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Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Visiteur 
Merci à tous ceux qui ont permis la publication de ce poème.

Je réagis assez vite, car je suis pressé, devant rejoindre celui qui répond toujours, assez souvent par des questions d’ailleurs, pour une semaine plus ou moins déconnectée d'Oniris et d'ailleurs.

Là, je suis content du nombre de lectures, et des commentaires assez différenciés reçus.
Comme si chacun y avait vraiment mis du sien, comme un écho. Cela me fait penser que ce poème est ouvert, et ça me plaît ainsi, bien plus que de cartonner au top 50.

Ces commentaires assez divers posent des questions et donnent des éléments de réponses. Moi j’aime ça.
Sans détailler chaque commentaire, car comme vous le savez je n’ai pas trop le temps, je vais vous donner ma version.

D’abord je voulais écrire en réaction aux personnes qui cessent de répondre ou qui ne répondent pas, ou plus. Qui mettent fin de façon 'brusque' à un échange commencé. Ce pour des raisons que j’ignore, alors toute supposition est permise. Mais n’étant pas sourd, pas tout à fait, je sais que la raison n’est pas là.
Et c’est assez frustrant, et inquiétant, bref on peut supposer le pire, ou le meilleur, je leur souhaite le meilleur.

Mais c’est aussi à un autre niveau, un constat entre une autre époque peut-être, et la notre.
J’ai en mémoire deux anecdotes, si l’on peut dire.

La première concerne Hermann Hesse qui souffrant de problèmes visuels dans son grand age, prenait le temps de répondre personnellement à ceux qui lui écrivaient, souvent de jeunes lecteurs enthousiastes.

La seconde concerne Jakob von Uexküll, l’auteur de 'Mondes animaux et monde humain suivi de La théorie de la signification, 1934' que je vous conseille si vous ne connaissez pas déjà, et qui suite à des échanges épistolaires avec une dame qui s’intéressait à la biologie, finit par lui délivrer tout un cours par correspondance.

Je trouve ça fascinant que de tels personnages prennent de leur temps pour répondre à ceux qui leur posent des questions.

Allez, un autre exemple de célébrité qui répond…peut-être connaissez-vous Lenny Kaye, un guitariste américain qui a beaucoup collaboré avec Patti Smith ?

Alors voilà une troisième petite histoire. Ce musicien a aussi écrit entre autres choses une petite présentation de la chanteuse Karen Dalton sur la pochette d’un de ses albums, artiste pour laquelle j’ai eu un véritable coup de foudre en la découvrant il y a quelques années. A tel point que j’ai commis le petit poème que je vous mettrai en PS…et comme dans son petit texte sur elle, Lenny Kaye avait écrit qu’il faudrait un poète pour parler de la voix de Karen Dalton…je m’en suis souvenu, et pas dégonflé, j’ai cherché à lui envoyé mon poème…comme il avait un compte Myspace, qu’il a toujours je suppose, je me suis inscrit pour lui envoyer mon truc...et je fus assez surpris et enchanté de recevoir une réponse de sa part. Très sympathique réponse d’ailleurs.

Voilà des cas de gens assez occupés je suppose et plus ou moins célèbres qui prennent le temps de répondre même à d'illustres inconnus qui ne parlent pas ni n'écrivent sérieusement leur langue (comme dans mon cas avec Leni, heu, non, avec Lenny...(j'ai pas résisté Leni, enfin un tout petit peu)

Bon les questions posées admettaient sans doutes des réponses, encore qu’on n’en sait rien, et que personnellement je n’ai pas posé de question à Lenny Kaye, juste fait un petit signe de la main, si l’on veut.

Ça c’est pour la non-réponse faute de temps ou d’intérêt, ou de respect, comme l’a souligné un commentateur très perspicace.

