Merci à ceux qui se dévouent sur Oniris et m’ont ainsi permis de proposer ce texte.

Texte qui, dans sa première mouture, avait été refusé. Sans explication du CE, juste avec trois commentaires de lecteurs totalement opposés (dont celui de Miguel que je remercie).

Demeurant dans l’expectative, j’ai testé le bébé en MP auprès de quelques bons auteurs qui m’ont encouragé à le maintenir, en me donnant des pistes d’améliorations. Qu’ils en soient tous remerciés (ils se reconnaîtront), et tout particulièrement Koko pour ses observations méticuleuses.

Tout essai de fable fait penser au Maître La Fontaine. Mais, en matière de parodie, certains ont fait bien mieux que moi : Annedesr, Miguel, Gemini, (ici et sur son site)…

On ne dit pas « crayon noir », on dit « crayon de couleur ». J’ai pris le mien pour faire de la dénonciation du « politiquement correct » le thème de ma petite fable.

La pie, lors de son témoignage, a oublié les circonlocutions lexicales de rigueur pour désigner les malfrats roux et noirs, et c’est donc elle qui est jugée pour propos racistes. Raminagrobis ne représente pas la Justice, institution régalienne, mais l’opinion publique moralisatrice et dénonciatrice.

Pour un mot « brut de fonderie », vous voilà raciste, facho, macho, cul-bénit, réactionnaire, homophobe, xénophobe…Car veille le puritanisme linguistique qui se repaît d’euphémismes anesthésiants à saveur moraliste baignant dans l’autosatisfaction. Les dénonciations publiques nourrissent des médias omnipotents affamés de grain à moudre, et génèrent la prolifération de champignons moralisateurs qui surgissent du fumier des réseaux numériques.

Avec pour conséquence :

- Que des causes, pourtant justes, brandies comme des étendards par des sermonneurs horripilants, pâtissent de zèles qui s’avèrent contre-productifs tant ils irritent.
- Que le masquage sémantique de la réalité suffit à beaucoup, alors que c’est voir les choses en face pour agir qui importe en premier lieu. Le voile pudique n’est pas une solution constructive.
- Que le gavage de stéréotypes totalitaires limite l’expression (par crainte de la suspicion) et devient un frein au développement de la pensée.
- Que l’arrogance des sermons de la soi-disant élite peut favoriser, par rejet, l’émergence de populismes chez ceux que se sentent exclus de la caste.

Enfin, on ne m’empêchera pas de penser que la gangrène des GAFA propage et installe la pensée pudi-bondieuse anglo-saxonne, avec son puritanisme hypocrite sous tendu de moralisme radical. Et son hystérique culture de la chasse aux sorcières.

Montaigne, Voltaire, Hugo…au secours ! Ils veulent faire de nous des mormons !

Pardon de m’être un peu épanché. Suis-je hors charte ? Non, car c’est le mot qui est au centre du débat.

Un grand merci à tous ceux qui ont pris la peine de me faire connaître leur avis :

GEMINI : Votre avis en matière de fable m’intéresse tout particulièrement. ; Moi aussi je trouve le « présumé coupable » souvent ridicule. ; L’inversion est chez moi presque un toc. J’aime bien l’utiliser, même quand il n’y a pas nécessité de vieillir le texte. J’ai l’impression que l’écriture met ainsi« ses habits du dimanche » avec une tournure qui se démarque du langage courant. Mais je constate que parfois cela irrite.

IZABOUILLE : « Les leurres en mode ». Des exemples : l’écriture inclusive, le multiculturalisme, « balance ton porc »… Ici, c’est la manie qui veut qu’on ne puisse employer les mots comme « noir, arabe, juif… » sans être soupçonné d’arrières pensées racistes.

VANESSA : La pie n’est pas jugée pour la véracité de son témoignage. Elle l’est pour ses mots considérés comme outrageants à l’égard de la race des chats noirs et roux. Ma petite fable n’est pas un documentaire animalier. Mais je confirme que les chats peuvent chasser en bande. Pas les poules, je vous l’accorde. Mais ils ne dédaignent pas les poussins. Pour l’anecdote, j’ai déjà vu ma chatte se battre avec…une pie.

DAMY : Merci pour votre commentaire. C’est plus le « socialement correct » que le Justice institution que je vise ici. La Justice fait ce qu’elle peut avec les lois qu’on lui donne.

BRUME : Merci pour votre appréciation. « J’ai vu de mes yeux vu quatre fieffés matous…manger les oiselles » .Voici la phrase redressée. Pardon pour la gymnastique imposée.

