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Brouhaha : merci de vos commentaires.
Visiteur 
A l’aube, j’entends le camion poubelle qui passe dans la rue, juste de l’autre cote du mur, et un employé de la voirie, qui siffle en balayant le trottoir. Le signal ! Mon cœur se met à battre la chamade. Ma mère ou ses complices sont sur mes traces et risquent de me rattraper. Je pars en trombe, sans me retourner. Coup de bol, à l’entrée près du crématorium, la porte s’ouvre pour laisser le passage à un véhicule des services d’entretien. J’en profite pour me précipiter dans la rue. J’entends qu’on m’interpelle de la voiture, mais, les jambes à mon cou, je cours en direction de la maison.
Arrivé au carrefour avec Gambetta, je marque une pause pour reprendre mon souffle, puis me mets à marcher d’un pas normal. A cette heure, les rues appartiennent aux livreurs, aux balayeurs et à Rocco et sa bande, qui fait un bout de chemin avec moi. Je dois me procurer le matériel nécessaire. Frank peut m’aider, dit Rocco. Frank est bien plus âgé, il parle d’une voix rauque et grave, la voix de quelqu’un qui a fumé toute sa vie, et picolé aussi. Genre prolo. Frank me rappelle qu’il y a un Bricolex au bas de la rue de Ménilmontant. Je passe devant presque chaque jour. Mais il ne doit pas ouvrir avant 8 ou 9 heures. La petite Rose s’inquiète que je rentre chez moi avant d’aller acheter les outils. Elle et Rocco me dissuadent de me pointer à l’appart. Là-bas, tout doit déjà être prêt pour m’accueillir et me régler mon compte.
Par chance, le bistro de la rue de la Bidassoa est déjà ouvert. Au comptoir, un vieux avec de profondes poches sous les yeux et le blanc de l’œil rouge et larmoyant, sirote un ballon de blanc. L’horloge au-dessus du comptoir indique 7h25. France Info gueule dans mes oreilles, remaniement ministériel. Migrants déferlants. Migrants noyés. Moustiques vicieux. Islamistes décapiteurs. Un café pour moi s’il vous plait. Noir. A 7h30 un jingle à la radio utilise le refrain sifflé de la chanson de Peter Bjorn And John et me donne l’alerte. Je m’aplatis sur la banquette juste au moment où le jules de ma mère passe devant le rade. Il a certainement jeté un coup d’œil à l’intérieur. Est-ce que je devrais le skullflasher aussi ? Je me demande… Le barman m’observe d’un air bizarre. Et s’il était de mèche ? Les gens de la colline m’auraient prévenu je pense. Ils ont bien vu où j’entrais. Le téléphone sonne. Il parle dans sa barbe en me regardant en coin, suspicieux. Je laisse l’argent de ma consommation sur la table et m’en vais.
Je vais m’installer dans le square en face. Même si ma mère sort de la maison, les bancs ne sont pas visibles de la rue. Rocco, Frank et Lucie font la liste des achats que je dois faire. Heureusement que j’ai pris ma carte bancaire avec moi hier soir. Je vais en avoir pour une blinde. Mes pieds sont trempés dans mes Vans.
Je réalise que je n’ai jamais posé de question aux gens de la colline. Ce sont eux qui s’adressent à moi. Je me décide à questionner Rocco, et lui demande où ils habitent, tous. Il ne me répond rien. Je demande à Benoit. Aucune réponse non plus. Par contre la forme recroquevillée sur le banc en face me fixe d’un air mauvais. Je me lève et m’approche de lui. Il a l’air apeuré. Je lui donne au coup de poing avec ma clé coincée entre l’index et le majeur, juste sur la pommette. Il ne crie même pas. Alors j’en donne un autre, puis un troisième, un peu au hasard sur son visage sale. Il est en sang, immobile. Je le metallexe sur les tempes, les joues, les paupières. Ses chairs se déchirent et ses os craquent sous l’impact de la pointe en laiton. Je ne fais que me défendre. Il ne s’est même pas protégé de la main. Je lance : « Va dire à celle qui t’envoie que ce n’est pas comme ça qu’elle m’aura… » Ma mère…, elle vient de me texter pour me dire que si je ne suis pas rentré dans l’heure qui vient, elle préviendra les flics. Chère maman… Antony me conseille de partir d’ici rapidement. Je m’éloigne. Antony est un trouillard, d’après Rocco. Toujours sur le qui-vive. Rose m’a dit que son deuxième prénom est Constant, comme moi. Ça m’a fait sourire.
Il doit être bientôt l’heure de l’ouverture des magasins. Je dévale les quelques marches entre la rue des Platrières et la rue des Panoyaux et passe devant le collège Robert Doisneau. Souvenirs. Des gamins piaillent. Pour certains d’entre eux, un jour la vie explosera ; un jour ils entreverront le vrai visage de leurs parents. Il leur faudra tuer ou être tué. Tournevisser une cervelle ou être tournevissé. Chez Bricolex, je cherche le rayon outillage. Frank me dit de prendre un maillet. Quatre serre-joints de maçon, de soixante centimètres. Une mini-scie métal 218. A cette heure, les rayons sont déserts. J’en ai pour presque cent euros. J’ai faim, je n’ai pas mangé depuis ce paquet de chips, hier après-midi. En sortant, entre le magasin et l’école maternelle se trouve une boulangerie ou ma mère m’achetait un pain au chocolat quand je sortais de l’école. Jours heureux. Les propriétaires ont changé mais les pains au chocolat sont toujours aussi bons. J’en prends deux, que je dévore en remontant la rue. Je gobe aussi tous les cachets qui me restent. Mon rythme cardiaque s’accélère. Je touche le ciel, rien ne peut m’arrêter désormais.
Arrivé à la porte de mon immeuble, Rocco me souhaite bonne chance. Frank me rappelle une dernière fois pour exécuter ma mission dans les règles de l’art, afin que maman ait une chance de rejoindre le paradis : un coup de maillet en plein visage, juste un. Pas sur le crâne. Sur le front, juste au-dessus du nez. Puis la fixer au fauteuil avec les serre-joints, en bloquant les bras et les jambes. Visser à fond. L’attraper par les cheveux et scier à la base du cou. En quelques minutes, elle sera libérée.
Je tourne la clé sanglante dans la serrure. Ma mère accourt. Je tiens le maillet à la main, derrière mon dos. Elle porte une robe rouge. Elle a les yeux rouges. Son visage livide fait ressortir le rubis de ses lèvres. Elle a enfourché le diable toute la nuit, je n’en doute pas. Elle a revêtu sa couleur préférée. Croyant me duper, elle s’avance en me tendant les bras. Elle prononce mon prénom plusieurs fois. Quand elle arrive à ma hauteur, je la slash de toutes mes forces en pleine figure avec le maillet. Du sang gicle, j’ai frappé trop bas, ses dents vols dans l’entrée. Elle s’écroule en geignant.
Alors que je m’accroupis pour la trainer jusqu’au siège du salon, mes bras sont bloqués et on me ceinture dans une foire d’empoigne et de cris. Son jules me tient plaqué au sol, puis un genou sur mes reins, il appelle une ambulance. J’aurais dû m’en douter. Antony me dit de ne rien dire, ne pas parler. Rocco me dit de ne pas m’inquiéter, ils vont lui régler son compte. Maman n’ira pas au paradis. Je ne la retrouverai jamais. J’éclate en sanglots. Je l’aime.