Passons aux questions…

L'éternelle question…c’est celle du sens de la vie, bon j’y vais pas du dos de la cuillère, mais sollicitant la réponse de quelqu’un ou l’espérant, ou la présupposant c’est aussi, via le dialogue engagé, un moyen de sortir de la solitude, notre lot commun, et sortant de la solitude le temps de la parole, ou de sa réminiscence, on n’a plus autant besoin de donner réponse au sens de la vie.
Comme si la vie partagée, dans la rencontre, nous rachetait de l’absurde de la vie…bon ça mériterait un développement, mais je suis un peu pressé vu que je dois encore préparer ma valise, et l'heure tourne.

Mais dans cette question de la solitude rompue on peut aussi voir, trouver une justification à notre existence, qui sans les autres, quels qu’ils soient, seraient sans intérêt. Attention, je ne dis pas que la solitude n’a que de mauvais côtés, mais elle doit être rompue parfois pour donner du sens. Et cette reconnaissance de l’autre nous permet aussi de justifier notre propre présence. Un peu comme un miroir nous aide à connaître notre aspect extérieur, là on va un peu plus profond dans la connaissance de soi, et suivant la qualité du miroir on voit plus ou moins clair en soi, attention quand même aux miroirs déformants, y'en a pleins.

Enfin, l’unique question est la même question que l’éternelle, mais cette fois c’est à moi de répondre aux nuages. Et que pourrais-je bien leur dire ? Que je suis pressé ? Car moi-même je manque parfois à mes devoirs envers celui qui me questionne, c’est certain. Et puis, je suis pressé de savoir, ce qu’il ne faut surtout pas être.
Schopenhauer (mon idole) n’a-t-il pas écrit à 17 ans : "La vie est un dur problème, j’ai résolu de consacrer la mienne à y réfléchir. ", et il l'a fait.

Voilà quelques explications qui n’apportent pas grand-chose de neuf, car tous à votre manière, chers commentateurs, vous avez répondu, soit par une question soit par des pistes de réflexion, soit en faisant part de votre expérience. Et ça je l’ai beaucoup apprécié.

Juste encore une précision, ici pour moi, ceux qui ne répondent pas ne concernent pas les morts, mais que les vivants ou supposés vivants, pour régler mes comptes avec les morts ce sera pour une autre fois, plus tard, là je ne suis pas si pressé que ça d’ailleurs…

Merci à tous : Wall-E, Proseuse, Marite, David, MissNeko, Ramana, Lulu, Pouet, Robot, Pizzicato, Fabio (un peu éclairé j’espère), Annick, Robot, Alcirion ; Plumette, Jaseh, Pimpette, MonsieurF, Hananke, Leni, Rain et Dom1…et puis à celle qui m’avait déjà répondu, ailleurs.

Bye !

Corbivan


Mon petit PS et un petit bonus dans un autre forum...je me disperse peut-être un peu là ?

La voix de Karen Dalton


C’est un vol de papillon
Une enfant qui murmure
Une femme qui console
Une mélodie chevauchée
Des saules qui s’ébrouent

C’est le vol d’une éphémère
Un instant qui passe
Toujours trop vite
Au gré du cœur ouvert
Béant comme une anse

C’est l’échouement d’un bateau
Mi voilier mi oiseau
Un chant sans orgueil
Pour ceux que l’on aime
De plus en plus loin

C’est une gerçure de l’âme
Une éraflure de la voix
Une vitre brisée
Où se reflète le ciel
De la douleur étonnée

C’est un grain de sable
Dans l’azur de l’amour
C’est un caillou
Dans la chaussure du bonheur
Qui fait boiter sa voix

C’est une sœur inconnue
Mon esprit près d’elle
Dans le feu immobile
D’une étincelle d’aube
Toujours à venir, je l’entends,

La voix de Karen Dalton…

Contribution du : 30/09/2016 22:42
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Maître Onirien
Inscrit:
09/03/2013 09:32
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Post(s): 24671
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Merci pour ces éclaircissements Corbivan.

Faire des valises j'ai jamais su, alors je suis admiratif.

