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Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
Chevalier d'Oniris
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Bonjour à toutes et à tous.

Je me dois, bien naturellement, d'adresser mes remerciements au Comité Editorial ainsi qu'aux lectrices et lecteurs de ce poème.

Encore davantage de remerciements aux premiers commentateurs qui ont semble-t-il plutôt bien reçu ce premier texte sur Oniris.

Je vais répondre à chaque commentateur en explicitant l'esprit de ce même poème.

Proseuse : J'apprends, par nos échanges privés, à connaître ta personnalité littéraire. Ton commentaire ne m'étonne donc guère.

Le poème est en effet à la lisière d'une écriture lyrique. Le narrateur connaît ses propres limites et les obstacles inhérents à une quête amoureuse. Mais cela n'y fait visiblement rien.

Le pont brûlera : je n'y ferai rien. Les hommes mourront : j'écrirai.

Ce passage illustre, à mon sens, la complexité du personnage. Il y a une certaine prétention dans son écriture. En effet, mon narrateur se fiche éperdument de la mort des hommes et pourtant, la dernière expression de ce poème est affligeante : Fugue de mort.

Le texte est en effet, je le conçois bien, énigmatique. Les clés ne sont jamais évidentes dans mon écriture. Ce premier poème en est une rapide démonstration.

Quoiqu'il en soit, merci infiniment.

Miguel : En effet, le texte peut bien sembler déroutant. Il l'est. Tout simplement parce-que mon personnage, en lui-même, ne connaît plus aucune route dans sa quête. Je ne sais où je vais écrit mon narrateur. Son parcours achevé, celui-ci se rend compte que l'église n'ouvrira jamais ses portes. Alors ton adjectif me semble particulièrement bien trouvé.

Merci d'avoir noté que le poème comporte quelques séquences inattendues. C'est un motif stylistique très présent chez moi. Et je l'explique bien souvent dans mes commentaires de poèmes sur Oniris : j'ai besoin d'être surpris, d'inverser mes évidences ; de me trouver là où il est impossible de se trouver. J'ai besoin d'utopie (au sens grec du terme, bien naturellement). J'essaie donc de traduire ce besoin dans mon écriture. J'aime à surprendre mon lecteur. Désarçonner les évidences.

La convocation d'un si grand personnage que le père de Maldoror me fait rougir ! Il est vrai que je suis un fervent adepte du monde ducassien. Je me sens ridicule près de ses mots. Voilà pourquoi je l'aime. Ne plus me sentir Hadrien. Lautréamont se moque de ma carcasse, et j'aime quand on s'occupe de ma carcasse !

Donc merci infiniment d'avoir trouvé une correspondance entre une certaine furtivité littéraire et la grandiloquence cynique de l'ami Lautréamont.

Merci infiniment.

Hersen : Tu ne peux pas savoir à quel point tu me fais plaisir ! C'est presque sadique de ma part, mais je suis heureux que tu sois démunie ! J'en parle dans mon précédent remerciement. Il est plaisant de créer quelque-chose de somatique chez le lecteur. Que nos mots puissent intervenir sur lui.

Ta réception est particulièrement intéressante. Il est original de penser que mon personnage est résigné. Je suis plutôt d'accord. Ce narrateur comprend bien que la mort ne l'épargnera pas. Il se trouve devant le début d'une séduisante Apocalypse. En cela, la convocation de Lautréamont me semble pertinente : il n'y a que Maldoror pour jouir devant un navire en naufrage.

Mon personnage n'est pas étonné, en fait, devant la fin d'un monde. Du moins, tout cela ne l'afflige pas. Il continue sa quête.

En effet, tu as bien vu l'idée que l'effusion du poison condamne immédiatement mon personnage. Le temps s'arrêtera bientôt pour lui : qu'importe. Que vivent encore ses mots : j'ai appris à aimer les guerriers et le mal endormi. Le personnage connaît déjà la douleur.

