un miroir (jeu de l'esprit, il n'y avait aucune ressemblance, mais il sait que c'est ce qui l'attend). Là, il vient de remonter en voiture et ne sait pas encore s'il va pouvoir réparer la voiture. S'il n'y arrive pas, il aura échoué et sacrifié les derniers instants qu'il aurait pu passer à converser avec Anne pour rien. En d'autres termes, il est sur le point de craquer. Et il ne peut pas craquer. Il n'a pas le temps. Il ne peut pas se permettre de perdre 20 minutes à sangloter, à hésiter, ou à faire quoi que ce soit d'autre : il doit réparer et foncer. Alors il fait un effort, et il essaie de se raccrocher à n'importe quoi, un truc rationnel, un truc mécanique. Un truc qui le maintienne concentré sur sa tâche, un peu comme ces malheureux qui luttent contre l'éjaculation précoce en visualisant des schémas de mécanique. A cet instant précis, il est en train de recharger son pistolet. Deux balles. Sa pensée s'accroche à ce détail, et il se focalise là dessus, pour s'empêcher à tout prix de penser à autre chose. Ça aurait pu être n'importe quoi d'autre. Alors oui, l'effet catalogue était voulu, ça devait faire "feuilletage de catalogue Ikea". Ça devait le faire passer à autre chose, et re-démarer la voiture. C'était l'idée de base, après, c'est probablement trop long, et le concept ci-dessus n'est probablement pas bien amené étant donné que j'ai l'impression que personne ne l'a vu comme ça. Merci encore pour ce long com', miss ! @ Jaimme : Citation : Le seul reproche pour moi est le manque d'originalité de plusieurs dialogues. Bien sûr on peut rétorquer que c'est voulu et que le talent de l'auteur n'est pas à mettre en balance puisque le reste est souvent très bien écrit, que les personnages y gagnent en crédibilité; mais, par expérience, je préfère les dialogues qui individualisent immédiatement les personnages. De temps en temps, quelqu'un me lance en commentaire une petite phrase, souvent anodine d'apparence, pas particulièrement précise ni détaillée, et cette phrase aboutit à une vraie prise de conscience de ce que je considère comme des problèmes structurels dans ma façon d'écrire. Cette phrase fait partie de celles-là. Je ne m'attarderai pas trop sur le manque d'originalité des dialogues (je n'ai pas cherché à les rendre originaux -probablement à tort, maintenant que j'y réfléchis- donc je t'accorde volontiers le point. Mais je vois tout à fait ce que tu veux dire quand tu parles de l'individualisation des personnages par les dialogues. Là, maintenant que tu l'as dit, deux choses me semblent évidentes : 1) C'est essentiel (et j'y accorde moi-même une grande importance quand je lis) 2) Je ne le fais absolument pas, ou en tout cas pas assez, si ce n'est ponctuellement, au travers d'un accent, d'un ou deux tics de langage, ou de termes plus ou moins soutenus. C'est un truc que je vais vraiment bosser à l'avenir, merci infiniment m'sieur ! @ Renaud : Citation : Je ne sais plus si on se tutoie ou pas, je te laisse rectifier si nécessaire et je m’alignerai. Nous avions opté pour le tutoiement, tu as donc bien fait ! Avant tout, merci pour ce long commentaire, précis et particulièrement riche. Citation : (...)Il y a un souffle, une diversité dans l'homogénéité, des équilibres long/court, lent/rapide, précis/flou qui sautent aux yeux au bout de quelques paragraphes. Ensuite, je n’ai vu pratiquement aucune coquetterie rhétorique, de jeux de mots inutiles ou des phrases-phares qui donnerait la clef(...) Mon écriture s'est beaucoup épurée depuis que je suis sur Oniris, et c'est typiquement grâce à des commentaires comme ceux-là. Merci donc pour le compliment, que je prends comme la récompense d'un travail (de remise en question, en bonne partie) duquel plusieurs Onirien(e)s peuvent se féliciter. Citation : Excellente entrée en matière, subtilement in medias res, qui ménage le suspens en ne montrant pas tout dès le départ(...) N'hésite jamais à me donner des références, je suis toujours preneur. Pour l'allusion à 24, tu as parfaitement. J'ai passé du temps sur Google Maps à essayer à déterminer combien de temps Ben aurait mis à parcourir telle ou telle portion du trajet, et je voyais la reprise après chaque ellipse comme celles de la série, avec cette horloge hostile qui égrène les secondes à un rythme toujours trop rapide. Pour le film d'Ozon, j'avoue ne pas l'avoir vu mais me promet de rattraper cette lacune dans un futur que j'espère proche. Citation : Une idée-force très solidement ancré dans les mots, qui rend l’espace-temps dangereux, où le moindre ennui avec la voiture devient une question de vie ou de mort, où la moindre contrariété prend la valeur d'un tourment métaphysique ; ce qu’on fait nous-mêmes quand on s’énerve pour rien, sans être en voie de zombification. Tu m'as, dans la suite de ton commentaire, peut être prêté plus de profondeur que je n'en ai mis dans le texte (j'y reviendrais), mais tu as vu parfaitement juste pour ce point là. Dans un monde infesté de zombies (et ce n'est pas moi qui le dis, ça fait partie du genre), les zombies seraient finalement un des moins menaçants périls. Le vrai péril, ce serait notre dépouillement. Ce dépouillement dont l'humanité se fait elle même bourreau et victime, en s'enfonçant de plus en plus dans la technologie, en spécialisant de plus en plus les individus qui la composent, en se déracinant complètement. Je ne suis pas hostile au progrès, bien au contraire, et je suis moi-même un technophile averti. Mais il me semble évident qu'en cas d'effondrement soudain de la civilisation (le soudain pouvant se faire à l'échelle de quelques années), l'incompétence des hommes, complètement incapables de survivre par leur propre moyen, de trouver de la nourriture, de se soigner, et de faire passer l'entraide et la solidarité (les survivants) avant l'usage de la force et de la facilité (les pillards) n'auraient potentiellement pas besoin des zombies pour disparaître. (Dans Ravage, que j'ai cité plus haut, la disparition de l’électricité fait office de zombies, et le résultat est le même). J'étais donc en effet attiré par cette notion d'un monde où tout serait devenu hostile, ou plutôt dans lequel, l'homme ayant perdu toutes ses armes, se retrouverait complètement démuni. Citation : L’idée-principale en contient plusieurs (...) Toutes tes remarques sont très intéressantes. Honnêtement, même si beaucoup me parlent, je n'avais pas tout ça en tête en écrivant le texte (en tout cas de manière consciente). Le parallèle avec l'occupation et la zone libre, par exemple, me plaît beaucoup (car en ce qui me concerne, je ne pensais pas du tout à ça et ça me donne un éclairage nouveau sur mon propre texte, qui le tire plutôt vers le haut). Citation : le thème de la réponse du politique à cette épidémie aurait pu être plus développé C'est quelque chose sur lequel j'ai beaucoup hésité. Mais j'ai préféré n'en rien faire car d'une part, le genre du Zombie ne s'encombre que rarement d'une explication rationnelle ou précise. Dans le Zombie de Romero, on évoque une légende vaudou qui veut que "quand il n'y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur Terre." Dans 28 jours plus tard, on a une "simple" mais redoutable contagion virale. Dans World War Z, une épidémie mystérieuse partie d'un patient zéro indéterminé. Au final, peu importe la cause, l’apocalypse de zombie est toujours un prétexte pour se plonger sur l'humain. Pour mettre en scène un microcosme de survivants, et les voir se débattre avec leur humanité dans une situation de péril extrême. Le zombie-like n'est qu'un film catastrophe qui favorise le gore :) Développer les causes de cette catastrophe aurait finalement pris beaucoup de place (bon, au moins un peu, pour le faire bien) sans pour autant apporter grand chose. J'ai donc opté pour l'approche la plus simple : ne rien dire et laisser le lecteur imaginer l'apocalypse de son choix, pour me concentrer sur le petit problème de ce pauvre Benjamin. Au final, je ne pense pas qu'une nouvelle de cette taille (ou même deux fois