Je remercie infiniment le CE d’avoir porté ce poème à la publication et de m’avoir permis, du coup, de recueillir vos différents avis. J’avais quelques doutes sur ce texte et ne savais franchement pas s’il passerait. Je le trouvais a priori bien trop simple et me demandais si l’on percevrait la dimension poétique qui a présidé à son écriture… Dire un instant de bonheur cerné par l’inquiétude pouvait-il être en soi suffisant, notamment sous cette forme que certains commentateurs auront jugée trop prosaïque ?
Les avis des différents commentateurs m’ont permis de répondre à cette interrogation. Il semblerait que la simplicité ait ses limites face à certains lecteurs, et que la présence de métaphores subtiles soit comme nécessaires… Je ne voudrais cependant pas limiter la poésie aux métaphores ou autres figures de style. Il se trouve que j’ai écrit des textes qui me semblaient pour le moins abscons durant des années, à force d’images complexes, et que j’ai tendance, aujourd’hui, à privilégier la simplicité pour être comprise. Ecrire pour n’être comprise de personne ne m’intéresse pas. J’écris vraiment dans l’idée de partager. Ici, il s’agissait de rendre compte d’un moment de bonheur diffus, sans forcer le trait, et en précisant ma part d’inquiétude.

Je vous remercie, lecteurs de passage, d’avoir pris le temps de me lire, et d’avoir parfois laissé un commentaire. Tous les commentaires sont bons à prendre. Ils me permettront de faire mieux la prochaine fois (je l’espère !).

EGFRILD : Les mots de ce bref poème vous ont paru trop simples. Je m’y attendais un peu, et prends note de votre remarque. J’ai voulu faire simple, mais peut-être ai-je poussé un peu loin ce besoin que j’avais d’épurer ? Merci, en tout cas, d’avoir pris le temps de commenter ce bien modeste texte.

STAYINOLIVE : Vous n’avez pas aimé ce poème trop simple. Comme je l’ai signifié plus haut, la simplicité était dans mon intention. Je ne voulais pas forcer le trait par rapport à l’instant vécu. Mais je comprends votre sentiment, vos attentes relativement à un texte poétique. Merci d’avoir fait preuve de franchise.

HANANKE : Il semble que vous ayez lu ce poème comme je l’espérais, soit un petit texte sans prétention qui avait quelque chose à dire : « un instant de bonheur ». Merci de m’avoir commentée. Votre sentiment me fait plaisir.

JANO : Je comprends votre perplexité par rapport au contexte évoqué. Il semble qu’il y ait paradoxe entre Février et l’été. J’étais d’ailleurs sûre que quelqu’un me ferait cette remarque, mais en fait, s’il y a paradoxe pour le lecteur, il n’y en a pas pour moi qui associe – mais vous ne pouvez pas le deviner – la lenteur de l’été au regard que je porte sur mon compagnon. C’est une image toute personnelle que je pourrais réitérer dans n’importe quelle saison. Plus que le mot été, finalement, c’est « la lenteur de l’été » qu’il faudrait relever, soit une espèce d’être au monde que j’ai perçue à un moment estival. Merci, en tout cas, de m’avoir fait part de votre sentiment sur ce texte. Il m’éclaire et me fais dire que je dois me fier à mon intuition, éviter ce qui peut sembler paradoxal pour un lecteur.

PIZZICATO : Vous n’avez pas du tout aimé ce texte bien trop simple, sans originalité. Il est vrai qu’il ne présente aucune originalité, mais il est porteur d’un souvenir heureux que je suis bien contente d’avoir exprimé. J’écris un peu – en tout cas, depuis quelque temps – comme on prend des photographies. Mes textes sont autant de traces de ce que je vis. Et pour cela, ils me sont essentiels. Peut-être ai-je fait trop simple, ici ? En tout cas, je tiens compte de votre remarque et vous en remercie.

WALL-E : Merci, Wall-E, d’avoir lu ce texte sans prétention comme un texte simple qui avait des choses à signifier. Vous semblez l’avoir lu comme je le souhaitais et en suis ravie.

LALA : Vous avez raison de souligner que le doute a son importance ici. J’ai noté « Un instant de bonheur » parce que c’est ce qui subsiste, mais l’inquiétude est aussi dans mon tempérament… un travers, sûrement… En tout cas, je vous remercie de vos remarques sur l’écriture de certains passages. Je suis preneuse, car vos commentaires sont pertinents. D’ailleurs, je me demande pourquoi j’ai écrit « que j’en oublie Vincent ». Peut-être est-ce un défaut de langage propre à ma région… ? Je suis une petite provinciale… Je tâcherai d’être plus vigilante la prochaine fois. Merci.