La référence au mal endormi se trouve bien naturellement à la fin de La Peste de Camus. On ne doit jamais oublier le mal.

Ni, ici, la mort. Le personnage est d'une cruelle lucidité.

Tu poses la question du titre. Je conviens que la référence était loin d'être évidente. Je fais référence, d'abord, à la superbe toile de Delacroix qui s'intitule La Barque de Dante (1822, selon mes souvenirs). Delacroix a bien évidemment lu la Divine Comédie de Dante. Virgile mène Dante aux Enfers dans la splendide traversée des neuf cercles : on retrouve ce passage dans le premier cantique de l'oeuvre de Dante.

La référence plus explicite est celle au magnifique tableau de Bouguereau, dont le nom est éponyme (1855, je suis sûr de cette date). Le moment choisi est la traversée du huitième cercle des Enfers : celui des trompeurs. On retrouve ce passage au chant XXIX du même cantique.

Le titre est donc particulièrement chargé de sens.

Quoiqu'il en soit, merci infiniment !

Alcirion : Je suis heureux que tu sois enthousiaste ! Ton commentaire sur le style d'écriture du poème m'a beaucoup intéressé ; tu mets bien en avant une certaine vitalité du paradoxe.

Le paradoxe est en effet une posture stylistique que j'apprécie beaucoup. Il ajoute de la surprise à la lecture ; il force le lecteur, en fait, à un recul plus grand. Il intellectualise essentiellement le poème.

Tu as bien naturellement vu les références à Rimbaud et à Celan. J'ai énormément aimé la lecture de Celan. Sulamith est un personnage important pour moi.

J'essaie, comme tu l'exprimes, de proposer une écriture qui parle de la chute de l'individu (d'où la référence constate à une culture notamment décadentiste). Cela n'empêche pas, à tes dires, une certaine modernité dans mon écriture.

Merci infiniment.

Brume : Merci d'avoir distingué le fond de la forme. C'est très pédagogique, pour moi.

Sur la question de la forme. Je conçois une présence trop importance de la ponctuation. La ponctuation rythme la lecteur du sujet et ne doit en effet pas prendre le pas. Elle n'est que la percussion d'une symphonie.

Pour tout te dire, j'ai mal relu mon poème et n'apprécie pas sa disposition. J'ai été surpris de la disposition graphique que propose Oniris, car sur mon document, le texte me semblait plus élégant.

Quoiqu'il en soit, je veillerai la prochaine fois à correctement travailler ma ponctuation et mon agencement textuel.

Quant à ton louable doute sur la ponctuation dynamique virgule - tiret - virgule , je te laisse lire, si tu en as le temps, l'article suivant : http://testjc.edel.univ-poitiers.fr/document.php?id=5706. Cette forme du tirer est la forme baudelairienne. J'ai beaucoup apprécié les suppositions d'une telle forme de la ponctuation. Elle a du sens.

La mention à mon adverbe assez n'est pas idiote. Néanmoins, ce même adverbe a du sens : il modifie en réalité le verbe. Même si mon verbe est à l'infinitif (gravir), la présence de l'adverbe n'est pas anodine. Je choisis de ne pas t'expliquer pourquoi. J'aime en effet que ce soit le lecteur qui puisse expliquer les présences dans un poème.

Sur le fond : j'aime assez (tiens donc !) ta remarque sur la ponctuation. Tu lui attribues peut-être un autre sens. Celle, d'au fond, oppresser le lecteur, afin de transposer la souffrance du personnage.

Mon personnage ne demande qu'à être libre, en effet : mais l'est-il vraiment ? Il est aisé d'affirmer ses pouvoirs quand l'on sait que l'on mourra très bientôt. La substance mortelle est déjà présente dans le sang du narrateur.

Tu parles avec justesse d'une retenue presque imposée par une telle ponctuation. Tout du moins, tu mentionnes là une chose qui m'intéresse.

Je suis heureux que le fond semble davantage te plaire !

