Bonjour à vous,


Le poème est là, publié en 2008, je présente toute ma reconnaissance à ceux qui ont accompagné sa publication.

Les vers sont construit autour de l'alexandrin, il y a un jeu de forme qui place les rimes au cœur des vers et place le poème entre deux eaux. Je ne veux pas bouder cet aspect plus prosodique mais je voulais raconter la petite histoire qui déclencha ce poème.

C'est une expression courante d'être "à côté de ses pompes" et littéralement assez curieuse. C'est une inspiration constante pour moi en poésie ce genre d'étrangeté de la langue, parce que je pense que c'est une expression assez directe de l'émotion. Sur le même principe que la rime, le sens littéral apparemment incongru de certaines expressions populaires comme celle-là sert à illustrer quelque chose d'assez complexe à développer autrement, souvent.

Ici, pour ce poème, c'est juste une petite complainte amoureuse qui dirait que lorsqu'on se sent "à côté de ses pompes", c'est qu'on a quelqu'un d'autres dans ses chaussures. Une façon de dire : "dans ses pensées".

Le sens commun est plus profond il me semble, je pense à une expression plus insultante bien que vieilli comme "va-nu-pieds" qui tomberait en quelque sorte sur ceux qui se trouveraient "à côté de leurs pompes".

Plus personnellement, lorsque j'étais enfant, je me souviens d'un mariage où je m'approchais d'une table d'adultes en train de s'esclaffer. comme il s'y trouvait mon père, je lui demandais ce qui étais si drôle, et sans retrouver ses mots exacts, il m'expliquait que l'expression être "à côté de ses pompes", qui avait dû fuser, rappelait l'attitude de certaines personnes qui quittent leurs chaussures avant de se suicider. Par la suite, je l'ai souvent lu ou entendu à propos de faits divers, sur un quai de gare ou un pont par exemple.

C'est sans doute un poème écrit pour me rappeler qu'il faut prendre bien garde à rester dans ses chaussures, et pourtant, je prends souvent un petit plaisir à pouvoir marcher pieds nus.