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A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Visiteur 
Merci au CE d’avoir accepté cette galéjade.
Je voudrais remercier aussi les lecteurs encore très nombreux de cet épisode 4 de mes Inconvenances.
La création est un acte à fonds perdus. Il faut s’appeler Levy ou Musso pour savoir combien leur rapporte une page d’écriture. Il y a une forme d’injustice dans le travail qu’accomplissent la plupart des auteurs. Le marin solitaire m’a torturé davantage que Les soirs de prime lune, écrits d’un seul trait. J’ai eu plus de mal à trouver mon équilibre dans le jeu des mots. La contrainte classique est un plaisir en soi, auquel j’aime aussi lâcher la bride. Je savais que la trivialité du sujet et de l’expression n’étaient pas les meilleurs garants d’un bon accueil. Je suis pourtant plus fier de ce texte que de l’autre. Ce n’est pas que je le trouve meilleur, c’est qu’il a davantage besoin d’être consolé. Ceux qui ont des enfants le savent, ceux qui n’en ont pas le découvriront.

Ma série des Inconvenants est faite d’humeurs, au gré d’instants captés je ne sais où, dans le désordre des courants de ma conscience. S’y mêlent sujets graves, factices, païens, bourgeois, canailles, voire pornographiques. On connait finalement assez peu ses lecteurs, on ignore en fait le point de rupture d’un équilibre qu’on maintenait à tâtons. Il y a ceux qui aiment, ceux qui détestent, ceux qui alimentent généreusement le lisier où selon eux un auteur semble se complaire, quand il ne fait après tout que proposer sans haine des textes qui disparaitront plus vite qu’ils ne l’espèrent. Je crois savoir désormais les limites que je n’ai plus envie de creuser ici. J’arrive donc au bout de ce que je peux y présenter. Un dernier Inconvenant inédit viendra peut-être clôturer la série, s’il passe la barre du CE, avant que l’intégralité de l’exercice ne rejoigne définitivement son néant, selon mon habitude.

Je suis bien sûr globalement satisfait des appréciations portées aux différents opus, mais surtout du nombre de visites, plus de 3000 à ce jour pour les quatre textes, soit 750 visites en moyenne et une cinquantaine de commentateurs différents. S’il y a turpitude, je suis heureux de ne pas m’y retrouver tout seul. Etant un auteur plus pragmatique que maudit, je sais quel compteur m’intéresse :)

En tout cas, merci encore à vous de m’avoir accompagné tout au long de ce chemin sans balises.

Ludi

Contribution du : 07/06/2017 09:54

Edité par Jano le 8/6/2017 16:43:44
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Maître Onirien
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Ludi a écrit :
Il y a ceux qui aiment, ceux qui détestent, ceux qui alimentent généreusement le lisier où selon eux un auteur semble se complaire,


Slt,

Pour le coup, je ne me reconnais dans aucun des trois.

Enfin oui je te félicite encore une fois car malgré (pour le moment) un nombre de commentaires raisonnable tu dépasses déjà (pour le moment) les 400 lectures...

Mais quel est ton secret?

Contribution du : 07/06/2017 11:56
_________________
La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Maître Onirien
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De Là-bas
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Ludi a écrit :
Un dernier Inconvenant inédit viendra peut-être clôturer la série,


Oh ! C'est inconvenant mais ceci dit
Oui, j'attendrai devant l'âtre la sortie
Du N° 5 de chez Cha... Ludi,
Qui saura de son unique fragrance
Bouleversificoter tous les sens
Du bon penser, oh ! quelle inconvenance !

Cristale
en mode veille

Contribution du : 07/06/2017 14:27
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Visiteur 
Pouet, à propos du nombre de commentaires : « Mais quel est ton secret ? »
Ben t’as pas encore compris ? Tu fais comme moi, t’écris des bouses. Y’a même un service gratuit de nettoyage sur le site.