VINCENDIX : Merci de vous être penché sur ce petit texte qui relate un moment vécu. J’ai eu la chance de partir en Février, mais je ne suis pas allée bien loin. Les palmiers sont bien de chez nous. On en trouve aussi en métropole. Quant à l’été, c’est ce que j’ai essayé d’expliquer à Jano… C’est en fait, l’émergence d’un souvenir d’été dans le regard que je porte sur mon compagnon. Ca vous ne pouviez pas le deviner, car ce n’est pas explicite, ni même suggéré de façon implicite… C’est donc là un de mes travers dans ce texte. Je dois signifier davantage. Merci.

PHOEBUS : Que vous dire, sinon vous remercier d’avoir cerné l’essence même de ce poème. Il dit un moment de bonheur et il est vrai qu’il n’y a pas lieu de chercher plus loin. J’ai beaucoup aimé votre réflexion, toute philosophique. Vous dites notamment ceci : « la seule chose que l’on puisse faire, c’est le vivre », et je vous rejoins totalement, d’autant que je suis de ces personnes qui dans la vie doutent beaucoup… Merci.

MONSIEURF : Tout commentaire est bon à prendre et contrairement à ce que vous pensez, le vôtre m’apporte beaucoup. Vous avez été sensible à ce texte à partir de quelques-uns de ces mots. Tant mieux, cela me fait très plaisir. Comme je l’ai dit plus haut, j’écris vraiment pour partager. Merci beaucoup.

HERSEN : Je vous remercie de votre appréciation fort généreuse. Je ne m’attendais pas à un avis si favorable. Comme quoi, les sensibilités des uns et des autres peuvent être – et tant mieux, chacun étant singulier – très différentes. Vous semblez avoir lu mon poème comme je l’espérais. Vous parlez de fugacité du bonheur. J’ai bien aimé ce passage de votre commentaire et le comprends bien. Pour ma part, le bonheur est peut-être un peu ainsi, fugace… quand il semble apparemment plus durable chez d’autres… Mais vous avez raison de souligner que c’est quelque chose de fragile. On peut le perdre à tout moment, sans qu’on s’y attende, malheureusement…

EMILIA : Merci de m’avoir lue, ici, et d’avoir porté votre regard sur ce texte dont je me rends compte qu’il appartient, finalement, plus au lecteur qu’à l’auteur une fois qu’il est publié. Je précise, tout de même que Vincent n’est pas mon compagnon. Vincent était au loin, dans les vagues… en train de nager, pendant que j’étais assise sur le banc avec mon ami. C’est la raison pour laquelle je dis d’ailleurs « que j’en oublie Vincent ». Je le savais bon nageur. Il ne se souciait pas des vagues.

ANANAS : Merci d’être passée sur ce bien modeste texte. Je prends note de votre commentaire sur votre sensibilité générale. Il reflète un peu ma propre appréciation je devais en rendre une moi-même sur mon propre texte.

TENERIS : J’ai beaucoup apprécié votre ressenti général sur ce texte. Il m’apporte un petit plus relativement à ma minuscule prétention de vouloir épurer au possible. Comme je l’ai signifié plus haut, j’ai écrit tant de textes complexes que je souhaite aller vers plus de simplicité. Il est vrai qu’on oscille entre rêve et réalité. On est à la fois entre le vécu et l’imaginaire, mais c’est le vécu qui l’emporte, en ce qui me concerne. Je n’ai fait que rendre compte d’un moment. On est par ailleurs entre crainte et sérénité. Cela me caractérise beaucoup d’une manière générale. Peut-être parviendrais-je un jour à ne présenter que des textes sereins ? Je le souhaite… Concernant le dernier vers, je me suis faite la même réflexion. Fallait-il le préciser ? Je l’ai fait, parce que cela présentait de façon explicite un soulagement, un autre aspect du bonheur éprouvé, aux côtés des enfants… Merci encore.

POUET : Merci Pouet pour votre sincérité sur ce texte. Votre commentaire me fait très plaisir. C’est un poème un peu lapidaire, comme vous dites. Il va à l’essentiel. Eh oui, je préfère me noyer dans les yeux de mon amour… J’aime beaucoup la mer, mais je n’y trempe souvent que les pieds. Elle a le don de m’effrayer…

PIEDS-ENVERS : Je conçois tout à fait qu’il manque quelque chose à ce texte pour vous faire frissonner. Je le comprends parfaitement. Il est vrai qu’il y a souvent un monde entre le lecteur et l’auteur. Ici, j’ai écrit un texte peut-être trop épuré. En tout cas, merci de m’avoir fait part de votre ressenti. Ca me fait plaisir.

SOFI : Merci Sofi de votre appréciation sur mon poème « Un instant de bonheur ». Vous l’avez ressenti simplement. Tant mieux !

A tous, je vous remercie encore vivement. Au vu de ces avis partagés, je tâcherai de faire mieux la prochaine fois.

A tout bientôt.

Lulu

Bonjour Lulu,

Ah, que je suis contente de votre fil. Car en fait, je n'ai pas tout dit dans mon commentaire, essayant d'être "comme il faut " puisque après, on nous dit que les commentaires-ci, les commentaires-ça et tout le reste.

