Je vous propose ici, suite à la demande d'un lecteur, un approfondissement à propos de ma dernière publication : ''Une tâche violette et noire''.

''Petite et prude
Une araignée courait au mur
À bout de souffle
Dans les derniers centimètres de sa course
Elle crachat ses poumons
Laissant une trace violette et noire
Sur le revêtement blanc
Tantôt immaculé
Du mur de la salle à manger ''

Voici ce que je publiais aujourd'hui. Comme prévu, les avis furent partagés, sûrement face à l'incompréhension provoquée par ces brèves lignes et les choix inattendus qui les parcourent.

J'essaye ici de vous porter dans le regard d'un homme ennuyé, dans les recoins de son imagination, tout ce qu'il y a de plus spontané et il m'a plu de vous en faire part. Absurde ? Insensé ? Peut être. Il n'empêche que ces lignes maladroites sont tout ce qu'il y a de plus beau chez l'homme. Le travail inconscient de l'imagination, n'est-ce pas fantastique ? Cette araignée ne faisait pourtant que passer. Elle est repartie aussi vivante qu'elle est arrivée dans la fade réalité. Quelle mouche m'a donc piquée pour que je tue ainsi, dans le fond de mon pauvre crâne, cette malheureuse araignée ? Elle que le sort a juste fait passer sous mon nez, sur ce joli mur tout blanc, je l'ai tué d'un coup fulgurant, d'imagination.

Le portrait simple d'une araignée toute jolie, toute vivante puis soudain victime de la plus cartoonesque des mort n'est finalement que l'absurde témoin de la magnifique pensée humaine, étonnant non ?

Drôle de démarche.

le forum "La minute de Mr Cyclopède" est pour toi!

BASTIEN......
Ce que vous venez d'expliquer contient de la poésie, au point que vous ne pouvez l'imaginer.
Votre texte du jour, à l'inverse, n'en possède pas une once.
Conclusion, à mon sens : commencez par la poésie libre développant un sujet, une réflexion. Pas "quatre pattes de mouches", mais des détails, des arguments, des descriptions. Certes vous vous comprenez, (comme d'autres, récemment) mais dès lors que vous publiez, pensez aux lecteurs.

J'avais vu votre poème comme un tableau abstrait. Je pense que ça correspondait assez bien à ce que vous expliquez de votre imaginaire.

Bjr Bastien,

Oui l'imagination est souvent présente lorsqu'il s'agit d'écriture.

J'ai lu votre petit poème que j'ai trouvé intéressant même si je ne l'ai pas commenté.

Pour moi, le "de la salle à manger" de la fin est superflu, perso je me serais arrêté à "mur", pour le côté abrupte et dépersonnalisé de la chute. Et peut-être aussi que deux fois "mur" pour un texte si court n'est pas forcément indispensable. Ceci évidemment n'engageant que moi.

Sinon, par rapport à une remarque faite sur ce forum, je suis toujours envieux et impressionné par ceux qui savent ce qui est poétique et ce qui ne l'est pas.
Tout est poésie et rien n'est poésie, non?

Bonne continuation à vous.

Lorsque je peux renseigner, je le fais avec grand plaisir :
La différence entre "poétique" et "non poétique", est la même qu'entre le "chaud" et le "froid".

Bonjour et merci,
C'est vrai, cette ligne m'a déjà été reprochée sous la publication de ce poème. L'explication de ce drôle d'appendice est assez simple ; j'ai d'abord écrit ces quelques lignes sans ce piteux surplus, les règles du site ne me permettant pas de publier d'aussi brefs récits, j'ai dû me contraindre (à mon grand désespoir) de l'ajouter ainsi. Sabotage de ma propre ''oeuvre''? Je ne sais pas. Il faut croire que je tenais absolument à la publier et que sa forme ne prédominait pas sur son message, vous remarquerez que le reste des vers est maladroit de toute manière.

Pour ce qui est de votre deuxième partie, j'élabore en ce moment même ma réponse et la publierai une fois achevée, restez aux aguets si elle vous intéresse.

Bonjour,
Nous ne partageons pas, je pense, une similaire vision de la poésie. Je ne publie pas, et je ne suis sûrement pas le seul, pour que vous me compreniez monsieur mais pour vous faire part d'une pensée, d'un instant, d'une émotion. Quelle impudeur de se livrer entièrement nu à son lecteur. Votre bien aimée ne s'est sûrement pas offerte à vous dans son entièreté lors de votre premier instant commun, alors pourquoi le ferais-je ? La poésie est un jeu de séduction, je ne vois aucun charme à tout vous dire d'une traite quand je peux vous susurrer légèrement quelques mots, quelques légers indices de mon humeur. J'aurais envie de dire, au diable que vous me compreniez ou non, mais ce serait faux, il m'aurait plu de bénéficier de votre grâce, seulement, quel gâchis de formater une œuvre à son public, je risquerais, pour vous, de transformer une œuvre d'art en un tas de mots, une immonde logorrhée. Car écrire ne se désir pas, il n'est pas de mon ressort que vous soyez touchés ou non par l'expression de mon âme, apprenez si vous le souhaitez à entendre les vers ou à les regarder du moins, car tout poète n'est pas essayiste ou romancier, vous ne pouvez pas lui demander de l'être, s'il doit le devenir un jour, alors il le deviendra sans ne pouvoir, lui même, rien y faire. La poésie, quelle abstraction, c'est une amusante singularité que rien ne pourra jamais éclaircir. J'espère.

Agréable journée à vous.

La différence entre le chaud et le froid. C'est aussi difficile à expliquer que poétique ou pas. Je pense que la notion n'est pas la même pour un Inuit et pour un Africain, Pour un sans abri et un douillet cramoisi dans son HLM, Et si vous travailler dans un bureau, vous constaterez la différence entre ceux qui veulent garder les fenêtres fermées et ceux qui veulent les ouvrir. Alors établir que la différence entre ce qui est poétique et ce qui ne l'est pas avec la différence entre le chaud est le froid est purement rhétorique.

Ceci n'est que l'avis d'un "bouillant" devenu "frileux" au fil du temps.

La différence sus-citée, est la même qui nous sépare.
Je ne sais qui vous avez voulu convaincre avec ce laïus. En ce qui me concerne, je n'ai pu retenir un sourire.
Par publier, j'entends partager ici, avec les lecteurs d'Oniris.
Votre conception de la poésie, indéfinissable d'après vous, m'étonne d'autant plus, que ce mot est dans tous les dictionnaires.
Pour conclure, je dirai que lorsque l'on propose un texte, il faut, par respect du lecteur, relire, peaufiner et ne pas évoquer ses humeurs brutes du matin. Essayer le cri en solitaire, fenêtres ouvertes. C'est aussi bien, pour se détendre.