Contribution du : 15/10/2016 10:58

Edité par Jano le 15/10/2016 12:39:22
Edité par Jano le 19/10/2016 21:28:02
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Re : Brouhaha: voici la fin de la nouvelle (copié collé raté!). Merci de vos commentaires.
Visiteur 
Il n'est pas dans les règles de poster une suite de texte en forum. Toute proposition doit passer par l'Espace Lecture. Je sais cependant que vous avez rencontré un problème lors de l'envoi de votre récit, aussi je verrouille ce fil en attendant une décision du Comité Editorial.

Contribution du : 15/10/2016 11:17
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Re : Brouhaha: voici la fin de la nouvelle (copié collé raté!). Merci de vos commentaires.
Visiteur 
Avec accord du CE je déverrouille. Vous pouvez causer !

Contribution du : 15/10/2016 12:38
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Re : Brouhaha: voici la fin de la nouvelle (copié collé raté!). Merci de vos commentaires.
Visiteur 
Il aurait été préférable de remercier déjà vos commentateurs sur votre texte publié et ensuite d'expliquer le problème survenu qui fait qu'il y a une partie manquante et ensuite la rajouter.

Je tiens à préciser que cette partie n'a pas été lue par le CE. La rajouter ici permet à vos lecteurs de donner si ils le souhaitent leur avis sur ce complément.

Contribution du : 15/10/2016 12:51
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Re : Brouhaha : merci de vos commentaires.
Visiteur 
Magnifique Philippe, je me suis éclatée... Je pense cependant que "pieds trempés" suffisait, "dans mes vans" n'apporte rien et vous avez écrit "ses dents vols au lieu de ses dents volent". Voilà.
J'ai trouvé à l'instant la suite de votre nouvelle et c'est un cadeau. Merci, vraiment.

Contribution du : 15/10/2016 12:58
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Re : Brouhaha : merci de vos commentaires.
Visiteur 
Merci de vos commentaires et bien vu pour mes erreurs!

Contribution du : 15/10/2016 13:26
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Re : Brouhaha: voici la fin de la nouvelle (copié collé raté!). Merci de vos commentaires.
Visiteur 
Toute ma gratitude.

Contribution du : 15/10/2016 13:27
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Re : Brouhaha : merci de vos commentaires.
Expert Onirien
Inscrit:
17/05/2008 18:11
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Groupe de Lecture
Post(s): 7861
Hors Ligne
La suite est vraiment bien ! Bravo

Contribution du : 15/10/2016 16:33
_________________
"[...] laissez-moi vous dire quatre mots magiques, véritable « Sésame ouvre-toi de l’enfance » :

Il était une fois…..

Jean Cocteau
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Re : Brouhaha : merci de vos commentaires.
Visiteur 
Merci!

Contribution du : 15/10/2016 17:48
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Re : Brouhaha : merci de vos commentaires.
Visiteur 
Merci!

Contribution du : 15/10/2016 17:52
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