Merci infiniment.

Wall-E : Tu as le fait de choix d'essentiellement t'attacher à juger la forme du poète. Soit.

Je rejoins ton avis sur l'agencement : c'est ce que je dis dans le précédent remerciement. Tout n'est pas voulu. Car j'ai mal relu le poème. C'est une faute qui est d'abord la mienne.

En effet, la suite du déterminant du substantif mes est visuellement un échec. Le rejet est donc involontaire. Promis, le prochain poème sera mieux lu et mieux visuellement repensé !

Le vers décalé que tu mentionnes, Je vais prier d'atroces nuits, est néanmoins voulu. La spatialité du poème a une influence sur la lecture de ce même poème.

Ce vers est, pour la séquence, le plus significatif et le plus synthétique, car il exprime naturellement la débauche dont fait preuve Séraphine. Elle prend conscience de sa vie immorale.

Le sens est donc ici littéraire, et pas seulement stylistique. Un alinéa important marque l’œil du lecteur.

Je comprends pour l'essentiel tes difficultés. Elles sont parfaitement légitimes. Au regard du ton stylistique de ta poésie, je comprends qu'une prose plutôt débridée soit dérangeante. Tout du moins un peu trop originale. Je ne sais pas...

Néanmoins, merci infiniment !

Enfin Sodapop : Quel plaisir ai-je eu à lire ton commentaire !

Il semble que nous nous sommes bien trouvés sur le plan poétique. Crois bien que j'en suis le premier heureux. Le partage d'une même conception du poétique est toujours plaisant, et le plus souvent très productif.

Tu as bien saisi les quelques motifs du poème. La tragédie, au sens littéral, du personnage : le protagoniste ne peut rien contre son propre destin. Mon personnage a bien conscience de sa prochaine mort. Qu'importe ! il est mû par le besoin de l'écriture et surtout son amour.

Cette femme, dont on ne sait rien, est quand même pour lui, simultanément, son tribunal et son roman. Donc le lieu d'une prise de conscience, le lieu du jugement de ses actes. Lorsqu'on comprend que le narrateur va bientôt mourir, on en déduit qu'il parle du Jugement dernier. Il va comparaître devant son amante. Simultanément, il mentionne le roman. Le lieu de la fiction et de la puissance du rapport au réel.

Merci d'apprécier la liberté stylistique que je prends. C'est un risque : cette écriture ne plaît pas à tout le monde. C'est plus savoureux de savoir que je suis académique dans mon travail d'élève, à force d'aimer mes thèmes latins !

L'idée était en effet, pour le lecteur, d'assister à un exutoire. Un explicit.

Je comprends assez ton goût pour Kafka et le langage qu'il introduit. C'est superbe : je rougis que tu puisses me comparer à lui.

Merci infiniment.

Contribution du : 27/11/2016 15:10
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
Chevalier d'Oniris
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Merci à toi pour ton poème, dans l'attente de te lire à nouveau.

Contribution du : 29/11/2016 08:28
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
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Bonjour HadrienM,

Je suis allée sur le lien, et j'avoue que je ne l'ai pas lu entièrement, un peu compliqué.

Il est vrai que pour moi la ponctuation du tiret se limitait à un détour du sujet, une transition, une parenthèse. Mais à aucun moment je n'ai pensé que l'usage du tiret, je relève:

"permet des libertés qui peuvent violer la linéarité de l’enchaînement syntagmatique strict, autant qu’il rappelle intempestivement, et par l’évidence du signe visuel marqué, la nécessité d’entendre un rythme conducteur, la pulsation d’une diction infiniment réinventée pour saisir la vérité d’un sens non réductible à la signification des énoncé"

Mais aussi comme "la marque d’un tempo suspendu".

Il est clair que je ne l'ai jamais "lu" cette ponctuation de cette façon. Elle possède donc d'autres expressions émotives.
Je relirais le lien à tête reposée.

