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A propos de "Café cafard "d'Hellian
Visiteur 
Merci, vous avez dit merci !

Ah non, c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire, ô Dieu, bien des choses en somme,
En variant le ton . Par exemple tenez :


Modeste :

Je ne me sens pas digne, amis, d'un tel hommage.
De cette poèsie ne faisons point fromage !

Faux jeton

C'est vous, commentateurs, qu'il faut féliciter.
Et j'aurais tant voulu tous ici vous citer.


Affectueux

Je prie le comité d'accepter ce bisou.
J'embrasse aussi ma mère et mon copain Zizou



Footbalistique

A mes sélectionneurs, à tous mes supporters :
Je dribble en douze pieds et vous passe mes vers.


Pédant

Qu'attendiez vous de moi si ce n'est un sans faute ?
Du doute de mon art,, il faut que je vous ôte.

Enfin s'adressant à Widjet en un sanglot,

Je sais, je le confesse, avec moi, tu fus vache,
tu m'as même mis "faible ", tu m'as traité de tache,
Mais regarde aujourd'hui ce qu'enfin je peux pondre:
Un seul de ces beaux vers peut faire Oniris fondre.


Allez, on peut rigoler...

Parce que vous avez été très généreux avec moi, et je vous dois beaucoup. Mais si !

Oui, ce texte relève en quelque sorte d'une déconstruction et à double titre, d'une part parce qu'effectivement, il s'origine dans une prosodie classique qui comme le dit Arielle (et Victor Hugo) se fait tordre le nez. Du coup, il en reste quelque chose d'un peu subliminal, des assonances et un rythme secret audelà du rythme immédiatement perceptible. Alors c'est vrai, RB, que cela peu se traduire par une certaine pesanteur des tournures, mais ce n'est pas plus mal, à mon sens eu égard au thème. Alexandre, j'ai apprécié votre tentative de reconstitution. Mais il y avait un petit piège en première strophe qui demeure dans sa version classique en quatre vers. Pour ceux que cela intéresse, Voici la mouture première :

Café cafard

Allez oui, c'est l'hiver
Les chants de niaiseries aux méandres des rues,
Doux ennui, saint ennui, les vitrines ventrues
Débauchées de lumière,

Cette neige déchue collant à mes semelles,
A mes jours à mes nuits le souvenir de toi,
Quand la lune se vautre en lambeaux sur les toits,
Que sur les murs ton ombre à la mienne se mêle,

Mais le dimanche, il y a les cafés,
Les cartes, la fumé, deux, trois mots échangés,
Une bière à la main et le regard plongé
Dans le vide commun à tous les empaffés.

On parle des saisons, de décembre qui dure.
On rit des bonnes femmes qui nous ont quittés,
Pleurant, mine de rien, nos souverains étés.
Quand le jour se déchire, on repart en froidure.

Le col du paletot cachant nos vieilles hontes,
Dans la poche on agrippe un reste de chaleur
Ramassé dans un bar en guise de bonheur,
Le dos un peu courbé, portant la nuit qui monte.


La deuxième « déconstruction », ma chère Cat, concerne, il est vrai la ponctuation. Quel en est l'avantage ? Eh bien précisément, comme tu l'as remarqué, une majoration du sens par les jeux de polysémi qui ne sont plus entravés par les rigueurs de la ponctuation. Deux exemples :

 Cette neige déchue collant
à mes semelles à mes jours à mes nuits
le souvenir de toi quand la lune se vautre...

Dans la version libre, comme l'a fait remarquer Widjet, la neige déchue peut coller aux semelles, mais également aux jours et aux nuits. Cette lecture n'est pas vraiment possible dans la version classique où la ponctuation n'autorise guère cette interprétation. La ponctuation et la construction en chiasme suggère que ce qui colle  à mes jours, à mess nuits, c'est le « souvenir de toi ». Au contraire l'absence de ponctuation autorise l'une et/ou l'autre lecture. Autre exemple, dans l'avant dernière strophe (deuxième vers) dans la version libre, le mot « pleurant » peut aussi bien être associé aux bonnes femmes qui nous ont quittés, alors que dan la version ponctué, c'est seulement le narrateur qui pleure.

Voilà, j'ose espérer ne pas avoir été trop fastidieux ni trop pédant (quoique...), mais vous m'avez un peu tendu la perche, Tizef en ventant les mérites de la version libre par rapport à la proposition « alexandrinée ». Et puis, entre nous, je pense que ça fait du bien de temps en temps de parler un peu technique...

margueritec, merci de votre choix initial et d'avoir été particulièrement sensible aux contrastes et à ces vitrines ventrues qui ont intrigué RB. C'est vrai, que l'accumulation d'épithètes est toujours risquée. Mais ici, les deux adjectifs me paraissent utiles pour stigmatiser la vulgarité du décor au regard des chants de noël diffusés dans les rues.

Widjet, Nous connaissons ta rigueur, voire ta sévèrité. Aussi, suis-je particulièrement honoré de ton appréciation, doublement d'ailleurs, puisque ce texte a contribué à motiver ton propos laudateur dans le forum.