plus longue) n'aurait pu me permettre de situer un contexte géopolitique crédible et intéressant. De tout l'univers zombiesque que je connais, World War Z est le seul ouvrage qui a inversé la lentille, et qui est sorti du microcosme représenté par le groupe de survivants pour se concentrer sur une vue globale (et mondiale) de l'apocalypse. C'est en bonne partie pour ça que j'ai trouvé le livre formidable (le film n'en garde que le nom, attention à l'amalgame) : il montre tous les aspects politiques, militaires, sociaux, l'organisation des survivants dans des camps de la FEMA (je crois que l'organisme porte un autre nom, mais c'est l'idée). Et à quelques chipouilles près, Max Brooks a vraiment montré tout ce que j'ai toujours déploré ne pas voir dans les autres trucs de zombies. Mais WWZ est un pavé de plusieurs centaines de pages, et il me semblait utopique d'arriver à raconter un truc crédible, intéressant, et qui apporte quelque chose à mon histoire en aussi peu de lignes. Citation : Pour faire celui qui (se) raconte la fin, je m’attendais à ce que Ben devienne un zombi et voie la vie autrement, dans l’allégresse, et qu’il comprenne la morsure comme le moyen privilégié pour les vivants, ou plutôt pour les larves humaines, d’accéder à un paradis d’imagos à partager, quoiqu’il paraisse épouvantable à nos yeux de larves. Le thème s’y prêtait car si le bien se met du bon côté de la barrière bien/mal, le mal fait la même chose de son côté. J'ai beaucoup aimé cette idée. Il n'a jamais été question pour moi de montrer "ce qu'il y avait de l'autre côté", mais je me suis effectivement interrogé sur ce sujet. Comment un zombie perçoit-il le monde qui l'entoure ? Y voit-il une quelconque beauté ? Retire-t-il un quelconque plaisir ou une quelconque satisfaction de son existence ? Mes références sont bien moins recherchées que les tiennes, mais j'avais en tête des trucs comme Beetlejuice, dans lequel on s'amuse à montrer que ce que nous considérons comme la pire chose qui puisse nous arriver (la mort) n'est finalement pas si terrible que ça. Citation : On a la forme, du solide, on a l’idée principale, heuristique, mais on n’a pas cette deuxième force qui fait le sel des œuvres qui marquent. Le texte commence sur des chapeaux de roue, développe, développe, dans un bel équilibre entre la prévisibilité et l’imprévisibilité, la tension monte… et puis ? Qu’avons-nous fait de la tension ? Je suis d'accord avec ça. Et c'est peut être aussi parce que je n'ai pas particulièrement cherché à y mettre ce sel. Pour certains textes, je me sens parfois particulièrement inspiré. Il y a vraiment une idée très forte, profonde, qui vient de loin et me pousse à construire un récit autour. Dans ces cas là, le récit porte effectivement en lui cette énergie, ce petit plus, qui le met au dessus des autres. Et parfois, j'ai juste envie de raconter une histoire. Ça ne veut pas dire que je ne m'applique pas, ni que je ne cherche pas à faire de mon mieux, mais juste que je raconte cette histoire et qu'il n'y a pas forcément grand chose de plus à y voir. Mon but, dans ce cas là, se limite à ce que mon lecteur passe un bon moment avec le texte. Je peux donc concevoir ta déception, si tu t'attendais à trouver autre chose qu'une fin qui reste, ma foi, assez terre à terre. Citation : Mais tu préfères la déception et au niveau symbolique, cela met tout par terre à mon sens. (...) Merci pour avoir pris le temps de détailler ton sentiment sur la fin du texte. Je vois ce que tu veux dire, mais je ne suis pas forcément d'accord. Pour moi, cette fin n'est pas si pessimiste que ça. Mes héros sont imparfaits, et en ça ils ont leur part de lâcheté. Mais quand Anne décide de se laisser mordre, il n'est pas tant question de s'ôter la vie, que de rester avec Ben. Tu le dis très justement : elle a beaucoup d'excuses. Et tu le dis également : elle ne sait pas ce qui l'attend si elle se fait mordre. Dans Land of the Dead, toujours de Romero, il y a (de mémoire) deux chasseurs de zombies dans les personnages principaux. Ils ont entre eux un pacte similaire à celui de Ben et Anne : "si je suis infecté, je compte sur toi pour me tuer". Et vers la fin du film, un des deux se fait mordre. Passé le moment de perplexité où il comprend qu'il est foutu, il se retourne vers son ami qui s'apprête à l'abattre, et lui déclare un truc du style "Tu plaisantes ? J'ai toujours voulu savoir ce que ça faisait !" Pour en revenir à Anne, elle ne cherche pas à mettre un terme à sa vie en se faisant mordre, mais bien à rester auprès de Ben. Il n'est peut être plus vraiment lui, plus ce qu'elle a connu, mais il est toujours quelque chose. Il n'est pas réellement mort, mais bel et bien mort-vivant. Je n'avais pas en tête ton histoire de larves, qui me plaît beaucoup, mais c'est un peu l'idée. Tant que Ben n'aura pas une balle dans le cerveau, et ne sera pas définitivement mort, il est encore quelque chose (quelqu'un ?). Et à ce moment là, Anne préfère se jeter dans cet inconnu aussi étrange et effrayant soit-il, mais à ses côtés, que de rester seule dans cet univers sordide qu'est devenu sa réalité. Pour moi c'est bien l'amour qui l'anime, mais pas l'amour dans la mort, celui de Roméo & Juliette auquel j'ai bien évidemment pensé et que tu as bien reconnu, mais bel et bien l'amour pour lui, qui tout zombie qu'il soit, n'est pas encore tout à fait mort. Elle ne peut pas le garder avec elle sous cette forme. Même si là encore, ça se fait : à la fin de Shaun of the Dead, ou dans Day of the Dead, il y a des exemples d'humains qui apprivoisent / domestiquent des zombies, avec un semblant de succès. Non, ce qu'elle veut, c'est rester avec lui, à ses côtés, comme avant. Elle ne peut pas l'empêcher de devenir ce qu'il est devenu. Elle ne peut pas le faire revenir en arrière, et ils ne peuvent pas coexister ensemble sous leurs formes respectives. Son seul moyen, c'est de devenir comme lui. Ça c'est la vision très "zombie" du récit. Si je prends le côté "histoire d'amour", c'est plus une analogie de la relation à deux, que j'ai voulu imager. Ben et Anne, traversent leur crise de la quarantaine. Elle est symbolisée ici par une apocalypse au sens propre, mais si on oublie les zombies, on peut n'y voir qu'une simple crise conjugale. Leur fille perdue, ça peut être au sens propre (décès tragique) ou figuré (rupture du dialogue dans la crise d'adolescence). Dans les deux cas c'est douloureux, et difficile. Leur relation menacée, ils se réfugient dans des activités chronophages, pour ne pas penser à eux. (Ici, leur réseau d'exode de survivants). Mais au bout d'un moment, on a beau tout faire pour regarder les autres, ont fini par ne plus avoir d'autre choix que de se regarder soi-même. De regarder l'autre. Et souvent, on ne reconnaît plus celui qu'on a aimé. L'autre change, on change aussi. Le temps altère les relations (parfois en bien, parfois en moins bien). Parfois, cette rupture est légitime. Ben, un peu merdeux d'avoir été mordu, et qui raccroche au nez d'Anne, on peut le voir comme un comportement fautif : tromperie ? mensonge ? Il n'est pas fier de ce qui s'est passé, mais n'ose pas assumer par le dialogue avec sa femme. Au lieu de ça, il continue à se précipiter dans l'action, au risque de tout perdre (ce qui dans son cas, lui arrive). A ce stade, beaucoup de personnes optent pour la solution de facilité : je ne reconnais plus en toi l'autre que j'ai aimé, tu ne me conviens plus, je me barre. Pour Anne, tirer une balle dans la tête de Ben, c'était un peu ça : la solution de facilité, la rupture. Tirer un trait sur leur relation et repartir vers autre chose. Le choix qu'elle fait est à mes yeux beaucoup plus difficile : elle ne reconnaît plus le Ben qu'elle a épousé, 20 ans auparavant. Elle ne comprend pas ce qu'il est devenu, et surtout, elle s'étonne de cette prise de conscience brutale, presque du jour au lendemain. Leur vie était devenue pas très marrante ces dernières années, mais comment a-t-elle pu ne pas remarquer que Ben avait changé à ce point ? Malgré tout, elle décide de s'accrocher, de donner une chance à leur relation. Vivre avec l'autre, c'est évoluer avec lui, à deux. Refuser de s'adapter, de se remettre en question quand l'autre change (et vice versa), c'est condamner la relation. Et là, Anne veut encore y croire. Bref. Tout ça n'est probablement pas ressorti clairement du texte, et je ne voulais pas forcément que ça crève les yeux non plus, d'ailleurs. Mais c'était présent pour moi, et c'est vraiment dans cet esprit que j'ai écris la fin. Citation : « rester morts, après avoir lutté pour rester vivants » écris-tu. On pourrait imaginer que ce soit la métaphore d’une pensée philosophique. Pensée philosophique, je n'irai pas jusque là ! Mais il me semble évident que la vie (au sens quotidien du terme) n'a de sens que si elle est limitée dans le temps, malgré ce vieux fantasme de l'immortalité. Toutes les créatures de fiction qui sont immortelles (Dracula, par exemple) vivent leur immortalité comme une malédiction. Il me semble que dans un des épisodes de Fondation (j'ai un doute), le héros (humain) franchit un blocus de vaisseaux extra-terrestre simplement en les menaçant de leur foncer dessus : en effet, ils disposent d'une espérance de vie de plusieurs siècles (ou millénaires, je ne sais plus), là où l'homme n'a que quelques dizaines d'années devant lui. Au final, lui n'a que quelques années de vie à perdre, alors que eux perdraient des centaines d'années s'ils venaient à mourir brutalement :) Vivre pleinement sa vie, quelle que soit sa durée, et accepter la mort quand elle vient... je ne visais pas plus loin que ça avec cette petite phrase, je suppose. Merci infiniment pour la musique. Je l'ai écouté à plusieurs reprises j'arrive assez bien à projeter l'histoire dessus, les scènes resurgissent d'elles-mêmes sur la musique, je trouve ça très réussi. (bravo au passage pour tes talents de pianiste) Je connaissais le principe de l'Homo disparitus, mais je ne savais pas de qui c'était. Je vais pouvoir rattraper cette autre lacune, merci aussi ! Au final, un grand remerciement pour ce long commentaire structuré et parfaitement argumenté. J'aime beaucoup qu'on me dise que j'écrive bien, mais j'aime surtout qu'on me donne les moyens de m'améliorer, alors merci pour tout ça :) @Widjet : Non, comme tu le vois, je ne boude pas ;) Je suis bien entendu déçu de ne pas avoir réussi à t'accrocher avec ce texte, mais c'est le jeu et on ne gagne pas à tous les coups. Citation : Sur l’écriture, je n’ai pas de reproche particulier et les quelques broutilles identifiées (« recouverte d’une couverture ») ne sont que des broutilles. C'est important, ça, car ça veut dire que "mon style" (mon Dieu que c'est présomptueux !) s'améliore par rapport à mes débuts oniriens, et que je suis en train d'assimiler les choses que je me forçais à corriger au début (adverbes à gogo, phrases à rallonge, descriptions réduites au visuel, etc.) Citation : Tout se lit donc sans aucun heurt, ça coule bien, comme d’habitude ai-je envie de dire même si je ne peux m’empêcher de penser qu’elle manque par moment de nervosité et d’imagerie (tu me connais, j’aime assez qu’on métaphorise) et que Ninj’ abuse parfois du procédé des « … » entre les mots C'est vrai que j'ai pas imagé grand chose dans ce texte. Juste la comparaison entre un des pillards et le chêne provençal, de mémoire. J'ai tendance à vraiment m'ancrer dans le réel, et du coup la métaphorisation n'a rien d'instinctif pour moi, faut que j'y pense plus souvent. Pour les "..." merde, tu as raison. Je sais que j'en use, mais de voir tous les exemples à la suite, la vache. Ça aussi, faut que j'y pense, merci ! (C'est pas grand-chose, mais c'est pas rien, et si je peux l'améliorer, c'est toujours ça de pris) Citation : Mais, je crois comprendre (...) ce qui a animé avant tout l’auteur à savoir la crédibilité (notamment psychologique) ; l’envie farouche d’être « primaire » et donc le refus à tout prix d’un style trop appuyé, un refus de l’esthétisme, de surenchère, tout comme un rejet de l’héroïsme un peu crétin et macho (…), et je vais même oser prétendre un refus (...) d’imaginer quoi que ce soit, comme pour confesser (avertir ?) au (le) lecteur que c’est pas forcément de la fiction dont il s’agit-là (...) et confère au récit un aspect plus actuel : à la place du sujet « zombiesque », on pourrait le remplacer par pleins d’autres enjeux aussi dramatiques et de notre temps : crise économique, misère…, où là aussi il est question de survie. Je ne suis pas certain d'avoir voulu aborder cette profondeur dans le texte. Globalement oui, c'est un peu inhérent au genre : les zombies ne sont qu'un prétexte pour mettre en scène les personnages dans des situations critiques, et les pousser à se révéler comme tout bon héros qui se respecte. S'il y a un parallèle à faire, c'est vraiment celui du couple, que j'ai décrit dans ma réponse à Renaud. Maintenant, c'est sûr qu'on peut voir plein d'autres choses dans ce monde à l'agonie, la crise, la misère, tout ça sonne parfaitement juste. Ce n'est pas forcément ce que j'avais en tête, mais ça ne me choque pas comme interprétation. Citation : mais cela donne aussi un côté trop « normal » à l’ensemble (du reste, ce n’est pas un hasard, si ce thriller se passe en France avec des prénoms très répandus – Martin, Philippe, Pierre – et non aux USA, afin de donner une proximité aux évènements et donc un sentiment de danger « à nos portes ») ce qui amenuise par instants le caractère jubilatoire (l’adrénaline a un côté aphrodisiaque) et les fulgurances auquel je m’étais bêtement attendu (tu me diras à juste titre, que c’est de ma faute, je n’avais pas à me monter le bourrichon !) L'auteur n'a malheureusement aucun pouvoir sur l'état d'esprit avec lequel le lecteur aborde un texte. Je ne retrouve pas le forum en question (ça date !) mais il me semble que quand on avait discuté de ton texte "Rupture de stock", que j'avais trouvé très marrant, tu disais que certaines personnes avaient été déçues, car elles l'avaient trouvé trop léger, trop délirant, espérant un truc plus sérieux là où tu avais juste voulu te marrer avec un "petit texte sympa". C'est peut être la même chose ici ? J'ai juste voulu écrire une bête histoire d'amour à la sauce zombie, et peut être en as tu trop attendu ? C'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose, dans ce texte. C'est très contemplatif (vous êtes tous trop polis pour avoir évoqué l'idée que ça puisse être chiant [au moins par moment] mais je saisis l'idée et vois tout à fait pourquoi. Je ne voulais pas faire un récit d'action. Il y avait matière à, avec les zombies, et je m'y amuserais peut être un jour (en plus l'action, c'est ce que j'écris le mieux, je trouve), mais là, je ne partais pas là-dessus. Je ne prends donc pas ça comme un échec, mais plus comme le fait d'avoir écrit quelque chose qui n'était pas (dans le fond) ce que tu attendais. Ceci dit, tu me fais ensuite des remarques très précises, que j'entends tout à fait : Citation : J’ai pu lire dans les commentaires qu’on déplorait le caractère un peu mièvres de certains passages dialogués. En temps normal, j’aurai été d’accord avec ce « reproche », mais dans le présent cas, si on reste dans la recherche assumée du crédible, normal (ou humain, en fait !) alors cette affectation un peu forcée devient une qualité (...) Content que tu aies tenu compte du contexte extrême, en effet, merci :) Citation : Parlons du rythme, cela m’a semblé parfois longuet (le chapitre « Beaune » est trop long et même l’attaque du zombi ne m’a pas "réveillé" (façon de parler, hein) contrairement à celui de Valence et notamment au passage des pillards et le « tue-le » - réplique très cinoche - aussi inattendu que bien joué!) et sans tension véritable (peut-être aurait-il fallu jouer davantage sur les silences – comme tu l’as bien fait lors du premier échange entre Ben et Anne lors de la révélation de la morsure de ce dernier). Oui, c'est mou du genou. Plus ou moins délibérément, donc je ne