Quand à l'adverbe "assez" dont j'avais proposé la suppression, suite à vos explications, j'ai relu et "entendu" d'une autre manière et...oui il a bien sa place.

Contribution du : 29/11/2016 23:11
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
Chevalier d'Oniris
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Bonjour à toutes et à tous. Deuxième vague de remerciements et d'explications.

Merci à Plumette, Pouet, Arsinor et Lulu.

Comme de bonne aventure, je vais répondre à chacun.

Plumette : je comprends ce que tu dis. Je ne le partage néanmoins pas. En effet, je n'ai pas l'impression d'écrire pour des initiés : je crois qu'il existe plusieurs grilles de lecture, lorsque l'on lit un poème.

Je distille en effet quelques références, notamment littéraires. Le titre est une naturelle référence à la Divine Comédie, comme je l'avais déjà expliqué.

Ces références inscrivent mon poème, simultanément, en continuité et en rupture dans l'histoire littéraire : mon style convoque des références, parce-que j'ai moi-même été imprégné. Elles font partie de mon écriture.

Je crois qu'il n'est néanmoins pas nécessaire de saisir les références pour comprendre la trame narrative du poème.

Quant à la présentation et à la ponctuation, j'ai déjà fait mon mea culpa !

Quoiqu'il en soit, merci de ta réception.

Pouet : Je ne sais même pas si c'est une femme. J'ai beau avoir réfléchi sur le sujet, je n'arrive pas à cerner de qui parle le narrateur.

Il aurait été séduisant, comme tu le dis, que le narrateur parle de l'écriture. L'écriture personnifiée.

Merci, de nouveau, de ta référence à Lautréamont.

Je reconnais bien que ce poème a une teinte hermétique. Elle est modérée, néanmoins.

Merci de ta réception.


Arsinor
: enfin ! tu te manifestes ! Je vais tenter de répondre à tes questionnements. Tes affirmations, aussi. Car je ne suis pas d'accord avec tout. Or, je suis l'auteur du poème.

"Le poème croit réussir à faire croire qu'il joue avec les mots en donnant l'impression d'avoir l'air d'avoir dit quelque chose. "

Non. Il ne croit rien du tout étant donné que l'écriture traduit une conscience de la finitude du sujet humain. Le narrateur sait bien qu'il va très prochainement mourir. Ce sont peut-être ses derniers mots. Il fait un constat d'échec, puisque l'église n'ouvrira jamais ses portes.

"L'allusion fait illusion auprès de ceux qui désirent montrer qu'ils sont en intelligence avec Dante et Virgile. Le test de culture général est facile."

Ou bien tu n'as pas saisi, en effet, la référence à la Divine Comédie. Ou bien tu es de mauvaise foi. Il n'y a là aucun test de culture générale. Il y a là une conscience, chez moi, de la littérature. De l'art en général.

"il faut écrire les textes comme un menuisier fait une chaise : avec de la technique et un maximum d'honnêteté."

Tu commences très mal ta phrase. "Il faut". Mon dieu. Je me condamne à chaque fois que j'écris "Il faut". Je me fous parfaitement du menuisier qui fait sa chaise. Pourquoi diable parler d'honnêteté dans la littérature ? Tu serais un rigoriste de la création littéraire ? Oublie jusqu'à l'idée de me soumettre ta proposition.

" Cette incise de style journalistique, dans le genre de la chronique. "

L'incise est ironique. Le début est ironique, d'une banalité sans nom, Le poison agit. Les heures passent, et je ne me relèverai pas.

Le poème conjugue les banalités avec des préoccupations plus légitimes. Plus graves. On sent de la jeunesse, de la naïveté dans l'écriture de ce poème.

"Pourquoi enchaîner avec "Les heures passent" alors que la notion de temps a déjà été introduite par le verbe agir ? "

Agir, ce n'est justement pas laisser le temps passer. Le poison agit en moi, et je ne fais rien. Je ne fais rien, donc les heures passent. Parce-que je suis immobile. La modalité stylistique n'est pas la même.

