Bonjour à tous,

Quelques mots à propos de cet « Ennemi de la Nation » qui a visiblement surpris, voire dérangé certains lecteurs.

Pour information, je ne suis pas croyante. Mais pas non plus anticléricale. Comme je l’ai précisé dans l’incipit, ce poème n’exprime pas un positionnement personnel. Il m’a été inspiré par un plongeon dans des recherches généalogiques : au travers des registres paroissiaux, les curés sont bien souvent les précieux témoins de la « petite » Histoire, qui croise parfois la grande. Ajoutez-y quelques lectures récentes sur les temps troublés de la Révolution, et vous aurez compris ma source d’inspiration. Une sorte de témoignage, en somme.

LeopoldPartisan, Senglar-Brabant, j’ai cru sentir une pointe d’indignation dans l’ironie de vos commentaires. C’était le risque de l’exercice. Loin de moi l’idée de mettre le clergé ou l’Ancien Régime sur un piédestal ; simplement les tristes réalités que vous évoquez n’étaient pas l’objet de ce poème, et ce sont d’autres dérives que j’ai mises en exergue.

Alexandre, je suis ravie que mon poème vous ait donné envie de connaître ses ‘héros’, mais en effet ceux-ci sont imaginaires. Encore que leurs noms n'aient pas été choisis au hasard.

Robot, j’ai beaucoup apprécié votre regard. En effet j’ai volontairement utilisé le paradoxe pour faire ressortir la complexité des choses, des êtres. En tentant de m’abstenir de tout jugement « moderne », et sans tomber non plus dans l’excès inverse. Pas facile, ni dans un sens ni dans l’autre.

Tizef, je suis sensible à votre remarque sur le côté « complainte à la veillée ». Pourquoi pas. En tout cas ce texte se voulait effectivement « hors des sentiers battus », c’est aussi dans ce sens que je l’ai conçu, bien davantage que sur un fond potentiellement sujet à polémique, même si j’ai tenté de rester modérée autant que possible en traduisant les sentiments du narrateur.

Miguel, je n’avais pas particulièrement d’intention « intemporelle » en écrivant ce texte, mais chacun peut lui donner la portée qui l’inspire, et j’aime autant celle-là qu’une autre … Oui, la Révolution a emmené vers l’échafaud des personnes qui ne le méritaient pas – ce n’est pas un scoop, pas plus que de dire que les excès et dérives ont existé probablement de tout temps et dans tous les camps, y compris au nom des libertés – on en revient au paradoxe évoqué par Robot.

Charivari, libre à vous de ne pas aimer bien sûr, je souhaite néanmoins que ce qui précède (voir réponse à LeopoldPartisan et Senglar) vous ait éclairé sur mes intentions : non pas dénoncer en tant que telle la persécution religieuse, mais laisser la parole à un témoin d’une époque aussi cruciale que troublée, dans toute sa complexité, sa partialité, son humanité aussi. Effectivement en choisissant ce témoin-là (et j’en ai expliqué les raisons plus haut) je n’ai pas fait dans le « politiquement correct », mais j’assume sans problème.

Merci à tous pour vos regards.
Ioledane

Aucune ironie chez moi Ioledane, je me suis seulement proposé pour mettre la main au panier s'il prenait l'envie aux curetons de revenir.

Le fait que j'aie indiqué que j'avais pris note de l'exergue signifiait que j'avais conscience qu'il fallait vous distinguer de l'idéologie de l'exercice, que vous n'étiez pas partie prenante.

:) brabant porteur de têtes

Pour information, je ne suis pas croyante. Mais pas non plus anticléricale

Je n’ai pas fait dans le « politiquement correct », mais j’assume sans problème.

Merci Ioledane, c'est bien comme cela que j'avais compris cette démarche !

Ce qui m'a vachement plu dans ce poème, c'est qu'on a l'impression de lire un document retrouvé dans les archives d'un presbytère.

Tout y est crédible
le ton "ecclésiastique"
le propos de ce brave curé consterné de voir s'ériger en ennemi ce gamin prometteur qu'il avait porté sur les fonts baptismaux
son choix de rester fidèle à ses engagements et de placer la loi de son Dieu au dessus de la loi des hommes (attitude d'actualité dans une autre religion)

J'ai pris le parti de ne pas noter les textes, mais je pense que celui-ci est exceptionnel en ce sens qu'il est à la fois fort bien écrit, fort intéressant et tout à fait inattendu.

Merci Iolédane

Brabant, c'est noté.

Alexandre, c'était bien vu.

Tizef, sincèrement merci.

Bonne soirée à vous,

Ioledane