Pimpette, en travaillant ce texte, j'ai beaucoup pensé à ton superbe « Garder çàa pour vous -http://www.oniris.be/poesie/pimpette-gardez-ca-pour-vous-6224.html- si parfaitement « ambiancé ».

Michel64, Votre exceptionnel me va très bien, pas de souci. Par contre vous m'avez fait rougir en m'attribuant le « top » de vos émotions poètiques sur ce site. Fouillez et lisez, vous allez voir que sur le chapitre de l'émotions, il y a ici une sacrée concurrence.

Arielle, Ben toi aussi tu m'as fait rougir grave. Tu sais 'lestime en laquelle je tiens ton écriture poètique et je sais ta rigueur et ton sens critique...

PIZZICATO, Oui, je partage votre sentiment à propos de l'économie de l'écriture. C'est une erreur répandue que dee croire que la qualité de l'écriture poétique dépend de l'opulence des mots employés. C'est même l’inverse.

 Troup, Eh bien la virgule, cher ami, c'est...un oubli. Quant à l'exclusivité de la province en matière de « café-cafard », ben euh, j'ai pas dit ça. Je te concède volontiers que l'on sait aussi parfaitement s'emmerder à Paris et ailleurs. Mais bon, quand même j'accorde une petite prime au vieux café de province avec ses tables en formica ( y en a encore, oui, oui) et ses lumières blafardes. Je t'y invite quand tu veux...

Leni, Monsieur Seguin n'avait peut-être pas de chance avec ses chèvres, mais moi qu'est-ce que j'en ai de t'avoir pour lecteur.

Alexandre Je suis très touché par ta sensibilité classique et la qualité de ton oreille alexandrine ( Au fait, tu sais qu'Alexandre, l'inventeur de l'alexandrin, est né à Bernay -ma ville-).

Diva-luna, je crois que c'est RB qui aurait prèfèré qye je fasse l'économie de ces « lambeau » de lune. Pourtant, je tiens à cette image que je trouve très expressive pour rendre cette dispersion de la lumière lunaire comme déchirée de toits en toits sur les villes d'hiver dans les bourg de province.

Funambule, ,Merci de votre appréciation et de vos chaleureux compliments. Oserais-je vous dire que lorsque j'ai écrit ce texte, la première expression qui m'est venue à propos de la lune entre les toits, c'est « la lune funambule... »

Cox, Merci pour vos superbes éloges et leur élégance. Une prime toute particulière pou le « sinisme élégant » qui me ravit. Oui, je crois que vous avez vu juste à propos du rythme. Il y a , semble-t-il, un double tempo qui n'est pas sans contribuer à l'intérêt de ce poème, l'un propre à la figure llibre et l'autre issu des alexandrins cachés.

Uranie76,J'aime beaucoup votre observation sur le rapport entre l'opaque et le transparent. C'est effectivement aussi de cela dont il est question.

Ps : Merci de votre indulgence pour les erreurs orthographiques. Je ne peux malheureusement pas relire.

Contribution du : 05/08/2014 01:11
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
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Salut HELLIAN;

je vois qu'à cette heure tardive nous sommes seuls sur Oniris, j'en profite pour te dire que si je passe par Bernay c'est avec grand plaisir que j'accepte un verre sur une table en formica dans un petit bistrot. Je ne doute pas qu'au bout de quelques heures nous ayons quelque ressemblance avec les personnages de ton poème.
Bonne nuit ami Onirien.

Contribution du : 05/08/2014 02:24
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
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Avec grand plaisir, cher ami Troupi, mais ça ne sera pas triste...

Contribution du : 05/08/2014 09:12
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
Visiteur 
Citation :
Et puis, entre nous, je pense que ça fait du bien de temps en temps de parler un peu technique...

Oh que oui !
Comme Alex, mais au brouillon, j'avais reconstitué le poème
Ainsi, je le trouvais un peu moins bon que sous sa forme déconstruite

Mais au feeling
Sans trop chercher à analyser
Ton explication est donc la très bienvenue

Arielle utilise cette technique depuis belle lurette, http://www.oniris.be/poesie/arielle-aux-quatre-vents-6275.html
Alex2 aussi http://www.oniris.be/poesie/alex2-fragment-4755.html

Ça donne très envie de s'y mettre à son tour

Contribution du : 05/08/2014 09:24
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
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@ HELLIAN,

Pas triste, j'en suis sûr.

@ Tizef,

Merci d'avoir sorti ce poème d'Alex2, j'ai eu le plaisir d'une superbe lecture grâce à toi ce matin. On peut juste regretter que cet auteur ne se signale plus sur Oniris, c'est bien dommage.

Contribution du : 05/08/2014 11:15
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
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J'ai eu ressenti une vraie émotion à la lecture du poème d'Arielle que j'avais laissé passer par mégarde. C'est un superbe texte où le fond et la forme convergent en un rendu de grande puissance. J'aurais plaisir à le commenter.

Contribution du : 05/08/2014 17:03
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
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Hello Hellian,

Juste pour signaler que j'ai tenté la lecture... mais voilà.