LENINEBOSQUET : Le « maître du genre » n’a pas trop de soucis à se faire avec ma concurrence.
Je pense que mon texte ne comporte pas de faute d’ « e » muet, de diérèse et de métrique en général. Je pense les césures bonnes, et ne vois pas de hiatus. Mais il y a des « e » précédés d’une voyelle (j’aurai du prendre le corbeau au lieu de la pie), des rimes au pluriel, et des manques d’alternance masculin féminin.
Enfin j’ai des doutes sur la rime « manger-jais ». C’est pourquoi j’ai préféré postuler « plus bas ». Faudrait demander à Papypoète. Merci pour votre flatteuse appréciation.

PIZZICATO : Merci pour votre passage. Ici, c’est plus l’opinion publique que la Justice qui est visée.

PAPYPOETE : Merci pour votre analyse. Dans ma fable, la pie est punie pour son langage, mais les chats courent en toute impunité. Du souvent vu, n’est-ce pas ?
Pour la technique, votre aimable avis est requis (voir plus haut). Merci encore

WILLIS : Merci pour votre passage flatteur

MFAYARD : Je n’étais pas vieux mais je me souviens de ces chansonniers impertinents qui versifiaient leurs satires. Je serais curieux de pouvoir relire ces textes. Le désuet, c’est pour faire un peu fable à l’ancienne. Merci.

CASTELMORE : Très bien fait votre petit poème. Et qui résume bien mon propos. Voila un argument pour ceux que me reprochent de faire trop long. Bien sur il faut un peu travailler ce genre de texte, mais c’est avant tout un plaisir. Merci et encore bravo.

CURWOOD : « Malheur à qui ne hurle pas avec les loups bien pensants, la volée de bois vert est au tournant du commentaire. »
Qui a écrit çà ? C’est …vous.
Vous comprendrez donc que votre aimable appréciation me soit très précieuse.
J’avais mis cette phrase en présentation de mon texte, mais cela m’a été refusé. On ne doit pas faire de citations d’oniriens, semble-t-il.

CRISTALE : « Boire du petit lait » dans du Cristale, moi qui suis quand même sevré depuis quelques temps…Quel luxe ! En plus le quatrain cité a une rime plurielle que l’on me pardonne. Initialement, j’avais écrit « De rage on s’enflamma quand à l’aube naissante, au triste champ d’honneur martyrs on dénombra». Mais j’ai été sommé de réduire élisions et inversions ». Merci infiniment pour votre indulgence.

QUIDONC : Non non, ce bon La Fontaine avait un style dont je suis bien loin, hélas. D’ailleurs, en parodie, d’autres ici ont fait beaucoup mieux. Merci pour votre commentaire.

KHERZA : Eh oui, vous touchez le fonds du problème. Le bla-bla à la place des actes.

VINCENDIX : Je pouvais même en faire 8, si j’en juge par ce que je vois ces temps derniers. Je suis un incorrigible bavard qui ne peut se contenir. En plus la pie est connue pour être loquace. Et comme ici le papier est gratuit…

EMILIA : Dans mon texte, le juge est plutôt « l’opinion publique » (plus que l’homme de robe) qui s’excite sur des mots, mais qui n’agit pas (comme vous l’avez bien résumé). Merci de votre aimable passage.

JFMOODS : Merci pour votre toujours très intéressante et très complète analyse. Je devrais la mettre en tête de ce forum.
Si mon « gorille » est bien une allusion à ce vieux Georges, ma « Margot » n’est pas celle au corsage généreux. Margot est le vieux surnom de la pie.

Je remarque que ma rime « manger » avec « jais » n’a pas été qualifiée de « glissement ». Indulgence, ou …validation ?

Encore merci pour votre très soignée « dissection ».

CAT : Tu es toujours très indulgente à mon égard, et je t’en suis très reconnaissant. J’ai le défaut de faire long. Mon premier poème ici (mon préféré) fait 21 quatrains … après 3 évictions. Ici, j’ai retiré deux strophes de ma version refusée. Mais ce n’est pas demain que tu me verras dans les haïkus.