Quand j'ai lu votre poème, la première chose que j'ai eu envie d'écrire pour en parler est : 'voilà un poème tout nu".

Car c'est exactement l'impression qu'il m'a donné. On ne se tracasse pas de fioriture, on ne se tracasse pas de ce qu'on en pensera, on ne se tracasse pas. Le tracas est ailleurs, il est dans le fait que le bonheur soit si fragile.

J'aime en général plutôt les poèmes minimalistes, sans que ce soit aucunement une règle, quand j'y trouve une très forte expression en si peu de mots. Que chaque mot soit à sa place pour qu'il porte exactement le sens que l'on espère. Mais moins il y a de mots,moins on a le droit à l'erreur, évidemment, pas moyen de se raccrocher aux branches...que l'on a volontairement élaguées !

Un poème tout nu.

Cordialement,

hersen.

Bonjour Hersen,

La poétesse que vous êtes vous fait joliment réagir quand vous écrivez "Un poème tout nu". Vous n'avez pas tort. Ce poème est très épuré.

En fait, comme je l'ai spécifié, par ailleurs, quand j'écrivais des textes bien complexes, on me reprochait d'être trop présente, et hermétique, comme si je donnais un foisonnement de détails ; détails que devait pouvoir s'inventer le lecteur avec son imaginaire. C'est qu'il lui faut de la place, en effet. J'en conviens aisément. D'où mon envie d'épurer...

Ici, j'aurai fait "un poème tout nu", comme vous le dites si bien, et suis bien heureuse de savoir qu'il y a aussi des lecteurs qui apprécient ce genre d'approche.

Merci beaucoup, Hersen. Vous me donnez envie d'écrire à nouveau.

Au plaisir de vous relire.

Lulu

Bonjour Lulu,

Il est vrai que la temporalité qui convient au bonheur, c'est l'instant. Je me suis interrogé sur le fait de ne pas dire un moment de bonheur ou le bonheur tout court. Le vécu devient aussi fugace que l'instant lorsqu'il se vit dans le bonheur. On conçoit alors que le premier caractère qu'on doit ressentir en vivant un bonheur réel c'est sa fugacité.

Bonjour Phoebus,

je partage tout à fait votre sentiment sur le bonheur si je me réfère à mon vécu. Il me semble qu'il ne s'inscrit que dans l'instant, ou le moment, comme j'ai tenté de l'exprimer dans mon poème que j'ai vraiment écrit comme on prend une photo d'un moment essentiel. Peut-être aussi que le moment est une succession d'instants ? Quoi qu'il en soit, pour moi, le bonheur ne peut que s'y inscrire. Je ne sais pas faire autrement. Il y a toujours des choses bien sombres dans l'existence qui font que le bonheur n'est pas duratif, éprouvé à chaque instant. Mais je m'interroge, tout de même, voyant des proches très heureux dans leur vie, et cela depuis des années, comme si le bonheur leur était acquis par je ne sais quel mystère... Peut-être faut-il faire suivre le fil du bonheur qui nous habite sans jamais le perdre de vue pour l'éprouver tout à fait, au-delà des instants ? En tout cas, j'ai du pain sur la planche, car je suis toujours en proie au doute... Et ceci explique peut-être cela ?

JASEH : Non, vous n'êtes pas à côté de ce texte. Vous avez bien raison de souligner qu'il s'agit autant de peur que de bonheur. Le doute parcourt mon poème, et cela jusqu'au bout, mais cela n'empêche pas le bonheur d'être et d'affleurer du fait de la présence de l'entourage. Il est vrai qu'il y a un côté "passif", car je me contente d'observer ou de chercher du regard pour éprouver ce bonheur fragile. Merci de votre lecture !

Bonjour Lulu, pardonnez moi " l'heure passive". C'est vrai que ce n'est qu'une apparence de passivité car une mère, même assise et qui semble aller nulle part, ne peut s'empêcher de surveiller et si le corps paraît tranquille, l'esprit ne l'est que rarement. Le bonheur est TOUJOURS fragile. Il faut juste que parfois la cervelle lâche un peu prise et le bonheur peut-être complet, un court instant.
A vous relire.

Bonjour Kodiak,

merci d'être passé sur ce petit texte sans prétention et d'y avoir porté un commentaire. Il est vrai que ce poème est tout simple, et peut-être un peu trop..., d'où votre sentiment, même si vous ne parvenez pas à expliquer pourquoi. En tout cas, c'est mon sentiment aujourd'hui. Épurer un texte est une bonne chose pour être comprise sans ambiguïté, mais encore faut-il donner un peu de perspective relativement à l'imaginaire des lecteurs...

Merci de m'avoir confié votre ressenti.

Bonjour Sofi,

oui, c'est un peu parce que ce type de moments est précieux que j'écris. J'écris souvent comme je prendrais en photo des instants pour en garder une trace... Là, il s'agissait d'un instant de bonheur un peu inquiet, parfois ce sont des instants plus nuancés...
Merci de votre lecture.