Quant à Schopenhauer, c'est sûrement mieux qu'une chopine à l'heure...


Contribution du : 30/09/2016 23:03
_________________
La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Visiteur 
@Pouet...une chopine à l'heure, c'est pas mal...mais oui, Schopenhauer c'est beaucoup mieux :o)
et finalement ma valise je la ferai demain matin.

Contribution du : 30/09/2016 23:12
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Visiteur 

Le poème en tous cas mérite le détour. Magnifique. Bravo.

Contribution du : 01/10/2016 00:13
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Expert Onirien
Inscrit:
25/06/2016 00:27
De Rouen
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Évaluateurs
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Post(s): 9617
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Merci pour ce très beau poème et ta réponse.
Voilà, je te réponds. Je n'ai rien à dire mais j'accuse réception de ton commentaire pour te dire que je t'ai lu. C'est important, non ? Juste ça !
Au plaisir de te lire.
Annick.

Contribution du : 01/10/2016 09:21
_________________
Un mort-vivant est un oxymore alors qu'un occis mort est un pléonasme.
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Organiris
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Il est vrai que ce texte soulève plusieurs questions. Il entre en résonance, en ce qui me concerne, avec ma propre vie. Je pense notamment à un ami que je tends à perdre de vue. "Loin des yeux, loin du coeur", dit-on parfois, même si je sais cela faux.

Il m'est arrivé d'écrire,un jour, à un poète contemporain qui m'avait beaucoup touchée, mais je ne lui avais pas laissé mon adresse. C'était comme si j'avais évité le fait de n'avoir peut-être pas de réponse... Peut-être s'est-il demandé pourquoi je n'avais mis mon adresse au dos de l'enveloppe ?

En tout cas, j'ai beaucoup apprécié votre retour sur ce texte en prose que j'ai trouvé fort intéressant. On retrouve votre penchant pour la musique ; une belle source d'inspiration, manifestement.

Bon voyage !

Contribution du : 01/10/2016 16:58
_________________
Inspiration ou poésie...
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Visiteur 
@Jaseh, Annick et Lulu : merci de votre passage ici et de vos réponses ici

et puis

Merci à Mina, Perle-Hingaud, Coline-Dé, Vincente, Evitanteanonyme, Personne,
Brume.


@Personne, j’avais commenté votre poème en me demandant si je comprenais bien, et je crois effectivement que je ne l’ai pas bien compris, parfois je suis pas très finaud…comme lecteur. Mais il est vrai que le relisant il m’apparaît toujours un peu obscur.

Vous dites aussi – commentant le mien – 'J’aurai tellement aimé savoir, et le pire, serait de s’imaginer qu’absolument tout ce qui nous arrive, ne dépasse pas les parois de notre cerveau.'…je ne sais pas si ça va vous rassurer mais je pense que bien des choses qui nous arrivent dépassent notre raison et donc notre cerveau…vous devriez lire 'Le monde comme volonté et représentation' d’Arthur S., les deux premières parties de l’ouvrage seraient déjà inintéressantes pour répondre à ce questionnement-là.

@mina vous demandez ' pourquoi se prendre ainsi la tête ?' et moi j’en souris un peu…car la seule réponse que je peux vous donner, c’est que pour moi ça compte énormément : les réponses, presque autant que les questions. Bon on est pas avancé là , c’est vrai…merci encore de votre passage, et de cette belle question (cela dit sans second degré aucun), que je me suis souvent posé d’ailleurs. Peut-être comme le chante Jean Vasca, moi non plus je ne fais pas parti des béni oui-oui, mais plutôt des maudits non-non...

Corbivan

à tous

Contribution du : 09/10/2016 15:07
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Visiteur 
Bonjour Corbivan,

Merci pour le conseil, j'irai sans aucun doute voir cet Arthur S.

