Je remercie en premier lieu l'équipe dévouée qui a corrigé et permit la publication de cette histoire, ensuite les lecteurs courageux qui n'ont pas eu peur de s'attaquer à ce long récit. Peu de commentaires à l'heure qu'il est, j'espère que ça viendra sinon je m'exile au fin fond de l'Antarctique. Doit pas y faire chaud...



Ce récit est déjà long Jean-Claude, et si je voulais capter quelques lecteurs il n'était pas question de s'étendre dans les descriptions ou les explications. Ceci étant, je reconnais que c'est un point que je dois travailler, j'ai parfois l'impression d'avoir tout dit sur une scène et l'étoffer me semble superflu, d'où l'aspect « clinique ». J'ai envie de répondre que mon style est à tendance minimaliste, je ne sais pas écrire différemment. Merci pour vos autres remarques que j'ai noté avec attention.

Votre ressenti à la lecture de cette histoire est étonnant Tadiou et m'a agréablement surprit. Alors que je m'attendais à des critiques indignées sur ce viol hors-norme et la satisfaction béate qui s'ensuit, vous avez choisi de ne retenir que le côté « émouvant » et une forme de « tendresse ». Une appréciation qui va au-delà de mes attentes. En fait je voulais mélanger le dur et le doux pour faire quelque chose de frappant, je n'aime pas l'insipide en littérature.

Merci Eccar pour vos compliments sur l'écriture, j'y suis très sensible car toujours à la recherche de la perfection... comme nous tous ici j'imagine ! Vous n'êtes pas le premier à rapprocher le déroulement du récit à un film, c'est une remarque qu'on me fait souvent. Sans doute ma façon de construire un scénario. Tout ce que je peux vous dire c'est que du canoë j'en fait chaque été, je sais donc de quoi je parle et les descriptions doivent l'exprimer.

Vous avez de la chance de connaître le delta du Danube Kreivi, j'adorerais y pagayer ! C'est la magie de l'écriture que de permettre des désirs qu'on ne peut réaliser. Vous trouvez la fin un peu décevante pourtant plein d'hypothèses sont possibles. Que va-t-il sortir du ventre de Nadia ? L'imaginaire est mit ici à contribution, chacun peut se faire la suite de l'histoire. J'aime bien laisser des fins ouvertes.


Merci de vous être penchée sur ce texte long Plumette et de votre appréciation encourageante sur l'écriture. Pour le thème central, je suis bien conscient du malaise qu'il peut procurer. Je ne me serai jamais essayé à un tel sujet sans introduire du fantastique, à comparer avec le subterfuge de Jupiter métamorphosé en cygne pour s'unir à Léda, princesse de Sparte, ou d'autres mythologies remplies d'anecdotes avec des divinités se transformant en animaux pour abuser de belles convoitées. J'étais d'ailleurs sur ce registre (je parle de superstitions dans l'incipit) mais personne n'a pensé à cette éventualité. Un dieu des marais.
Il ne faut donc pas chercher une morale mais accepter le bonheur de Nadia d'avoir mis au monde un beau bébé, un bébé qui adore aller à la piscine !

J'ai en effet hésité à placer ce récit en horreur/épouvante Squeen, privilégiant finalement le côté surnaturel de la fécondation à l'agression repoussante. Mais ça se discute, j'en conviens. L'histoire aurait été adoucie si j'avais écrit une suite que j'avais en tête, suggérée par la photo du bébé nageur. Un petit garçon avec des caractéristiques bien particulières. Malheureusement ça aurait rajouté de la longueur avec le risque de décourager les lecteurs.
Pour le titre je voulais attirer l'attention, faut pas chercher plus loin. En tout cas merci de ton avis.

Au vu des commentaires, j'ai l'impression que les dames ont moins apprécié cette histoire que les messieurs. Le fait que l'héroïne se réjouisse d'avoir été enfanté après un viol est en effet éminemment discutable. Je me répète Hersen, dans mon esprit je voyais le silure comme un être légendaire, une espèce de dieu marécageux abusant d'une mortelle imprudente. Je rajoute aussi que jamais je ne dis que Nadia est contente du viol (je devrais insister plus là-dessus) mais que se rendant compte qu'elle porte la vie elle l'accepte, en éprouve une forme de contentement tant elle souffre de sa stérilité. Elle ne se réjouit pas d'avoir été forcé, ce serait absurde, mais d'être enceinte malgré tout. C'est du fantastique, on peut supposer que sa psychologie est également influencée par les germes qu'elles portent (l'ombre au plafond à la fin). J'ai eu tort de ne pas poursuivre sur le bébé qu'elle mettra au monde car l'agression aurait été quelque peu amoindrie. Elle n'enfantera pas d'un monstre mais d'un petit garçon aux ressources extraordinaires.

Salut Shepard, ça me fait grand plaisir d'avoir un commentaire de ta part ! Tu restes dans mon top 10 de mes auteurs préférés sur Oniris et c'est donc avec beaucoup d'attention que je lis tes avis. D'ailleurs à quand un nouveau texte ? Tu te fais rare...
L'écriture dépouillée, c'est un reproche qu'on me fait souvent. Il va vraiment falloir que je travaille à densifier, étoffer mes récits, ce qui n'est pas dans ma nature. Comme je le disais plus haut, si je ne vais pas plus loin dans une scène c'est que je n'ai rien de plus à rajouter. Ça ne m'intéresse pas de broder, néanmoins je me rends bien compte sur cette histoire frappante que j'aurais dû faire des efforts, insister sur les états d'âme de Nadia. Le choc de l'agression n'est pas assez mis en avant, au contraire de la joie de l'enfantement. Il y a assurément un déséquilibre qui ne colle pas à un raisonnement normal. Et on ne peut pas toujours trouver l'excuse du registre fantastique ! Tout l'art est de se situer à la limite réel/surnaturel, ce que j'ai un peu raté, je le concède bien volontiers.

