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1 Utilisateur(s) anonymes
A propos de "Promenades" |
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Apprenti Onirien
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06/03/2015 10:10 Groupe :
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Bonjour, je voulais remercier tous ceux qui ont bien voulu commenter mon texte ainsi que tous ceux qui l'ont seulement parcouru, et expliquer un peu la démarche qui en a été la source.
Je pense avoir eu tort de le publier dans la catégorie "sentimental/romanesque" car je ne voulais en aucun cas écrire une "vraie" nouvelle avec une intrigue et des personnages bien campés. J'ai plutôt cherché à me souvenir d'une promenade banale, assez peu intéressante, et à décrire les pensées qui surgissaient alors dans mon esprit. Cette description relève cependant de la fiction, puisque le fait d'approfondir des pensées parfois à peine réfléchies conduit à les transformer et parfois à les caricaturer. Les paragraphes plus philosophiques et abstraits sont nés de cette volonté d'approfondissement, de prise de conscience. Je crois aujourd'hui qu'ils n'étaient pas nécessaires; ils alourdissent encore plus le récit. Par ailleurs, je voudrais dire que j'ai essayé de dépeindre, à travers ces pensées, un peu de la laideur d'une âme humaine. Le narcissisme y paraît, la jalousie, l'ambition, le désir inconvenant, et bien d'autres défauts. Lorsque j'ai envoyé ce texte à Oniris, je ne le considérais absolument pas comme un texte abouti. Il était pour moi une forme d'expérimentation qui pêchait en raison des ruptures de ton occasionnés par le but poursuivi. Il fallait à la fois suivre à peu près l'action (la promenade), exprimer certaines sensations saillantes ( celle de la robe, de la pluie, du visage devant le miroir...), et réfléchir à ce que ces sensations disaient de mon personnage. J'étais assez déçue par ce mélange. Peut-être qu'il aurait pu donner lieu à quelque chose de bien s'il avait été mieux maîtrisé. Asrya: Votre première remarque à propos des trottoirs "je ne les ai jamais entendu chanter" me paraît étrange. J'aurais bien aimé savoir pourquoi la métaphore vous a si peu touché. Quant à votre deuxième remarque, elle me demeure insaisissable et je serai très heureuse que vous la développiez. Concernant le fil conducteur de l' histoire, il est inexistant, puisqu'il ne s'agit pas d'une histoire à proprement parler. Je suis désolée de vous avoir aguiché avec Charlotte, et de vous avoir ensuite déçu. Ces pensées pour Charlotte ne constituaient aucunement le cœur de l'intrigue. L'expression "cocktail mal dosé" retrace aussi mon sentiment à propos de mon texte. Neojamin: Je prends note de votre conseil de ne pas noyer l'action sous les pensées. Il est vrai que les pensées sont froides, et permettent difficilement de transmettre des émotions...on ne pleure pas à chaque ligne d'un livre de philo! Jaseh: Vous dites avoir attendu le petit truc, l'événement... le fait que mon récit ne soit pas une vraie nouvelle vous a visiblement gêné. Moi aussi, quand je lis, j'attends le petit truc, le merveilleux qui conduit à me passionner pour l'histoire. Mais je trouve que dans la vraie vie, dans une promenade réelle, le petit truc arrive rarement. On part en ville, tout content, en croyant qu'il va se passer des choses extraordinaires, et on rentre chez soi bredouille. J'ai voulu exprimer cela. On attend, mais rien ne vient. On désire, mais rien ne se produit... Alice: Il me semble que vous avez tout à fait raison, quand vous expliquez qu'il ne sert à rien d'approfondir "à outrance" un effleurement. J'ai un peu essayé de faire par moments une transposition entre la sensation (par exemple le velours de la robe) et la pensée (la transcendance de la vie). Je comprends que ça passe mal dans ce contexte; on n'attend pas d'un auteur des avalanches de considérations abstraites. Cependant, cela m'a intéressée de procéder ainsi, dans une perspective plus générale. Je trouve que la philosophie manque de méthode: pour raisonner sur un sujet, on part très vite dans l'abstraction la plus complète. On ne remonte pas à l'origine du concept qui est l'expérience. Par conséquent, je me disais qu'il serait