Bon, je ne m’attendais pas à ce que tant d’explications de texte soient nécessaires, mais allons-y, je décortique exceptionnellement, vu la demande, le niveau de camouflage et la hauteur du propos. C’est vraiment parce que vous êtes gourmands :

- « Léchouille le vélin d’une blonde incendiaire, »

Le vélin est un papier de luxe qu’on retrouve par exemple dans l’affiche du milieu de LUI ou PLAY-BOY. Disons que le marin a une affiche collée sur sa cabine, et qu’il la lèche. Je vous en supplie, m’en demandez pas plus. J’avais droit à un seul vers pour dire tout ça, donc j’ai utilisé toutes les ressources poétiques à ma disposition, ellipse, synesthésie…

- « Et fabrique aussitôt un beau mât d’artimon ».
Je suppose que c’est la conséquence de son tripotage précédent. Là encore avec une magnifique hyperbole et sans aucun autre gréement disponible apparemment. Je touche là sans doute à mon panthéon.

- « Je trouve inconvenant qu’un perfide complice »,
Ce complice pourrait bien être un ami habituel du marin, souvent complices dans leurs frasques.

- Qui bégaye en refrain « j’aime le com com plisse »,
Il s’agit bien sûr ici d’une fausse pudeur du narrateur, ou d’une crainte de la censure du CE, ou simplement d’un clin d’œil complice au lecteur, du genre « on s’comprend ». Il faut lire « j’aime le con qu’on plisse ».

- « Dès qu’elle entend siffler son train dans le vieux port ».
Là je vous laisse deviner s’il s’agit du fessier de Madame ou du train en gare de l’amant. Je ne suis responsable de rien.

- « Grise son micheton… »
Prenez-le au sens où vous voulez : client ou simplement amant.

- « Et retourne sans fin sa délicate ombrelle »
Je vous renvoie à l’expression argotique « se faire retourner l’ombrelle ». C’est bien sûr Madame qui exécute cette manœuvre à Monsieur. Vous trouverez ça sur Bob dictionnaire si vous avez la patience.

Pour finir, j’aimerais vous révéler de quel sublime auteur je me suis un peu inspiré pour mes anaphores : il s’agit de Pierre Louÿs, dans son recueil Pybrac, contenant quelques 280 strophes en vrac, qui commencent toutes par « Je n’aime pas que… ». Ici ce ne sont pas quelques fèces qu’il faudra nettoyer, mais les écuries d’Augias. Je ne doute pas qu’après lecture de la première strophe que je vous livre ici (si elle n’est pas modérée), l’éditeur voie ses ventes s’envoler subitement. Quand je pense à mon bûcher… : )))

« Je n’aime pas qu’Agnès prenne pour concubine
Sa bonne aux cheveux noirs, gougnotte s’il en fut,
Qui lui plante sa langue au cul comme une pine
Et qui lui frotte au nez son derrière touffu »


Bonne journée, messieurs dames.

Ludi
séminariste

Contribution du : 07/06/2017 14:35
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Expert Onirien
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Bonjour Ludi

Dans mon commentaire fait en EL je disais quen ton poème comportait moins de double-sens. Mais à la relecture je pense encore une fois n'avoir pas capté les subtilités de certains termes.
Mais bon ce n'est pas bien grave. C'est ça la magie. :)

EDIT : je viens de lire tes réponses et définitions pleine d'humour. Si ton poème est une bouse. Les miens c'est quoi alors.

Contribution du : 07/06/2017 14:39
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Visiteur 
Citation :

Si ton poème est une bouse. Les miens c'est quoi alors


Un rebut agricole si insignifiant qu'on n'accepte même pas de le confier à la grange ?

Contribution du : 07/06/2017 14:53
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Maître Onirien
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Ludi a écrit :
Pouet, à propos du nombre de commentaires : « Mais quel est ton secret ? »


Nombre de lectures cher ami, de lectures... Enfin de "clics". Mais c'est vrai que côté commentaires c'est pas dégueu non plus. T'es à quoi, 100 commentaires en quatre poèmes?

Sinon ah bon écrire des bouses? Dans le sens d'excrément bovin?

Non sais pas faire, je ne ponds que des chefs d'oeuvre parfumés au patchouli, désolé.