@Jano

j'ai remarqué moi aussi que les éléments féminins ont moins apprécié. Mais te rends-tu compte de ce que "plusieurs longs jets glacés" peuvent laisser dans l'esprit ? je te laisse deviner...

Tu dis :
"Je rajoute aussi que jamais je ne dis que Nadia est contente du viol (je devrais insister plus là-dessus) mais que se rendant compte qu'elle porte la vie elle l'accepte, en éprouve une forme de contentement tant elle souffre de sa stérilité"

Dans le cadre de ton histoire, non, je ne suis pas d'accord, ça ne peut pas fonctionner parce qu'elle doit quand même bien se demander de quel monstre elle va accoucher, non ? Toi, l'auteur, tu ne l'as investie d'aucune données fantastiques qui pourraient lui faire gober sereinement la grossesse. C'est ça qui ne va pas.

Pose la question autour de toi:
Bonjour Madame, vous souffrez d'infertilité. Seriez-vous d'accord pour vous croiser avec une autre espèce animale si je vous garantis une grossesse?

En fait, le vrai gros problème ici est que l'on n'est qu'à moitié dans le fantastique et que l'on peut trop s'identifier au personnage.

mais ce n'est que mon point de vue. Et peut-être est-ce parce que le silure n'est pas mon type, tout bêtement. va savoir...La jalousie ?

hersen

Ouaip, tout ça en fait c'est parce que j'ai choisi un poisson moche Hersen. Si j'avais pris un cygne, à l'instar de Jupiter abusant de Léda, il y aurait eu moins de dégoût.

Moschen, un grand merci pour votre passage sur ce texte qui, j'imagine, est bien éloigné de vos goûts habituels. Vous me suggérez d'en dire moins, d'autres lecteurs d'en dire plus, pas facile de trouver le juste milieu. Cependant il est certain que je n'ai pas assez travaillé les émois de l'héroïne principale. Quant au silure, mon choix s'est porté sur ce poisson uniquement à cause de sa taille. Comprenez que si j'avais choisi un goujon les gens auraient doucement rigolé !
J'avais en effet envisagé une suite que j'ai eu tort de ne pas écrire. Je vous renvoie sur ma réponse à Hersen, pas celle ci-dessus mais plus haut.

@non, tu peux rester dans le silure; Mais plus beau, comme tu dis. et puis plus jeune. Et riche, aussi. Et marrant, surtout.

Faut se méfier des marrants, hersen ! Certains cachent un jeu terrible et cruel derrière leurs blagounettes.

C'est pas tout, faut que j'aille lire ta nouvelle, Jano.
Les avis qui émergent ici me donnent envie de voir par moi-même.

A toute


Cat

Help, Jano !
Je ne retrouve plus la photo du bébé nageur... Je l'ai rêvée ?

Bonjour Jano

Quand je lis en EL, ou tout simplement sur Oniris, je suis sûrement plus attentif à des points qui, en lecture normale, ne m'auraient pas gêné.

Je crois qu'on a tous, à un moment ou à un autre, le même problème : L'impression d'en avoir assez dit (C'est évident, ou suffisant.) D'où l'intérêt d'être lu.
Et vous n'avez quand même pas noyé le poisson (le choix du silure ne m'a pas embarrassé, mais c'est un point de vue masculin).

À votre prochain... poisson ?
JC

Question PS : Y-a-t-il un rapport entre la musique que vous écoutez et le périmètre culturel de cette nouvelle ?

Vous ne pouvez pas savoir Cat comme votre appréciation me fait du bien et me rassure. Quelques commentaires (que je respecte complètement, là n'est pas le problème) me laissaient penser que j'y étais allé trop fort, que la violence était prépondérante alors que ce n'était vraiment pas mon but. Vous avez été sensible au côté prévenant du silure, à une certaine émotion que j'ai tenté d'instiller après l'agression. C'est un monstre, oui, qui agit comme tel, néanmoins habité d'une forme d'intelligence et d'affection. Tadiou a aussi relevé cet aspect émouvant. Je crois qu'en fait chaque lecteur met en relief ce qui le touche le plus dans ce récit.
La belle et la bête, j'aime beaucoup votre comparaison.
La photo du bébé nageur était en effet très importante, j'y tenais car elle renvoyait à une conclusion happy end. Cet enfant, Nadia l'aurait appelé Yvan, en parfaite osmose avec le milieu liquide... allez savoir pourquoi ! Malheureusement, pour le respect des droits d'image, on l'a enlevée du site, n'étant pas parvenu à contacter son auteur.


Non Jean-Claude, aucun rapport avec le pagan metal (pagan en référence aux mythes païens), mais c'est vrai qu'on peut se demander ! Vous savez, je n'écoute tout de même pas que ça. En ce moment je suis plongé dans la musique tzigane des Balkans. J'adore ce rythme endiablé.