le prends à nouveau pas comme un ratage en soi. Beaucoup de films de Zombie "old school" (je ne parle pas des récents et de leurs zombies sous amphèts), sont assez mous, empêtrés dans une sorte de mélasse. Ça n'est pas une excuse, hein, le manque d'action ne doit pas être synonyme de longueur et encore moins d'ennui. Il était voulu qu'il ne se passe pas grand chose (j'avais mon début, ma fin, et entre les deux trois petits épisodes (le départ, la panne, les pillards), le tout sur fond de trajet en bagnole. Mais s'il manque quelque chose, c'est probablement dans ces entre-deux, dans ces ellipses. Margone a évoqué la piste d'une transformation plus lissée, avec des petites touches plus régulières. Il aurait peut être fallu émailler le texte d'autres descriptions, de contexte. (Renaud a donné la piste de la réponse politique, que j'ai volontairement mise de côté mais qui aurait aisément pu combler les vides). Citation : Ah, la tension. Merde, c’est un thriller horrifique si j’en crois la catégorie (impossible de le classer en sentimental non plus, pas évident donc). Certes, certes, mais, je me dois d’être honnête également : l’auteur m’a prévenu d’emblée : « une histoire d’amour, avec des morceaux de zombie dedans ». Alors oui, celui ou celle qui s’attendait à ce que ça gicle de partout sera peut-être déçu. Maintenant, pour ma part, je refuse de croire qu’il faille nécessairement choisir entre les deux genres. En dépit de son avertissement et au vu des capacités de notre auteur (preuves à l’appui), je pense que Ninj’ ne voulait pas sacrifier l’un pour l’autre. Effectivement, j'ai galéré pour la catégorie. Mettre en sentimental, c'était rebuter d'entrée tous ceux / celles qui voulaient un truc romantique et beau. Mettre en horrifique, c'était décevoir tous ceux qui s'attendaient à un truc du style, ce que ça n'est pas non plus (ou alors par toutes petites touches). Le résumé (je déteste les résumés sur Oniris) m'a servi à annoncer la couleur, comme tu dis, mais bon. Citation : Au final, Ninj’, je trouve que tu ne réussis que partiellement dans les deux registres. Pas assez de tension dans le thriller. Pas assez d’émotion dans le registre amoureux. Ça c'est important. C'est un reproche qu'on m'a fait (à très juste titre) sur Guerre Froide, le fait de se perdre entre deux idées. Une nouvelle c'est très court, et à vouloir trop en mettre on peut vite faire l'erreur de ne réussir nulle part. Je pense m'être moins planté que dans Guerre Froide, où il y avait une vraie complexité qui gênait le récit, et je suis quand même plutôt content de mon histoire (de zombie ET d'amour). Mais les commentaires parlent d'eux-mêmes : mièvre et fleur bleue d'un côté, longuet et manquant d'action de l'autre... le dosage n'est pas encore au point, et je pense que ma prochaine nouvelle se concentrera vraiment sur une seule idée. Plus que la tension (synonyme à mes yeux de suspens), c'est peut être d'intensité que manque le texte. Car même dans les passages où il n'y pas d'action, ça ne devrait pas faire vide. Citation : (...) je vais peut-être te faire sauter au plafond, j’ai eu le sentiment (...) qu’entre sa décision de retrouver sa femme et les retrouvailles du couple, bah que les embuches n’étaient pas si nombreuses ou si insurmontables, que le trajet n’était pas si long que ça. Ça n'est pas inexact : il ne se passe vraiment pas grand chose. Le gros des 18 heures de Ben, il le dit lui même : c'est du slalom en seconde entre des épaves de bagnole, et des kilomètres avalés de nuit. Certes, il y a une panne pour égayer la route, une pause pipi dans une station essence, et il prend du plomb en guise de petit dèj, mais ça ne sont que trois interludes. Le seul réel danger, la seule réelle menace (même si tout est hostile, comme l'a évoqué Renaud) c'est le temps. Il peut réparer la voiture, il peut tuer les zombies et les pillards, mais il ne peut pas remonter le temps et chaque seconde perdue l'est définitivement. S'il devait y avoir une vraie tension, une tension constante, c'est celle-là, celle du chronomètre, son épée de Damoclès. Et là-dessus, j'ai merdé, en ne respectant pas dans l'intensité, le rythme d'une saison de 24, dont j'avais pourtant bien l'idée en tête. Citation : Alors, je ne dis pas que c’était de tout repos, mais les évènements les plus spectaculaires et les plus marquants (et probablement les plus complexes – mais passionnants aussi - à écrire, sachant que tu as largement le talent pour), le lecteur ne les vivra pas (je parle évidemment du massacre du début et l’accident de voiture, les deux sont « hors texte »). Par conséquent, au lieu de ressentir ces retrouvailles finales comme une « juste récompense » en me disant « c’est bon, il mérite un peu de bonheur, le Benji avec tout ce qu’il a pris dans la gueule », je me suis retrouvé un peu « sec » côté palpitant. Le massacre du début, je voulais vraiment ne pas l'évoquer. Faire rentrer le lecteur directement après l'action, pour le placer exactement dans la situation de Ben stupéfait, qui se dit "merde, qu'est-ce qui vient de se passer ?" L'accident de voiture, j'aurais pu le montrer, c'est vrai. Je ne suis pas certain que ça aurait apporté beaucoup au texte, par contre. Je n'aurais pas fait 20 lignes dessus, et au final, dans son état (même si le lecteur ne le sait pas encore à ce stade) Ben ne risquait pas grand-chose, vu son état de zombification avancé. Mais ça aurait pu dynamiser l'action, et réveiller le lecteur, c'est vrai. Même chose pour la station, à Beaune. Une vraie scène d'action, une vraie fusillade en espace clos avec des zombies surgissant des portes sombres, bras tendus, ça aurait pu le faire. (Ou pas, mais ça se tente, en tout cas). Citation : De plus, pour une histoire d’amour, il faut deux personnes et Anne est, à mon sens, un peu sacrifiée ici (une alternance des deux héros – avec un point névralgique commun, comme Emile, leur fille via des flash-back par exemple – eut été bienvenue et aurait peut-être donné une résonnance émotionnelle plus forte lors du dénouement.). Les flash backs, j'ai failli en mettre. Quand j'ai imaginé l'histoire, c'était initialement une alternance de souvenirs avec Anne et de moments présents. Et puis je me suis dit que je foutais des flashbacks dans toutes mes histoires (ou peu s'en faut), et j'ai décidé de coller au présent. Une fois de plus je ne suis pas mécontent du résultat, les flashbacks auraient apporté un plus en terme d'ambiance, auraient permis de creuser le personnage d'Anne et leur relation, mais à l'inverse ça aurait aussi pu nuire à l'homogénéité du récit, non ? Ici, je trouve malgré tout qu'il y a une ambiance, cette ambiance de route de nuit, un peu fatiguante, avec les yeux qui piquent quand tout le monde dort à côté et qu'on est le seul con à conduire. C'est un peu chiant, par contre, et ça je l'entends parfaitement. Citation : Mais plus je rédige cette amicale critique de ton texte, plus je me rends compte que le véritable souci que j’ai, c’est que ta nouvelle est trop courte. Cela valait bien 20K à 30K signes en plus (et quelque chose me dit que tu dois le savoir aussi). Non, je ne le savais pas, mais ceci dit, j'ai toujours l'impression que mes nouvelles sont trop courtes. Si ça ne tenait qu'à moi, je les ferais systématiquement beaucoup plus longues. 