Merci à tous ceux qui ont permis la publication de ce texte : membres de l'espace lecture, comité éditorial et tous ceux qui collaborent à la tenue de ce site.

Des remerciements tout particuliers à celles et ceux qui ont apporté leurs commentaires après une lecture, (parfois plusieurs), de ce texte "fort long" selon l'avis général, trop long -certainement- à l'avis de quelques uns ...

Quelques mots sur mes choix de rédaction.

Mon père, né en 1912, était le dernier d'une famille de onze enfants. Trois de ses frères aînés sont "morts pour la France", - deux d'entre-eux médaillés - l'autre mort par balle le jour de ses vingt ans. L'une de ses soeurs, infirmière volontaire est morte ensevelie lors d'un bombardement, un dernier frère est revenu "gueule cassée"...
Quatre morts, un infirme sur six enfants adultes entre 1914 et 1918...

Du côté maternel, c'est mon grand-père qui a combattu. Blessé par balle à la hanche droite et à la cuisse gauche lors d'un assaut, il glissa dans un trou d'obus ...rempli d'eau. Ses blessures n'étaient pas directement mortelles, mais elles l'empêchaient de sortir de cette situation; tout juste pouvait-il se maintenir partiellement hors de l'eau pour ne pas se noyer... Lors de la contre attaque un soldat allemand passa près de ce trou, mon grand-père tenait toujours son fusil mais ne pouvait lever les bras car il glissait dans la vase ... l'Allemand le mit en joue et ne tira pas ... fit trois pas pour repartir ... et revint le sortir de ce trou l'allongea à l'extérieur et répartit ! La bataille continua quelques heures et mon grand père fût "ramassé" lors d'une trêve...

J'ai construit, dans un premier temps, un schéma autour de cette histoire familiale...
Mais cela ne collait ni avec le thème du concours "autour de l'armistice" ,
ni avec l'immensité, l'énormité de la blessure historique que représente cette première guerre MONDIALE, qui est d'une certaine façon la mère des fascismes des années 20 et 30 et de la deuxième guerre, mondiale elle aussi.

Pour moi, l'horreur des situations individuelles se devaient d'être évoquée, mais au sein d'un récit à l'échelle du conflit jusque là le plus destructeur de l'histoire ... vingt millions de morts ( plus vingt autres millions dus à la grippe espagnole qui a ravagé une population affaiblie )

Voilà pourquoi ces rappels " historiques", ces noms de lieux de batailles français, belge, néerlandais, arabe, turque ... terrestres mais aussi maritimes - pour signifier l'étendue du champ du conflit, auxquels j'ai essayé -sans y parvenir suffisamment - à donner un souffle, une envolée proche d'un texte poétique... Si faibles soient-ils, certains commentateurs y ont été sensibles...merci.

L'horreur du conflit m'a été plus simple à écrire, mais là encore j'ai évité l'individu ... de surcroît le Français unique défenseur de son drapeau ... ce qui était le cas de tous les soldats de tous les pays engagés dans ce conflit ... Le passage le plus "poétique" certainement où les hommes étaient les premières victimes, mais aussi la terre, les forêts ...

Enfin l'armistice qui interrompt les combats ... laisse des hommes morts vivants...enterre les douleurs sous le poids des médailles et des discours, le son des clairons et des cloches... et n'établit pas la paix ...Mais qu'est-ce que la paix?

Un nouveau merci pour avoir lu un si long commentaire.