"Pourquoi tant de répétitions du pronom de la première personne du singulier "

Quand on sait que l'on va mourir, on parle généralement beaucoup plus de soi.

"Où sont les références à Dante et à Virgile ?"

Dante et Virgile s'en vont aux Enfers. Une descente. Le narrateur subit une déchéance.

"Avez-vous lu la Divine Comédie ?"

C'est une provocation ridicule venant de ta part. Je fais des études de littérature. Je suis latiniste, helléniste. Tu n'as pas à craindre pour mes lectures.

"Filles nues, vierges folles... où ça ? Café du commerce ? Plagiat ? Il faut les décrire."

Et si je n'ai pas envie de les décrire ? Le poème fonctionne comme une succession de désirs. D'utopies. La Vierge folle est une naturelle référence à Rimbaud.

"Si vous prenez appui sur une expression connue pour en faire quelque chose, je vous suis, mais si vous les alignez, ce n'est pas tout à fait votre travail."

La notion de continuité et de rupture littéraires, tu ne connais pas ? L'allusion à Rimbaud est admirative. Rien de plus. Et puis, si tu veux jouer à cela, j'accorde au pluriel l'expression de Rimbaud. J'en ai donc fait quelque chose... Tu es ridicule.

"Je parle de tissage de l'intrigue poétique. Qu'arrive-t-il à la vierge folle ? Perd-elle sa folie grâce au poète libidineux ? "

L'auteur est libre de ses choix. Qu'arrivera-t-il quand tu mourras ? Rien, le monde tournera encore. C'est la même chose : qu'arrivera-t-il si tu n'as pas l'explication ? Le tissage de l'intrigue poétique ? Rien, le monde tournera encore.

"Il faut les bichonner, les aimer, les adorer, les nourrir, les relier, les magnifier, s'en faire aimer."

Va donc dire cela à un Ducasse.

"Il n'est pas sublime, il n'est plus sublime à notre époque d'étaler la souffrance à la première personne"

Cf. le sublime et le grotesque chez Hugo (in Cromwell, préface). Tu y apprendras deux, trois trucs.

"
Que dites-vous de "je vais chanter la guerre que dirent les Titans aux maîtres du tonnerre !" ? Vous connaissez ? Ou bien que dites-vous de "Hugo et Ovide" ? Ou de "Picasso, Wagner, Saint Paul, la Chine des royaumes unifiés et le carnaval de Rio de Janeiro au XIXe siècle" ? "

C'est abscons. Donc irrecevable.

"la "poésie" que vous situez forcément à l'époque de Baudelaire par négligence de la potentialité du genre ?"

Rassure-moi, tu ne comptes tout de même pas m'apprendre l'histoire de la littérature poétique ? Tu crois que je ne sais rien ? Tu te mouches du coude.

"Vous utilisez sans le savoir une écriture automatique mal tissée de libres associations mais dont la contrainte oulipienne serait d'aligner les banalités. "

Non. Je sais encore la manière dont j'écris.

"Un poème n'est pas une annonce, il doit dire ce qu'il a à dire en gérant ingénieusement les espaces de liberté d'interprétation de sorte que ceux-ci soient riches de sens. Il faut cherchez à mettre le lecteur KO, le laisser sans voix, sans possibilité de répondre, de demander des précisions. "

Tu n'y arrives pas dans ta propre poésie, alors n'hésite pas à encore et encore t'entraîner.

"Le mal n'est pas endormi, je ne vous crois pas."

Tu n'as donc pas lu mes explications sur le forum : La référence au mal endormi se trouve bien naturellement à la fin de La Peste de Camus. On ne doit jamais oublier le mal.

"Et d'où sortez-vous que baiser serait immoral, sinon d'une version étriquée du christianisme que vous ne développez pas ?"