20 ou 30 k de signes en plus, je ne suis pas sûr que ça aurait changé grand chose. Au final, tout dépend de ce que j'aurais mis dedans, et à la lecture de vos commentaire, je trouve plein de pistes (du contexte global, du contexte personnel, de l'action, plus de péripéties, une meilleure gestion du temps et de la transformation...) plein de pistes excellentes, qui auraient toutes méritées d'être exploitées. Après, le texte aurait-il été meilleur ? (Différent oui, meilleur, je ne sais pas trop). Généralement, formaté par le standard des concours oniriens, je boucle mes textes en + ou - 40k signes. Ici, je ne me suis pas bridé et je suis tombé naturellement sur les 60k. (Disons que je n'ai pas eu l'impression de sacrifier quoi que ce soit.) Citation : Je le disais plus haut, un peu d’humour n’eut pas nuit à l’histoire aussi tragique fusse-t-elle. Et le seul trait humoristique (« La plus infaillible de tes extensions viriles »), est à mon avis forcé, un peu « sur-écrit ». Tout à fait raison pour le forçage du trait. A choisir maintenant, je ferai sauter cette phrase, comme celle sur "les infectés qui n'ont pas choisis de se comporter comme des monstres", pointée du doigt par Margone et Pépito. Je ne suis pas forcément d'accord avec le besoin de rajouter de l'humour, par contre. On en a discuté dans le forum consacré aux "paupières de soie", et j'ai bien compris ta technique de désamorçage par l'humour, quand ça devient trop tendu. Mais ici, ça manque déjà de tension... ajouter de l'humour aurait juste -il me semble- atténuer ou perverti l'action. (Faut dire que si je comprends très bien ta façon de faire l'humour (^^) et l'apprécie dans tes textes, je n'ai pas la même approche et j'ai du mal à en mettre dans des textes que je considère comme sérieux (dans la forme, tout du moins). A tenter, là aussi ! Citation : J’en conviens, j’ai l’air d’être super négatif, mais ne te détrompe pas, j’ai passé un bon moment. J’ai avalé ces 60K sans rechigner, ni souffler ou regarder l’heure. Mais pour avoir déjà prouvé que tu savais combiner l’aventure à l’émotion (« Papa nous écrit du ciel » encore une fois), j’ai un sentiment ambigu dans ce récit plaisant, classique (dans le bon sens du terme), honnête (cette absence d’excès lui donne une authenticité et une vérité que n’ont pas mes « Matriochkas » par exemple), mais auquel il manque un grand souffle émotionnel qui emporte tout sur son passage. Je retiens ces deux points : faire passer un bon moment au lecteur me suffit, ça reste mon principal objectif. Si je peux le transporter c'est mieux, mais comme je le disais à Renaud, je n'ai pas la même force d'inspiration sur tous mes textes. Ici, c'était juste une histoire. Mais je mets ta conclusion en parallèle avec celle de Renaud : Citation : Il n'y a pas ce claquement de doigt, cette baguette magique, qui aurait donné "son sens" à tout le texte. Je suis d'accord avec vous, elle n'y est pas. Citation : PS : Je sais pas, mais j'aurai mis un "i" majuscules pour parler des Infectés. Comme une sorte de race, ça fait davantage frissonner Pas bête ! :) Infectés, je l'ai emprunté à "28 jours plus tard". J'aime bien aussi les surnoms qui sont parfois donnés aux zombies : le "Zee" de WWZ, ou le "Zombés" de la VF de "Zombies"(jamais compris pourquoi, d'ailleurs). Merci à toi (une fois de plus !) pour ce long commentaire sans faux semblants ni complaisance (le jour où tu auras peur de me froisser, tu pourras t'abstenir ;) ) Aïe ! Pépito ! (Bon, le jeu de mots débile est fait, on peut continuer) Citation : "Ben, je… je suis tellement fière de toi, si tu savais…" le dialogue mari/femme casse pas des briques, mais sur cette phrase là, tu t'es surpassé ;=)))) Pas terrible au sens "pas crédible" ou "pas littéraire" ? (ou autre ?) Je l'aime bien mon dialogue. Il n'a rien d'exceptionnel, attention, mais je voulais justement qu'il fasse "réel". Genre vraie conversation téléphonique (bon, en tenant compte du contexte inhabituel de "je vais crever dans quelques heures, of course, comme l'a dit Widj). Donc selon ce que tu entends par "ne pas casser des briques", ça m'intéresse que tu développes (un peu) :) Citation : La comparaison du 22, du 44 et du 33Export bof, un peu en trop. Yep, tu as raison. J'ai expliqué en réponse à Margone le pourquoi du comment de ce passage, mais il aurait pu / du être plus court pour le même résultat. Citation : Tout le passage avec les faux gentils qui deviennent des pillards excellent, jusqu'à : Je ne la sentais pas cette phrase, depuis le début. Je l'ai retouchée trois fois, pensant que ça venait de la forme, et en fait non, ça venait juste du fait qu'elle n'avait rien à foutre là. Je plussoie. (La phrase perdait l'intérêt que je lui trouvais si je faisais bafouiller Ben, d'où la licence poétique de le refaire parler normalement) Citation : Anne met peut être un peu trop de temps à descendre des remparts, mais bon.. Tout bon jusqu'à la lettre... J'aimais bien cette incertitude justement. Un peu comme quand tu as un rendez vous urgent (ou un train à prendre), et deux chemins pour y arriver : en métro, ou en taxi. Le métro est moins cher. Le taxi est plus rapide. Tu vas dans le métro, et là le métro n'arrive pas. Tu attends, tu attends, mais il n'arrive toujours pas. Au bout d'un moment, tu te dis "merde, je vais ressortir et prendre le taxi", mais tu as l'impression que c'est justement quand tu vas ressortir que le putain de métro va arriver. Et du coup, tu peux perdre pas mal de temps, comme ça, avant d'en arriver à prendre une décision tranchée. Enfin, moi, ça m'arrive :) Là c'était l'idée. Anne a du mal à croire que Ben ait pu réussir à parcourir le trajet. De plus, elle connaît les voitures dont ils disposent à Asnières, et ne reconnaît pas cette voiture blanche. Enfin, elle s'étonne de la voir entrer dans un virage et pas ressortir. Si elle descend des remparts, et que la voiture ré-apparaît et continue sur la route, ils risquent de se croiser... mais si elle n'y va pas, et qu'il a besoin d'elle, elle arrivera trop tard. Je pense que j'aurais hésité aussi ! Citation : Là c'est un peu difficile. Elle est pas mal cette lettre, mais écrite par un gars épuisé qui vient de faire un tonneau et qui est train de se transformer en zoubie-zouba... maintenant c'est sur, il est américain ce Ben...;=) Yep, Perle a tiqué aussi. Je lui ai répondu à ce sujet, et dans ma tête c'était pas particulièrement incohérent. Mais ça peut facilement être perçu comme tel, la preuve ! Mal amenée, donc. Citation : Et là, comme dans "Papa nous écrit du ciel", une deuxième fin. Alors autant j'étais 100% d'accord avec toi dans "Papa nous écrit du ciel", pour lequel, si je dois le retoucher un jour, je ferai sauter tout le dernier paragraphe, autant là je suis moins en phase. Il n'y a pas "deux fins" à mon sens. Même si la décision d'Anne peut surprendre (cf. post de Margone sur le sujet, qui fait que je comprends tout à fait pourquoi tu parles d'une deuxième fin). Mais il n'y a pas d'interruption ni d'artifice. Anne essaie, et n'y arrive pas. C'est bien la même action, dans sa continuité. Et je ne me voyais pas la faire monter dans la camionnette et se faire mordre sans cette première étape, où elle essaie (sincèrement) de tenir sa promesse. Sur l'improbabilité de la dite fin, je suis d'accord avec toi, c'est assez improbable. Après, venant d'une personne qui en l'espace de trois ans a vue toute sa vie balayée, sa fille, ses parents, ses amis disparaître dans des conditions potentiellement horribles, et voir que la dernière personne qui comptait encore pour elle au monde s'est transformé en zombie... je suppose que ça peut perturber un peu, et rendre toute relative la notion de comportement "normal". Disons qu'il me semblait que ça pouvait légitimer le truc. Merci m'sieur Pépito, je prends bonne note de toutes ces remarques (même celles pour lesquelles je chipote ! ^^) @ Black-box : Citation : pourquoi tenter de déplacer les foules vers la Province quand la province connait les mêmes vicissitudes, ce qui est sous-entendu par la réflexion d'un de vos personnages "ça fait longtemps qu'on a pas vu de morts par ici..." S'il y en a eu - des morts et donc des infectés - il y en a forcément encore, à mon avis. Si on parle du même type (un des pillards) il dit "on n'a pas croisé grand monde de vivant ces derniers temps", ce qui veut bien dire qu'ils croisent surtout des infectés, en effet. Alors pourquoi la province ? Parce que dans un contexte post-apocalyptique, une grande ville serait probablement une très mauvaise cachette : Plus d'électricité, donc plus grand chose de fonctionnel. L'eau courante, on peut se demander combien de temps elle fonctionnerait sans entretien. Au vu de la concentration d'habitants, on