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Retour d'un passager clandestin
Chevalier d'Oniris
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30/05/2012 23:28
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Bonjour,

A la suite du poème « les poussés au cul » inspiré de l’actualité et d’une pièce de théâtre de Bernard-Marie Koltès, j’avais indiqué dans un forum sur les récits « classicisme, noblesse et détresse en poésie » être à la recherche d’une esthétique plus rapprochée du bruissement actuel du monde, celui qui relie notre présent à la nuit des temps. « Passagers clandestins » est un des premiers résultats de cette recherche. J’avoue que quand je l’ai posté sur le site, je n’étais pas sûr qu’il soit publié et je remercie le CE de l’avoir inscrit au catalogue après consultation de membres du GL.

En premier lieu mes remerciements vont à Proseuse qui dès le 26 février est entré dans le vif du sujet, pourtant éloigné de sa propre expression poétique, me semble-t-il. Décoiffer et déraciner…ne sont pas a priori un but recherché. Mais il faut atterrir, dites-vous si bien, et là je mesure le travail qui me reste à faire. En effet on ne peut pas laisser le lecteur en suspens. Il est indispensable d’accompagner le lecteur jusqu’au point de retour en lui-même. Ce retour, c’est la libération des émotions, c’est ce qu’Aristote (La Poétique) appelait la catharsis. Cette phase doit être respectée après celle de l’hystérésis, qui correspond à l’acmé de l’intensité tragique, quand le lecteur de poème ou le spectateur d’une pièce de théâtre est agité par des sentiments contraires.

A Michel64, non dénué d’humour, où cours-je, pourrais-je rajouter à sa liste, a été sensible au mystère et à l’insondable. Comme vous, je viens des Pyrénées-Atlantiques, du Béarn plus précisément. Dans les Pyrénées, j’ai appris à faire reculer quelque peu l’insondable en remontant à 570 millions d’années d’histoire géologique, seulement 4 % du temps qui nous sépare du big bang, en me fondant dans ses paysages et en rapprochant montagne et poésie, le métamorphisme des roches, les plissements, les failles, les brèches, les manteaux blancs, les couleurs de la nature et de ses reflets dans l’eau des lacs, les odeurs de la roche et des lichens, le silence de la Voie lactée, et aussi la musicalité de l’eau, du vol et du chant des oiseaux,…le sentiment que parfois tout ne fait qu’un. Alors pourquoi les jambes de jungle, tout simplement parce que les paléoanthropologues nous disent que notre physiologie s’est constituée dans la jungle et a peu varié depuis…Alors comment mettre en relation notre vitesse de course et les vitesses des corps en astrophysique?

A Bel13ver j’ai envie de dire que les clandestins que nous sommes aussi, ne sont attentifs qu’à une partie d’eux-mêmes, celle qui est juste nécessaire à la vie sociale, familiale, du groupe rapproché et que la beauté et le mystère de l’Univers sont en chacun de nous, un potentiel dans lequel nous sommes invités à puiser, sans rien détruire.

A Sodapop je dirai que je partage avec plaisir ce rapprochement de sensibilité et de forme poétique qu’il a ressenti. Je n’utilise pas les procédés de l’écriture automatique, chère aux surréalistes. Cette écriture, avec son rythme, ses silences volontaires entre les groupements de vers qui ouvrent des libertés au lecteur est le fruit d’une forme de méditation personnelle qui ne nécessite aucune technique particulière. C’est aussi le résultat de lectures régulières, depuis des années, orientées vers les poètes du destin et de la fraternité, en occident, et vers les poètes de l’éveil, en orient, à la recherche de « la silencieuse coïncidence » entre les différentes pulsations de l’Univers.

Merci à ONIRIS de me permettre de faire cette expérience avec vous.

Contribution du : 17/03/2017 10:52
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Re : Retour d'un passager clandestin
Chevalier d'Oniris
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30/05/2012 23:28
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Bonjour Queribus,

Votre nom sonne comme un château cathare, plus précisément un château où des cathares se sont réfugiés. Merci pour votre lecture. Je retiens votre appréciation de la forme d’écriture. Concernant le caractère un peu abstrait du poème, je vous suis. Nous sommes dans des objets de dimensions et d’échelles très variables, du coup les sentiments éprouvés également. Je retiens que l’écriture n’a pas encore un caractère poétique abouti. En ce qui concerne la longueur du texte qui vous a gêné, je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’elle dépend de mon rapport au thème abordé, du souffle et du rythme ressenti pour le traiter ainsi que du travail pour polir l’objet, qui à un moment donné résiste, résiste…Je retiens que je ne dois pas perdre de lecteur en route.

Contribution du : 18/03/2017 19:35
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Re : Retour d'un passager clandestin
Expert Onirien
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Bonjour Sourdes,
Comme vous, j'adore apprendre tout ce qui concerne notre passé le plus lointain, mais je n'ai que des connaissances parcellaires et suis autodidacte, passionné de tout et bon en rien. J'adorerai approfondir tout ce qui touche à la géomorphologie, la lecture des paysages. C'est vrai que pour ça, nos pyrénées sont formidables et je m'y promène souvent (demain à Lescun).
Bravo encore pour votre poème.

Michel (de Monein)

Contribution du : 18/03/2017 21:19
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Re : Retour d'un passager clandestin
Chevalier d'Oniris
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30/05/2012 23:28
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Bonjour Michel64,

Je partage avec vous ce goût pour la géomorphologie des Pyrénées, centrales, pour ce qui me concerne. Les paysages se lisent bien sûr avec le cœur qui s’appuie sur nos sens. Ils se lisent avec des connaissances aussi…et un jour le rapprochement avec la poésie s’installe. Par exemple quand je considère les gneiss du cirque de Gavarnie, qui sont des roches métamorphiques résultant d’un réchauffement en profondeur ou de surface dû à des phénomènes géologiques, je peux essayer une transposition dans une figure de style poétique qui va associer, rapprocher, juxtaposer deux mots ou deux vers dont les sens vont être modifiés par la nature du contact. D’autres phénomènes ont pour nom plissements, chevauchements, nappes de charriage, et peuvent se traduire par des basculements dans l’ordre chronologique, les vieilles couches se trouvant au sommet alors que les plus récentes sont recouvertes voire enfouies. Ce bousculement de l’ordre attendu est par exemple observable sur les versants espagnols du cirque de Gavarnie, Mont Perdu, Ordessa…et peut conduire à envisager, en poésie, des inversions chronologiques, des uchronies, dyschronies ou anachronies. Dernier exemple, toujours dans le massif de Gavarnie, les flyschs, roches constituées de sédiments accumulés dans une fosse marine, ensuite soulevée à l’occasion d’un cycle orogénique, présentent un feuilleté coloré de grès, schistes ou calcaires et peuvent donner idée en poésie d’un étagement des vers ou des strophes avec alternance de dureté cristalline, de tendre blancheur ou de grisaille sablée.

On aura compris que ce rapprochement entre la poésie et les paysages pyrénéens n'est qu'un chemin car tout ce que je viens d'écrire peut trouver également sa source ailleurs.

Sourdès, Vicbilh dans le Béarn et rue des Pyrénées à Paris !

Contribution du : 19/03/2017 00:38
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