C'est le propos de Séraphine. Un court propos. Quelques mots qui donnent à voir la première étape vers la liberté. L'abandon de soi.

"Pour que l'immoralité paraisse tragique puisque c'est le ton du poème, il faut une raison spéciale que je n'ai pas vue s'exprimer.
"

Tu n'as donc pas compris ce que je voulais dire. L'immoralité n'est justement pas tragique. Elle est la condition, selon Séraphine, de la liberté.

"La structure non structurée n'est pas mal parce qu'elle est homogène, il y a une continuité entre les articulations, qui donne un certain ton, un halo nuageux. "

Soit.

"Qu'est-ce que ce poème m'apprend sur moi-même ? Qu'est-ce qui est important à vrai dire ? Qu'est-ce qui me touche ? Qu'est-ce que j'ai pris soin de raturer, d'effacer, de refouler ? Ce mot, je l'aime et je l'ai mis parce que je l'aime, je l'ai toujours aimé, je t'aime, c'est toi que j'aime... "

J'ai horreur de la personnalisation de l'écriture poétique. Le Je qui est utilisé dans ce poème n'est évidemment pas celui d'Hadrien. Il est le moyen d'accès, simultanément pour le narrateur et le lecteur, à la subjectivité d'un propos.

Et puis, je vais être franc. J'ai écrit ce poème en moins de cinq minutes, à la fin d'un cours de philosophie. Je m'ennuyais, j'ai donc écrit Dante et Virgile. C'est à l'interprétation du poème, à sa lecture que je suis capable de l'expliquer. D'y donner un sens littéraire.

"j'aime bien les filles faciles, chuis un mec comme tout le monde, c'est quand même plus facile quand c'est facile, n'est-ce pas... "

Pas de commentaires. Tu as une drôle conception de la sexualité.

"Avant de faire un autre poème, regardez bien ce que celui-ci vous dit."

Il ne me dit rien. Je le défends parce qu'il est mien, mais si je voulais être tout à fait franc, je dirais que je ne l'aime pas vraiment.

"cherchez plutôt le chemin vers la certitude que ce poème est très important pour vous."

Non. Justement. Il n'est pas important pour moi. Je réponds sur ce forum d'abord par courtoisie, et dans l'esprit d'un apport littéraire. Pas parce-que j'aime mon poème. Et dans ton cas, parce-que je prends plaisir à démonter la plupart de tes phrases.

"Car la poésie "poétique" doit venir du cœur, non pas du snobisme."

Dixit l'homme qui nous offre un glossaire pour expliquer sa propre poésie. Tu es en échec.

"
C'est pourquoi en poésie je fais confiance aux exercices de style où le travail est visible, donne un cadre et conduit la construction du sens comme c'est le cas dans les allitérations virtuoses."

Le travail n'y est pas, de toute façon. Je l'ai un peu retravaillé après, mais très faiblement. C'est de la virtuosité poétique, en ce sens que je l'ai écrit rapidement, par pur et simple ennui.

Merci de ta contribution bien que très contestable.

Lulu : Je te suis sur la simplicité du poème. J'y penserai. Promis !

En effet, le personnage est simultanément résigné et mû par un élan. Un élan vital ? amoureux ? suicidaire ?

L'ambivalence. Maître-mot de ce poème.

Merci de ta réception !

Contribution du : 02/12/2016 17:43
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
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Citation :
C'est pourquoi en poésie je fais confiance aux exercices de style où le travail est visible, donne un cadre et conduit la construction du sens comme c'est le cas dans les allitérations virtuoses." Le travail n'y est pas, de toute façon. Je l'ai un peu retravaillé après, mais très faiblement. C'est de la virtuosité poétique, en ce sens que je l'ai écrit rapidement, par pur et simple ennui.


Et c'est là que c'est dommage, ce poème aurait été fabuleux avec du travail...

La virtuosité, c'est 10% de la qualité, 10 % c'est beaucoup, mais il reste un paquet de sueur à donner pour faire un bon texte.

