Un mot pour remercier tous les excellents commentaires, positifs ou négatifs, que j'ai reçus pour ma nouvelle. J'ai préféré commencer avec un texte plus court, de toute façon mon thème se traitait mal en longueur.
Je suis heureuse de l'honnêteté sans faille, mais néanmoins polie, des gens ayant moins apprécié mon texte et je le suis également de l'extrême gentillesse de ceux qui l'ont davantage aimé. Je tiens simplement à dire que ce texte ne se voulait pas la narration d'une histoire, ce qui pouvait le rendre ennuyant selon les goûts du lecteur, je n'ai aucun mal à l'avouer: il se voulait, comme le titre l'indique, comme une pause, la description d'un moment entre parenthèses qu'on omet souvent de mentionner. On parlera du départ vers la destination et de l'arrivée à la destination, mais rarement du trajet, à moins qu'il ne s'y passe quelque rebondissement autre que la pensée.

Ce texte est né d'un simple constat: pour beaucoup de gens, le passé se décrit au passé, le futur se décrit au futur, et le présent se décrit au conditionnel. Il ne s'agit pas du même conditionnel que celui qui exprime un regret du passé ("si j'avais"), mais bien de celui exprimant, à coups de "si j'allais", la simple incapacité de se concentrer sur ce que nous vivons entre deux temps conséquents de notre vie. Ce texte ne se voulait pas comme une progression. Il se voulait comme un instantané, la respiration que l'on a tendance à oublier au moment où on utilise son souffle pour parler.

Je conçois parfaitement que j'aie laissé certains lecteurs sur leur faim, et pas dans le bon sens du terme. Je ne m'en veux pas, pour la simple et bonne raison que je ne souhaitais pas vous affamer dans le bon sens du terme, pas vous donner envie d'en savoir plus: parce que, bien souvent, le présent n'explique pas plus; il est nous à un moment précis, et c'est ce qui le rend reposant lorsqu'on ne triche pas. Et pour répondre à la fois à deux commentateurs dont j'ai apprécié la vision nouvelle: non, mon héroïne ne souffre d'aucune maladie mentale et n'est pas schizophrène; non, mon histoire ne pousse pas plus loin qu'une simple balade; non, je ne souhaitais pas rendre mon personnage "surnaturel" autrement qu'en la faisant humaine. Si on n'était pas tenté d'aller voir plus loin, à défaut de ne pas avoir été mené plus loin, c'est à mon sens tant mieux: bien que cela puisse être révélateur d'un mauvais texte dans la plupart des contextes, dans ce texte-ci, je ne souhaitais pas étirer le présent avec des suppositions, mais le restituer intact dans tout ce qu'il a de banal, de glaçant et d'incomplet. Et aussi de simple, ce qu'on a tendance à oublier. Lorsque j'ai écrit ce texte, je ne l'ai pas interprété. Je l'ai vécu. Je l'ai relu et corrigé sans le revivre: je l'avais fini, il était figé. C'était une expérience fort intéressante.
Selon moi, et contrairement à ce que la fin d'un commentaire déclare, on vit dans ces instants bien plus fort que lorsqu'on volette d'un événement plus "racontable" à un autre.

Mais trêve de commentaires étranges. Je suis très heureuse d'avoir pu publier sur ce site si vite, d'avoir bénéficié (à ce jour) de neuf excellents commentaires et d'avoir, en un sens, pu mener ma petite enquête parmi les réactions face à l'inanité. Je ne dis vraiment pas ça pour vous traiter de cobayes ou m'improviser une intelligence que je n'ai pas, mais par admiration pour le sérieux intellectuel et la richesse interprétative dont vous avez fait preuve.

Merci à tous!

Alice

Merci de votre commentaire si sincère.