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1 Utilisateur(s) anonymes
Merci pour mon vampire |
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Expert Onirien
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27/10/2017 02:33 Groupe :
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Bonjour à tous,
Je suis content que mon poème "Portrait d'un vampire" vous ait plu. Sa critique est volontairement exagérée ; elle ne porte en réalité que sur un aspect des poètes exposé à son paroxysme, une personnalité latente chez eux mais, heureusement, pas toujours complètement actualisée ! Un grand merci aux commentateurs auxquels je souhaite ici répondre individuellement : @Ioledane : La rime "texte / contexte" était en effet facile, mais elle permettait de dire les choses simplement, et je n'ai pas trouvé mieux. Quant au premier vers, il est justement conçu pour perturber la lecture, briser l'alexandrin dès le début pour inviter à ne pas se laisser bercer aveuglément par sa musique, et pour mettre en valeur l'avertissement pastichant au passage un vers du poème de Victor Hugo "Fonction du poète" ("Peuples, écoutez le poète !"), qui me plaît autant qu'il m'agace mais qui m'a, dans tous les cas, bien inspiré. @Queribus : Vous avez raison, mes idées sont emmêlées, elles m'ont frappé avec la beauté et la fugacité de l'éclair. J'aurais besoin d'un philosophe pour les démêler, ce qui prouve encore qu'un poète est moins avide de vérité que de belles images et de beaux rythmes ;) Je crois que, s'il y a une vérité poétique, elle est fondamentalement simple (la complexité est l'affaire de la prose, du roman), tout en étant véhiculée de manière indirecte et souvent délibérément confuse, voire obscure. A creuser... @Hananke : Je réfléchis à votre mot, "il n'est point éternel sans avoir peur de la lumière du jour". Eh oui, l'éternité accordée par les vers (ceux qu'on écrit, pas ceux qui bouffent notre cadavre... mais n'est-ce pas parfois la même chose, pour les plus torturés d'entre nous?) a un prix, celui d'une vie peut-être en partie gâchée par l'incapacité à vivre aussi simplement, spontanément, silencieusement et sociablement que les autres. Il me semble que beaucoup d'écrivains et d'artistes en général partagent cette relative infirmité. L'ironie poétique (ne pas vraiment penser ce que l'on écrit, avoir recours aux mêmes procédés littéraires pour mettre de la distance entre nous et le réel) agit alors comme un bouclier ou un mécanisme de compensation. Bien sûr, les mots peuvent aussi servir à envahir le réel (on dit souvent que les poèmes permettent de nous "évader", mais je pense que les meilleurs d'entre eux sont au contraire des formes d'invasion), s'en accaparer joyeusement et le célébrer honnêtement. Les poètes sont des êtres ambivalents et paradoxaux... Et il se pourrait bien qu'il incombe aujourd'hui à ces infirmes de la vie, plus qu'à d'autres époques, de réveiller les consciences endormies par la technologie pour -- ironie du sort -- leur réapprendre à bien voir et à bien vivre. @LenineBosquet : "Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère !" (sauf que vous n'êtes pas hypocrite héhé, mais je ne peux m'empêcher de citer Baudelaire quand je sens que je le peux) @Robot : C'est assurément une autocritique, qui cache derrière un "je t'aime moi non plus" :) J'ai été fortement inspiré par "L'Héautontimorouménos" de Baudelaire, où il est question d'un poète vampire de son propre coeur, mordu par la "vorace Ironie" et "au rire éternel condamné". @Pizzicato : "Je sais que tu fondas ta cause sur le Rien" est à un chouïa près la traduction exacte de la citation en exergue de Max Stirner (qui l'a prise à Goethe en réalité). Je n'invente rien ici, je reprends et brode autour de la même tapisserie :) Hananke a vu dans ce Rien une référence à la page blanche, ce que je n'avais pas vu, mais ça marche aussi très bien... Ah, les joies de l'herméneutique ! @papipoète : Il y a des vampires en apparence moins dangereux que d'autres, mais peut-être plus insidieux ;) Joli jeu de mots au fait. @jfmoods : un grand merci, comme l'autre fois, pour cette analyse élégante, fine et pertinente. "Le poète est immature, incapable de se coltiner le réel" c'est exactement comme ça que je me vois parfois...
Contribution du : 22/04/2018 12:52
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