Contribution du : 07/06/2017 15:28
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
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stony a écrit :
Citation :

Si ton poème est une bouse. Les miens c'est quoi alors


Un rebut agricole si insignifiant qu'on n'accepte même pas de le confier à la grange ?



* Brume en manque de répartie face à l'humour.
Heureusement qu'il y a ce smiley pour me sauver

Contribution du : 07/06/2017 15:42
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
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Bonjour Ludi,

L’Inconvenance a toujours été un lieu d’affrontements et d’incompréhension, elle aiguise les ressentis, heurte des sensibilités, attise la curiosité pour les « coquineries » représentées (écrites, photographiées, dessinées…). Ici, elle est annoncée comme telle, il n’y a donc pas lieu d’être surpris (je veux dire par le thème).

La poésie elle-même m’est étrangère, je ne peux rien dire sur la qualité du texte. De même que j’aime ou je n’aime pas ne sont pas appropriés à mon ressenti.

Concernant ces Inconvenances, j’ai préféré le premier et je crois que c’est normal, il y a l’effet de surprise, le fait que je n’ai pas tout compris (oui, je sais, c’est problématique) et que donc, la musique de l’ensemble m’est apparue comme un objet harmonieux, agréable à lire, il y avait une inconvenance un peu mystérieuse (tu penses que j’exagère mais non). Ce dernier épisode est plus exposé, plus cru. Il me plaît moins et je pense que c’est une des raisons, l’autre est peut-être que la succession des épisodes émousse l’intérêt.

D’ailleurs en lisant tes explications, je me rends compte que je n’avais pas tout compris non plus dans celui-ci….Je pensais qu’une blonde incendiaire était sur le pont, en chair et en os (si j’ose dire) tout en me disant qu’une ombrelle est un objet improbable en mer mais très poétique. Par ailleurs auquel des deux complices la femme blonde est-elle infidèle ? Ce n’est pas facile à deviner. Pour la dernière strophe, regard saliveux, baveux…sont un peu durs à l’oreille que j’ai très fine.


Voilà, belle soirée
vendularge

Contribution du : 07/06/2017 16:09
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Re : A propos d'inconvenances et de marin solitaire.
Visiteur 
Bonjour Ludi,

Je trouve triste que vous ayez eu besoin d’expliquer votre propre poème, surtout qu’à partir du niveau de voilement opéré, l’intentio auctoris se retrouve dominée par l’intentio lectoris et l’intentio opus ; l’aventure herméneutique et stylistique commence. Que prendre au sens littéral ? Que peut-on considérer comme métaphore ? Par exemple au niveau des deux vers :

Léchouille le vélin d’une blonde incendiaire,
Et fabrique aussitôt un beau mât d’artimon.

L’on peut voir que le mât d’artimon (merci Freud et Flaubert) est clairement un symbole phallique, sinon et probablement, le phallus. À partir de ce moment, le « vélin » d’une blonde incendiaire, peut également par extension métaphorique signifiait autre chose que le papier, peut-être la peau de la blonde incendiaire ? Sinon, pourquoi ne pas considérer le 1er degré tout simplement ? Après avoir léchouiller tranquillement le vélin, il a fabriqué réellement un beau mât d’artimon, car cela fait parti de son travail. Plusieurs combinaisons possibles. Vous vouliez montrer l’onanisme du marin solitaire, mais n'y a-t-il que cela ?

Après les écoles au niveau de l’interprétation sont nombreuses et divergent. Je reste partisane de la polysémie et des intentions inconscientes de l’auteur comme le disait si bien Gide dans Paludes: « Avant d'expliquer aux autres mon livre, j'attends que d'autres me l'expliquent. Vouloir l'expliquer d'abord c'est en restreindre aussitôt le sens ; car si nous savons ce que nous voulions dire, nous ne savons pas si nous ne disions que cela. »

Sinon après lecture partielle de Pybrac, effectivement, on sent l'inspiration et la ressemblance, peut-être en moins obscène, moins exhaustif et moins explicite. L'effort mis pour se rapprocher du style du poète est louable.

HeleneS

Contribution du : 07/06/2017 16:17
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