Je remercie tous ceux qui m’ont laissé des commentaires agréables et très constructifs. Ils m’ont donné matière à réflexions et je me suis rangée à la majorité des avis en retravaillant ce poème et en l’étoffant un peu. Il avait été écrit très vite pour cette jeune harpiste qui m’avait enchantée, car je voulais le lui remettre avant de partir puisque, hélas, je ne l’ai jamais revue.

C’était il y a quelques années, j’assistais à un festival de poésie. Cela se passait en Touraine, dans un château bien entendu ! Imaginez une immense pièce avec son plafond à caissons richement décoré, peintures et tapisseries anciennes ornant les boiseries murales, hautes fenêtres donnant sur un grand parc aux arbres majestueux et vous aurez une idée de ce décor de rêve où la harpe faisait figure d’instrument naturellement à sa place. Le concert finalisait une belle journée d’automne, par ailleurs fort agréable.

A vrai dire, les mots sont tout à fait impuissants à vouloir traduire l’émotion causée par cette musique, je dirai quasi mystique, puisque la beauté nous semble souvent d’origine divine… Ce concert, de qualité exceptionnelle, a comblé son auditoire pendant une bonne demi-heure, mais cela nous a semblé trop peu, tant nous étions sous le charme.

Voici donc, pour satisfaire ceux qui ont trouvé ce poème trop court, une nouvelle version.

Pour une harpiste

Elle s’incline, blonde et belle,
Vers la harpe dont le bois luit ;
Son bras frémit sous la dentelle
Qui pare sa manche bleu nuit.

Sous ses doigts effleurant la corde
Court un balbutiement d’oiseau ;
Léger zéphyr, la main s’accorde
La grâce souple du roseau.

Chacun se recueille en silence,
Les yeux mi-clos ; l’ouïe attend
La note pure qui s’élance :
Est-ce les anges qu’on entend ?

Comme sur l’image pieuse
Ornant les pages d’un missel,
La musique mélodieuse
Semble un hymne sacramentel.

Dans la beauté l’âme s’élève
Vibrante aux sons du récital ;
Sur l’heure qui coule, trop brève,
Glissent des perles de cristal.

*
Personne n’a relevé la faute que j’ai commise initialement en employant le mot « sacramental » qui désigne les objets du culte (ciboire, médailles, reliques, etc) comme adjectif on utilise plutôt sacramentel (merci Wikipédia) ; une peinture murale représentait des angelots pinçant une harpe, c’est pourquoi je parle des anges. Souvent aussi on les remarque sur des images pieuses : vraiment cette harpe peut évoquer une musique céleste (que l’on soit croyant ou non).
Papipoète : votre remarque sur « balbutiement » est sans doute justifiée quant au choix du sens, mais gazouillement produirait trop de son « s » mouillés dans le quatrain dit à voix haute, cela affaiblirait le vers, essayez. C’est pourquoi j’ai gardé « balbutiement ».

Vincendix – Bipol – Hananke –Gemini – Alexandre – Lulu – Arielle – Robot – Pivoine- Pizzicato – jfmoods – Léni – Thedreamer – Francis – Eclaircie – Emilia –Phoebus – provencao – Miguel – Améliamo – Marie-Ange – Léo-P

J’espère que ma nouvelle version aura votre approbation, sinon faites-moi part de vos critiques qui m’aident toujours à progresser.

Un très grand merci à vous tous.

Merci Mona, c'est vrai, je regrettais la brièveté de votre joli poème, je suis comblé, cette fois, j'ai le temps d'admirer l'artiste, avec ses manches bordées de dentelle, ses longs doigts agiles qui effleurent les cordes, j'ai le temps de savourer les notes cristallines qui s’échappent de ce bel instrument.
Passionnément

Merci Vincendix c'est très gentil à vous. J'ai pris plaisir à refaire ce poème qui n'avait jamais été retouché. Il est encore bien imparfait, mais tout n'est-il pas travail et retouches ? A bientôt !

Merci Mona pour ce rajout puisque je fus un de ceux aussi
qui déplorait sa brièveté.

H