peut imaginer qu'il y aurait beaucoup plus de zombies en ville qu'à la campagne. Des environnements exigus pour combattre les infectés, des immeubles qui se transformeraient très vite en pièges mortels. Aucun moyen de subsistance dès que les denrées des commerces seraient pillées / périmées. La campagne, c'est la possibilité d'être auto-suffisant : cultures, élevage... moins de monde, moins de zombies. Un périmètre plus facilement défendable (selon l'endroit, à Gordes, ça ne pose pas de problème par exemple), etc. Et au delà de tout ça, on peut bien sûr y voir ce qu'évoque Renaud et constitue un des thèmes principaux du genre : l'échec de la civilisation moderne, qui nécessite un retour à la nature et / ou à une vie plus simple. (C'est pas forcément mon point de vue ceci dit.) Citation : Et une autre question aussi : j'aurais bien aimé connaitre l'origine de cette soudaine infection. Qu'au moins une thèse (fiable si possible) soit avancée et permette à la civilisation de s'en sortir et de garder le moral parce que là, on est dans la merde et visiblement, on va y rester. L'origine, comme je l'ai dit plus haut, j'ai décidé de ne pas en parler car d'une, ça aurait prit beaucoup de place pour mettre en place un contexte cohérent, et de deux, ça n'aurait pas changé grand chose à l'affaire. Toutefois, ce n'est pas parce que les personnages sont livrés à eux-mêmes que tout est perdu. Dans "28 jours plus tard", ou dans World War Z, ou dans un genre un peu différent, avec "Je suis une légende" on a ces exemples de survivants, de réfugiés qui ont l'impression d'être les derniers survivants car ils sont coupés du monde... et qui apprennent tôt ou tard que d'autres survivants existent, que des infrastructures se (re)mettent en place, et que potentiellement, certains continuent à chercher des remèdes. Il n'y a peut être plus personne à Paris, ou même en France, mais rien ne dit qu'il n'y a pas d'importantes concentrations de gens quelque part qui œuvrent pour la survie de l'espèce :) Ici je n'ai délibérément laissé aucune piste : carte blanche pour voir en Ben et ses amis les derniers représentants de l'humanité, ou de simples malheureux qui se sont retrouvés coupés du reste du monde. Merci pour ce commentaire encourageant et pour le 22 à Asnières, je l'avais oublié et ça m'a bien fait marrer de le revoir :) @ Dowvid : Citation : J'ai de la difficulté avec ces thèmes à la mode : zombies, loups-garous, vampires. Moi aussi. (Mais c'est vrai que je suis fan de Zombies depuis plus de 20 ans, du coup je n'ai pas associé ce texte à un phénomène de mode. Après, dans les faits ça ne change pas grand chose à l'affaire) Citation : Le texte est bien écrit, l'histoire se tient bien, y a logique, mais je me suis ennuyé. (...) Encore une fois, c'est bien écrit, assez bien ficelé, assez prévisible. (...) Le sujet m'indiffère et son traitement ne m'emballe pas. Merci avant tout d'avoir lu jusqu'au bout, et pris le temps de laisser un commentaire qui détaille cette déception. Un texte ne peut pas plaire à tout le monde, et en proposant ici un texte de zombie, assez mou et longuet, je comprends la déception. C'est moi qui suis désolé de ne pas avoir su vous toucher... sur un autre texte peut être ? *** En résumé, vous êtes plutôt unanimes sur la qualité de l'écriture (ce qui me fait plutôt plaisir, j'ai rarement des textes où tout le monde semble se rejoindre sur ce point). En ce qui me concerne, je suis assez satisfait de ce texte. Il n'est pas parfait, loin de là, mais il est assez proche de ce que j'avais envie d'écrire à la base. Je note vos différentes remarques et ferai mon possible pour en tenir compte à l'avenir, comme d'habitude. Encore merci à tous d'avoir pris le temps de lire et de commenter avec sincérité, et n'hésitez pas si vous avez d'autres questions :) Ninj'
Contribution du : 02/10/2013 02:03
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Bijour Ninjavert,
Pour le dialogue du début, ce n'est pas le style (je n'en ai d'ailleurs pas parlé, avec toi c'est une chose entendue) mais le contenu : - çà va toi ? - ouais, çà va. Ha si, j'oubliai un zoubi m'a mordu. - hahhh, çà fait mal ? - sans plus. En fait le plus emmerdant c'est qu'on crève dans les 18 heures, sinon... çà va. - ha bon, moi aussi, çà va... Au fait, je suis fier de toi ! Je chambre, mais c'est pas la cata, j'ai juste vu Ninjavert déjà beaucoup plus inspiré. C'est çà la classe, mon gars, être dénigré par une comparaison avec soi même. ;=) Pour Anne (qui ne voit rien venir, facile) j'ai pensé à cette parodie ou l’héroïne a le choix pour se défendre entre un couteau et une banane... et qui prend la banane. Histoire de rajouter du suspens. Pour la fin, style avion qui rebondit à l’atterrissage, la différence avec "Papa..." c'est le temps. Dans quelques temps je prends le pari que ton avis évoluera. (1 bière bien fraîche, top là, mon gars !) Bon, je viens de voir en relisant que je n'ai, que, critiqué. Pas d'erreur, hein, tu fais partie de mes auteurs préférés, mais te brosser dans le sens du poil ne ferait pas bien avancer les choses. En résumé, je trouve tous les passages sur lesquels je n'ai rien dit sont bons ou très bons. Au final, c'est surtout le sujet qui cloche. La seule histoire de zoubie que j'ai aimé est La Nuit des morts-vivants (Night of the Living Dead / 1968) de Romero. Ou les zoubies ne sont qu'un prétexte à une critique de société, notamment sur le racisme. Tout les autres c'est boum-boum-badaboum ! Ha, et Zombiland aussi, de la bonne farce, bien grasse et bien dégoulinante ! Voilou, voilou, Pepito
Contribution du : 02/10/2013 12:49
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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Citation :
Pour le dialogue du début, ce n'est pas le style (je n'en ai d'ailleurs pas parlé, avec toi c'est une chose entendue) mais le contenu Ah, oui, ça être dénigré par cet autre con de moi, Widj' me la fait régulièrement :D Plus sérieusement, c'est noté. Citation : Pour la fin, style avion qui rebondit à l’atterrissage, la différence avec "Papa..." c'est le temps. Dans quelques temps je prends le pari que ton avis évoluera. (1 bière bien fraîche, top là, mon gars !) Pari tenu :) Tu m'as convaincu de suite sur Papa, et même si j'avais plus de recul par rapport au texte que je n'en ai avec celui-là, je continue à penser que ce n'est pas la même chose. Bon, je suis têtu mais honnête, si je change d'avis je te le dirais ! Citation : Bon, je viens de voir en relisant que je n'ai, que, critiqué. Pas d'erreur, hein, tu fais partie de mes auteurs préférés, mais te brosser dans le sens du poil ne ferait pas bien avancer les choses. Pas de problème, je suis plus sensible à la sincérité qu'aux éloges, donc ne t'en fais pas. Je suis d'accord avec la plupart de tes remarques, signe que tes critiques étaient parfaitement justifiées. Citation : Au final, c'est surtout le sujet qui cloche. La seule histoire de zoubie que j'ai aimé est La Nuit des morts-vivants (Night of the Living Dead / 1968) de Romero. Ou les zoubies ne sont qu'un prétexte à une critique de société, notamment sur le racisme. Tout les autres c'est boum-boum-badaboum ! Les autres vieux films de Romero sont aussi une belle critique de la société (Dawn of the dead, celui dans le centre commercial, est assez cinglant avec la société de consommation), mais c'est vrai que le tout premier est magnifique de sobriété (le noir et blanc, ainsi que l'absence de gore jouent pas mal aussi). Il y a d'autres films intéressants autour du thème des zombies. J'avais bien aimé "Les revenants" aussi, dans un genre très sobre. Une belle approche, qui n'avait rien de sanglant et le mérite d'être originale (malgré un rythme particulièrement lent). +1 pour Zombiland, évidemment (Aaah Bill Murray) Encore merci m'sieur ! EDIT : @ Renaud : Permission de mettre le lien vers ta musique sur les différents endroits où je vais parler de ma nouvelle ? (Potentiellement Face-de-bouc et mon site perso) Ou tu préfères que ça reste ici ?