La phrase de Curwood synthétise parfaitement le thème que j’ai essayé de porter.
Voici le commentaire qu’avait fait Miguel à la première présentation du texte :

« On ne saurait dire de meilleure humeur que de nos jours la police de la pensée veille, et qu'un mot peut vous perdre ; qu'à une vérité politiquement incorrecte, on préfère un bon gros mensonge bien clean et bien consensuel ; qu'on a vite fait de vous discréditer en voyant dans vos propos des amalgames auxquels vous ne songiez pas, et que les bonnes consciences patentées se transforment vite en affreux réactionnaires lorsque leurs intérêts sont touchés. .. »

J’ai aussi trouvé ici, sous la plume de Jean-Claude, ceci :

« A quoi sert le politiquement correct ? à édulcorer la pensée…à céder à la tyrannie des susceptibles…A ne plus appeler un chat un chat ».

Trois réflexions qui prouvent que le thème est d’actualité, et… qu’il y a de jolies plumes sur ce site.

Vous avez de la chance de vous appeler comme vous vous appelez !...
ça refroidit un peu les ardeurs des "bien-pensants" susvisés...
D'ailleurs, où sont donc passé.es ces mesdames-sieurs ?...
Quelqu'un.e les aurait-il.elle entre-aperçu.e.s ?... caché.e.s derrière un.e hosti.e...
ou un.e poubel.le... haha !

Si même ces Mesdames-sieurs de la police de la pensée n'osent plus s'exprimer, où est-ce qu'on va ? je vous le demande !
Il est vrai que la meilleure chose que puisse faire un.e sot.te, c'est de se taire, mais c'est quand même dommage : voir ici se répandre un.e de ces négationnistes sans rire non seulement des races mais des genres nous aurait fait rire un peu... Tant pis !

Signé : koko... qui n'est point un NÈGRE !... non non non !!... haha !

Citation :


L'impolitiquement correct n'autorise pas à relayer des informations qui sont désormais considérées comme racistes et peuvent tomber sous le coup de la loi : à notre époque, on ne parle plus de races pour parler des différentes ethnies car il n'y a aucun fondement scientifique à cette appellation et si on le fait, c'est intentionnel et raciste.

De plus, parler de négationnisme dans ce cas est impropre (le négationnisme signifie la contestation de l'extermination des Juifs par les nazis). Le raccourci est au mieux le signe d'une inculture crasse, au pire le témoignage d'une provocation gratuite et sans intérêt.

C'est toute l'ambiguïté de ce genre de sujet : à défendre la liberté d'expression, on peut se retrouver très vite à cautionner des thèses bien plus radicales et dangereuses que le simple politiquement correct tant honni.

« négationnistes » est impropre, c'est vrai, et assez mal venu.
« races », non, malgré sa connotation péjorative héritée du passé, puisque, ne vous en déplaise, elles existent bel et bien ( 1/10ème à chaque œil suffit à s'en persuader mais, comme dit la sagesse populaire, il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir ), comme chez les chats.

Maintenant, si vous voulez vraiment achever de vous couvrir de ridicule et me faire rire pour de bon, allez-y ! déposez une plainte auprès du procureur de la République ( je vous déclinerai mon identité complète par message privé, le cas échéant ).
Peut-être que la leçon que vous en recevrez éclairera votre sens de la justice...
On peut toujours rêver, n'est-ce pas toc-art ?

Pourquoi ridicule ? Parce que je ne souscris pas au concept de races ? ça ferait donc de moi un de ces ravis de la crèche bien-pensante ? ça va, je crois que je m'en remettrai.

Ce n'est pas un concept, mais une réalité établie scientifiquement.
Je vous laisse tirer vous-même les conclusions de votre opinion la concernant ;
ce n'est pas moi, le procureur.

https://www.franceculture.fr/sciences/le-concept-de-race-peut-il-sappliquer-lespece-humaine

Un lien pour information et pour tous. Au demeurant, je vous trouve bien péremptoire Koko, et souhaite vous voir préciser davantage 1) vos sources scientifiques, 2) vos références philosophiques. Merci d'avance.

J'ai oublié le nom du taxonomiste...
et ne jouerai pas avec vous sur les mots.
Bref, « groupes ethniques » vous conviendrait-il mieux ?
Leur distinction est nécessaire à l'étude et la connaissance de l'espèce, c'est ce que dit,
en substance, le susnommé.
Le racisme, c'est le détournement politique de cette distinction par leur hiérarchisation.

Quant à mes références philosophiques, je ne vois pas ce qu'elles viendraient faire ici où il ne s'agit que d'appeler un chat un chat.
D'ailleurs, je n'en ai pas.
Mais je peux vous dire ce que je pense, en gros, si cela peut vous intéresser...
Classification : oui, hiérarchisation : non.