J'ai lu vos 10%, j'y ai trouvé de la qualité, à hauteur du travail, sans plus. Mon impression principale a été c'est pompeux !

Citation :
Car je ne suis pas d'accord avec tout. Or, je suis l'auteur du poème


Personnellement, je pense qu'être l'auteur d'un texte ne donne aucun droit quant à l'interprétation ou la lecture que l'on peut faire de ce texte.

Donner à lire, c'est perdre TOTALEMENT le contrôle de son texte et de ce qu'on a voulu en faire...

Contribution du : 02/12/2016 18:33
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Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
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Citation :

framato a écrit :
La virtuosité, c'est 10% de la qualité, 10 % c'est beaucoup, mais il reste un paquet de sueur à donner pour faire un bon texte.


Slt!

T'as de sacrés chiffres dis donc... Pourquoi 10% ou pas 5 ou 20...?

Y a un ouvrage de référence où l'on peut voir ces chiffres?

Non bon je blague, sans doute car je suis un peu dans ce cas. Bon j'écris pas mes poèmes en 5 minutes, non faut pas déconner, j'ai pas fait hypokhâgne non plus hein... (je taquine Hadrien, je taquine...) mais bon suis pas du genre à passer des heures sur un poème ni à le fignoler ou à le retoucher comme un malade. 90% de mes textes sont des premiers jets, je le confesse mon père. (Quoi?! Qui a dit "ben ça se voit!")

Je pense qu'après j'ai pris de mauvaises habitudes et c'est pas évident de se refaire...

Contribution du : 02/12/2016 18:44
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
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Bonjour, framato. Pourquoi ne pas non plus appliquer 10 % de politesse ?

Ce poème aurait été fabuleux si ...

Je n'aime pas les hypothèses, lorsque l'on parle de la poésie. Le poème est ce qu'il est, et il impose de réfléchir au texte en lui-même. Pas aux possibilités du texte.

La virtuosité, c'est 10 % de la qualité (...)

Comme l'explique avec humour Pouet, tu ne te mouches pas du coude ! Comment toi, le seul, pourrais-tu estimer une mathématique de la qualité littéraire ? C'est ridicule.

Comme tu l'écris si bien : c'est pompeux.

Je suis néanmoins d'accord avec la dernière partie de ton message. Je perds en effet tout pouvoir lorsque je laisse quelqu'un lire mon poème. Cependant, je crois qu'être l'auteur d'un texte permet, tout simplement, d'apporter quelques clés de compréhension du même texte.

Merci à toi.

Bien à toi,
Hadrien.

Contribution du : 02/12/2016 19:38
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
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Bonsoir HadrienM

Veillez accepter mes excuses pour cette absence de salutations, vraiment, vous avez raison...

Si, si...

Pour les 10%, c'est une métaphore, je ne suis pas doué en math, il me semble qu'il y a une citation parlant du génie qui ne représente que 10% et que le reste est du travail. Je ne sais plus de qui elle est, mais j'aime les références approximatives. Ça me permet de moins souffrir de mon inculterie.



Au plaisir, HadrienM, au plaisir.

Contribution du : 02/12/2016 20:07
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
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Rebonsoir,

Je comprends évidemment ta métaphore. Le travail compte. Je n'ai jamais dit le contraire ; j'ai même expliqué que je n'avais pas vraiment travaillé le poème.

Même si je sens une légère ironie dans ton message, merci de ta réponse.

Bien à toi,
H

Contribution du : 02/12/2016 20:21
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Re : Dante et Virgile. Remerciements et explications (1).
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HadrienM a écrit :
Même si je sens une légère ironie dans ton message
H


L'ironie est toujours légère à l'inverse du cynisme qui est plombant et de la vérité souvent lourde.

Hou là, je crois que j'ai dit 10% d'âneries non?

Allez au boulot!

Contribution du : 02/12/2016 20:25
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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