Contribution du : 02/10/2013 14:30
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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こんにちは緑忍者,
J'aime bien ta façon de tirer des pistes d'améliorations, ponctuelles ou thématiques, de nos commentaires ; sans transiger cependant sur ce que tu as voulu y mettre ou pas. Idée de trait d'humour : pour l’infecté dont Ben fait exploser la tête, une course droit devant comme les gallinacés décapités. Citation : Je me suis amusé à faire l'exercice (pour la photo d'illustration) : j'ai recopié la dite lettre sans mes lunettes (je suis myope comme une taupe) et avec une protège-poignets de roller pour simuler la rigidité de Ben. Tout à fait intéressant, ce procédé consistant à faire participer l'auteur rendu artificiellement plus semblable à son personnage dans l'élaboration d'un signe intégré à toute une démarche créatrice. Mais d’où vient le revolver ? Citation : Puis, je me suis dit que Ben la connaissait, et ne lui laisserait qu'une balle pour l'en empêcher. (Argument un peu bancal : elle pouvait avoir une arme sur elle, ou se balancer des remparts en rentrant... même si dans cette dernière option, on évitait la réaction impulsive). J’ai trouvé belle cette initiative de Ben, d’abord parce que je n’ai pas pensé à ce qu’Anne pouvait se suicider autrement que par l’arme à feu, mais aussi pour ce refus de lui laisser le loisir d’enchaîner le meurtre au suicide comme c’est parfois le cas avec ces violences faites à tout une high school aux Etats-Unis ; une telle délicatesse est une indication post mortem / post infection : « ne te suicide pas, Anne ». Une attention qui participe à rendre plus consistant l'amour entre Anne et Ben. Citation : Oui, il m'arrive assez régulièrement d'avoir des discussions sur les zombies C’est préoccupant, d’autant que tu mets tous les zombis au féminin :) mais je lis sur le Wiktionnaire que les deux graphies sont possibles, celle avec le e étant la version américanisante. A noter que le mot de zombi n'apparaît que deux fois dans ton texte, dont une dans l'accroche-résumé. Il me semble comprendre pourquoi tu n'aimes pas la case Résumé sur Oniris, si tu résumes au lieu d'accrocher. Je trouve dommage d'annoncer et le zombi et l'histoire d'amour ; mais je n'ai pas vu tes autres accroches. Citation : Alors oui, l'effet catalogue était voulu, ça devait faire "feuilletage de catalogue Ikea". Ça devait le faire passer à autre chose, et re-démar[r]er la voiture. C'était l'idée de base, après, c'est probablement trop long, et le concept ci-dessus n'est probablement pas bien amené étant donné que j'ai l'impression que personne ne l'a vu comme ça. C’est une précision nécessaire : il faut montrer que la principale préoccupation des humains, avec la subsistance d'un système économique ou micro-économique, c’est d’échapper aux infectés et expliquer pourquoi Ben est resté en vie à une époque où l'épidémie/pandémie est déjà avancée dans le temps — trois ans. D’après moi, il faut garder le passage. Citation : Mais j'ai préféré n'en rien faire car d'une part, le genre du Zombie ne s'encombre que rarement d'une explication rationnelle ou précise. Y a-t-il une justification sur cette mise à l’écart d’une explication ? L'origine polynésienne des zombis donne matière à enrichir considérablement l'aspect social du phénomène, de même que pour les vampires. Ce n’est pas tant une description de l’origine de l’infestation dont je voulais parler que du rapport à une épidémie de la société et des décisions des institutions comme le gouvernement français, ton histoire étant calée sur la réalité française d’aujourd’hui. Quand j'ai lu 2017, je me suis dit "c'est l'élection présidentielle : quelles mesures le nouveau gouvernement va-t-il prendre pour juguler la catastrophe". Du moment que tes dates et ta toponymie se référaient clairement à un "ici et maintenant", on s'attendait à ce que les contextes soient traités en conséquence. Ce sont surtout ces régions parisiennes et ces 2017 qui appellent un développement politique sur la situation… avant que l’État français ne se décompose lui-même, faute de combattants. Le protagoniste qui liste les différentes façons de tuer un zombi et les différentes façon d’échouer à guérir un zombifiant aurait dû, je pense, s'augmenter des réactions officielles, avant que la réalité de l'officiel ne périclite. Tu compares ton œuvre à celle énorme de Max Brooks pour justifier certains de tes choix cependant comme d'autres je ne connais pas ce livre et s’il fallait renoncer à traiter un sujet parce qu’il a été traité par un grand ou par un classique, il ne nous resterait pratiquement plus rien à dire :) Même en connaissant ces grands livres, je ne me serais jamais dit : "Il ne traite pas ce sujet parce qu'il a déjà été traité dans cette œuvre" à moins qu'il ne s'agisse d'un sujet vraiment rebattu. M'enfin, à chacun son entourage et sa nébuleuse de références. Il y a des précisions dans ton commentaire qui n’y sont pas dans ton texte littéraire. On peut imaginer la façon de penser d’Anne mais pour tomber sur ton interprétation, cela semble difficile. L'aspect allusif est trop inconsistant et comme ton style est explicite et exhaustif, l'imagination a du mal à fonctionner pour combler ce vide-là. C’eût été à insérer, même si je reste sur ma position « pas d’amour sans vie ». Bon ! Avec tes références, on t’attend la prochaine fois en catégorie Réflexions pour un essai sur les zombis ! 64 000 caractères pour ton commentaire des commentaires contre 59 000 pour la nouvelle :) Et aussi une question : dans ton texte, est-ce que la vie des zombis est illimitée comme semble le supposer le titre ? *** Tu peux mettre des liens vers la musique bien sûr. Dans ma démarche, c’était une première version et j’envisageais de te demander ce qui te plaisait le plus pour y mettre l’accent dans une version plus achevée et plus brève. Egalement, je peux changer le titre et les commentaires sous la vidéo, notamment l’extrait et la présentation.
Contribution du : 02/10/2013 16:58
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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PS : pour la flagellation du Ninjavert avec un autre Ninjavert, j'ai peut-être une explication... la jalousie.
En fait voir que tu peux te vautrer, toi aussi, sur certain textes çà laisse un espoir... Quel pourri ce Pepito !
Contribution du : 02/10/2013 17:37
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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@ Renaud :
ルノーこんにちは Citation : Idée de trait d'humour : pour l’infecté dont Ben fait exploser la tête, une course droit devant comme les gallinacés décapités. Si je me décide à rajouter de l'humour, ça sera en effet dans ce genre là... d'autant qu'il me serait plus difficile de faire de l'humour verbal avec un personnage qui passe le plus clair de son temps seul. Merci pour l'idée :) Citation : Tout à fait intéressant, ce procédé consistant à faire participer l'auteur rendu artificiellement plus semblable à son personnage dans l'élaboration d'un signe intégré à toute une démarche créatrice. Mais d’où vient le revolver ? Oui, j'aime bien me mesurer (dans une mesure raisonnable, évidemment) aux défis que je pose à mes personnages. Bon, je n'en ai pas toujours la patience, mais comme là j'avais besoin d'une photo, ça tombait bien. Margone l'a évoqué dans son commentaire : je pratique occasionnellement un loisir qu'on appelle l'airsoft. En résumé, l'article wikipédia n'ayant rien de bien passionnant, c'est un loisir assez similaire au paintball. En ce qui me concerne, c'est pratiqué avec une bande de potes, dans la bonne humeur et la détente. L'arme qu'on voit sur la photo n'est donc bien évidemment pas un vrai :) (Et au passage, quitte à être précis, c'est un pistolet et non un revolver... la différence peut toujours servir à l'occasion, dans un texte !) Citation : C’est préoccupant, d’autant que tu mets tous les zombis au féminin :) mais je lis sur le Wiktionnaire que les deux graphies sont possibles, celle avec le e étant la version américanisante. (...) Il me semble comprendre pourquoi tu n'aimes pas la case Résumé sur Oniris, si tu résumes au lieu d'accrocher. Je trouve dommage d'annoncer et le zombi et l'histoire d'amour ; mais je n'ai pas vu tes autres accroches. J'ai tendance à utiliser le "zombie" comme orthographe nominale, probablement par habitude. Pour l'accroche, c'est vrai que j'ai tendance à essayer de résumer sans trop en dire. Je vais me recentrer sur l'accroche, c'est pas bête ça. Citation : Y a-t-il une justification sur cette mise à l’écart d’une explication ? L'origine polynésienne des zombis donne matière à enrichir considérablement l'aspect social du phénomène, de même que pour les vampires. Dans la plupart des films, je suppose que c'est pour concentrer l'action sur les personnages. Détailler du contexte sur les causes de la catastrophe n'apporterait pas grand chose au déroulement du film (je pense surtout aux films de Romero, qui ont tracé les grandes lignes du genre, Romero utilisant ses films (comme l'a dit Pépito) pour critiquer des phénomènes de société. Je suppose que les autres réalisateurs ont suivi la tendance.) Citation : Ce n’est pas tant une description de l’origine de l’infestation dont je voulais parler que du rapport à une épidémie de la société et des décisions des institutions comme le gouvernement français (...) Ce sont surtout ces régions parisiennes et ces 2017 qui appellent un développement politique sur la situation… avant que l’État français ne se décompose lui-même, faute de combattants. Effectivement, j'avais axé ta remarque sur les causes (qui me semblent accessoires), mais la réflexion sur la décomposition de l'Etat serait quelque chose de très intéressant à traiter. (Mon 2017 ne se voulait pas un clin d’œil politique aux élections, pour le coup c'est une simple coïncidence, je