Merci aux membres du CE d’avoir permis la diffusion de mon texte, "Ils n'attendent plus rien".
Je me permets d’intervenir à peine le texte paru pour faire une mise au point, je pensais être explicite mais il est vrai que le sujet peut être mal compris.
J’évoque en réalité une maison dite de retraite et ce que deviennent les anciens exclus de la vie de famille.
Merci aux premiers commentateurs
Vincent

chacun réagit selon à votre texte, j'avais bien compris qu'il s'agissait de maison de retraite, votre texte et surtout la dernière strophe m'ont trop fait souffrir, même ceux qui ont la chance d'être dans leur famille comptent les instants qui leurs restent, vous avez 82 ans et un sacré moral tant mieux pour vous

Bonjour bipol... Je suis étonné par votre réflexion même ceux qui ont la chance d'être dans leur famille comptent les instants qui leurs restent...

Nous sommes tous trois, Vincendix, vous et moi à peu près dans la même tranche d'âge puisque pour ma part je viens de franchir le cap des 76 printemps.
Non seulement, bien que veuf et vivant seul depuis bientôt vingt ans, je ne songe pas au temps qui me reste mais je vis pleinement chaque jour qui passe en remerciant le ciel de m'avoir mené jusqu'à cet âge alors que tant d'autres dans mon proche entourage ont disparu bien trop tôt...
Il faut se faire une raison, la mort est inéluctable et l'âge aidant une certaine sagesse devrait prendre le pas sur cette angoisse qui semble vous habiter.

Remercions plutôt le destin qui nous permet encore à nos âges de taper sur un clavier !

Bonne continuation, cher ami !

Je complète ma mise au point.
Beaucoup ont découvert quel était le sujet de mon texte, les personnes décrites sont effectivement pensionnaires d’un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD).
Correspondant pour un quotidien régional, j’ai l’occasion de fréquenter ce genre d’établissement et, comme Alexandre, je peux affirmer que malgré les soins attentifs du personnel, la grande majorité des résidents souffre de leur situation.
Il est triste de constater que beaucoup d’anciens sont exclus de la société, d’une vie famille et condamnés à terminer leur « survie » dans un « pensionnat ». L’un d’eux me confiait il y a peu de temps qu’il se sentait comme en prison, la porte vers l’extérieur ne s’ouvre que par un code connu uniquement du personnel, la cour et le jardin son grillagés (ce qui est normal pour éviter les fugues), les actes de la journée sont régis par des horaires immuables. « Et il y a un quartier de haute sécurité » ajoutait-il. (C’est ce témoignage qui m’a incité à écrire ces quatrains).
Si certains reçoivent de nombreuses visites, d’autres sont délaissés ou presque, les descendants n’habitent plus la région ou se désintéressent de leurs ancêtres. Je constate aussi que parmi les "nouveaux" arrivants, beaucoup sont encore assez valides et ont "toute leur tête", une tendance qui fait peur!
Je sais que maintenir les anciens dans leur appartement n’est pas facile mais il y a des assistances et des aides financières. Je ne parle pas de ceux qui malheureusement sont atteints de la maladie d’Alzheimer et dans ce cas ils sont en sécurité dans une maison de retraite.
L’hébergement dans les villages pour seniors est une solution intermédiaire qui se développe mais ce n’est pas à la portée de toutes les bourses.
Je suis peut-être un peu abrupt dans ma conclusion, mais cette année j’ai relaté deux anniversaires, 104 et 101 ans, les deux vénérables dames (en maison de retraite) recroquevillées dans leur fauteuil roulant sont probablement d’accord avec moi.
Je rejoins le commentaire de Mokhtar, la société "occidentale" n’a pas de leçon de morale à donner sur ce sujet, au contraire. Et pourtant,iIl fut un temps où, en France, les anciens restaient dans leur environnement, dans leur famille !
NB Je me suis fait piégé par la serviette mais que CE poème soit « déclassé » en contemporain ne me dérange pas, mon but est autre.
Merci à toutes et à tous.
Vincent

j'ajouterai que malheureusement ma maladie est en grande partie liée à une peur incontrôlée de la mort, ce qui fait que je n'ai pas du tout été objectif sur le texte et cela ne va pas aller en s'arrangeant, mais bon ...

