à tous ceux qui ont lu et commenté.
Merci à tous, vous avez aimé dans l'ensemble.

À ceux qui ont émis quelques réserves sur les deux derniers quatrains, vous devez avoir raison et je prendrai du temps pour l'analyse.

Si des propos ont pu heurter certaines ou certains, ils ne m'appartiennent pas forcément et il m'arrive souvent de mettre dans mes textes des choses qui m'inspirent mais que je n'approuve pas totalement sur le fond.

J'estime que la poésie peut traiter de tous les sujets, de presque toutes les façons, seule l'émotion qui se dégage du fond autant que de la forme compte.

Quant à la forme, elle peut être ancienne ou moderne, et le classicisme Coline n'est pas à bannir uniquement parce qu'il est ancien.
D'ailleurs il ne l'est pas, il suffit d'écouter énormément de textes de chansons françaises qui sont en octosyllabes, alexandrins classiques, des Brassens, Ferret, Cabrel, Étienne Roda Gill, Bashung.......et j'en oublie quelques centaines.

Aux plaisirs de vous lire.

Bonjour pieralun,

J'ai vraiment pris plaisir à lire votre poème. J'attends avec impatience vos vers à venir.

Belle journée.

Pieralun je crois que j’aurais bien du mal à détailler ce qui m’a déçue dans la fin de ton poème mais je vais quand même essayer de te laisser en vrac quelques impressions qui m’aideront à y voir clair moi-même et à étayer mon commentaire, ce qui est toujours un bon exercice...

La scène à laquelle j’assistais jusqu’au douzième vers avait pour moi la puissance et la précision d’un tableau de maître. Je les voyais ces petites vieilles, fardées outrageusement, couvertes de bijoux, de fanfreluches, la bouche « en cul de poule » soufflant sur leur tisane, elles avaient une présence quasi cinématographique, j’aurais pu venir m’assoir à leur table et pérorer gentiment avec elles.
Tout à coup, cette apostrophe à l’une d’entre elles « Ah ! déesse d’avant » me fait totalement changer de point de vue. On n’est plus dans la chaude ambiance de ce salon de thé, on ne partage plus l’intimité de ces vieilles cocottes. Le grand souffle froid d’une sorte de censeur vient de balayer tout cela, de poser sur la scène devenue anonyme et austère un doigt moralisateur, presque accusateur. « Toi qui vénérais la beauté, de manière éhontée, n’aurais-tu pas dû plutôt cultiver ton esprit, adorer la Raison sur laquelle le temps n’a pas de prise alors que te voilà réduite, à ce jour, à quelque vieux débris voué à la pourriture ? »

Cette morale janséniste, pleine de sévérité me semble appuyer trop lourdement sur le tableau de la décrépitude qui nous frappera tous, les fous comme les sages d’ailleurs. Quel « grand esprit » peut-il être certain de ne pas se voir un jour réduit à l’état de pantin bavouillant dans sa tisane comme le font ces vieilles Vénus décaties ?

J’ai beaucoup d’admiration pour la technique sans faille avec laquelle tu traites l’alexandrin et son pur classicisme Pieralun. La forme de ton poème est parfaite pour moi mais j’espère que tu ne m’en voudras pas d’avoir exprimé les sentiments que m’inspiraient sa construction et ce que j’ ai cru tirer de la morale que tu lui donnes.

Bonjour Arielle,

J'ai parfaitement compris ce que tu veux me dire, parfaitement.
Et, de ton point de vue, je te donne raison.
J'ai toujours eu de la difficulté à clore mes poèmes, il me faut une fin, et là est peut être mon défaut.
Ici, outre le fait que la scène est rompue, comme l'ont souligné d'autres, les deux derniers quatrains sont durs envers ces vieilles dames.
Ce regard acerbe ne m'appartient pas. Il m'inspire parfois dans l'écriture mais ce n'est pas moi. Il m'arrive d'ailleurs souvent de ne rien mettre de moi dans un poème, je laisse libre cours à la plume, quitte à la laisser déborder parfois.
En revanche, la réflexion qui concerne les méfaits de l'âge me taraude parfois. La décrire durement est une façon pour moi d'en exorciser la peur qu'elle me procure.
Mais mon être profond aurait plus tendance à serrer ces vieilles dames, quelque soit leurs parcours, que de les brocarder.
D'ailleurs, ma profession fait que je les réconforte au quotidien.
Je te remercie Arielle pour ton explication et la qualité d'un argumentaire qui me soutiendra dans mon envie de progresser.
Merci

Citation :

Je te rejoins là tout à fait Pieralun. C'est moins courant en poésie que dans une nouvelle ou un roman mais c'est le privilège d'un auteur que d'exprimer des sentiments, ou de faire le récit d'actes qui ne sont pas les siens. Heureusement que tous les auteurs de polars ne sont pas des sérials-killers !

Citation :

Là aussi je te reçois cinq sur cinq : Exorciser la peur en noircissant le trait c'est sans doute un des premiers rôles de l'écriture, en tout cas une des premières raisons qui nous font prendre la plume.

Bon dimanche à toi et n'oublie pas "Etre vieux, c'est être jeune depuis plus longtemps que les autres"