possible, sur chaque notion ( comme celle de la beauté, de la liberté etc), d'écrire une sorte de poème intuitif retraçant notre expérience (répondant à ces questions: qu'est-ce que je ressens quand une chose est belle; quelle est ma sensation de liberté...). Ensuite, il s'agirait de commenter ce texte. Ce commentaire serait le pont vers la philosophie, vers la traduction de la sensation en langage abstrait. D'où un effleurement approfondi. Mais ce serait alors dans un autre cadre... mbh: la forme recherchée était assez délicate. Je suis désolée de mon échec quant à la transmission d'émotions. Ce sera peut-être pour une prochaine fois... Automnale: Non, il ne s'agit pas d'une écriture masculine. L'héroïne est en effet peu sympathique parce qu'elle porte sur elle-même un regard mauvais, en essayant de voir ce qu'il y a de puéril et de ridicule en elle. Votre résumé de mon texte m'a fait beaucoup rire. Je me suis alors dit que plutôt que de traiter les travers de l'âme avec sérieux, j'aurais pu les traiter avec humour. L'humour est le fruit d'un regard à la fois critique et doux: il permettrait peut-être de rendre tolérables les vieilles adolescentes aigries... Bidis: Pour les enfants, c'est vrai que je n'ai pas changé de ton; je ne me suis pas attardée sur eux. Mais dans cette promenade, les choses et les gens (enfants ou adultes) ont presque été mis sur le même plan. La pluie est sexualisée presque autant que Charlotte...la robe est décrite bien plus précisément que les personnes qui entourent la narratrice. Plongée dans ses rêves égocentriques, elle fait très peu attention aux autres. Par ailleurs, je suis surprise que vous trouviez un contraste entre sa paranoïa et ses réflexions sur la sexualité et sur la vie... Je n'y vois pas de contradiction, hormis peut-être un côté très adolescent et un autre côté qui se voudrait plus mûr, plus réfléchi, plus acide... Je ne sais pas si c'est ce que vous avez voulu dire. Encore merci. Liliane,
Contribution du : 03/04/2015 13:59
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Re : A propos de "Promenades" |
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Maître Volubilis
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23/08/2007 09:09 De France
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Je ne sais si les réflexions sur la sexualité et sur la transcendance ont la profondeur que je leur accorde, je sais qu'il m'aurait fallu réfléchir pour bien les comprendre (ce que je n'avais pas envie de faire, je cherchais plutôt de la détente à ce moment-là). Mais elles me semblaient venir de quelqu'un d'assez adulte. De sorte que cette paranoïa, (qui est beaucoup plus qu'un simple égocentrisme d'adolescence, Dieu sait si j'ai été égocentrique dans mes jeunes années mais je n'ai jamais imaginé que quelqu'un puisse s'intéresser le moins du monde à mes achats dans un supermarché !!!) ne me semblait pas concorder avec une telle maturité. Mais d'après ce que vous dites, je crois comprendre que vous ayez donné à ce personnage des pensées qui provenaient de deux époques différentes de sa vie.
Il est dommage que vous ne vous rendiez pas compte que la joliesse et le charme de votre écriture, auraient pu rendre fort agréable la visite plus détaillée du Château d'Orvault dont la chapelle recèle d'ailleurs un vitrail splendide d'après ce que j'ai lu, si du moins je ne me suis pas trompée de bâtiment.
Contribution du : 03/04/2015 21:22
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Re : A propos de "Promenades" |
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Expert Onirien
Inscrit:
26/03/2014 04:34 Groupe :
Groupe de Lecture Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Post(s):
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Je vous remercie, Liliane, pour cet éclairant retour. Si la façon dont vous avez rédigé les pensées de votre personnage est la façon qui vous semblait la plus intéressante, alors vous avez bien fait. Je confirme : votre texte est intéressant. Le fait que mon émotivité personnelle y trouve moins son compte de naturel ou de légèreté, c'est mon affaire. J'ai très hâte à la suite.
Alice
Contribution du : 04/04/2015 09:20
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