A peine un plus jouvencelle que vous les amis (d'une poignée de printemps) je sais ce qui m'attend et le beau poème de Vincent n'a fait que me rappeler la dure réalité.
Notre société voue un culte sans équivoque au jeunisme et elle ne sait que faire de ses anciens qui, même très proches, l'encombrent et lui renvoient une image bien peu alléchante d'elle même. De là à abriter derrière des murs discrets les témoins d'une déconfiture inexorable ... J'ai la chance d'avoir jusqu'ici échappé à la mise sous le boisseau mais je sais que je n'y couperai pas, à moins que ...
Alexandre a raison : tant qu'on pourra taper sur notre clavier, la cage ne sera pas tout à fait cadenassée.

Juste une petite réflexion par rapport à "Et pourtant,il fut un temps où, en France, les anciens restaient dans leur environnement, dans leur famille ! " je pense qu'à cette époque la règle était que l'épouse d'un couple ne travaillait pas à l'extérieur, n'était pas salariée...ce qui permettait d'autres perspectives.

je veux dire (pas qu'on me prenne pour un mec coincé question libération de la femme) que dans une certaine mesure, autrefois, dans une famille l'un des deux conjoints pouvait (par la force des choses) être disponible au domicile commun, aujourd'hui quand les deux vont travailler il faut bien donner les enfants à garder et pareil pour les ascendants...

et donc ce n'est pas une question de morale, pas que, pas principalement, c'est une question économique en grande partie...enfin c'est mon point de vue.

Un bouquin intéressant (de mémoire) qui rejoint un peu ce constat est "L'Enracinement" de Simone Weil, une piste pour comprendre, sous un certain angle, l'atomisation de notre société, et les perspectives que cela ouvre pour une certaine forme de domination. cf. L'Enracinement (Simone Weil)

Citation :

Bonsoir Corbivan,
Merci de votre passage, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous concernant l'indisponibilité des enfants en raison de leur emploi, beaucoup sont déjà à la retraite. Mais c'est vrai que les écarts entre les générations augmentent sans cesse et que dans quelques années ce sera encore plus problématique. Sans compter les séparations et les recompositions dans les familles, des facteurs aggravants.
Il y des aides physiques et financières pour maintenir les personnes âgées le plus longtemps possible à leur domicile, les enfants n'ont que quelques heures à consacrer à leurs parents, guère plus que des visites.
Bonne soirée
Vincent

Bonsoir Vincent,

je suis d'accord avec vous, j'apportai juste un point vue particulier, globalement c'est un problème de société complexe, et même de civilisation.

On peut aussi ressentir que la vue ou la prise de conscience de certaines situations nous est devenue plus difficile...on détourne le regard...même la tristesse est tabou (il me semble), alors la déchéance, la maladie et la mort...peut-être parce que Dieu est mort...et une certaine forme d'espérance avec lui.

Merci à celles et ceux qui commenté mon texte : papipoete, Miguel, bipol, Pizzicato, Alexandre, Robot, Mokhtar, Recanatese, François, Marie-Ange, Leni, Ramama, Hananke, Emilia, Corbivan, TheDreamer.
J’ai essayé de résumer, dans mes quatrains, ce que je ressens en séjournant seulement quelques minutes dans ce lieu particulier, j’éprouve un réel malaise.
Ce qui m’est difficile à supporter c’est de retrouver des personnes que j’ai connues dans la vie sociale et associative, récemment un ancien conseiller municipal et une ancienne présidente d’un club de gym. Je constate qu’ils ne sont les plus mêmes et que leur état décline, physiquement et intellectuellement, l’environnement est probablement responsable.
Bonne journée
Vincent