Où va se nicher le sexisme ?
Bonjour David
Votre com' m'a fait beaucoup rire.
De l'humour au 4° degré, sans doute ?
Mais, de moi que l'on dit avoir la "comprenette difficilette" et même "le cerveau lent", je dois avouer que je n'ai pas du tout compris votre com'. 'je vais le lire et le relire pour essayer)
Moi sexiste ?
J'en appelle à mes lecteurs et lectrices.
Rassurez-moi.

Citation :

Bjr,

Je ne veux pas répondre à la place de David (mais je le fais quand même ), simplement il ne s'agit pas de vous mais du texte, ce qui n'est pas du tout la même chose.

Et l'interprétation de chacun peut être très différente.

Perso je n'y ai pas vu de sexisme, plutôt du second degré.

Mais si j'avais écrit ce texte je trouverais au contraire intéressante cette vision des choses, ce commentaire de David.
En effet, un texte écrit ne nous appartient plus.
Pouvoir constater l'effet qu'il produit sur certains lecteurs est forcément enrichissant. Enfin moi ce que j'en dis...

Cordialement.

Salut,

Pour la compréhension, je vais illustrer doublement, d'abord sur le concept de percussion lui-même, puis directement dans le texte.

rien de mieux qu'une petite histoire...

C'est un gars qui rentre en courant dans un commissariat et s'adresse au préposé :
- M'sieur, j'ai vu un canard géant sur la place de la mairie !
- un quoi ? (répond le préposé interloqué)
- ben un canard, la bête qui fait coin coin avec un bec et des pieds palmés, mais en géant.

En fait, le préposé sait sans doute parfaitement ce qu'est un canard, ainsi que le sens de l'adjectif "géant", ce qu'il ne comprend pas, c'est la situation dans son ensemble, choisie pour son caractère incongrue bien entendu, mais ce n'est pas une incompréhension littérale, et par la suite je vais considérer que ton incompréhension, Madawaza, n'est pas littérale non plus.

Mon commentaire dit simplement :

"C'est définitivement sexiste de décrire des hommes sur un adjectif qui rime à connard/salopard et autres joyeusetés"

Je peux compléter ces joyeusetés en "ard" par... "vil pendard" (ça devait être dans Ivanhoé, ça) ou encore soiffard, froussard. Bref, la terminaison est courante dans le registre des insultes, des dénigrements, parfois utilisée à contre-emploi pour valoriser une attitude quand même marginale comme avec motard ou routard.

Les mots du texte eux-mêmes sont :

"snobards, jobards, grognards, trouillards, vantards, bavards, paillards, avares"

Ces mots, criés dans une foule sur un quai de gare par exemple, ce sont des insultes ou des dénigrements. Criés au milieu d'une joyeuse tablée, ça peut être un vocabulaire moins sardonique. J'ai trouvé le texte plus proche du quai de gare que de la joyeuse tablée, parce qu'il ne me semblait pas y avoir une grande intimité entre la séductrice et ses abeilles, les hommes qui lui tournent autour.

Donc, ou ensuite, pour développer sur le choix du mot sexiste afin de résumer le topo, je peux faire un parallèle :

Snobards -> blondasses
jobards -> Pouffiasses
grognards -> grognasses
trouillards -> mollasses
vantards -> bécasses
bavards -> jacasses
paillards -> chaudasses
avares -> radasses

Il me semble d'ailleurs que ce miroir fait mieux comprendre "grognards" dès qu'on le passe au féminin.

En tout cas, à bâbord et à tribord, c'est du vocabulaire sexiste, chacun des seize mots est un stéréotype discriminatoire.

La "séductrice" est un autre stéréotype discriminatoire, le mot n'apparait pas mais toute sa description est un stéréotype.

Le second degrés, l'humour, la chansonnette, pourraient servir à dépasser les stéréotypes plutôt que d'en remettre une couche, c'est plus mon goût.

Bonjour David
C'est bien ce que je disais !
J'ai vraiment le cerveau lent.
Par contre, je n'aime pas Paul et Mickey (pas mes amis)
alors , à une autre fois.

Tout ce que je peux en dire vient de ma lecture, dans le contexte de sa publication, "sexiste" c'était juste le mot sur le bout de ma langue que le commentaire arrivait à trouver. Au théâtre par exemple, il y a les "vaudeville" à base de mari/femme/amant ou maitresse, prétextes à tout un tas de situations cocasses, c'est pas une vénération des couples en périls pour autant. Le sexisme est un outil dans le texte, je n'y voyais pas un état d'âme, on peut utiliser de même la grossièreté ou écrire une histoire dont le héros est un psychopathe. Il reste que le texte joue de ça et s'en contente, il est triste objectivement : la dame est courtisée mais reste seule avec son rêve à la fin.

Je me souviens d'un texte - enfin non, j'ai oublié, le titre, l'auteur et les vers - dont le thème était le carnaval de Venise avec son fameux bal masqué, jouant aussi sur la séduction que ce contexte faisait planer, charmant et enjôleur, mais qui me laissait un peu la même impression que le plus marrant risquait d'être de berner les autres convives plutôt que de se risquer à une rencontre sans visages. Je pensais plus à "mascarade" qu'à "mascara".

Donc, je ne vous accuse pas de "sexisme" Madawaza, sinon, je devrais aussi dénoncer tous les auteurs de polar à la police, parce que quand même, des gens qui se distraient en imaginant des meurtres, c'est encore plus louche...