Tu vois ces engrenages auxquels ils manquent une dent ?
Dans le premier creux ça commence à sauter, puis à s’amplifier, au final vibrations et déconnexion...

Ton art n'y est pour rien, c'est évi dent.


Contribution du : 05/08/2014 17:16
_________________
Celui qui écrit dans mon dos ne voit que mon… (Adage du banni)
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
Visiteur 
Pepito,

C'est déjà sympa d''avoir essayé.

J'ai nombre d'amis qui n'entravent rien à la poésie. Rien n'y fait. A quoi cela tient-il ? J'en sais trop rien. Moi j'ai été plongé dedans peti. Mon père écrivait des poèmes qu'il lisait inlassablement à table. ça me faisait redoutablement chier, jusqu'au jour où j'ai eu le malheur d'en écrire un. J’avais neuf ans. Mon père, très fier, l'a adressé à son propre père qui par la même occasion était mon grand père. Pour me récompenser de la performance, j'avais obligation d'en écrire un chaque semaine. Bon, il y a des gamins du même âge qui doivent se farcir qui doivent se farcir un concerto ou une étude de Chopin tous les mois. Du coup, j'ai nourri une détestation pour la poésie durant quelques années...jusqu'à ce que j'ai pour prof de français, un vertain Jacques Dufour, alias Jude Stéfan que tu ne connais peut-être pas comme poète puisque ce n'est pas ton truc, mais probablement comme nouvelliste. En tant que poète, il fait parti des plus grands poètes contemporains http://fr.wikipedia.org/wiki/Jude_St%C3%A9fan
Lui a su me donner le goût de la poésie. Aprés, je pense qu'il en va de la poésie comme des alcools fortes. Une cert

Contribution du : 05/08/2014 20:49
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
Visiteur 
Je ne sais pas ce qui s'est passé j'ai dû appuyer sur une mauvaise touche et hop, publié ! sans que j'ai pu terminer. Je reprends...


Pepito,

C'est déjà sympa d''avoir essayé.

J'ai nombre d'amis qui n'entravent rien à la poésie. Rien n'y fait. A quoi cela tient-il ? J'en sais trop rien. Moi j'ai été plongé dedans peti. Mon père écrivait des poèmes qu'il lisait inlassablement à table. ça me faisait redoutablement chier, jusqu'au jour où j'ai eu le malheur d'en écrire un. J’avais neuf ans. Mon père, très fier, l'a adressé à son propre père qui par la même occasion était mon grand père. Pour me récompenser de la performance, j'avais obligation d'en écrire un chaque semaine. Bon, il y a des gamins du même âge qui doivent se farcir un concerto ou une étude de Chopin tous les mois. Du coup, j'ai nourri une détestation pour la poésie durant quelques années...jusqu'à ce que j'ai pour prof de français, un certain Jacques Dufour, alias Jude Stéfan que tu ne connais peut-être pas comme poète puisque ce n'est pas ton truc, mais probablement comme nouvelliste. En tant que poète, il fait parti des plus grands poètes contemporains http://fr.wikipedia.org/wiki/Jude_St%C3%A9fan
Lui a su me donner le goût de la poésie. Après, je pense qu'il en va de la poésie comme des alcools forts; Une certaine aversion au début et puis avec l'habitude, on ne peut plus s'en passer.

Cela étant, si j'ai bien compris ton propos, sur un autre fil, tu m'inciterais plutôt à venir du côté de la prose. Alors, c'est promis, la prochaine fois, si "Dieu" le veut, ce sera une nouvelle.

Bien cordialement.

Contribution du : 05/08/2014 21:03
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Re : A propos de "Café cafard "d'Hellian
Maître Onirien
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11/02/2012 17:42
De Le Havre
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Jude Stefan

"La poésie de Jude Stéfan se définit selon ses propres termes comme une « poésie malgré », une « poésie-contre » : contre le fait que le langage puisse justifier d'une manière ou d'une autre la condition humaine, naître pour mourir. Ce refus pourrait servir de guide pour aborder une œuvre complexe où la division des genres n'est pas acceptée.
Ses intentions poétiques, il les déclarent lui-même « La poésie n'existe pas, c'est une erreur complète [...] mon intention serait d'écrire des poèmes qui ne veulent rien dire, chaque vers détruit le précédent ; puis un résultat nul. Il ne faut pas qu'il y ait de fin comme dans Hugo [...]. Il ne faut pas que ça commence, il ne faut pas que ça finisse. C'est trop facile de faire un dernier vers...». Stéfan veut rester dans l'informe pour éviter le « trop poli, parfais léché ». Il veut laisser parler la matière c'est-à-dire les mots et tourne donc résolument le dos à toute poésie formelle c'est-à-dire toute règle de métrique, de rime et même de sens1."

Merci Hellian!
Moi, je comprends ça!
Pimpette

Contribution du : 06/08/2014 16:17
_________________
"""Soyez réglé dans votre vie ordinaire
comme un bourgeois, afi n d’être violent et original
dans vos oeuvres. »

Gustave Flaubert
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