Les pensées ne dépassant pas les parois de notre cerveau ? N'est-ce pas là la question primordiale ? Celle qui a tout déclenchée ?
Si j'ai employé ce terme, ce n'était pas pour être terre-à-terre. Bien au contraire.
Bien à vous.

Contribution du : 09/10/2016 19:28
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Onirien Confirmé
Inscrit:
21/10/2015 14:25
Groupe :
Évaluateurs
Membres Oniris
Auteurs
Post(s): 780
Hors Ligne
Merci pour ce long commentaire qui me permet d'envisager ce poème sous un autre jour! Ces anecdotes valent la peine d'être citées . Et oui, il n' y avait pas de second degrés dans mon expression : pourquoi se prendre la tête? Pour moi effectivement, ca ne comPte pas tant que ça, celui qui ne répond pas ne mérite pas que je m' intéresse à lui ah ah , je passe à un autre , qui lui fera l'effort de me répondre . Bon, j' ai peut- être encore rien compris... je crois que ce qui peut miner c'est d' échafauder des scénaris : pourquoi pas de réponse? Le mieux c'est de ne rien supposer.

Contribution du : 10/10/2016 16:35
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Re : Merci pour 'Ceux qui ne répondent pas...'
Visiteur 
@Mina : vous dites : « Le mieux c’est de ne rien supposer » en effet, si je pouvais ne rien supposer…je serais beaucoup plus zen, et ça pourrait être très sympa comme état, mais étant comme je suis ce n’est pas simple.

@Personne : vous dites « Les pensées ne dépassant pas les parois de notre cerveau ? N’est-ce pas là la question primordiale ? Celle qui a tout déclenchée ?
Si j’ai employé ce terme, ce n’était pas pour être terre-à-terre. Bien au contraire »

et je ne suis pas sûr de bien comprendre pourquoi cette question serait primordiale, car pour ma part je crois que les pensées dépassent les parois du cerveau.
Je crois que le cerveau permet de les élaborer mais à partir de données qui lui viennent de l’extérieur et de l’intérieur. De l’intérieur par la vue par exemple, de l’intérieur par les souvenirs par exemple, mais peut-être aussi par des problèmes de digestion, ou autres phénomènes physiques endogènes, si l’on peut dire.
Et donc du dedans ou du dehors nos pensées ne sont pas isolées, comme en vase clos. Ensuite les pensées peuvent déboucher sur des actes, y compris de pensées, mais aussi des actions très concrètes plus ou moins raisonnées.

Vous m’auriez dit « Les sentiments ne dépassant pas les parois de notre cœur' j’aurais été assez d’accord, car ici, enfin dans mon texte, il s’agit plus de sentiment et de désir que de raison, même si j’évoque des questions, enfin surtout celle du sens de nos vies individuelles, cette question n’est pas intellectuelle, pas seulement, sans quoi elle ne devrait pas faire l’objet d’un poème (en tous cas pour moi). Mais là aussi j’aurais forcément répondu que nos sentiments ont une portée au-delà des parois du cœur et aussi qu’ils ont leur origine ailleurs que dans notre cœur.

C’est peut-être parce que nous ne sommes pas du tout enfermés, ni dans notre cerveau, ni dans notre cœur, que peut se poser avec plus ou moins d’acuité la question de savoir pourquoi ceux qui ne répondent pas ne le font pas, mais au contraire que nous sommes ouverts sur le monde extérieur aussi.

Et aussi pourquoi cette question est importante, car si le silence perdure, et surtout s’il se généralisait, pourrait-on continuer à vivre longtemps, une vie un tout petit peu valable, viable ? Une vie isolée ?

Je pense que non, et je prends pour exemple le cas des gens qui se suicident. Il me semble que le suicide est possible lorsque la solitude est parvenue à un seuil intolérable, je ne crois pas que la solitude soit l'unique motif de la décision (ça dépend de beaucoup de choses), mais je pense qu’elle fait forcément partie de l’équation pour une part importante.

Contribution du : 10/10/2016 21:07
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