cherchais juste un futur proche). Citation : Tu compares ton œuvre à celle énorme de Max Brooks pour justifier certains de tes choix cependant comme d'autres je ne connais pas ce livre et s’il fallait renoncer à traiter un sujet parce qu’il a été traité par un grand ou par un classique, il ne nous resterait pratiquement plus rien à dire :) Et tu as entièrement raison :) En fait l'idée était plus que Brooks est une exception. Quasiment aucun autre "truc de zombie" ne s'est intéressé aux causes & à la façon dont le phénomène s'est propagé, et ce qu'ont fait les autorités pour tenter de l'endiguer. Certains autres films y font une brève allusion (comme dans 28 jours plus tard où, croyant que le phénomène est mondial, les héros finissent par se dire que l'Angleterre seule est peut être touchée et mise en quarantaine, voyant toujours passer des avions dans le ciel), mais ça s'arrête là. Dans cette optique il ne m'a pas semblé utile de développer le sujet, mais plus parce que ce n'était pas mon but avec ce texte, que parce que c'était inintéressant. J'ai bien aimé écrire cette histoire de zombi(e)s, mais pour le coup vous me donnez envie d'en écrire une autre avec tous ces conseils et idées ! Citation : On peut imaginer la façon de penser d’Anne mais pour tomber sur ton interprétation, cela semble difficile. Et j'en veux pour preuve que personne ne l'a vu :) Ceci dit, je n'ai pas cherché particulièrement à le rendre visible. C'est plus le pourquoi du comment MOI j'ai écris ça comme ça, et pourquoi j'ai axé ma fin en ce sens. Mais il ne me semblait pas fondamental que le lecteur le perçoive (ça ne m'aurait pas dérangé, au contraire, mais je n'ai rien fait pour disons). Au final, je préfère même certaines interprétations que vous en avez eu par vous-mêmes (comme celle de l'exode français sous l'occupation, que vous y avez vu Placebo et toi). Citation : Et aussi une question : dans ton texte, est-ce que la vie des zombis est illimitée comme semble le supposer le titre ? Non :) Je ne pense pas que les zombies soient immortels, comme les humains ils sont faits de chair et de sang, même si putréfiée. Victimes de leur propre décomposition (même si elle semble ralentie), ils finissent par tomber en lambeaux au point de n'être plus capables de se mouvoir, et de finir par se désagréger totalement. Dans le dernier volet de la trilogie initiale de Romero, "le jour des morts-vivants", ainsi qu'à la fin de "28 jours plus tard", on voit des zombies "en fin de vie", tombés au sol, et trop faibles (ou abîmés) pour se déplacer. Une réflexion intéressante (et qui n'a jamais été montrée à ma connaissance) serait de savoir ce qui arrive a un mort-vivant quand il devient un mort-mort. Meurt-il au sens humain du terme ? J'avais l'idée de montrer la phase "zombie" d'un homme comme une sorte de purgatoire entre la vie et la mort, mais comme le reste (causes, contexte...) je me suis dit que ça n'était pas utile à ce texte et l'ait exclu. Peut être dans un autre ? :) Citation : Tu peux mettre des liens vers la musique bien sûr. Dans ma démarche, c’était une première version et j’envisageais de te demander ce qui te plaisait le plus pour y mettre l’accent dans une version plus achevée et plus brève. Merci ! Globalement, j'ai bien tout aimé... je ne sais pas si j'arriverai à préferer certains passages par rapport à d'autres. Je vais y réfléchir avec d'autres écoutes, je te dirai ça ! @ Placebo : Déjà merci pour ton commentaire ! Citation : ma remarque sur les zigotos n'avait rien de négative :) Je l'avais prise dans le bon sens du terme ! Ce sont de sacrés zigotos en effet :) Citation : D'une, le texte se lit très bien. De deux, j'ai été un peu déçu et ai parfois survolé quelques passages. Bon, ça j'ai l'impression que c'est le sentiment général en effet. Citation : J'ai été un peu déçu par l'écriture. Mince, ça par contre ça m'embête ! De ce que j'ai retenu de la déception des autres, à part quelques répétitions, maladresses et problèmes de rythme, les critiques portaient plus sur le contenu que sur l'écriture. Citation : Je reprends un passage au hasard et vois "Son cœur accéléra". Non, c'est sa pulsation cardiaque. J'ai croisé quelques répétitions et des phrases avec pas mal de subordonnants (qui, que). Rôôôh sur le cœur qui accéléra, tu chipotes quand même ! C'est comme si j'avais dit : "il avança plus vite" et que tu disais "non, ce sont les mouvements de ses jambes qui s'accélèrent." Bon, je vois ce que tu veux dire, hein, mais ça me paraît quand même limite ;) Pour les subordonnants, je suis déjà beaucoup plus convaincu ! Ca fait également partie des trucs que je dois continuer à travailler. J'ai réussi à me débarrasser des adverbes, à mieux rythmer et découper mes phrases... je ne perds pas espoir ! Merci de l'avoir souligné. Citation : Mon plus gros problème pour l'histoire, a été une difficulté à visualiser la situation, et donc à entrer dans le rythme et ressentir la tension. La route est chaotique, Mike fait des détours : quelle distance doit-il parcourir, combien de temps lui reste-t-il, comment la maladie prend-elle possession de son corps ? Des questions basiques dont les réponses ne sont pas toujours évidentes. Très juste là aussi. C'est -je pense- en partie une conséquence des ellipses : au final, on ne vit qu'un fragment des 18h de Ben en sa compagnie. Le plus gros, il le passe tout seul entre les "chapitres". Plutôt que l'heure (ou en plus de l'heure) j'aurais peut être du indiquer le temps restant (qui était calculable, ceci dit, mais je conçois qu'on ne prenne pas le temps de le faire)... Citation : Tu évoques en forum 24h chrono, et même si je n'ai regardé que 3 épisodes, oui, c'est tout à fait par là qu'il faudrait pencher. Yep, je n'ai vu que la première saison en ce qui me concerne, mais j'avais vraiment adoré d'un point de vue intensité du récit et rythme de l'action. Bon clairement, ce n'est pas ce que je visais : j'avais quand même en tête un texte assez contemplatif et dans lequel il n'y avait pas grand chose. Mais je ne pensais pas qu'il serait perçu comme aussi mou (voir ennuyeux). C'est un vrai problème de rythme, j'y ferai plus gaffe à l'avenir. Citation : Beaucoup de choses font très cinéma dans ta nouvelle, et je regrette d'autant plus ce manque de visualisation de ma part. Au-delà des mots je n'ai pas su mettre quelle BO, quels contre-clichés pour les personnages, quels plans larges ou serrés sur leurs visages. Mes textes sont très souvent cinématographiques (au sens visuel du terme)... on m'a longtemps reproché que je le faisais très bien, mais au détriment de beaucoup d'autres choses. Il faut que je continue à travailler le reste, mais sans dégrader que je faisais bien à l'origine. Merci du signal ;) Encore merci 'Cebo ! Je prends bonne note de tout ça. @ Pépito : Vautrer... vautrer... t'as d'ces mots ! ;) Ninj'
Contribution du : 04/10/2013 23:14
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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Merci pour ces éclaircissements.
Placebo, ça se voit que tu as survolé des passages, tu confonds Mike le mécanicien génial et Ben-18-heures-chrono :)
Contribution du : 06/10/2013 19:47
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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Yep, j'ai confondu et oublié de changer les noms après, je m'en étais aperçu en écrivant le commentaire… Mais merci, oui :)
Sur le cœur, Ninj, c'est de l'exagération complète ^^ Je vais essayer de me montrer plus méthodique / analytique dans mes coms, je perds en précision et information transmise, je sens.
Contribution du : 06/10/2013 20:43
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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@ Cebo :
Citation : Je vais essayer de me montrer plus méthodique / analytique dans mes coms, je perds en précision et information transmise, je sens. Pas forcément, faut que le commentaire reste un plaisir :) Quand je ne comprends pas quelque chose, je demande. Là tu réponds, ça me va :) @ Acratopege : Citation : Très réussi, ce récit apocalyptique en forme de road-movie ! (...) Un film plutôt qu'une nouvelle, tant l'écriture suggère des images visuelles. Et puis c'est aussi comme un fragment de roman, tant le hors-champ prend de la place: en lisant, j'ai imaginé l'avant, l'après, l'ailleurs... Ah je suis quand même content que ces problèmes de rythme n'aient pas posé de souci à tous :) Et content aussi de voir que vous n'avez pas été déçu par le côté cinématographique (moins réussi), comme Placebo l'a été. Citation : Je trouve seulement un peu inquiétant que vous connaissiez si bien les armes à feu! Il ne faut pas ! J'ai fait un peu de tir sportif avec mon grand-père quand j'étais plus jeune, et j'ai plusieurs répliques d'airsoft, qui tirent des petites billes de plastique, mais c'est tout ^^ Pour le reste, wikipédia et google sont mes amis ;)
Contribution du : 09/10/2013 14:26
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Re : A propos de "18 heures avant l'éternité" |
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Bonjour Ninjavert
Merci de votre retour sur commentaire. Je constate que vous avez longuement réfléchi à la problématique et que vos arguments tiennent la route. Par contre, en ce qui concerne "le manque de place" et la rallonge" qu'une explication quant aux origines de l'épidémie auraient supposé, je trouve dommage que vous ayez préféré passer au large. Certes, ça n'aurait pas changé grand chose à l'affaire mais les idées sont toujours intéressantes et si en plus elles sont innovantes ! C'est la cerise sur la gâteau. Pour ma part, je citerai Postman qui est lui aussi pile poil dans le trip fin du monde apocalyptique- suis-je-le-seul-ou-y-en-a-t-il-d'autres-de-mon-bord ? En tout cas merci pour vos explications. B_B
Contribution du : 09/10/2013 14:57
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